In three words I can sum up everything I’ve learned about life: it goes on - Feat Jeno

J'avais répondu à sa question sur le fait d'avoir honte de marcher avec lui par une plaisanterie : j'avais en fait ce que.. ce que j'aurais put faire, il y a quelques semaines. Parce que mon point de vue sur lui, et sur les mathers avait changé, clairement. Je continuais à leur reprocher beaucoup de choses : mais tous n'étaient pas cons, finalement. J'avais déjà bien parlé avec Briony qui m'avait fait changé un peu ma vision des choses, mais là, je comprenais que j'avais jugé trop vite. Seulement, mon jugement hâtif n'enlève pas tous leurs problèmes.. de drogue, de cigarette, d'alcool, de partouze, et de je ne sais pas trop quoi qu'ils peuvent avoir. Je lui lançais un regard noir après sa demande pour le clown : okay, j'avais pas été drôle mais moi ça m'avait fait rire. Enchainais ensuite sur cette fois-ci ma maison, je me retournais lorsqu'il s'arrête d'un coup. Un sourire amusé sur les lèvres, je l'écoutais parler avec une voix juste.. fluette, crissante, tout simplement atroce. C'est comme ça qu'il imite les Cabots, sérieusement? Je ris en levant les yeux au ciel. Jeno, sérieusement, tu m'fais pitié là, tu as tué mes tympans en plus ! J'attendais qu'il se rapproche de moi à nouveau pour enchainer, prenant un air outré : Puis d'abord, ce ne sont pas des cupcakes party, mais des pancakes party, que nous organisons à la Cabot House. Puis les potes filles, comme tu dis, c'est le plus fidèle, et le plus amusant ! Ralentissant à l'approche de la Quincy House, je réalisais qu'on allait tous les deux être ridicules et voyants, dans leur monde de gâteaux et de bonbons. Cessant de déconner, et laissant ma voix de bourgeoise aux oubliettes, je me mordis la lèvre. Je pense pas qu'on puisse rentrer, c'était pas une super idée, désolée. Et même si on le pouvait, la jeune cupcake sexy à l'entrée, déguisée à la Katy Perry dans California Girl me donnait pas spécialement envie d'y aller.

Visiblement, le mot fidèle m'était pas le bon mot à utiliser pour parler de ses amies filles. Je fis une petite grimace, secouant la tête. Comme tous les autres mecs quoi, pas capable de voir autre chose que le cul d'une fille, même si ils s'entendent, aussi gentille soit elle. Nous sommes résumée à deux globes de chairs, qui sont en haut de nos jambes, dans notre dos, histoire qu'on ne puisse même pas personnellement en profiter, merveilleux. T'es un mec comme tout les autres quoi, lançais-je, sans m'attarder sur le sujet. C'était pas vraiment une super idée que je me lance sur ce sujet, je voulais passer une bonne soirée. Mais arrivée devant le paradis des bonbons qu'avaient fait les Quincy, je n'était pas convainque, franchement. Comprenant que Jeno n'avait pas non plus envie d'y rentrer, j'étouffais un rire dans ma main en l'entendant les traiter de militants pour wwf. C'était tout à fait ça, mais je n'aurais pas eu le culot de le faire devant leur maison, le jour où on est censé vendre notre confrérie aux petits nouveaux d'Harvard. Me retenant de rire, en me cachant avec ma main, je réfléchis quelques secondes à la proposition de Jeno. Puis j'eus une idée, et je la lui exposais, un petit sourire aux lèvres : On va retourner près de ta maison Zombie, tu vas piquer deux cocktails de la mort, et on va boire cachés entre deux pierres tombales derrière. Mais avant.. Je jetais un coup d'oeil à mes pieds. Bon, j'étais en boots. C'était faisable. Je pouvais y arriver. Je is un petit pas en arrière, pour me mettre face au chemin pour aller à la Mather house, avant de déclarer : Avant, on fait la course, et le dernier arrivé doit oublier réellement quelque chose cette fois, pour qu'on se voit une autre fois ! J'avais à peine fini ma phrase que je commençais à courir. Cette soirée manquait d'action à mon gout, après la course pour fuir la voiture de police, j'avais été habituée à plus d'exercice ! J'espérais juste qu'il allait entrer dans mon délire, sinon j'allais avoir l'air bien bête, à courir toute seule. Quoique, entre des indiens et des cupcacke, ça passe, franchement.

