Artémis & Wyatt ► You cannot go against nature, Our little lives get complicated

« C'est un peu.. une aventure. En terre inconnue. » En terre inconnue, hein ? C’était le cas de le dire. Je ne savais même pas dans quel genre d’endroit nous avions atterris. A vrai dire, c’était assez étrange. Sur une place publique, les devantures des magasins étaient ornées de décoration d’Halloween. Certaines étaient plus joyeuses que d’autres. Plus mon regard se posait sur ses vitrines et plus j’éprouvais un désagréable sentiment qui pouvait être comparable à un malaise. A vrai dire, j’avais l’impression d’être observé par des milliers d’yeux à cause des masques et autres décorations. Dans quel bourg avions-nous atterris ? « Je suppose que je ferais mieux de ne pas te perdre des yeux si je ne veux pas finir mes jours ici. » Détachant mon regard des boutiques environnantes, je le posais sur la jeune femme. « Oué, surtout que cet endroit à l’air assez glauque » A mes mots un petit rire s’emparait de ma gorge. Je n’avais pas peur. Disons que j’étais curieux de voir ce que cet endroit avait à nous offrir. Le hasard avait voulu que nous rencontrions cette ville sur notre route. Alors, soit. Maintenant, la question était : que pouvions-nous faire ? A mon interrogation, une lueur orangée attirait mon regard. Elle semblait flottée à la surface de l’obscurité. « Je te propose deux choses : soit on se trouve une auberge, soit on part vraiment à l’aventure ? » L’aventurier était un trait de ma personnalité. Il n’était donc pas surprenant que je parte à la conquête d’une quelconque lueur inconnue. Un sourire aux lèvres, je laissais mes yeux détaillés avec soin la jeune femme, s'attardant une seconde sur les lèvres de la jeune femme.

La période que j'appréciais le moins dans l'année était bien celle d'Halloween; la peureuse que je suis et que j'ai toujours été n'a que peu de raison de se réjouir d'une fête qui vante les personnages de films d'horreurs. Autant dire que dans une espèce de ville déjà décoré à cette attention, je ne ferais pas spécialement long feu. Du moins, seule. « Oué, surtout que cet endroit à l’air assez glauque » Laissant mes yeux divaguer sur les nombreuses décorations, j'acquiesçai. « Je ne peux qu'être d'accord, sur le coup. » Les belles rues de Cambridge me manqueraient presque, bien qu'en soi, ce ne soit pas la ville qui ne me pose un problème. Pivotant légèrement sur moi-même, je reposais mes yeux sur Wyatt. « Je te propose deux choses : soit on se trouve une auberge, soit on part vraiment à l’aventure ? » Un sourire confiant s'empara de mes lèvres; même si je ne me sentais pas à l'aise dans cette ville, il n'y avait aucun doute que je ne manquerais pour rien au monde l'occasion de découvrir ne serait-ce que quelque chose d'un tout petit peu différent. J'adorais ce sentiment. « Partir à l'aventure me tente bien, je te l'avoue.» Même si je ne suis pas sûre d'être aussi confiante dans quelques minutes. Si un film a été tourné ici, pas besoin de réflexion pour en deviner le genre. Commençant à marcher, j'observais rapidement les devantures des boutiques, avant de lever les yeux vers Wyatt; sûrement lui était-il plus en confiance que moi.

« Partir à l'aventure me tente bien, je te l'avoue.» Bien, parce que je n’avais pas envie de rester enfermer dans une auberge. Surtout si cette dernière ressemblait à un film d’horreur. Cette lueur orangée au loin, était beaucoup plus intéressante. « Suit moi » Ajustant mon sac qui était placé sur mon dos, je faisais signe à la jeune femme de me suivre. Faisant de grand pas tout en veillant à ce qu’elle soit à ma hauteur, je partais à la poursuite de cette étrange lueur. Plus nous nous rapprochions et plus l’odeur des algues. Tout portait à croire que cela provenait d’un lac. Par ailleurs, il n’y avait aucune trace de la boule de lumière. Un feu follet ? Impossible. On disait d’eux qu’ils émettaient une lueur plus fantomatique et d’ailleurs, on ne les trouvait que dans les marécages. « Rassure-moi, je ne suis pas le seul à avoir vu une lueur orangée ? » Qui sait, les heures dans le bus m’avaient peut-être ôté toute rationalité. « Au fait, - tu me dis si je suis trop curieux, mais je te vois jamais accompagné. » Est-ce qu’elle fréquentait quelqu’un ? C’était plutôt curieux, car je ne l’apercevais jamais avec un homme ou une femme et je parlais là d’une relation plus qu’amical.

