(+Liam) until the end of the night

Un air de fête. La journée venait de se terminer et autant dire que la note subtile de Mon prof en fin de cours avait fait jazzer. "Mademoiselle Castiel, veuillez faire tourner votre langue dans votre bouche avant de parler" j'aurais très bien pu la tourner dans la sienne, mais je ne suis pas certaine que mon geste aurait été apprécié. Je m'étais ainsi contentée de mon sourire en coin avant de bouger mon popotin jusqu'à la sortie. Quoiqu'il en soit, les vieux pions ça n'existaient plus dans les universités et c'était très bien comme ça. Me dirigeant ainsi vers ma Suzuki, j'attrapais le casque avant de démarrer en trombe jusqu'à mon appartement. J'utilisais cette moto très rarement mais ça faisait plaisir à mon père. Une douche et un bon repas plus tard, je me dirigeais ainsi cette fois vers ma penderie d'ou je sortais un short en jean et un débardeur moulant noir avec le motif d'une feuille de cannabis dessus. Les cheveux détachés retombant sur mes épaules, j'enfilais mes bottes plates pour plus de confort, avant de partir à toute pompe pour la boite. Rapidement je prenais place derrière mon bar, commençant à servir les clients et à enchainer les cocktails avec précision. L'ambiance, la chaleur, l'effervescence, j'avais besoin de ça pour être bien, mon regard se posant finalement au loin sur le DJ. Cet petit emmerdeur sexy qui répondait au "doux" nom de Liam. La soirée ne faisait que commencer et pourtant déjà son collègue lui demandait si elle pouvait lui apporter sa bière. Soupirant bruyamment, elle décapsula la bouteille sèchement avant de faire des coudes dans la foule pour le rejoindre sur l'estrade. Tiens, parait que t'as soif, lâcha-t-elle ainsi d'une voix forte pour couvrir le bruit de la musique avant de tourner les talons.

La soirée ne faisait que commencer, mais l’ambiance s’installait déjà à la perfection ! Quoi de plus logique, vu que j’étais une nouvelle fois derrière les platines ? Bon, aller. Plus sérieusement, un vendredi soir, près de vingt et une heures, autant dire que le gros de la soirée n’avait même pas encore commencé. Mais la foule commençait à s’amasser et, de mon trône musical, je pouvais déjà laisser mon regard glisser sur quelques charmants petits popotins en train de se trémousser. De la chair fraîche : je suis pas certain que j’aurais terminé DJ si je n’avais pas autant de jolis culs à mater chaque soir ! Faut être con pour oublier de prendre en compte dans son orientation professionnelle, tous les bénéfices et les à côté qu’on peut en retirer. En ce qui me concerne, je considérais que j’avais la totale. Passion de la musique et du mix ? Bien sûr… Mais il fallait voir plus loin… Au moins jusqu’à la piste de danse ! Et pour que ce soit parfait, voir jusqu’au comptoir même ! Car oui, on est vendredi. Et son petit cul est précisément toujours fidèle au poste. Qu’est-ce que j’adore quand on la colle à mon ravitaillement. C’te femme, c’est une licorne : impossible à chopper ! Et incomparable niveau plastique de rêve ! Sans vouloir me vanter, j’en ai connu des tours de hanches et autres pairs de loches. Mais elle : WOAW ! Putain, je vous l’dis, elle bat sacrément les records jusqu’à présent ! Mais c’est comme à la chasse, tu commences pas avec le trophée le plus prestigieux dès le départ. Et faut ramer, ramer et encore ramer… Quoique, on a tous une manière de ramer. Et je me considère pas encore en trop grande difficulté avec cette pouliche luxueuse. Je la veux, je l’aurai. Juste une question de temps ! Perché derrière ma sono, dans mon blue jean et ma chemise noire avec le col ouvert en V, une satisfaction s’installe lentement dans mes yeux en la voyant arrivée. « Je vois que ton amabilité est aussi tendue que ton string aujourd’hui ! » Rétorquais-je aussitôt, une main sur la sono, l’autre attrapant la bière, le tout accompagné d’un de mes petits sourires en coin dont j’avais le secret. Première chose concernant Silvia ? J’adore l’emmerder et la titiller ! Bien que je la titillerais bien autrement que par des répliques… « Sexy Sil’ boit quelque chose ? » Lui demandais-je en venant m’avaler une gorgée de bière. « C’est pour moi, chatounette ! » Clin d’œil accompagné d’un surnom qu’elle déteste ? Tout était dans la manière de s’y prendre !

