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Less you drink, better it will be

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Less you drink, better it will be


Porto Rico... Pas mal comme ville, il fallait bien l'avouer. Tu avais peut-être adoré Santiago de Cuba aussi, mais tu voyais tellement de belles choses que tu finissais par ne plus savoir ce que tu préférais. Toi qui n'avais connu que Londres et Harvard, te voilà bien dépaysé, mais tu ne le regrettais pas. Tu avais déjà pris pas mal de photos des différentes escales, et tu t'étais promis d'en faire d'autres, ici, ce qui expliquait l'appareil photo autour de ton cou. Tu étais seul pour une fois, même si tu avais passé pas mal de temps depuis le début avec William. Tu avais été réellement ravi de voir que la chance t'avait souri et que tu t'étais retrouvé avec lui, vu que cela te faisait au moins un point de repère dans cette aventure. Tu avais pas mal de choses à apprendre de ces deux mois, tu le savais, mais te poser n'était pas une mauvaise chose, parfois. Vous vous étiez en tout cas promis de vous voir le soir même, sur une place un peu plus loin le soir même, même si tu sentais que l'anglais te préparait quelque chose, vu le sourire qu'il avait affiché en te disant cela. Tu n'aimais pas forcément les surprises, loin de là, et lorsqu'elles venaient de lui... Tu craignais toujours le pire.

Tu avais cependant mis cela dans un coin de ta tête, jusqu'à ce que l'heure approche et que tu te décides enfin à aller rapporter en sécurité ton appareil, sur le bateau. Vu que tu ignorais à quelle sauce tu allais être mangé, il valait mieux prendre de réelles précautions. Une douche et de nouveaux habits plus tard (un short beige et un tee-shirt léger assorti), tu étais enfin prêt à le rejoindre. Il était d'ailleurs déjà là lorsque tu t'avanças sur la plage, assis dans le sable. Tu ne te privas donc pas de faire de même, juste à ses côtés.

Hey. Passé une bonne journée ?
lumos maxima
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C’était la première fois que William montait sur un bateau & c’était pour le Summer Camp. Il ne savait même pas s’il avait le pied marin et il se voyait mal aller nourrir les poissons, si tu vois ce que je veux dire. Par chance rien de fâcheux ne s’était produit… Pour l’instant. Après quelques jours de mer et une première escale, le Kane était maintenant installé sur une plage de Porto Rico, autant dire que la vue était à tomber. C’est vrai qu’il n’avait jamais voyagé et c’était peut-être pour ça qu’il appréciait tant cette escapade. En plus, il était avec Devyn non seulement pour ce séjour, mais ils partageaient aussi la même équipe de jeu & la même chambre. Ne l’ayant que peu vu pendant des mois, ils allaient vivre ensemble pour près de 60 jours, ça faisait un sacré rattrapage. En même temps, il était surement la seule personne qu’il pouvait supporter H24 pendant 60 jours… et inversement. D’ailleurs, il l’attendait le Gale, faisant glisser du sable entre ses mains. Bah oui, on fait passer le temps comme on peut. William n’entendit pas le jeune homme s’asseoir à ses côtés, il le vit seulement, mais il avait l’air joyeux, il s’était même habillé en conséquences. Il ne manqua pas de le souligner ; « Tiens tiens, un vacancier. » Un sourire en coin étira ses lèvres avant de répondre à la question de Devyn ; « Je crois que rien n’est plus aux antipodes de Londres que cette plage, cette chaleur &... ceci. » D’un geste du menton, il désigna un groupe de jeunes en maillot de bain faisant un selfie géant à faire baver de jalousie Ellen Degeneres. C’était un dépaysement total pour lui qui était si attaché à sa terre natale, mais ça avait ses bons côtés. Depuis son petit craquage de plombs devant Devyn à la bibliothèque, il ressentait comme un besoin de chaleur, comme pour maintenir en vie quelque chose qui s’apprêtait à mourir. Et ça fonctionnait, il se sentait mieux, il prenait goût au soleil. « Je me plait plutôt bien ici. »  Il retourna ensuite la question à son ami ; « Tu as l’air de te plaire ici. Tu as trouvé de quoi faire ? » Il allongea ses jambes devant lui, s’allongeant à moitié il planta ses coudes dans le sable, fixant ses chaussures. Il avait acheté des espadrilles pour faire ce voyage, jamais il ne se serait imaginer porter ça. Avec son bermuda et son tee-shirt, lui aussi devait passer pour un vacancier. Il se trouvait ridicule, mais ça irait surement mieux avec le temps, il était attaché à ses jeans & chemises, après tout.
