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Billander ★Mais qu'est-ce qu'il était parti s'imaginer en me voyant avec Ricardo sérieusement ? Comment est-ce qu'il pouvait s'imaginer que j'avais été lui faire les yeux doux, que je l'avais touché ou je sais pas quoi, que quoi ? Que j'voulais me le taper ? Putain, mais il comprenait vraiment rien ce mec, c'était pas possible. J'avais mis un terme à mes échanges échaudés avec Ric pour lui, merde. Et en faisant ça, j'avais perdu mon ami et maintenant il venait me reprocher de vouloir retrouver un semblant de la relation qu'on avait ? Non. Désolée, mais j'étais pas un pantin, encore moins son pantin et il allait falloir qu'il s'y fasse parce que j'comptais pas perdre Ric une nouvelle fois. « Oh oh oh, d'où tu m'interdis de voir mes meilleures amies ? » Oh, mais il se foutait de la gueule de qui là ? Il avait perdu des neurones récemment, ou c'était juste pour me faire royalement chier qu'il faisait le con ? « Genre tu vas m'dire que Ricardo c'est ton bff besta que tu kiffes de trop ? Arrête, le mec tu le vois qu'en soirée alors merde, compare pas une connaissance à mes meilleures amies, c'est même pas un tant soit peu comparable. » J'entrouvris la bouche, parce que vraiment, je ne pouvais pas croire les immondicités qui étaient en train de s'échapper de ses lèvres. « Mais oh ! Retire les caches que t'as autour des yeux, mon vieux ! Si tu crois que Ricardo est pas ce qui se rapproche le plus d'un meilleur ami pour moi, c'est que t'as vraiment rien compris à comment j'fonctionne ! J'te signale qu'avant qu'il coupe les ponts à cause DE TOI, il faisait partie des personnes en lesquelles j'avais assez de confiance pour confier quelques uns de mes problèmes. On a pas la même façon d'aborder une relation j'te signale toi et moi, la relation que j'avais avec Ric était quelque chose d'énorme pour moi, parce que j'pouvais parler sans avoir peur d'être jugée. Mais j'ai dit adios à ça pendant un an et j'vois franchement pas pourquoi donc si, j'suis désolée mais c'est carrément comparable. Et me dis pas que si c'était mon meilleur ami ce serait différent, parce que tu m'as déjà fait des crises de jalousie pour Jude ! Pense pas qu'elles soient passées inaperçues. » Meilleur ami ou pas, ça changeait rien à ses yeux. C'étaient les mecs, tout court. Et je réussissais à m'ouvrir à très peu de personnes donc si j'pouvais garder ceux en qui j'avais confiance, j'le ferais. Je m'éloignai vers la maison, boitant de façon pathétique et je sentis qu'il m'attrapait le poignet alors que j'atteignais le perron. Je tournai mon visage pour regarder sa main, relevant ensuite doucement un regard meurtrier sur lui. « Même pas tu fais ça. Un mec te touche je lui défonce sa gueule. J'en ai rien à faire moi d'la meuf là, c'était elle qui m'collait. Depuis le début de la soirée c'est toi que je veux alors merde ! Va voir un mec si ça t'chante, tu m'saoules. » J'allais retirer ma main de son emprise mais il me lâcha presque aussitôt, me laissant incompréhensive quant à ce retournement de situation. J'savais plus quoi penser, il me foutait les neurones en vrac avec ses conneries et là, j'comprenais définitivement pas ce qui lui était passé par la tête pour qu'il change d'avis en un maximum de cinq secondes. Et j'étais toujours aussi en colère, et j'avais toujours aussi envie de le plaquer dans un mur, et j'allais exploser en sanglots d'une seconde à l'autre. « Tu m'saoules aussi. J'sais pas quand tu comprendras qu't'es le seul que j'veuille. C'est tellement plus marrant d'croire que j'vais sauter sur le premier mec qui me fera l'ombre d'un sourire, t'as tellement confiance en moi. » J'savais que c'était hypocrite, mais j'en avais plus rien à foutre de rien. J'parlais sur un ton complètement monotone d'un coup, comme si toute la colère avait été remplacée par du désarroi. « Tu m'brises le cœur quand t'agis comme ça. T'voir t'rapprocher d'une autre meuf, c'est comme si tu tenais une pancarte au-dessus de ta tête 'Billie est pas assez bien pour moi' et t'as peut-être raison, mais au moins moi tu m'suffis, j'ai pas besoin d'essayer d'aller voir ailleurs, même si t'es persuadé du contraire. Et tu sais qu'j'suis pas jalouse pour un rien, c'est pas dans ma nature, alors va pas me faire croire que c'était "elle qui te collait" parce que j'sais c'que j'ai vu. Mais soit, si c'est comme ça que tu veux en finir, alors on fait comme tu veux. » Sans flancher, sans même cligner des yeux, je tournai les talons et je redescendis les marches, m'allumant une clope sur laquelle je tirai une longue latte en m'éloignant. Je partais à pieds ; au diable la cheville tordue, j'pouvais juste pas conduire là.
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