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l ne voulait pas fuir ? Très bien, qu'il le prouve. Tu n'attendais que ça, qu'il ne montre que non, sa promesse serait toujours valable, même dans le cas présent. Tu n'avais pas la lèpre, tu l'aimais simplement, cela n'était pas quand même si affreux, non ? Tu t'en demandais presque s'il n'avait pas peur de toi de par ta bisexualité. Après tout, vous n'aviez jamais parlé de ça tous les deux, il était peut-être homophobe, et le fait que tu l'aimes devait vraiment le gêner si c'était le cas... Mais tu avais du mal à le voir aussi intolérant, cela te semblait même impossible. Après, tu ne pensais pas non plus qu'il te ferait le coup du "oui je t'embrasse mais cela ne m'intéresse pas", vu que tu le pensais plus sérieux que ça. Tu ne pensais pas qu'il pourrait jouer avec toi, et c'est cette impression finale que tu retenais, dans la colère qui naissait de ta douleur. Cela n'aurait pas été William tu lui aurais sûrement sauté dessus pour le frapper, le faire réagir, mais tu ne pouvais pas pour lui. Même le blesser oralement était difficile en temps normal, et il n'y avait que cette impulsion de colère qui le pouvait. Il ne voulait pas le statut-quo ainsi ? Ce n'était pas encore l'impression qu'il te donnait. Il restait là sans rien t'expliquer alors que toi, c'était la seule chose que tu désirais de lui. Tu étais blessé par son refus, presque autant que s'il s'était enfui de ses cachots en te laissant seul car dans les deux cas, la conséquence aurait été que tu serais resté sans réponses. Etait-ce par désespoir de cause que tu attaquas l'un de ces points que tu savais encore sensible, Sarah ? Peut-être. Par rage, désespoir et peut-être un peu de tristesse, tu lui avais balancé ton venin à son sujet et pour réagir... Il avait réagi. Tu ne l'avais jamais vu hurler, encore moins sur toi, et cela te coupa net l'envie de continuer sur cette voie. Jamais il n'avait hurlé sur toi... mais jamais non plus tu avais eu la traîtrise de l'attaquer aussi bassement, même lors d'une dispute. Tu l'avais cherché et mérité en quelque sorte, mais tu ne t'excusas pas, non. Cela viendra plus tard, car William avait décidé de se rapprocher de toi. Oui, je voulais savoir ce qu'il pensait de tout cela, je n'attendais que ça, mais seul un signe de tête fut la réponse à sa question. Il s'était rapproché suffisamment pour que tu puisses l'observer, et lui aussi devait voir les larmes qui avaient coulé sur des joues, comme un gosse. Mais tu oublias bien vite tout cela, vu qu'il commença à tout t'expliquer. Waouh. Oh God. C'était à peu près les seules pensées cohérentes que tu réussis à formuler convenablement durant la première partie de son discours. Il avait réussi en quelques phrases à décrire absolument tout ce que tu avais ressenti pendant ces deux baisers. En plus de cela, il avait même placé ta main sur son ventre et l'avait emprisonné entre ses deux mais et toi... tu profitais. Tu profitais tout en ayant une boule au ventre en voyant ses yeux doucement s'humidifier même si, contrairement à toi, aucune larme ne s'écoula : preuve encore qu'il était plus résistant que toi, malgré sa voix totalement neutre. Mais malgré tout... Tu le découvris désespéré, comme toi tu l'avais été. Désespéré d'être dépendant de quelqu'un, désespéré de ressentir quelque chose de trop fort pour soi, désespéré de tant de tempêtes intérieures. Et même s'il retirait ses mains au-dessus des tiennes, tu ne bougeais pas la tienne, captivé par ses paroles. Tu la laissas simplement glisser au sol lorsqu'il se releva, te regardant de haut vu que tu étais assis. Tu décidas de te lever à ton tour, histoire d'être à sa hauteur, même si tu ne te sentais pas très stable sur tes jambes, sûrement à cause de tous ces ascenseurs émotionnels : tu restas donc juste contre le mur. Merci. Tu avais simplement soufflé ce mot, mais il représentait bien tout ce que tu avais pensé. Merci d'avoir enfin tout avoué. Merci d'avoir inconsciemment mis des mots et énoncé tout haut ce que tu pensais tout bas. Merci d'être revenu aussi, en quelque sorte. Tu étais resté silencieux quelques instants après ça, le temps de savourer ces phrases, et savoir comment lui expliquer le tout. Tu connais l'expression "le coeur a ses raisons que la raison ignore" ? Tu es juste en plein dedans. Tu es... humain. C'était bizarre, dit comme ça, mais tu savais qu'il te comprendrait... enfin, tu espérais. Tu disais par là qu'il expérimentait tout simplement la normalité, lui qui ne se considérait pas toujours comme tel, et cela aurait pu te faire sourire... un autre jour. Là, tu étais trop sérieux pour esquisser ne serait-ce qu'un sourire en coin à vrai dire : il fallait dire que le sujet était quand même important. J'ai fini, en 10 jours, par comprendre ce qui était le mieux : choisir lequel des deux on souhaite écouter. On ne pourra jamais suivre les deux en même temps, vu qu'ils se contredisent pour le moment. Tu dois te dire qu'on est d'excellents amis, alors que ça ne doit pas aller plus loin. Après tout, si tu comprends de travers ce que tu ressens, cela va vraiment casser toute notre amitié. D'un autre côté, tu ressens quelque chose que tu comprends pas, la même chose que moi, et tu as déjà souffert en tentant d'être "normal". Ta voix était relativement posée, ce qui te semblait normal vu que tu ne faisais qu'exposer des faits. Cela se corsait un peu plus ensuite, ta voix ayant tendance à diminuer subtilement. Pour aller mieux, il n'y a qu'une chose à faire : savoir si tu préfères écouter ton esprit ou tes sensations. Moi, j'ai choisi. Si tu choisis l'inverse, je comprendrai. Tu avais repris doucement ses mains dans les tiennes, peut-être histoire de te concentrer, ou de te donner une contenance. Bien sûr que c'était facile à dire tout cela, mais c'était bien plus compliqué à faire. La suite aussi d'ailleurs. Si tu ne veux pas y penser maintenant, et te laisser le temps d'y voir plus clair... J’accepterai aussi. Même si tu préfères être... seul pour cela. La fin avait eu du mal à sortir, tu avais dégluti fortement avant d'y parvenir. Tu avais déjà eu du mal à tenir durant ces 10 jours, alors plus ? Certes, tu en connaîtrais la raison qui serait plus qu'acceptable, mais tu risquais d'en baver.
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