※ sail aaaaway, Devyn

C'est là que Cody se rappelait Ô combien les journées en mer allaient être loooongues, éprouvantes, énervantes … Devyn ne jouait pas avec Cody, il passait son temps à le casser ou à douter de ce qu'il avançait. Bon, pour le dernier, on ne pouvait que partiellement lui en vouloir. Ce n'était pas comme si les paroles de Bleeker étaient particulièrement censées la plupart du temps – il le reconnaissait lui-même – mais se décoincer un peu n'allait pas coûter la vie à Devyn Gale. « Oh, ne t'emballe pas, je disais ça comme ça ... » OK, c'est son meilleur ami mais il le défendait comme si c'était son mec, faut pas abuser, Cody avait dit trois fois rien. Si Devyn voulait gentiment critiquer Jackie, le Lowell le suivrait sans aucun problème. « Peut-être que j'ai vu mon W à l'envers, peut-être qu'en fait c'est un M … » Voyant la tête de Devyn, il se reprit aussitôt ; « OK OK OK, j'ai rien dit, je me tais, je ne dis rien. » Il finirait un jour par regretter de ne pas avoir utilisé à bon escient les dons de Cody Bleeker.

Humph. Tu n'aimais pas du tout que l'on se moque de tes amis... enfin, de William surtout. Tu étais surprotecteur à ce sujet, et tu n'acceptais aucune parole négative à son sujet. Mais c'était normal après tout, c'était ton meilleur ami, qui accepterait de critiquer son meilleur ami en étant sain d'esprit ? Oui, Cody le ferait sûrement, mais tu ne savais pas vraiment s'il était, sain d'esprit, donc il ne comptait pas. Je ne m'emballe absolument pas. Je rétablis la vérité, nuance. Non, tu ne t'énervais pas, il était rare que tu le sois de toute façon. Et lui qui tentait de se défendre de manière comique, en disant que cela devait être un M... sauf qu'il tombait dans le même genre d'écueil. Tu as décidé de me caler avec tous les garçons de ce bateau dis-moi.Et oui, de ce que tu te rappelais, les seuls prénoms en M de l'équipe étaient Matthew et Max que tu ne connaissais pas vraiment. Tu eus cependant un rire lorsqu'il se suggéra de se taire, ce n'était effectivement pas la plus mauvaise décision à prendre en ce moment même. Tu es fou Cody, mais tu devrais te reconvertir dans l'humour. Sans rire.

Euh … Chez les M aussi, il n’y avait que des mecs ? Décidément, ce n’était pas de bol pour Cody … Ni pour Devyn. Ou alors, le Lowell avait un sixième sens que personne ne soupçonnait, peut-être à l’intérieur de lui, son pouvoir mystique lui criait d’ouvrir les yeux de monsieur Gale sur sa véritable sexualité. Oui, oui, oui ! ça ne pouvait être que ça ! Bon, pas avec William, ce dernier n’avait pas juste un balai dans le cul, il avait carrément l’aspirateur. Cody doutait donc que le W soit la solution à l’énigme. Alors que le M … Bon, il y alla avec un peu plus de tact au lieu de balancer ses suspicions de but en blanc ; « L’amour n’a pas d’odeur. L’amour n’a pas d’âge. L’amour n’a pas de sexe. » On aurait cru à une phrase tout droit sorti des inscriptions sur un rouleau de papier toilettes. Oui, certains papiers toilettes sont marqués, véridique. Devyn retrouva un peu de chaleur quand il annonça à Cody qu’il devrait se reconvertir dans l’humour. « Oh non, trop de travail pour moi, j’peux pas me forcer à être drôle. » Puis on le trouvait plus lourd qu’hilarant. Cody ne se voilait pas la face.