Bon, clairement, aller dans un Housing Day n'était pas une bonne idée : on allait pas être d'accord sur lequel, de toute façon. Il ne voudrait jamais me suivre à celui rose, ni à celui des Eliot. Et je n'avais pas spécialement envie de l'amener à celui des bleus, d'ailleurs, j'allais me faire virer dans la minute, et ça me ferait chier. Pour Jeno comme pour moi. Et moi j'avais pas envie de me faire un remix d'Halloween à la maison des Mathers, mais par contre, j'avais bien envie de me poser dans un coin au calme, avec lui. Du coup je lui proposais qu'on aille se piquer deux verres dans maison -ouais, le champagne des Cabot n'allait sûrement pas le satisfaire- et qu'on aille s'asseoir derrière sa maison, boire tranquillement. Il posa sa main sur ma tête, mais je me retirais rapidement, saisie d'une idée. Je suis toujours pleine de bonnes idées, va falloir t'y habituer ! annonçais-je, très humble, n'est-cepas. Il était temps qu'on mette de l'action ce soir, j'avais bien envie de m'amuser, et de faire de l'exercice par la même occasion. Je lui exposais ensuite mon idée, et je me mit à courir sans l'attendre, ni sans écouter sa réponse, espérant qu'il entre dans le délire. Déjà que courir en combinaison, c'est vraiment pas facile, mais si en plus il me laisse tomber, je vais bouder, c'est décidé. En l'entendant crier derrière moi, je tournais la tête, morte de rire. C'était pas très fair play d'avoir prit de l'avance, mais j'étais une femme, j'avais bien le droit à ça, quand même ! Dis donc, tu peines pour courir, tu te décompose vraiment, c'est pas qu'un costume ! criais-je à mon tour, me retournant de nouveau en regardant devant moi, parce que si en plus je finissais dans l'herbe, adieu ma tenue, déjà plus très potable.

Je pouvais tourner dans un clip de sport des années 70, habillée comme ça, en train de courir sur de l'herbe verte, entre des gens déguisés de toutes les façons possibles et inimaginables. Limite j'étais pas loin d'être la plus normale. Narguant clairement Jeno, ravie d'avoir continué les sorties de course un matin sur deux cet été, je l'entendis néanmoins se rapprocher de moi, avant de finir au sol, avant même d'avoir put comprendre ce qu'il passait. C'était, sa menace, me rattraper? Il m'avait écrasée oui ! Je pouvais dire adieu à ma tenue, mais par contre, je ne voulais surtout pas dire adieu à ma victoire : me relevant le plus rapidement possible, je m'élançais derrière lui, mai il avait déjà trop d'avance, et nous arrivions à la Mather House. Tentant un ultime effort pour le rattraper, en hurlant de toutes mes forces un grand :  TRICHEEEUR ! Sauf que voilà, c'était trop tard ; il s'arrêta devant la Mather House, près d'une fausse pierre tombale, et je le rejoignis en courant, essoufflée. M'appuyant à la pierre, je secouais la tête en le fixais, cherchant de l'air, avant de lui lancer en essayant de cacher mon sourire, pour paraitre énervée : Je m'en fou j'ai gagné, t'as triché ! Me laissant glisser contre la pierre en soufflant, colorant maintenant le dos de ma combinaison qui ne ressemblait plus à rien, je ris, fermant les yeux. Tu vas chercher les verres, et on se dispute après pour savoir qui a gagné, d'accord? Je meurs de soif ! Priorité à ma survie, j'allais mourir de déshydratation là. Pour le coup, je serais assortie au thème.. Hop, mon corps au milieu des faux bras, des fausses mains, et du faux sang, ça passerait plutôt bien, à mon avis.

Jeno avait perdu, puisqu'il avait triché, un point c'est tout. J'étais prête à lui démontrer ça, mais pour le moment, j'étais en train d'agoniser de ma course, et de mon sprint final pour tenter de le rattraper, dos à une fausse tombe. Je lui demandais d'aller chercher les verres avant qu'on se dispute : on aurait tout le temps d'en discuter après, alors que si on se lançait là dedans maintenant, je n'allais jamais pouvoir boire. Lui faisant un petit sourire de remerciement lorsqu'il accepta d'aller les chercher sans moi, sans que je réponde à sa provocation comme quoi je n'avais pas précisé que les tacles étaient interdits. Je le suivis du regard quelques secondes, avant de reprendre mon souffle, fermant les yeux. Heureusement qu'on allait se poser un peu, parce que j'étais pas prête de recommencer ça une deuxième fois aujourd'hui. Observant les dégâts sur ma tenue, je me mordis la lèvre : c'était minable, je ne pouvais même pas retourner au Housing Day Cabot, dans ma propre maison, j'allais avoir honte. Profitant d'un moment de calme, je tirais un élastique de mon poignet pour accrocher mes cheveux en queue de cheval, puisqu'ils étaient emmêlés, et pour dégager mon visage, afin d'avoir moins chaud. Souriant en voyant revenir le mather déguisé en zombie avec deux verres à la main, je me décalais lorsqu'il se glissa à mes côtés, contre la pierre tombale après un petit coup contre ma hanche. Attrapant mon verre, je le remerciais, murmurant un petit merci, avant de lever mon verre pour le cogner contre le siens, avec un sourire amusé aux lèvres : Santé. Je porte un toast à ta disqualification pour tricherie, et donc à ma victoire ! En riant, je portais mon verre à mes lèvres. Je n'allais pas lâcher l'affaire, j'avais gagné, et c'est lui qui allait devoir laisser quelque chose à lui. Toute façon, je n'avais rien sur moi à part à la limite un élastique.