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Un vacancier, toi ? Oh, pas vraiment plus que lui. Tu l'observas d'un œil relativement critique : tee-shirt, bermuda et espadrilles. Il pouvait toujours parler celui-là tiens ! Tu étais cependant d'humeur à plutôt en rire légèrement qu'à lui rendre la pareille. Et puis, il n'avait pas totalement tort de toute façon : vous étiez de magnifiques petits étudiants vacanciers. Enfin, magnifiques... C'était une question de point de vue. Tu vois, je commence à bien aimer cet antipode. Si, au début, tu n'appréciais pas vraiment la chaleur et tout le reste, tu commençais tout de même à te prendre au jeu de ces vacances ensoleillées et purement tropicales. A vrai dire... Au bout de ce treizième jour, tu commençais enfin à prendre des couleurs autres que le rouge, et ce n'était pas franchement pour te déplaire. Tu n'étais pas si surpris que cela que le Kane apprécie l'endroit : il semblait devenir un véritable petit lézard depuis l'épisode de la bibliothèque. Tu ne te privas d'ailleurs pas pour le lui faire remarquer. u sais, tu devrais surveiller si des écailles ne te poussent pas sur le corps, vu comment tu deviens un vrai lézard. Je parie que tu passes tes journées à bronzer de toute façon. Ou pas. Ce n'était pas habituellement pas son genre, mais qui sait s'il n'avait pas changé ses habitudes en venant ici ? Il semblait d'ailleurs plutôt amusé en te montrant un groupe faire un selfie, alors qu'il se serait sans doute demandé l'intérêt de ce genre de choses avant... comme toi d'ailleurs, surtout avec autant de personnes. En tout cas, lui prenait réellement ses aises et tu en fis de même, enlevant les tongs qui te servaient de chaussures avant de carrément t'allonger sur le sable. Tu te fichais bien du sable dans tes cheveux, ce n'était pas vraiment ta priorité. Ma foi, oui, je m'occupe bien. Entre les photos, les visites et le repos, je n'ai pas encore réellement trouvé le temps de m'ennuyer. Mais tu te rappelais aussi le pourquoi de ce rendez-vous, et tu tournas la tête vers lui, un peu inquiet et intrigué en même temps. Tu m'as parlé d'une surprise... Qu'as-tu l'intention de me faire subir ?
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Devyn ne répondit pas quant à la remarque de William sur sa tenue. Le Kane était mal placé pour parler, mais contrairement à lui, le Gale semblait être à l’aise avec sa nouvelle seconde peau. Il s’y ferait avec le temps, le séjour ne faisait que commencer après tout. Mais déjà William changeait de point de vue sur certaines choses –à moins que cela ne soit du à l’ambiance générale. Si les selfies & autres futilités lui donnaient la nausée en temps normal, il les ignorait maintenant. Il s’y était habitué, lorsqu’il en voyait, il détournait le regard & basta, il ne cherchait plus à comprendre le pourquoi du comment. Une autre chose commençait à s’installer, à devenir une habitude, les piques du Gale. William les prenait bien, il sentait bien quand Devyn voulait être blessant et ce n’était pas le cas présentement. En fait, il était content qu’il se lâche également, il lui répondit donc sur le même ton ; « Dit celui qui a fait la doublure de l’homme-sable dans Spiderman. » Suite à la remarque de Devyn, il ne put s’empêcher de regarder ses bras, ses jambes. Il était blanc parce qu’il se couvrait d’écran total au risque de cramer & de devenir