Mon intuition de Super Nana avait tendance à me dire qu'il valait mieux ne pas laisser les choses continuer sur cette lancée des plus... graou. Pourtant je ne pouvais pas m'empêcher de réagir à la moindre de ses paroles. Ca faisait un brin pitbull je dois bien vous l'accorder mais c'était dans ma nature après tout et bien qu'il soit gaulé de la façon la plus Hulkienne qui soit, je n'allais pas laisser ce petit minus de nouveau m'imposer ses petites lois. Comme toujours il avait fallu que je sois de corvée à lui porter sa boisson, à croire qu'il se faisait un malin petit plaisir à me voir remuer devant lui, j'allais vraiment finir par y croire. L'observant ainsi attraper le Saint Graal entre ses doigts, je le fixais un moment, espérant presque qu'il soit trop plongé dans son taff pour me remarquer mais c'était sans compter sur sa manie de savoir faire plusieurs choses à la fois. Coupée donc dans mon élan, mon regard vert se détourna vers lui dans un air presque féroce. Qui te dis que je porte un string hein ? et je suis désolée mais tu n'iras pas vérifier, sourire aguicheur en coin, je le scrute alors qu'il semble dans l'optique de me faire boire. Hun hun, si en plus tu me cherche avec tes surnoms à la con, ça va pas l'faire. Penchant ma tête sur le côté, je croise les bras. Chatounette ? et toi tu es quoi ? un mouton, une vache, une chèvre... marquant un arrêt, je claquais finalement des doigts avant de le pointer de mon index. Non, tu es une sangsue, voilà, j'ai trouvé l'animal qui te colle au derche. Sexy Sil ne boit pas pendant son service, t'as oublié ? arquant un sourcil, je pose finalement mon doigt sur un bouton de la table de mixage qui fait dérailler son mix, attirant les "houuuu" du public.

Ce que j’adorais avec cette poupée de compétition ? C’est qu’elle réagissait au quart de tour. C’est intuitif, t’as des petites trainées de seconde zone qui font leur silencieuse ou leur pêteuse… Et contrairement à ce qu’on pense, elles sont encore plus facile à lever que les autres. Une fois que tu leurs mets la main là où il faut, avec la petite réplique cinglante, le sésame s’ouvre : simplement. Facile, trop facile ! Rares sont celles qui ont la trempe d’une Silvia. Et quand je vois son caractère réagir aussi sec, je peux pas m’empêcher de continuer et d’aller plus loin dans la provoc’. Ca plus mon intérêt pour elle, croyez-moi, elle est pas prête de se débarrasser de moi la petite serveuse ! Un sourire à sa réplique. La dernière qui m’a dit ça s’est retrouvé un quart d’heure plus tard avec ma main là où il faut et les cuisses bien écartées. « C’est vrai, je fais fausse route… » Sans me priver de pencher ma tête en arrière, je reluque un peu ses fesses parfaitement moulée dans son petit short en jeans. « Tu dois plutôt être du genre à rien avoir en dessous… Vu que madame aime avoir ses aises ! » Reposais-je mon attention sur ma table de mix tout en roulant des yeux. Depuis près de trois mois que je suis là, je trouverais pas ça intéressant de passer aussi vite au forcing en y calant ma main. Ramer ne me dérange pas. Mais me bouffer un putain d’iceberg pour m’échouer comme une merde ? Non merci ! « Un mouton ou une chèvre ? Sérieux ?! Tain, t’es vachement atteinte si t’es pas cap de mieux faire ! » Soulevais-je avant que je ne la devine avec son air triomphant. Une sangsue ? Mouais, j’aime encore bien ! Par contre, ce que j’aime beaucoup moins, c’est de ne pas avoir le temps d’en placer une et, surtout, qu’on tente de dérailler un de mes mixs. « Oh putain… » Lâchais-je dans l’urgence pour rapidement régler le bouton afin que la musique reprenne son cours normal, et que les huées du public s’arrêtent aussi rapidement qu’elles ont pris naissance. « Chatounette et vipère en même temps, hein ? » Ponctuais-je sur un ton un peu détaché et condamnable, délaissant mon sourire pour un air plus direct et accusateur. « Fais encore une fois la maline avec mon matos, et c’est pas là que tu te mangeras ma main ! » Et d’un coup d’un seul, je laisse une main vacante venir se claquer sur ses fesses bien fermes, n’y manquant pas de raffermir le contact par mes doigts se resserrant au travers de son tissu l’espace de quelques secondes.

