F*uck this, and this, and that, f*ck everything. (PANKIRA)

J'avais bu. Du genre BEAUCOUP bu. Avec un petit joint là dessus, j'étais heureux d'avoir un estomac solide et un foi bien rodé. Bref, j'étais venu jusqu'au bateau de l'équipe de Pandora tant bien que mal -ils se ressemblent tous bordel- et y avais pénetré, jusque devant la porte de sa cabine. Je vacillais un peu, et c'était sans doute l'alcool qui m'avait amené jusqu'ici. Pour cause, après la soirée que l'on avait passé à San Juan, j'avais décidé de ne plus l'appeler, ne plus la voir, me la sortir de force de la tête. Pourquoi ? Parce que tout cela ne menait à rien, que je n'aimais pas me prendre la tête pour une fille, qu'on s'était déjà assez blessés l'un l'autre comme ça. Mais... J'étais là. Putain d'illogisme de merde. BREF, il était trop tard pour faire marche arrière, et j'avais tout de même envie de la voir. Je frappai lourdement à la porte. Une fois, deux fois... Et puis je laissai mon front tomber contre le bois, appuyant tout mon corps dessus pour rester debout.

You suck at love ~

J'en avais marre... marre de me prendre la tête pour un mec qui ne pensait finalement qu'à coucher avec moi une fois bourré...marre de me prendre la tête pour un mec qui commençait à me plaire à un point que moi même je ne m'attendais pas... L'amour c'est nul, ça nous consume et ça nous fait mal au coeur...Pourtant je commençais à apprécier ce sentiment nouveau pour moi, mais j'e ressentais ce sentiment pour la mauvaise personne... L'amour ça craint, surtout quand ça nous tombe dessus sans crier gare... Alors j'espérais sincèrement vite m'en sortir, pouvoir oublier Akira, pouvoir oublier ses rares sourires et oublier sa tendresse. J'avais été conne de croire qu'il aurait pu changer, surtout après notre première prise de tête...qu'il se rendrait compte à quel point il avait déconné...mais non.
Du coup on s'était encore quittés froidement, et je n'avais plus envie de le voir, trop bonne trop conne comme on disait...
J'étais retournée dans ma cabine sans demander mon reste, ne pensant pas le revoir de si tôt...j'étais allongée sur mon lit et quelqu'un cognait à ma porte. Mon coeur fit un bond dans ma poitrine et j'hésitais à me lever pour ouvrir la porte...
Ma curiosité l'emportait sur ma conscience et je me levais, direction la porte "C'est qui ?"

J'entendis finalement sa voix à travers la porte. Je sentais mon coeur se serrer un peu, comme si je ne m'y étais pas attendu, et après quelques secondes d'hésitation en silence, je finis par lâcher " C'est le Pape. " Je savais qu'elle reconnaîtrait ma voix. On commençait à se connaître bien assez pour ça. J'avais simplement un peu peur qu'elle ne vienne jamais m'ouvrir, parce que je me doutais bien que ma présence était loin d'être un cadeau au vue des derniers événements. " Tu m'ouvres ? " demandai-je presque gentiment, m'imposant un peu plus, toujours aussi avachi sur la porte. Je ne partirais de toutes façons pas de là avant de m'être confronté à elle directement. J'en avais besoin, on en avait besoin. Même si on n'avait rien d'un couple, on était liés, et j'avais envie qu'on le reste.

Je retenais un sourire quand j'entendis sa voix, qu'est ce qu'il pouvait être con parfois, surtout avec sa réponse qui me fit rire. Pourtant je n'avais pas envie de lui ouvrir, j'voulais pas le voir, surtout si c'était pour se prendre la tête une nouvelle fois... "T'es con..." que je balançais à la porte, sachant parfaitement qu'il m'entendrait, puis je reprenais "J'ai pas envie de t'ouvrir... J'en ai marre d'me prendre la tête avec toi..."
Mais fallait bien que je l'affronte un jour ou l'autre non ? J'ouvrais la porte sans le prévenir, "Qu'est ce que tu m'veux encore ?"

J'esquissai un sourire en l'entendant me traiter de con. J'trouvais ça presque affectueux venant de sa part. Mais ce sourire se dissipa bien vite quand elle dit ne pas vouloir m'ouvrir... A quoi je m'attendais en même temps ? Je soupirai et... basculai sous mon propre poids quand la porte s'ouvrit sans prévenir. Je finis par terre, sur Pandora, tel un gros harceleur qui ne lâcherait plus sa proie. Je la fixai un instant dans les yeux, scrutant son regard, et... me mis à rire. L'ivresse l'emportait sur le sérieux une fois de plus, et je me laissais tomber à côté d'elle, la libérant de mon poids. " Désolé. " soufflai-je enfin, en m'adossant à l'un des lits pour retrouver un semblant d'équilibre. " Je passais dans le coin, alors j'me suis dit... que j'allais venir te voir. " Je gardais un grand sourire en débitant ce mensonge.