écarlate avant de peler comme s’il était couvert de pellicules géantes. Je sais, ce  n’est pas très glamour, même pas du tout, mais c’est la vérité. Mieux valait qu’il abuse de la crème solaire, croyez moi. Lorsqu’il tourna son visage vers le jeune homme qui s’était allongé sur le sable, il constata que lui, cependant, était en train de virer au caramel. Si William n’était pas le genre de personne à se soucier de son bronzage, il se passerait bien cependant de se tartiner toutes les heures pour passer trois plombes à tout faire partir le soir. Il répliqua donc ; « C’est toi qui est marron & c’est moi qui suit un lézard ? » Il leva les yeux au ciel, posant son regard sur la mer, quelques mètres plus loin. Devyn lui expliqua qu’il ne trouvait pas le temps de s’ennuyer & il était d’accord avec lui. Il y avait tant à faire à chaque escale que quelques jours ne suffisaient pas à prendre le temps de prendre le temps. Mais après tout, ce voyage était déjà quelque chose de génial, ils n’allaient pas s’en plaindre. « Tu as un emploi du temps de ministre dis-moi. » Il savait qu’il allait devoir préparer le terrain pour ce qu’il allait lui demander dans quelques instants car l’anglais serait surement réticent. Et pour cause, lui-même l’était au début. Mais ils étaient ici, à Porto Rico, autant en profiter non ? Et puis, ce qui se passe à Porto Rico reste à Porto Rico. Moqueur, il répondit ; « Tu dis ça comme si c’était mon genre de t’en faire baver… » Oui, c’était son genre, mais pas avec Devyn. Et puis, s’il voulait qu’il marche, il allait devoir être convainquant. Il se leva, épousseta rapidement son bermuda, lançant ; « Tu n’as pas du avoir le temps de manger avec toutes ces visites, ces photos et que sais-je encore ? Laisse-moi remédier à ça. » Un immense sourire fendit son visage, étirant ses lèvres. Il tendit sa main à Devyn, il fallait qu’il vienne. De toute façon, il ne serait pas le seul à être mouillé dans cette histoire, puisqu'il y participerait également, alors…
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La doublure de l'homme-sable dans Spiderman ? Mais de quoi parlait-il bon sang ? Du fait que tu étais à moitié vautré dans le sable ? Largement possible. Tu devais avoir pas mal de sable sur toi du coup, contrairement à William qui se tenait tout de même un peu mieux. Mais bon, comme tu l'avais pensé en prenant cette pose... Ce n'était ni important, ni grave. Du sable, ça s'enlevait de quelques mouvements rapides. Oui, tu es un lézard. Moi, je bronze en bougeant, toi en faisant de la farniente... à l'intérieur. Bon, là, tu te fichais ouvertement de lui. Bien sûr qu'il sortait, mais il a simplement la peau plus fragile que toi : tu l'avais déjà vu dans son traditionnel triple étalage de crème solaire, un moment assez drôle d'ailleurs selon toi. Et puis, au moins, toi, tu pourrais un petit peu crâner au retour... même si tu ne savais pas face à qui, tous les gens avec qui tu t'entendais étant au Summer Camp. Un ministre qui trouve cependant toujours le temps de voir son meilleur ami. Non, ton emploi du temps n'était pas si chargé, tu avais peut-être un peu exagéré... mais tu savais que lui aussi visitait autant que toi les différentes îles, vous profitiez finalement plus des trajets maritimes pour vous voir... ce qui expliquait aussi le fait que tu sois étonné de ce rendez-vous, et inquiet pour cette surprise.
