Artémis & Wyatt ► You cannot go against nature, Our little lives get complicated

« Ca a pas du être une décision facile à prendre. » En effet, cela avait été l’une des décisions les plus difficiles à prendre. Ne souhaitant pas m’étaler sur ce sujet, je préférais lui demander pourquoi elle parlait de politique, alors qu’il me semblait qu’elle m’avait dit qu’elle se trouvait en psychologie. « J'avais oublié que tu n'étais pas au courant. Je sèche parce que ces derniers temps, j'étouffe dans ce cursus qui n'est pas le mien. Dans ces études qui ne sont pas les miennes. Et dans ma propre vie qui m'insupporterait presque. » Si elle n’aimait pas ses études pourquoi avoir abandonner ? « Et j'ai du abandonner la psychologie.. un peu de force, disons. » Ce pourrait-il que sa famille est réussis à mettre le nez dans ses affaires ? Si c’était le cas, pourquoi aurait-elle écouté ses parents ? La dernière fois, elle m’avait dit avoir coupé les ponts avec eux. Par conséquent, ils n’avaient pas leur mot à dire. « J’ai le droit de te demander pourquoi ? » A bien y repenser, je n’avais pas non plus mon mot à dire. Néanmoins, j’étais curieux de savoir. Puis, parler de sa vie, m’évitait de penser à la mienne. En soit, elle n’était pas catastrophique. C’est juste que je ne trouvais plus ma place, mais Despe savait déjà tout ça. Je lui avais avoué sur le bateau. Encore aujourd’hui, je me demandais comment elle avait fait pour m’arracher ses mots.

L'université rend tout plus compliqué. Tout ce qui semblait simple il y a des années est devenu un enfer désormais. Se sortir de la moindre situation demandait plus d'efforts que jamais nous n'en avions fait dans toute notre vie. « J’ai le droit de te demander pourquoi ? » Lui adressant un demi-sourire, je commençais par lui répondre.  « Tu as toujours le droit de demander pourquoi. » Après tout, ce n'est pas comme s'il connaissait déjà le plus gros de ma vie, hein? Regardant à nouveau dehors, je répondis finalement. « Ma mère s'est remariée et mon beau-père a fait changer mon dossier. Sauf que comme je ne suis pas majeure dans ce pays, je ne peux pas le changer à nouveau. » C'était là la plus grosse contrainte à laquelle j'avais du faire face, habituée pourtant à tenir tête à mes parents - bien que là, ce n'était pas de mon père au sens biologique du terme que je parlais, mais au sens de la figure paternelle actuelle -. Cela ne m'étonnerait pas qu'il ne me trouve lâche sur le coup, à ne pas m'être battue pour retrouver mon cursus, mais sachant la défaite imminente, je n'allais pas me mouvoir pour du vide. Autant laisser couler jusqu'au vingt quatre février prochain. Vingt et un an. Ca me faisait toujours bizarre de me dire qu'être majeure en europe ne signifiait pas l'être en amérique. Peut-être était-ce d'ailleurs la seule chose qui constituerait un "mal du pays", dans mon cas. Pour le reste, j'étais bien mieux ici.

« Tu as toujours le droit de demander pourquoi. » Sait-on jamais. Je préférais demander, plutôt que de me planter. Artémis mettait peu de temps à me dire ce qu’il se passait dans sa vie. « Ma mère s'est remariée et mon beau-père a fait changer mon dossier. Sauf que comme je ne suis pas majeure dans ce pays, je ne peux pas le changer à nouveau. » Voilà ce qui justifiait sa nouvelle filière. Autant dire que les choses se passaient vite dans son milieu. Ce qu’il m’étonnait, c’est qu’il puisse changer sa filière aussi aisément. Quoi que, vous me direz que c’est une situation assez courante. Tant qu’une personne avait une bonne réputation et de l’argent, elle pouvait tout faire. « Quel con. » Je n’éprouvais pas le besoin de m’excuser pour avoir dit ses mots. Qu’est-ce que sa mère pouvait trouver à ce type ? Dehors, le ciel commençait à s’assombrir, pourtant, nous étions en plein après-midi. Sans doute que cela était dû aux nuages sombres qui menaçait le paysage de ses quelques gouttelettes de pluie. « Donc tu ne sais pas où tu vas.. »