Voilà que Cody se mettait aux citations maintenant. Bien sûr que tu le savais, tu étais plutôt bien placé pour le savoir, ayant déjà ressenti de l'attirance pour les deux sexes sans aucune distinction, mais sans jamais allé plus loin. Tu savais donc pertinemment que oui, l'amour pouvait lier deux personnes, quelles qu'elles soient. Tu te mets aux discours philosophiques maintenant ? Puis tu compris : ce n'était pas juste pour te balancer une phrase comme ça pour te persuader que cela pouvait arriver. Cody avait eu l'habitude d'être plus direct avant, mais tout dans la méthode indiquait qu'il voulait simplement te tester, voir si c'était ton cas. Shit. Tu n'en avais pas honte, mais plus le temps passait et plus tu regrettais de t'être engagé sur ce thème avec lui. Comment allais-tu te sortir de là maintenant ? Tu avais détourné le regard suite à sa remarque, et c'était ainsi que tu avais trouvé une petite parade : détourner la conversation sur son "humour". Oui, il en avait un, même si ce n'était pas le meilleur pour toi, loin de là. Mais cette discussion ressemblait tellement à un sketch dont tu serais la victime que sa voie semblait bien trouvé. Trop de travail hein ? C'est ça ouais. Alors tu es presque drôle sans le vouloir, c'est dommage.

Pour un étudiant en économie, Cody laissait souvent sa verve propre à la Lowell s'éprendre complètement de lui, au point de débiter des discours loufoques, voire complètement incohérents. Heureusement, sa manière de philosopher la vie (ou l'amour, dans ce cas précis) semblait amuser le futur Lowell. Au moins, il avait arrêté de se rétracter comme un escargot chaque fois que Cody ouvrait la bouche. « Que serait la vie sans philosophie ? Une tarte aux pommes sans pomme. » Cody s'est connu plus inspiré. Bref. Devyn Gale, médite là-dessus. Sa phrase fut vite suivie par un soupir d'exaspération, genre le mec s'auto-saoule quoi. Il devait être la seule personne au monde à être capable de cet exploit, on peut l'applaudir. On l'applaudirait encore plus s'il devenait humoriste mais cette perspective de carrière n'attirait guère Cody. « Presque seulement ? Là tu vas me blesser ... » Il arqua un sourcil. Il plaisantait hein, il avait compris que Devyn était un mauvais juge tant il n'avait pas d'humour

Étais-tu plus détendu maintenant, même si Cody parlait toujours de ton possible couple ? C'était possible, surtout qu'il semblait avoir sorti sa phrase uniquement pour... dans aucun but en particulier en fait. C'était l'effet Bleeker, encore mieux que l'effet Kiss Cool : toujours imprévisible, mais toujours rafraîchissant. Il devrait déposer un brevet d'ailleurs sur ce nom, cela lui sera sûrement utile un jour. Toujours est-il qu'il parlait de pommes maintenant, ou plutôt de tarte aux pommes sans pommes, ce qui était un peu bête en effet. Après tout, manger la pâte seule n'était pas si intéressant, même si c'était de la bonne pâte sablée. Ou des cookies sans lait. Ou sans pépites de chocolat. Tu assumais totalement ta gourmandise à ce sujet, même si on disait souvent que seuls les enfants trempaient leurs cookies dans du lait... ou buvaient du lait, tout simplement. Et voilà qu'en plus, le Lowell prenait légèrement la mouche sur le fait que tu avais dit qu'il était presque drôle. Allons donc, pauvre petit chou à la crème. J'ai voulu épargner tes chevilles Cody. Et puis, être drôle sans le vouloir, ça doit être embêtant, non ? On ne te prend jamais au sérieux du coup.

Ou une pizza sans fromage, ou un jambon-beurre sans pain, ou un … Bref. Les comparaisons allaient bon train. Partis dans cette lancée, Cody et Devyn en parleraient encore dans cinq heures et même si l'activité en elle-même pouvait être intéressante, Bleeker opta pour abréger la conversation en déclarant finalement ; « Bref, je crois que tu as compris. » Toutes ces conneries allaient donner faim à Cody, qui posa une main sur sa brioche pour dissiper les grognements. Couchez Bidon, coucheeez, pas bougez, pas grognez, à la porte et que ça saute *sbaff* Non, pas schizo le bonhomme. « Je suis habitué à ce qu'on me prenne pas au sérieux. » Cody se mordilla la lèvre et reprit, puisqu'ils en étaient aux confessions ; « C'est comme toi, j'parie qu'au début tu ne prenais pas mon don au sérieux. Puis tu as vu que je te donnais des réponses assez cohérentes à tes questions et donc là, tu as commencé à croire à mes histoires. » Il disait ça avec tellement de panache qu'il pensait vraiment que Devyn avait changé d'avis concernant la carrière de Cupidon de Bleeker.