Non, il ne t'en avait jamais réellement fait baver en tant que tel, même si tu avais cru comprendre de quoi il était capable... et franchement, tu doutais qu'il te fasse subir ce qu'il t'avait raconté, il semblait être de trop bonne humeur pour cela. Et ceci t'inquiétait presque plus que s'il était de mauvaise humeur en fait : vous ne faisiez pas tellement d'activités en duo en-dehors du campus, ou même à Londres. Et là, franchement... Ton comportement en devenait vraiment bizarre... Enfin, tu voulais dire tellement inapproprié par rapport à son caractère. Il était trop doux, trop serviable, pas cynique pour un sou... C'était quelque chose de si étrange que cela ? Et dire que tu disais que c'est moi qui changeais... Tu en deviens presque gentil. Mais sinon, ce n'est pas du tout inquiétant, bien sûr. Tu n'avais fait que grommeler, mais tu savais qu'il entendrait, il entendait toujours tout de toute façon. Et le voilà qui se levait maintenant, te proposant une main pour t'y aider et t'invitant à dîner. Ok. Là, il y avait pire qu'aiguille sous roche, c'était carrément éléphant sous roche à ce stade. Acceptant son aide pour te remettre debout, tu restas cependant immobile, une lueur soupçonneuse dans le regard et une moue un peu inquiète dessinée sur tes lèvres. Franchement William, un dîner ? Je ne te savais pas romantique. C'était une plaisanterie bien sûr, et tu émis un léger rire avant de reprendre, bien plus sérieusement. Franchement William, si tu penses me convaincre qu'il n'y a rien en te comportant ainsi... C'est encore plus suspect. Même si c'est horrible ou vraiment très étrange, je préfère que tu me le dises face à face, franchement.. Et tu attendis, lèvres closes.
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C’était plutôt pas mal de voir Devyn comme ça, à lancer des piques sans craintes. Bon, en même temps, il devait se douter que William ne les prendrait pas mal… A moins que lui aussi ne se mette à jouer la comédie & donc, les susceptibles. En tout cas, il ne le ferait pas. Du moins, pas maintenant, il se débrouillait pas mal le Gale & briser un tel talent serait impardonnable. Il faut dire qu’il avait eu un bon maître. C’est la chaleur ou mes chevilles gonflent ? « Moi au moins je n’ai pas la marque des lunettes de soleil sur le visage. » C’était faux, Devyn n’avait aucune marque. Mais s’il avait porté des lunettes dernièrement, il y aurait de quoi le faire flipper un tantinet. Après tout, au naturel, sa peau était presque aussi claire que celle de William, il y aurait donc eu une sacrée démarcation. Et puis vint le moment où Devyn lui dit que, malgré son emploi du temps de ministre, il trouvait toujours le temps de voir son meilleur ami. Certes le Kane n’était pas très à l’aise avec les marques d’affection, mais il savait que le Gale non plus. Ca lui fit donc doublement plaisir… Même si, comme d’habitude, il ne le montra pas vraiment. Il lui répondit donc ; « Encore heureux. » Puis, après un petit instant de silence ; « J’ai de la chance d’avoir un meilleur ami ministre comme toi. » Après s’être levé, l’anglais lui fit remarquer qu’il devenait presque gentil. Oops. C’est vrai qu’il agissait toujours différemment avec Devyn qu’avec les autres personnes qu’il connaissait, mais c’est parce qu’il était son meilleur ami & quelque part, sa famille, sa seule attache aux Etats-Unis. Alors lorsqu’il lui sortit ça, William su qu’il était grillé. Il ne s’attendait pas à ce que Devyn ne découvre pas qu’il manigançait quelque chose, il savait qu’il était perspicace & très observateur. William était nerveux & ça, le Gale l’avait bien remarqué. Et puis vint une nouvelle pique du Gale ; William, romantique ? Il devenait carrément bon le petit blond. Il réussit à décocher un mince à sourire à William, qui corrigea ; « Tu t’es trompé d’adresse pour un dîner romantique. » Il y aurait bien le rom à la limite, si tu vois ce que je veux dire, mais pas d’antique ce soir. Seulement du Rhum. Et plein d’autres choses. Il leva les mains, pinçant ses lèvres il capitula ; « Ok, c’est bon, t’as gagné. De toute façon, je savais que je ne garderais pas ça pour moi très longtemps. Baissant les mains, il commença à expliquer à Devyn ; Tu vas entrer chez les Lowell, non ? J’ai envie de fêter ça. Que toi & moi on aille s’amuser quelque part. Je sais déjà où, tu as juste à te laisser guider & à accepter que je paie la note. Simple, non ? » Dit comme ça, ce n’était pas méchant. Juste un dîner sur une île tropicale pour fêter quelque chose. William fit deux pas en arrière, encourageant Devyn ; « Allez, t’es à Porto Rico ! Quand pourras-tu revenir ici, hein ? » Allez Devyn, allez Devyn, Alleeeeeez ♫
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Il était totalement faux de dire que tu te comportais avec William comme avec tout autre étudiant, même avec Jackie. Avec lui... Tu savais que tu n'avais plus de réelle limite à te fixer. Il t'a tout de même fallu près de six ans pour le comprendre, et tes progrès te semblaient encore relativement limités. Au moins, si lui te sortait un compliment (chose combien rare), tu ne rougissais pas comme un idiot, et tu arrivais à répliquer à ses piques sans craindre de représailles. L'anglais te connaissait trop pour s'en formaliser, tu le savais, et au pire, il saurait de faire comprendre que tu poussais le bouchon un peu trop loin avec tact et sans que cela ne te mette mal à l'aise. Non, sans aucun doute, ta relation avec lui était unique, d'une manière inqualifiable.