Je n'arrivais décidément pas à savoir ce que je pouvais bien lui trouver. Je ne devrais même pas être là à m'amuser à répondre à ses petites pics qui ne font que m'agacer toujours plus. Je suis italienne, il ne faut pas l'oublier et autant dire les choses comme elles sont : il y avait des soirs ou il me les brisait sévère. Pourtant une part de moi adorait ça. Je ne pouvais décemment pas passer une journée de boulot sans chercher à avoir un contact quelconque avec lui. Ça faisait un peu office de rituel en fait. L'échange se dirigeant ainsi sur mes sous vêtements j'arquais finalement  un sourcil en le voyant ne pas se priver pour matter mon cul de rêve. Ok c'est vrai que je suis bien foutue et je sens régulièrement les regards jaloux des filles quand ils se posent sur moi, mais là... WTF il pensait vraiment pouvoir faire ça comme ça sans mon accord ? Ouais effectivement tu fais fausse route, je suis beaucoup trop raffinée pour toi et tes yeux.., ne rien mettre en dessous, pour qui me prenait-il ? Passant de l'air agacé à l'air bougon, il venait limite de me vexer. J'suis pas une pute non mais oh ! Par contre toi laisser ton paquet trainer à l'air dans ton jean je suis persuadée que c'est ton kiff. mes yeux s'étant par la suite posés sur la table de mixage, je n'avais pas vraiment écouté ses paroles, ou du moins, mon geste était une petite réponse. Lâchant un rire bref devant son air blême, je me mordais la lèvre avec amusement. J'allais souvent m'attaquer à ça dis donc. Chatounette t'as dis ? répète pour voir ? mon doigt tournoyant en face de la molette du son, je m'apprêtais à y diriger ma paume lorsque ses paroles m'arrivèrent aux oreilles. Me redressant soudainement avec un air offusqué, je le toisais quelques secondes. Tu frapperais une fille sans défense ? dans une moue, c'est au même moment qu'il accompagna sa phrase du geste alors que je sentais sa main se poser sur mes fesses avec une certaine poigne, me faisant légèrement perdre l'équilibre vers l'avant avant que je ne dégage sa main d'un air dégouté. L'ayant attrapé par l'index, je laissais sa main flotter dans l'air avant de la relâcher dans une grimace. Je ne sais pas ou ça a trainé, bat les pattes. concluais- je finalement avant de descendre de l'estrade en me déhanchant sur la musique, un peu provocatrice, je vous l'accorde.