« Quel con. » D'un léger sourire, j'entrepris de répondre. « Nous sommes sur la même longueur d'onde. » En plus d'avoir changé mon dossier, mon beau-père m'envoyait régulièrement certains de ses dossiers pour m'initier à la politique, chose dont je n'avais absolument rien à faire. Mais en même temps, par mon sens aigu du devoir, je me sentais obligé de le faire. « Donc tu ne sais pas où tu vas.. » Je tournais un instant les yeux vers lui. Peut-être faudrait-il que je cesse de me plaindre à lui à chaque fois que nous nous voyions, ce pourrait être une bonne initiative. Même s'il fallait avouer que dire certaines choses à haute voix était parfois bien plus agréable que de les garder pour soi. « Dans tous les sens du terme! » Il allait pleuvoir, comme dans tout bon jour d'automne qui se respecte. Je ne détestais pas la pluie, bien au contraire. Ou du moins, tant que j'en étais à l'abri, et non pas dessous. Je ne savais pas réellement où regarder, mes yeux virevoltants de la fenêtre à Wyatt. Lorsque le bus s'arrêta à un premier petit arrêt perdu au milieu des routes, je regardais la personne qui montait dedans avant de reporter mon attention à l'extérieur. « Cela étant, je n'ai même pas idée d'où se rend ce bus. Tu sais ce que tu comptes faire à l'arrivée? » Pour ma part, je n'en avais strictement aucune idée. Sûrement que j'explorerais silencieusement. Ce sera toujours mieux que d'être en cours, dans tout les cas.

(excuse-moi, c'est vraiment nul )

« Cela étant, je n'ai même pas idée d'où se rend ce bus. Tu sais ce que tu comptes faire à l'arrivée? » Je n’en avais aucune idée non plus, mais est-ce que cela était vital ? « Et c’est vraiment important pour toi ? » Pour moi, ça ne l’était pas. Après, chacun ses priorités. Le bus continuait à rouler, s’arrêtant enfin à son premier arrêt, avant de reprendre la route. C’est seulement après cette longue pause que je reprenais la parole. « J’avais dans l’idée d’aller jusqu’au terminus. De cet façon, je saurais quand m’arrêter » L’envie de partir loin de Cambridge était pressante et je n’étais même pas sûr que ce terminus puisse combler mes attentes. « Peut-être que tu pourrais m’accompagner jusqu’au terminus ? » Instinctivement ou par sympathie, je prenais sa main dans la mienne, alors que cette dernière était posé sur sa cuisse. Sourire confiant, je fus vite rappeler à l’ordre par mon geste. Et merde ! Il fallait toujours que je merde. « Ça ressemble à des avances, non ? » disais-je avec incertitude, un sourire gêné aux lèvres.

« Et c’est vraiment important pour toi ? » Pas réellement. Après tout, j'avais pris ce bus pour fuir la réalité, qu'importe où il menait. « Simplement dans le sens où j'ai un très mauvais sens de l'orientation. » dis-je dans un léger rire. Si j'avais été seule, sûrement aurais-je rapidement regretté mon choix de m'en aller loin de Cambridge, lorsque je n'aurais pas réussi à y retourner. Parfois, j'étais assez défaillante dans mes capacités à être une harvardienne. « J’avais dans l’idée d’aller jusqu’au terminus. De cet façon, je saurais quand m’arrêter » C'était une théorie comme une autre, une idée comme une autre, après tout. « Peut-être que tu pourrais m’accompagner jusqu’au terminus ? » J'avais mes yeux plantés dans les siens, lorsqu'il attrapa ma main, chose à laquelle je ne m'attendais pas vraiment, il faut le dire. « Ça ressemble à des avances, non ? » Détournant légèrement le regard, je ne savais quoi réellement répondre; ce n'est pas comme si j'étais une spécialiste en comportement humain, bien que j'eus toujours eut un penchant pour la psychologie. « Ca dépend de ce que tu as derrière la tête.. » dis-je plus bas, sans pour autant changer de ton. « Cela dit, j'accepte de t'accompagner.. » terminais-je en relevant les yeux vers lui, un léger sourire aux lèvres. Ce n'est pas comme si l'on m'attendait quelque part, à l'un de ces nombreux arrêts auxquels faisait escale le bus, il faut dire.

Tant bien que mal, je tentais de rattraper le coup. Mes mots auraient pu être perçus comme des avances. Alors, que cela n’en était pas. Du moins, pas des avances déplacés. Pendant un instant, elle détournait son regard de ma personne, avant de reprendre plus bas : « Ca dépend de ce que tu as derrière la tête.. » J’écarquillais les yeux, surpris par sa réponse. Etait-ce que j’avais bien entendu ? Rapidement, elle cachait ses mots par une autre phrase. « Cela dit, j'accepte de t'accompagner.. » Ses yeux en amandes s’accrochaient à mon regard, me laissant pantois pendant plusieurs secondes. Revenant à la réalité, je me rendais compte que je pressais toujours sa main dans la mienne. Aussi, je la relâchais doucement. Pendant un moment, j’avais eu la sensation de franchir une limite que je n’avais jamais franchise avec elle. Est-ce que j’avais réellement commencé à flirter ? Du moins, un début de flirt. « Parfait » J’appuyais ma tête contre le dossier, tout en tournant mon visage dans la direction de la jeune femme. « Juste une question, et si j’aurais quelque chose derrière la tête, est-ce que tu fuirais ma compagnie ? »