« Suit moi » Je ne m'étais pas faite priée pour accepter cela et c'est donc à sa suite que j'avais commencé à marcher. « Rassure-moi, je ne suis pas le seul à avoir vu une lueur orangée ? » L'observant un instant tout en cherchant de quoi il parlait, je ne répondis qu'après une courte réflexion. « Hmm, j'ai pas du faire attention... » finis-je par conclure, n'arrivant pas à me souvenir de cela. J'avais l'impression de tourner un épisode d'une série, au vu de ce décor si particulier, et pourtant, j'étais bien en train de marcher ici. Dans cet étrange contexte, je serais même amenée à croire que ce que recherchais Wyatt était véritable; bien qu'en même temps, je sois loin d'être très terre à terre. « Au fait, - tu me dis si je suis trop curieux, mais je te vois jamais accompagné. » Comme je regardais devant moi, j'avais toujours à lever les yeux vers lui lorsqu'il me parlait; par habitude. « Si c'est une manière plus subtile de me demander si je suis en couple, alors non, je ne le suis pas. » répondis-je d'un ton amusé. Je regardais ensuite le trottoir, qui était en réalité pavé à la manière des belles places des grandes villes. Mais plus nous marchions, plus nous nous éloignions des habitations et plus le décor devenait pittoresque.

Clairement, je devenais paranoïaque. A moins que ce soit les odeurs du lac qui me faisait halluciner.  Continuant de marcher, j’en venais à lui demander si elle fréquentait quelqu’un. Je suis d’accord, ce n’était pas très subtil. D’ailleurs, cela ne voulait pas dire que j’ai une quelconque intention personnelle dans cette histoire. « Si c'est une manière plus subtile de me demander si je suis en couple, alors non, je ne le suis pas. » Le ton amusé de sa voix ne m’échappait pas. Est-ce que je venais de me ridiculiser ? Bon sang, un an et je n’arrivais plus à séduire une fille. Enfin, si c’est vraiment ce que j’étais en train de faire. « Bien » Est-ce que j’avais vraiment dit ça ?! « Enfin, j’veux dire…Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je demandais pour savoir. »[/color] Sourire faussement confiant, je shootais dans un cailloux pointu. Une douleur aiguë naissait dans mon pied, alors que mon regard se posait sur un lac. « Bon, je crois que j’ai halluciner » M’arrêtant au bord de ce lac, je me passais une main sur le front, tout en observant les eaux paisibles. « Je suis désolé de te dire ça, mais je ne crois pas que cette ville soit idéal pour partir à l’aventure. On se croirait dans une mauvaise mise en scène »

« Bien. Enfin, j’veux dire…Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. Je demandais pour savoir. » Continuant de marcher, je répondis simplement. « T'as pas besoin de te justifier, tu sais. » Après tout, c'était une question comme une autre. Ou alors, mon habitude de réfléchir à tout et sur tout commençait à m'échapper; dans un sens, ce serait mieux, il fallait le dire. Nous finîmes par arriver devant un lac; certes, c'était un beau lac. Mais un lac assez sombre, tout comme le ciel de ce jour-là. « Bon, je crois que j’ai halluciner » Je restais un instant silencieuse, observant attentivement les alentours. « Je suis désolé de te dire ça, mais je ne crois pas que cette ville soit idéal pour partir à l’aventure. On se croirait dans une mauvaise mise en scène » Tant que le scénario qui allait avec n'y était pas, tout allait bien, n'est-ce-pas? « Dis-toi que tu es.. dans les coulisses d'une série, mais.. en mode réel. » fis-je en réfléchissant en même temps, cherchant mes mots. Disons que je n'avais peut-être pas exprimé cela de la bonne manière, mais dans ma tête, je savais ce que je voulais dire. Il y eut un léger coup de vent, faisant bouger les branches des arbres au dessus de nous. Replaçant quelque mèches de mes cheveux, j'observais les pommes de pins qui se trouvaient à terre. On dit que si les écailles des pommes de pins sont refermées, cela indique des risques de pluie. C'était le genre de choses que j'avais apprises lorsque j'étais plus jeune, mais auxquelles je n'avais jamais fait attention à la véracité.

Elle disait que je n’avais pas besoin de me justifier. Pourtant, j’éprouvais ce besoin. J’avais rencontré Artémis durant le cinéma en plein air, juste avant les vacances d’étés. C’était l’époque où je présidais encore la Winthrop House. Ce jours-là, je ne m’étais pas sentie particulièrement nerveux, ni durant les autres jours. Néanmoins, aujourd’hui c’était différent. En fait, ça l’était depuis cette conversation que nous avions eut sur le yacht. Oh rien de grave. Je ne disais pas là que je la voyais sous un nouveau jour. Non. C’est juste qu’elle me paraissait être la plus apte à comprendre dans l’état que je me trouvais. Pour fuir cette impression, je reportais la discussion sur les alentours. « Dis-toi que tu es.. dans les coulisses d'une série, mais.. en mode réel. » Artémis était particulièrement calme. Ce qui était appréciable. « C’est ça. A ce qu’il parait, les lieux ou sont tournés les films d’horreurs, attirent un tas de truc étrange. » Ok, je n’étais pas du tout rassurant. « On retourne vers la ville ou tu veux te poser ? » ‘’Oui, bien Wyatt, continue comme ça’’ me soufflait ma conscience.