Mais il était vraiment sérieux, avec son histoire de marquage des lunettes ? Tu savais que tu n'en avais pas. Pas que tu t'en étais préoccupé... en fait si. Mais ce n'était pas pour cela que tu allais le lui dire, tu n'étais pas fou quand même : tu risquais qu'il te charrie sur ça pendant un long moment, et tu préférais franchement éviter, William était très doué pour ce genre de "jeux". Oui, car avec lui, tu voyais cela comme un jeu, rien de plus et surtout rien de gênant. Tu n'émis donc qu'une espèce de grognement contenu à l'évocation de cette fausse idée.
Ah, l'art des compliments... Voici autre chose de bien étrange entre vous deux. Ils étaient généralement rares, mais toujours pensés sincèrement, pesés et repesés avant de sortir... ou presque. En fait, c'était comme s'ils sortaient tout seuls, mais que tu arrivais toujours à ne jamais gaffer en les sortant, ce qui était miraculeux chez toi. Oui, encore heureux que tu trouvais du temps pour le voir, lui parler et tout simplement passer du temps avec lui, tu t'en serais voulu tout de même. L'année scolaire avait été suffisamment chargé pour que tout soit à rattraper durant l'été, et ce n'était rien de le dire... Si votre relation était totalement intacte, on ne pouvait pas en dire autant sur ce que chacun avait fait de sa vie et que l'autre connaissait, le problème du manque de communications sûrement. Je suis fait pour les postes à responsabilité, tu le sais bien. Ou pas. Franchement, toi ministre, cela serait plus l'anarchie qu'autre chose. Tu stressais trop au moindre problème pour ne pas finir par te suicider au bout de quelques jours si tu étais à ce genre de postes.
C'était sûrement pour ça que tu étais inquiet, au vu de la gentillesse de William. Sérieusement, tu connaissais l'ironie de William, le sarcasme de William, la froideur de William... Mais la gentillesse de William était un tome de l'aventure dont tu n'avais jamais eu connaissance encore. Lui gentil, c'était comme si tu te mettais à faire la fête donc très improbable. Hum... Dommage pour le côté romantique. On aurait bien ri. Ou pas en fait, il n'était pas si sûr que tu aurais été totalement à l'aise dans cette histoire, mais plus à cause du regard des autres qu'autre chose. Vous auriez été dans votre délire, tu ne l'aurais pas forcément mal vécu envers William après tout, vu que vous sauriez que tout était faux... Mais ce dernier finit par t'avouer qu'il voulait surtout fêter ta future entrée chez les Lowell en allant s'amuser quelque part. Pourquoi ne l'avait-il donc pas dit plus tôt ? Debout devant lui, et tapotant tes vêtements pour enlever le sable, tu eus un fin sourire. Cela ne me dérange pas de fêter ça en effet. Et notre future colocation aussi. En plus, sans être radin, tu étais quand même content de pouvoir profiter d'une soirée sans avoir à payer, mine de rien. Mais tu ne comprenais toujours pas pourquoi il avait voulu te cacher cela, il n'y avait rien de mal, si ? Ce fut à force de marcher sur la plage pour rejoindre le fameux lieu que tu t'arrêtas brusquement, venant de mettre le doigt sur le problème. Attends... Tu as bien dit "s'amuser", toi ? Bizarrement, d'un coup, je ne sais pas quel est ton idée d'amusement dans ce genre de cas... et je ne sais si j'ai bien fait d'accepter. Dis-moi que j'ai bien fait, et ce à quoi tu pensais.