Comment dire qu'en ce moment, c'était le foutoir dans ma tête. Que j'avais besoin d'une pause, d'un antidote contre les pensées noires. Et irrésistiblement, j'avais l'impression de tomber dans une spirale infernale.. qui impliquait également le fait que je me laissais bien plus manipuler, mais dans un sens que seule moi pouvait comprendre - hj; oui, j'suis vraiment la seule à pouvoir me comprendre -. « Parfait » répondit-il à mon approbation à l'accompagner jusqu'au terminus. Qu'y ferions-nous? C'était une question que ne se résoudrait qu'au moment venu. Ce qui importait réellement, c'était ce qui se passait en ce moment. « Juste une question, et si j’aurais quelque chose derrière la tête, est-ce que tu fuirais ma compagnie ? » J'avoue que sa question m'a légèrement prise de court. Si j'avais dis ça de façon tout à fait innocente, je n'avais jamais réfléchi à une quelconque suite dans le dialogue; et pourtant, je suis d'un naturel calculatrice.. du moins quand il ne le faut pas. « Je ne sais pas.. et en même temps.. je pense pas. » répondis-je plus franchement. Sûrement avais-je dis quelque chose de légèrement inapproprié, pourtant, je ne faisais que répondre sincèrement. Mentir est loin d'être mon point fort; me sortir de ce genre de situations auxquelles je ne suis pas habituée l'est encore moins.

Est-ce que j’aurais dû me sentir mal à l’aise de laisser planer le doute sur d’éventuelles avances ? Sans doute. Pourtant, il n’en était rien. Bien au contraire, je me sentais parfaitement calme. « Je ne sais pas.. et en même temps.. je pense pas. » Devrais-je être surpris ? Sans doute, mais très franchement, j’avais arrêté de réfléchir depuis longtemps. En attendant, je me contentais de rester silencieux, avant de tourner mon visage vers elle. Comme je l’avais fait sur le yacht, je la regardais avec plus d’attention, analysant son profil. Artémis était une jeune femme mystérieuse et bien que je ne me sois jamais posé la question, elle pourrait être une fille qui m’attire. Néanmoins, il y avait quelque chose qui m’intriguait chez elle. Quelque chose que je n’arrivais pas bien à cerner. C’est sans doute pour cela que je ne voulais pas me plonger davantage dans le questionnement. « C’est franc de ta part » C’est tout ce que je trouvais à lui dire. Perdu dans mes pensées, ce fut l’arrêt inattendu du bus qui me ramenait à la réalité. Il semblerait que nous soyons déjà arrivés. Déjà ? Combien de temps avions-nous parcouru ? Curieux, je redressais la tête pour voir le chauffeur crier que nous étions au terminus. « Je me demande bien ce qu’on va trouver » disais-je en prenant mon sac à dos qui était resté au sol.

Regardant au travers de la vitre, j'observais les bandes qui se déroulaient derrière les pneus comme si le bus lui-même les dessinaient. « C’est franc de ta part » Dans un sens, je préférais qu'il ne rajoute rien de plus, sûrement cela rendait-il la situation plus simple. « Ce n'est pas comme si c'était utile de mentir. » dis-je plus bas. Si seulement, parfois, je savais me taire. Laissant mon regard toujours divaguer au-delà l'horizon, je remarquais enfin l'arrêt que celui-ci fît, bien que j'aurais du m'en rendre compte plus tôt. Disons que j'avais l'impression de n'être dedans que depuis quelques minutes; quand le temps avait-il décidé de passer si vite? « Je me demande bien ce qu’on va trouver » Descendant à sa suite, je répondais avec un sourire. « C'est un peu.. une aventure. En terre inconnue. » Moi qui adorait de base les voyages, et malgré mon sens de l'orientation qui connaissait bien trop de dysfonctionnement, je n'attendais que ça, le voyage, l'écart, la distance, la fuite. Être loin, et partir loin. Être une étrangère, ne rencontrer personne. Bien que dans le cas présent, je n'étais pas seule, mais en compagnie de Wyatt. Le bus n'était pas encore reparti que déjà quelques personnes se dispersait ça et là, tandis que nous étions toujours devant l'arrêt. Où aller? « Je suppose que je ferais mieux de ne pas te perdre des yeux si je ne veux pas finir mes jours ici. » soupirai-je, balayant cet endroit inconnu des yeux. Cette journée commençait enfin; du moins, ce qui en résultait d'intéressant pouvait trouver commencement ici. Et j'avais hâte de voir la suite, tout en l'appréhendant.

hj; *profite rapidement de dix minutes d'internet pour taper une réponse*