« Tellement raffinée que t’ouvres les cuisses pour un abruti de dealer de seconde zone ! » La réplique était cinglante et, pour le coup, mon ton n’était plus du tout celui de la provocation ou du jeu. Non. Jalousie et possessivité quand tu nous tiens. C’est physique avec Silvia. Je suis généralement possessif avec mes conquêtes. Mais elle, même sans me l’avoir levé, je vois rouge pour un rien. Un mec qui vient flirter avec elle en plein milieu du club ? Je finis pas la soirée sans lui faire une tête au carré. Un connard qui l’embarque pour repartir, je me sens comme un traqueur prêt à tout pour retrouver sa proie et la ravager violemment pour soulager sa conscience. Surcroit d’arrogance ? Peut-être ! Car cette pouliche de rêve mérite ce qu’il y a de mieux. Elle mérite que ce soit moi qui s’occupe de la faire jouir et planer à tout va. Elle mérite que ce soit moi qui la prenne en main, et pas n’importe quel connard au sourire colgate qui a la certitude d’avoir un poil de séduction dans le coco. Ces trous du cul jouant d’assurance ou bien de romantisme pour simplement tirer leur crampe. Je fais peut-être pareil, mais je le fais avec la manière ! Et, de plus, je suis naturellement différent. Vous parlez de Liam Arcker là, pas d’un bête  John ou d’un gugusse de Konrad ! « Pourquoi ? T’aimes pas quand on entre directement dans le vif du sujet ? » Radoucissais-je partiellement le ton en retrouvant mon haussement de sourcil ainsi que mon sourire narquois. Je sais pas, c’est intuitif. Quand je la vois, je me dis que c’est le genre de femmes à aimer quand c’est direct, brutal, intense et sans un excès de fioriture et d’une paire d’heures de préparation. Car, ouais, qu’on se comprenne : j’ai rien contre les préliminaires. Mais attendre trois heures avant d’arriver à la pénétration pur et dure, c’est digne d’un masochisme primaire et aliénant ! Rectifiant le tir de son petit jeu, je préfère la jouer prudente. Sans une sono, elle serait loin de prendre l’avantage mais je devais gérer. Je peux pas me permettre de planter ma soirée uniquement pour ses beaux yeux ! « Ok, t’as gagné sur ce coup là, vipère… Mais n’y prends pas trop goût ! » Un petit clin d’œil suffisant, comme pour rappeler que ce n’était pas pour autant qu’elle allait pouvoir jouer à la patronne avec moi. Mission impossible d’ailleurs, personne ne peut y arriver. Ca n’a rien de personnel : c’est une juste une logique propre de base, cherchez pas. Je ne soulevai pas sa question, me contentant de savourer le contact de ses merveilleuses fesses galbées. Je suis pas né de la dernière pluie, je savais bien que le contact ne serait que de quelques secondes. Quelque part, elle m’aurait déçu si elle n’avait pas réagi en chassant mes doigts de son galbe. « C’est vrai… La seule certitude que tu puisses avoir, c’est de savoir où ça finira par trainer ! » Je la regarde tourner les talons, partir reprendre son service. Mais qu’elle ne compte pas s’envoler aussi facilement ! La soirée ne faisait que commencer ! « Viens prendre ta pause ici. Je te ferai fumer de la bonne came de qualité ! » Ponctuais-je sans même la regarder, sans même lui laisser le choix en apparence. Je reposai mon attention sur la sono et sur mon taff. Je confirme : la soirée ne faisait que commencer !

Dealer de seconde zone ? Il se prend pour qui le p'tit loup là ? Il a cru qu'il était mon père et qu'il allait se la jouer possessif ? Possessif de quoi d'ailleurs, je n'étais ni sa copine, ni même son amante, alors il allait se calmer ses nerfs avant que les miens n'atteignent leur sommet de non retour. Il est vraiment atteint et pourtant je vois très bien à son regard qu'il n'est plus dans le jeu. Attend il est sérieux là ? Arquant les sourcils, à défaut de lui répondre je me contente de le fixer d'un air à la fois mécontent et intrigué. Ça te pose un problème ? remballe ta langue tu veux et soit pas jaloux va, courage.. moqueuse je finis par lui faire comprendre que s'il continue avec ses surnoms à la con, je n'allais pas tarder à venir plomber ses mix et hallelujah, il semblerait que la menace ai fonctionné tandis qu'il me répondait que j'avais gagné avant de renchérir. Tournant ma tête vers lui, une moue se forme sur mon visage. Oui et tu sauras ou la mienne de main va trainer si tu m'emmerde. sourire victorieux sur le visage, ironique, je termine ainsi par m'en aller en l'entendant dire que si je veux une bonne came pour ma pause, je n'ai cas venir le voir. Faisant un signe de main en l'air du genre "pas intéressée", je retourne enfin à mon poste derrière le bar. De là ou je suis j'ai une vue imprenable sur l'estrade du DJ. Autant dire une chose, pas moyen d'échapper à son radar. Hey poupée, je t'offre un petit verre ? mon regard se porte sur le beau brun qui vient d'arriver devant moi. Amusée, je sers le Blue Bubble à un client tandis que j'observe ma montre. Avec plaisir.. si mon instinct voyait juste, je me doutais que Liam allait rapidement débarquer, c'était toujours comme ça. Il laissait son poste à un autre DJ le temps de son break et les attaques repartaient.