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Lorsque Devyn mentionna qu’ils auraient bien ri si le dîner avait été romantique, William retroussa son nez, perplexe. Non, ce qu’il avait en tête allait être bien plus drôle que ça. Il fut rassuré lorsque le Gale se leva, enthousiaste à l’idée d’aller fêter son arrivée chez les Lowell. Il rajouta même qu’ils pourraient fêter leur colocation, il avait raison, ça s’ajouterait à la liste qui devenait de moins en moins exhaustive. Mais ça, il se garda bien de le lui dire, il se voyait mal faire face à un anglais devenant livide ou pire, un anglais partant en furie du coup qu’il voulait lui faire. Ce soir, il allait devoir être minutieux, précautionneux pour que cela n’arrive pas plus tard dans la soirée. Frappant dans ses mains pour les joindre, il conclut ; « Parfait ! Dans ce cas, allons-y. » Ils se mirent alors tous deux en routes vers le restaurant que William avait repérer quelques heures plus tôt au centre de la ville. Quand je dis restaurant, je veux dire spécialités locales, et quand je dis qu’il l’avait repérer quelques heures plus tôt, je veux dire qu’il avait mené son enquête pour savoir quel restaurant serait... Haha, mystère. Alors qu’ils marchaient sur le sable encore chaud, Devyn mit le doigt sur un détail minuscule, si minuscule que n’importe qui aurait pu passer à côté. Mais pas le Gale. Pinçant ses lèvres en écoutant les paroles de son ami, William cessa très vite, il ne devait pas se trahir & il se laissait trop vite aller avec l’anglais. « J’ai dit s’amuser ? Peut-être… Tu sais, je me sens tellement bien depuis qu’on a commencé cette croisière que je ne fais plus vraiment attention à ce que je dis. » Certes, William avait toujours été franc, mais cette fois-ci, ça lui avait joué un sale tour. Tentant de se rattraper, il expliqua ; « Si tu crois qu’on va passer la soirée à manger du riz en se regardant dans le blanc des yeux & en parlant de l’architecture de l’île, tu te trompes. » le Kane n’avait rien contre le riz, l’architecture de l’île ou quoi que ce soit d’autre qu’il ai pu mentionner dans sa phrase, mais il voulait que Devyn comprenne qu’ils n’allaient pas à un dîner d’affaire. Désolé, monsieur le Ministre. « Tu n’as pas à avoir peur, il y aura juste un peu de musique locale, un orchestre sur une petite scène, enfin tu vois le tableau. » Ils quittèrent la plage pour s’avancer dans une rue illuminée de rouge, de orange, de jaune, de vert ; les enseignes des bars & restaurants. William se dirigea vers l’un d’entre eux, mais avant d’y entrer, il se tourna vers Devyn ; « Ne me dit pas que le féru d’art, futur Lowell qui plus est, est effrayé par un petit orchestre ? » Il voulait le tester, voir s’il allait se débiner ou bien le suivre à l’intérieur. Après tout, présenté comme ça, il n’y avait rien d’effrayant là-dedans, n’est-ce pas ?