« C’est ça. A ce qu’il parait, les lieux ou sont tournés les films d’horreurs, attirent un tas de truc étrange. » Je lui lançais un regard, avant de le reporter sur le lac. « C'est.. rassurant comme vision des choses. » dis-je seulement. Je ne suis pas sûre que ce fût la meilleure chose - pour lui - à dire à ce moment-là, mais bon, nous ne sommes pas dans un lieu de tournage, n'est-ce-pas? « On retourne vers la ville ou tu veux te poser ? » Le lac n'était pas désagréable à l'oeil, néanmoins, il y avait quelque chose de légèrement dérangeant au fait d'être si près d'une eau stagnante. « Je t'avoue que l'odeur des algues n'est pas celle que je préfère le plus. » Et je n'ai, d'ailleurs, pas la plus grande affinité avec les lacs; après tout, celui de Zegrzynski, le lac artificiel de Varsovie, était loin d'être l'un de mes plus joyeux souvenirs; plus loin je me tenais de l'eau, mieux je me portais, finalement. C'était l'un des passages de ma vie dont personne n'avait jamais entendu parler; et dont personne n'entendrait probablement jamais parler. Regardant la route qui se trouvait de l'autre côté, je remarquais que l'horizon se fondait avec la couleur grisâtre des nuages; comme une ville d'hiver un jour intense de pluie, qui aurait commencé brumeux. Mais c'était calme, si calme.. comparé à Cambridge, ville dans laquelle le bruit des voitures était quand même particulièrement présent.

« Je t'avoue que l'odeur des algues n'est pas celle que je préfère le plus. » Pourquoi est-ce que je lui proposais de rester ici ? Il fallait que j’arrête le massacre. D’accord, j’étais étrangement géné par sa présence. Ok, elle ne me laissait pas indifférent. Puis, quand j’avais fait mes fausses avances, elle n’avait pas eu l’air d’être contre. Alors, qu’est-ce qui me retenait de faire ce dont j’avais envie depuis un petit moment ? En fait, j’en avais déjà eu envie en sortant du bus. Au pire, elle pourrait toujours me repousser. Certes, je me retrouverais con, mais au moins, je serais fixé. Me tournant complètement vers elle, je me rapprochais pour lui faire face. De mes yeux bleus, j’observais son visage aux traits nostalgique. Plongeant mon regard dans le sien, il me fallut une longue seconde, avant de lui faire part de mes attentions. « Il y a un truc que j’ai envie de faire depuis toute à l’heure » Posant une main sur son bras droit, je remontais lentement jusqu’à sa nuque, lui arrachant quelques frissons. Avait-elle réellement conscience de ce que j’allais faire ? Une main sur sa nuque, je m’abaissais pour frôler ses lèvres des miennes. La respiration coupé, je déposais mes lèvres sur les siennes.

Il y eut un long silence; ce genre de silence dans lequel personne ne parle, ce genre de silence étrange lorsque l'on se trouve dans un tel décor. Le bruit de la brise était la seule chose qui parvenait jusqu'à mes oreilles, tandis que mes yeux divaguaient encore sur le paysage. Puis, Wyatt se tourna vers moi, d'abord sans un mot. Je soutenais son regard avec le mien, en attente d'une quelconque parole. « Il y a un truc que j’ai envie de faire depuis toute à l’heure » Si je n'ai pas compris de suite; il faut dire que c'est vague, comme explication, la situation se clarifia au fur et à mesure que les secondes ne passèrent. La sensation de sa main chaude sur ma peau, remontant jusqu'à ma nuque. Désormais, la question que je me posais n'était plus; qu'est ce qu'il allait faire? Mais pourquoi allait-il le faire? Néanmoins, lorsque ses lèvres touchèrent les miennes, je n'eus simplement pas le ressenti de devoir l'arrêter; je ne pus tout simplement pas le repousser; et je ne sais pas si j'aurai du, ou non, le faire. Au final, je l'avais simplement laissé faire; je n'ai ni réfléchi à la suite des évènements, ni pensé à rien d'autre qu'à un simple "pourquoi" qui hantait ma tête sans que je n'ose désormais demander. Ce serait presque étrange de dire cela ainsi. Attendre qu'il reprenne la parole, c'était presque laisser un silence trop durer, mais un de plus, un de moins dans la journée; de toute manière, chacun se ponctuait de ses propres raisons, dans le cas présent? Sûrement de l'incompréhension.

*ambre ne sait pas écrire quand elle ne peut pas caser de dialogue, bwahaha que c'est nul *