A voir sa réaction, elle ne devait pas être au courant de ‘l’altercation’ que j’avais eu avec Konrad. Ca valait peut-être mieux pour le moment. Peut-être que je devais passer pour un cinglé, un malade ou un fou furieux, mais elle n’avait rien à faire avec ce type. Franchement, même en me retirant de l’équation, elle mérite cent fois mieux que ça : attends, un dealer qui se croit le roi du monde avec une gueule pseudo correct… On parle de Castiel : elle mérite le caviar, pas la crevette sous-marque. Mais si je me remets en jeu, ouais, je l’encaisse pas : que ce blaireau se l’envoie et pose ses sales pattes sur elle ? Rien que d’y repenser, j’en fulmine à nouveau ! « Jaloux ? Si t’as envie de te souiller avec un connard dans son genre, c’est ton problème ! » Rétorquais-je à la volée, sans essayer d’aller plus loin sur le sujet. C’est qu’il y a des sujets de conversation qui sont capable de me faire plus rapidement péter une douille que d’autres ! Je la laissai repartir au bar, sans trop relever ces dernières paroles, me concentrant d’avantage sur ma musique. Si pour beaucoup je pouvais être un sale con, ça m’empêchait pas de vouloir être perfectionniste dans mon boulot : et quand j’anime une soirée, je n’accepte aucune fausse note ! Les morceaux s’enchainent. Le temps passe alors que je pose à peine mon regard sur la foule. La bouteille de bière à côté de la sono, une main sur mon casque, l’autre sur la table de mix, mes rares attentions sont d’avantage des coups d’œil en direction du bar qu’en direction de la salle. Les minutes défilent, lentement d’abord puis plus rapidement ensuite. Une tape sur l’épaule, c’est l’heure de mon quart d’heure de ‘break’. Exigence du patron, car dieu sait que j’ai horreur de devoir lâcher mon matos en plein milieu d’une soirée. Je glisse un cd préparé, je réponds à mon ‘assistant’ d’une tape sur le bras et me rend jusqu’au bar. Sourire échangé, quelques clins d’œil qui se perdent, y a pas mal de petits lots ce soir : de quoi m’éviter de repartir bredouille si Castiel ne se sent pas encore d’hum… Attends, quoi ? C’est quoi ce blaireau ? Qu’est-ce qu’il tente là, de jouer les coqs pour séduire la belle ? Inutile de dire que repenser à ce connard de Konrad toute à l’heure et voir ça maintenant, l’en fallait pas plus pour que le sang me remonte directement à la tête. « C’est ça, amuse toi avec ton gugusse… » Marmonnais-je entre mes lèvres. Je scrute du regard : une greluche habillée super classe et à la plastique appréciable. Parfait ! Un sourire, deux trois phrases bien huilées et une main aux fesses, juste ce qu’il faut pour entrainer la midinette jusqu’au bar. « Silvia ?! » Inutile de dire que je l’interpellais, une main autour des hanches de la pouliche qui se voulait toute souriante et joueuse à souhait. « Quand t’auras une minute, tu pourras nous servir deux Tequila Sunrise ? » Toujours être l’attaque ? C’était une stratégie souvent payante. Mais pour que ça marche, fallait parfois provoquer et attiser de manière détournée. Et si mon intuition était bonne, sa fierté en prendrait certainement un coup que je m’intéresse plus à une bimbo pouvant rivaliser avec son somptueux popotin plutôt que de venir lui accorder toute mon attention !

