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Billander ★Il ne le montrait pas assez souvent, voilà tout le cœur de mon problème. Surtout en ce moment d'ailleurs. Et c'était peut-être la même chose de mon côté, j'en savais rien, j'étais tellement aveuglée par la colère en ce moment que je faisais de la merde. Il n'arrêtait pas de me répéter - ou de le penser très fort - que je ne pouvais pas comprendre ce qu'il ressentait. Certes, je n'avais pas perdu de meilleur ami. Mais je crois qu'il ne se rendait pas compte entièrement de ce que je vivais avec ma mère depuis deux ans. Il ne se rendait pas compte que c'était extrêmement similaire : toute ma vie j'avais pensé qu'elle m'avait aimée jusqu'à sa dernière minute, qu'elle avait été arrachée à nous. Et il y avait de ça deux ans, j'avais découvert que non, elle était bien en vie, personne ne nous l'avait arrachée, elle avait fait ce choix toute seule. Mais pour couronner le tout, elle avait délibérément tenté de mettre fin à ma vie. Alors tout ça, je le ressentais comme une seconde mort, cette fois amplifiée, d'une figure maternelle. Je connaissais la mort et le deuil, assez bien malheureusement et j'étais sûrement l'une des personnes les plus à même de le comprendre, de le soutenir mais non, il préférait répéter à tue-tête que je ne pouvais pas savoir ce qu'il ressentait. Et c'était trop pour moi, qu'il me repousse sans arrêt alors que je voulais le soutenir et que moi aussi, j'avais besoin de lui. « Tu ... » Je le regardai, fronçant brièvement les sourcils en cherchant à savoir ce qu'il avait compris dans ce que j'avais dit. « Tu m'quittes ... ? » Je le fixai, détaillant son visage pendant quelques secondes comme s'il venait de dire une absurdité que je ne comprenais pas. « Bien sûr que non. » Nouveau froncement de sourcils, est-ce qu'il voulait me quitter, lui ? Je me rapprochai en voyant que sa respiration commençait à s'accentuer un peu trop. Je posai une main sur sa nuque et le rapprochai jusqu'à ce qu'on soit pratiquement collés l'un à l'autre. « J'veux qu'on redevienne un seul morceau, qu'on soit soudés comme avant. J'veux que tu arrêtes de minimiser ma peine uniquement parce que la tienne est plus intense. Je le sais. Crois-moi je sais que t'as putain de mal .. Inutile de balayer mon mal d'un geste du bras pour me faire comprendre que tu as PLUS mal que moi. Je sais. » Je ne lui parlai pas de toutes ces fois où je m'étais interdit de pleurer en sa présence pour ne pas lui foutre trop de poids sur les épaules, où j'avais pris l'excuse de sortir Simon pour aller relâcher mon chagrin ailleurs. « J'veux que tu m'aimes, que tu me fasses confiance, j'veux que tu me laisses t'aider à apaiser ta douleur et pas comme tu l'as fait l'autre fois. J'veux tout avec toi, j'veux te voir tous les jours, j'veux qu'on arrête de s'engueuler. Et par-dessus tout .. » Je pris une grande inspiration, déposant mon front contre le sien, ma main était toujours en train de caresser sa nuque. Je sentis l'adrénaline traverser mon corps comme un courant électrique provoqué par le stress. « J'veux que tu vives avec moi. »
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