Oh oui, j'avais parfaitement compris où il venait en venir, difficile de faire autrement. La vie nécessitait de la philosophie pour relativiser les choses, les prendre comme elle venait. Après tout, ne disait-on pas "prendre les choses avec philosophie" ? Sauf que tu n'avais jamais été très doué en la matière, tu avais toujours fait comme tu pouvais, selon ton instinct. Apparemment en tout cas, cela lui avais donné faim, vu les grognements, et tu en eus un léger sourire en coin. Il faut dire que l'on ne sait jamais si tu l'es ou pas, avec ce que tu peux sortir parfois. Oui, tu comprenais très largement qu'il ne soit pas pris au sérieux, vu qu'il semblait débiter bêtise sur bêtise. Comment savoir distinguer ses phrases sérieux entre tout ça ? C'était bien difficile. Mais je suis sûr que tu peux être pris au sérieux de temps à autre hein ! Oui, rattrape-toi quand même un peu, histoire qu'il ne pense pas que tu ne l'apprécies pas du tout, alors que ce n'était pas totalement le cas. Oui, il pouvait être agaçant bien sûr, mais il n'était pas si horrible que ça. Bon, en fait, tu regrettas rapidement, vu ce qu'il sortit ensuite. Toi, croire en son don ? C'était beau de rêver. Je n'y crois absolument pas Cody. Je ne serai pas convaincu tant que je ne sortirai pas avec quelqu'un de cette liste, et cela n'arrivera pas. D'ailleurs, ce n'est... même pas quelque chose qui m'intéresse.

Pourquoi, quelqu'un comme Cody, ne pouvait-il jamais être pris au sérieux ? Pourtant, il inspirait la confiance, non ? Non. D'après Devyn, du moins. Dans un sens, ce dernier ne lui apprenait rien. Si Cody avait autant de mal avec les filles, c'était également parce qu'on ne voyait pas en lui le petit copain. Juste le super pote avec qui on se fend la poire, parfois le gros relou. Il espérait que Devyn le voyait plus comme le rigolo que le relou, toutefois. « Tsss ... » fut la seule et unique réaction de Cody. Puis Gale se rattrapa, heureusement. Il craignait peut-être la fureur Bleekerienne, mouahahahhaha ----> non c'est fauuux, je ne me suis pas énervée sur mon clavier. « De temps à autre … Oui noie le poisson comme tu peux, Devyn Gale ... » Il fronça les sourcils, l'air suspicieux. Avec lui, il avait l'impression de vivre sur des montagnes russes, enfin non … Sur la Chenille ça montait, ça descendait … Cody avait sincèrement cru que Devyn buvait ses paroles, qu'il l'inviterait même à ouvrir sa propre agence matrimoniale – afin que son don ait un but lucratif, ce serait dommage de le gâcher – mais pas du tout, il se trompait. « Ben écoute, tu sais quoi ? Quand tu sortiras avec quelqu'un de cette liste je veux que tu paies une bouteille de champagne avec écrite dessus 'tu avais raison Cody, je ne douterais plus jamais de toi, tu es si beau, si parfait, si intelligent, si talentueux ! Avec tout mon amour – Devyn' » Sans le savoir, il risquait d'avoir cette bouteille de champagne plus vite que prévue (sisi).

Oui, j'avais voulu quelque peu noyer le poisson, me rattraper vu que je n'avais pas vraiment dit quelque chose de sympathique juste avant. Mais d'un sens, c'était véridique : comment deviner qu'il pensait réellement être un Cupidon des temps modernes, l'entremetteur le plus doué de tous les temps ? Cela ressemblait quand même plus à une blague pourrie qu'autre chose, il ne pouvait pas te blâmer pour cela. Dans le cas contraire, ce serait un grand susceptible, et tu n'aurais pas perdu grand chose au final s'il te faisait la gueule. Mais tu n'y croyais pas vraiment, il l'avait démontré avant après tout : tu ne sourcillas pas donc à ses sourcils froncés. D'ailleurs, maintenant il avait décidé de parier que tu allais sortir avec une personne sur ces trois, le gain étant... une bouteille de champagne. Tu n'étais pas du genre très riche, cela allait faire mal... mais pourquoi s'en soucier ? Il allait perdre. Tu risques de l'attendre longtemps Cody. Mais soit. Je tiens le pari. Tu te relevas cependant, n'ayant que trop tardé. Sur ce... Je te laisse, je vais redescendre un peu. A la prochaine sans doute !