Il me tombait littéralement dessus et je poussais un cri de surprise en me retrouvant coincée sous lui "Sérieusement?!" Mais il se mit à rire et lâcha son emprise sur moi, me libérant de son poids... Je me redressais calmement, ne comprenant pas pourquoi il avait décidé de venir me voir alors que quand j'étais partie tout à l'heure il n'avait pas eu l'idée de me retenir...

"Tu pues l'alcool, qu'est ce que t'as foutu encore ?" J'pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour lui, même si on était pas un couple lui et moi...

Face à quelqu'un de sobre, je devais vraiment avoir l'air... lamentable. Genre le dépressif qui va noyer sa peine au fond de sa bouteille de rhum. C'était pas ça. Pas exactement ça. Boire me faisait rire, rire me rendait heureux. Ca s'arrêtait là. Alors quand elle me demanda ce que j'avais foutu pour finir dans cet état, je ne trouvai rien de mieux à répondre que " Je suis sorti. C'est les vacances, faut en profiter. Tu devrais plus en profiter. " Ok, je range mes conseils à deux balles. N'empêche que j'avais passé un bon moment pendant qu'elle se morfondais dans sa cabine. Enfin... probablement. J'en valais peut-être pas la peine en fait.

Toujours vacillant, je m'emparai d'une bouteille d'eau posée sur la table de chevet du lit auquel j'étais adossé, et en pris quelques gorgées pour me rafraîchir les idées. " On est dans la merde, n'est ce pas ? " Je plantai un regard un peu plus sérieux dans le sien. " Tu commences à t'attacher à moi, et je... suis moi. " C'était ma façon de résumer la situation. Elle n'avait jamais dit qu'elle tenait à moi, mais je me trompais rarement quand il s'agissait de lire en quelqu'un.

Il était dans un état des plus lamentables mais je me retenais bien de faire n'importe quel commentaire... Je ne voulais pas qu'il se mette à me parler froidement comme il en avait si bien l'habitude quand il était de mauvaise humeur... "Je crois bien que oui...et malheureusement oui je m'attache à toi... Crois moi j'ai essayé de ne pas m'attacher à toi... Mais pourtant j'y arrive pas... J'ai beau essayer de...de te haïr mais ça ne fonctionne pas... J'ai envie de te détester tu sais ? D'oublier le mal que tu m'as fait... Mais bon je ne sais même pas pourquoi je t'en parle alors que le lendemain tu ne t'en souviendras plus... Je te déteste putain..."

Je m'attendais à ce qu'elle démente ce que je venais de dire, qu'elle m'en mette une, j'en sais rien. Mais pas à ce qu'elle me sorte ça. Je soutins tant bien que mal son regard, en serrant les dents. J'me sentais mal. Ses mots étaient assez durs à encaisser. Me détester ? C'était pas la seule à avoir une dent contre moi, à la différence que je tenais à elle. Je laissai ma tête tomber en arrière sur le lit, et posai une main sur mon front. Ca commençait à faire beaucoup. " Je t'ai déjà bien trop laissée entrer dans mon monde, Pandora... " lui fis-je en fermant les yeux. " ... toutes les crasses que j'ai pu te faire, tout ce qui te pousse à me détester, dis-toi bien que ce n'est que la partie visible de l'iceberg. Je suis capable de bien pire. " Je soupirai, la gorge nouée. " Qu'est ce que fous là... " murmurai-je finalement à moi-même. Le dilemme au final était relativement simple. La faire souffrir en lui imposant le déchet que j'étais ou la laisser partir. Simple, mais j'arrivais pas à me décider, putain.

J'avais l'impression que c'était la première fois qu'il m'appelait par mon prénom depuis longtemps... Sa réponse me faisait mal au coeur, je savais que quelque part je l'avais blessé sans vraiment le vouloir, et que lui aussi me blessait...à sa façon. Je savais que ça avait été une mauvaise idée aussi de le laisser entrer dans ma cabine. Je retenais encore mes larmes "J'en ai marre...marre de me prendre la tête avec toi, je sais que tout ça ne servira à rien... On aurait pas dû se croiser, on aurait pas dû se rapprocher comme ça... J'te déteste Akira !" je commençais à hausser la voix, peut-être parce que tout ce que je gardais pour moi avait envie de sortir...