De là ou j'étais j'avais une vue imprenable sur Liam. Ca y'est il prenait sa pause. Je savais qu'il détestait ça, ça se voyait aux regards mécontents qu'il lançait régulièrement sur sa table de mixage, seulement comme tout le monde, il n'avait pas le choix, c'était ainsi. Le scrutant silencieusement, mon regard se reposa sur mon interlocuteur qui semblait-il avait oublié ou se trouvait mes yeux. Claquant des doigts dans une moue, je lui rappelais que ça se trouvait sur mon visage et non dans mon décolleté. Putain quoi, tous les mêmes. "Silvia?!" quoi ? j'suis ton chien en plus ? tu me veux quoi encore petit min... Minute papillon, c'est quoi cette fausse bimbo refaite jusqu'aux oreilles ? penchant la tête dans une moue, je laisse carrément en plan le mec pour commencer à préparer les deux boissons. Comme si je pouvais dire non. Posant les deux verres sur un plateau, je m'approchais d'eux d'un pas vif et pressé. La blonde semblait en extase. Connasse. D'un sourire forcé, je leur donnais ainsi leurs verres, ma main dérapant maladroitement, le contenu finissant directement sur la robe de la fille. Oups. Merde alors je suis navrée, c'est la première fois que ça m'arrive.. attend laisse moi t'aider. prenant mon torchon coincé dans ma poche arrière, je commençais à m'appliquer à nettoyer le haut, décalant bien le tout sur sa peau. Elle semblait énervée, houuu attention la tigresse sort les griffes ? vas-y vient je t'attend. Un soucis cocotte ? lâchais-je juste histoire d'en rajouter.

Que les choses soient claires : quand je me choisis une bimbo, c’est certainement pas pour discuter des derniers accords de l’OTAN. Ca n’empêchait de trouver de sacrées cruches, même parmi les universitaires. Et celle que je venais de dégoter se voulait aussi belle que stupide… Avec un rire des plus strident et exaspérant au possible ! Qu’est-ce qui faut pas faire parfois, je vous jure… Mais rien ne transparait. Je joue le jeu à fond. Je joue le mec intéressé, prêt à l’embarquer avec moi jusqu’au bout de la nuit. Il est temps que je vois ce que sexy Sil’ a dans le ventre ! Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je ne suis pas déçu du résultat ! Une arrivée ferme et déterminée et le célèbre accident de verre… Ahahah, Silvia ! Tu m’éclates ! Mon instinct ne m’avait pas fait défaut : madame aime rester le centre d’attention, la number one. Dans le fond, on n’est fait pour s’entendre, même si je lui dirai jamais gentiment et que je doute qu’elle le reconnaisse également ! Détournant les yeux en étouffant un rire amusé, secouant la tête légèrement de droite à gauche, je finis par reposer mon regard sur Silvia et la bimbo. Mon petit rictus en coin, le sourcil haussé. C’est que l’italienne sortirait presque ses dents mine de rien ! « Et alors Castiel, on est plus habile de ses cinq doigts ? » Quoi ? Je n’allais pas m’en priver de rajouter une couche. C’est avec cette espèce de suffisance dont je savais tellement faire preuve que je l’interrogeai, tout en venant me délecter autant du spectacle que d’une bonne gorgée de ma Tequila Sunrise. « Et toi arrête de geindre, c’est que de la Tequila… » Tournais-je à peine mon attention sur miss chirurgie esthétique. Je me redressai, prenant bien évidemment soin d’être limite collé à ma serveuse fétiche. « Y a rien de tel que d’en déguster à même la peau… » Ponctuais-je d’une voix plus suggestive, laissant mon souffle se répandre chaudement à l’oreille de ma ‘collègue’, au même titre que ma main libre qui retrouva le contact de ses fesses mais sans les claquer cette fois-ci. « Enfin, pour ceux qui savent vraiment la savourer ! » Conclus-je en reprenant une gorgée. J’étais autant adepte et fana de la Téquila que je n’avais strictement rien à foutre de la victime de Sil’. J’avais eu la réaction que je voulais. C’est tout ce qui comptait !