Less you drink, better it will be

Less you drink, better it will be

William, une grosse tête ? Ok, il connaissait pas mal de choses, ok, il était cultivé, mais là, ce que venait de dire Devyn, ce n’était pas un compliment sur sa culture générale. Non, il boudait, même, vexé. Il venait de lancer au Kane qu’il avait une GROSSE tête. Il fronça les sourcils, lançant ; « J’ai n’ai pas une grosse tête, ok ? » Il voulu donner un coup dans l’épaule de Devyn comme il le faisait parfois mais il se ravisa. Lorsqu’il eu levé le poing, Devyn se mit à danser, tout comme la plage et les cocotiers. Ooooh mon dieu. Il baissa son poing, Respirant profondément. Heureusement, cela cessa rapidement. Touché sans doute par la grâce –ou par l’alcool, Devyn assura à William qu’il finirait par trouver quelqu’un qui succomberait à son charme anglais. On lui scotchait plus souvent l’étiquette de maniéré coincé que de dandy, donc il sourit. Ayez de bonnes manières et des vêtements bien coupés, ne serait-ce que des jeans & chemises, et vous voila cantonné au rang de coincé. Yeah. Il haussa les épaules pour toute réponse, même saoul, il ne s’étalait pas sur ce sujet. Un sourire vint cependant étirer ses lèvres lorsqu’il se décida à parler ; « Tu oublies que j’ai déjà quelqu’un… » Il se laissa tomber en arrière, hilare. Il repensait à la scène qu’il y avait eu entre lui & Cody et, l’alcool aidant, ne parvenait pas à s’arrêter de rire. Ca l’avait effrayé, il avait eu une attitude tellement tactile, sensuelle… Etrange, quoi, qu’il en avait flippé. Mais à cet instant, c’était envolé. Juste un instant. Il cessa de rire lorsque le blond lui lança qu’il aurait du être plus rapide. Quoi, lui, plus rapide ? Mais il était la rapidité incarnée, la vitesse-née, the speed of light baby ! Il pointa un doigt accusateur sur son ami, prenant une voix  plus grave encore, avec un –plus ou moins, bel accent français ; « J’accuuuuuse ! » Quoi, quoi, quoi ? Qu’accusait-il ? Son doigt était resté pointé vers Devyn, y comprit quand il se leva pour aller chercher une noix de Coco. Youpiiii il acceptait. S’asseyant en tailleur en attendant que le Gale aille lui dégoter un fruit, il observait le spectacle, attentif, ne se privant pas de sourire lorsque le blond se plaignit de son défi. Il n’avait qu’à pas tricher, et toc. Mais comme le végétal ne se montrait pas très coopératif, William l’encouragea ; « Alleeeez petit singe ! » Enfin il avait un problème, ce petit singe. Ses bonds frôlaient le sol & donc, le ridicule. William pouffa, sifflant ; « Tant pis pour toi, pas de cocktails. » Il se gratta la tête pour se débarrasser du sable qui s’était emmêlé dans ses boucles lorsque Devyn revint. Il but sa gorgée de boisson et Ô malheur… « Oh noooooon c’est tout cassé maintenant ! » Il fit tourner un tesson de verre dans sa main, c’était irrécupérable, le sable avait déjà tout absorbé. Il se leva, suivant Devyn. Où allait-il ? Il se rendit chez le même épicier que précédemment, mais il était fermé. Pour cause, si William en croyait les anguilles qui dansaient sur le cadran de sa montre, il était près de vingt-trois heures quarante-cinq. Heu, non, minuit vingt. Une heure cinquante ? Ouuuuh, trop compliqué. Vaincu, il laissa retomber son bras le long de son corps, continuant de suivre Devyn, comme il avait l’air de savoir où il allait. Les mains dans les poches, il entra dans un bar où quelques personnes y étaient accoudées.  Le Gale jeta son dévolu sur une chaise, le Kane prit place en face de lui. Enfin, le répit ne dura pas puisqu’on lui lança un nouveau défi. Dix pompes sans s’arrêter ? Aucun problème. Il défia Devyn du regard, se leva de sa chaise et se plaça en arrière. Il se positionna et Ô surprise, les interstices entre chaque carreau de carrelage du sol dansaient. Qu’avaient-ils tous avec la danse sur cette île ? Fermant les yeux, William s’exécuta. Il en fit une, puis deux, trois, quatre sans problème. A la cinquième, ça coinça. Il serrait les dents, toute sa force s’était envolée en une poignée de secondes. Il n’était plus qu’un homme en coton. Des bras en coton, des jambes en coton, des oreilles en cotons. Les bruits autour de lui étaient sourds & il n’entendait que les battements de son cœur dans ses tempes, mais il ne s’arrêtait pas. Il continua, continua tant qu’il le pu, jusqu’à s’écrouler sur le sol frais. La joué écrasée, il demanda ; « Combien ? » Il allait peut-être rester allongé ici, il était bien, au frais, pas de sable dans les cheveux & du carrelage dansant pour lui tenir compagnie, la belle vie quoi. Comme un type l’aida à se relever, tout sourire, il se demanda ce qui lui arrivait. Il ne tarda pas à comprendre qu’il avait eu un public. Quatre personnes, dont Devyn, mais il y a un début à tout non ? Apparemment, leur jeu les amusait. Prenant place sur sa chaise, les trois autres personnes ramenèrent leur propre chaise sur lesquelles ils prirent place, comme s’ils assistaient à un spectacle. Avaient-ils l’habitude de ce genre de chose ? Qu’importe, c’était à son tour de lancer un défi, il demanda donc ; « Cap de chanter My heart will go on au karaoké, là-bas ? » Il le désigna d’un geste du menton, ça lui laisserait le temps de se remettre de cet exploit sportif qu’il venait d’accomplir. Ou de non accomplir.