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William semblait... excité. On aurait presque dit un enfant, dans sa manière de joindre ses deux mains, c'était tout juste s'il ne les frottait pas d'un air satisfait. Non, là, ça atteignait les sommets du bizarre franchement, tu ne l'avais jamais vu comme ça, et c'était réellement inquiétant. La surprise devait être particulièrement corsée, et tu doutais que ce soit corsée dans le genre que tu appréciais, à savoir tranquille et posé. Même lorsque tu remarquas ce petit verbe qui était si étrange dans sa bouche, il trouva une parade tout aussi suspecte. Oui, c'est vrai qu'il avait l'air d'aller bien, on ne pouvait pas dire le contraire. La noirceur qu'il avait vu dans la bibliothèque ne semblait plus exister sous le soleil de Porto Rico, et tu devrais plutôt t'en réjouir. Tu l'aurais fait très volontiers, si sa bonne humeur ne te rendait pas si suspicieux... à moins que tu ne sois juste devenu parano ? Pas tant que cela à ton humble avis, vu qu'il annonça directement que le repas n'allait justement pas être calme et posé. Shit. Je suis censé m'enfuir en courant avec ce genre de phrases normalement. Oui, normalement. Tu l'aurais fait si n'importe qui t'avait fait la même chose, mais William n'était après tout pas n'importe qui à tes yeux, et tu lui faisais aveuglément confiance, même si tu grognais et t'inquiétais un peu. Un orchestre et une petite scène et c'était tout, vraiment ? Certes, le Kane était grand amateur de musique et excellent musicien, mais il serait étonnant que ce soit cela qui lui fasse presque sautiller en marchant. Non, il y avait autre chose, et ne pas réussir à mettre le doigt dessus te rendait dingue. Et voilà en plus qu'il te provoquait, il avait bien de la chance d'être ton aîné et meilleur ami tiens... Il paraît que je suis une victime, ça tiendrait la route, non ? Même si ton ton était ironique, le fond était bien plus véridique, même si cela t'attristait. Tu n'avais rien dit à William de tes soucis pendant le Summer Camp, pas la peine de lui gâcher ses vacances. Et puis, tu n'y pensais pas souvent en sa présence, cela t'était juste venu de par sa petite provocation et tu le regrettais déjà. Tu replaças de nouveau un sourire sur tes lèvres avant de reprendre la parole. Je n'ai pas peur William, ne t'inquiète pas, je suis juste... curieux et surpris, j'hésite juste à être surpris en bien ou en mal.

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Se tenant devant le restaurant, William attendait que le Gale se décide. Et apparemment, il était partant. Oui, apparemment, puisqu’il se mettant à faire de l’ironie maintenant. Ce n’était pas bon ça, William préférait recevoir des piques plutôt que de le voir se flageller. Parce que oui, il pouvait bien sourire, pour qu’il  passe de l’attaque à la.. Qu’est-ce que c’était au juste ? Il s’enterrait, voilà tout. Bref, entre ces deux tons là, il y avait une belle marche, un escalier même. Devyn lui cachait-il quelque chose ? Il ne fut plus très sûr de vouloir emmener Devyn à l’intérieur après ça, en tant qu’ami, c’était son rôle de lui parler, de l’aider à aller mieux. Mais d’un autre côté, cette soirée devait être amusante, ça lui changerait les idées, alors autant y aller non ? L’anglais n’échapperait pas à un interrogatoire tardif, qu’on se le dise. Mais pour l’instant, il était sauf, il le laissait tranquille avec ça. Il rétorqua donc, sérieux ; « Il n’appartient qu’à toi d’être une victime ou non. Ne te laisse pas marcher dessus. » Il savait qu’il en avait bavé plus d’une fois, et visiblement, c’était toujours le cas. Au fond, il était surement capable de mordre, de frapper, de crier, de montrer qu’il était constitué de chair & d’os, qu’il n’était pas un ectoplasme avec lequel on pouvait jouer, mais il n’appartenait qu’à lui de le montrer. Après ça, Devyn annonça qu’il était fin prêt à entrer, même si le Kane entendit bien qu’il appréhendait. Normal, lui-même se savait tendu & le Gale avait du le percevoir. Bref, de quoi stresser tout le monde, génial. Inspirant profondément, silencieusement, il lui répondit ; « Et si tu allais te faire ta propre opinion ? » Se reculant, il désigna de la main l’entrée du restaurant. Il était petit, baigné d’une lumière rouge-orangée. Plusieurs personnes étaient amassées au bar, quelques autres aux tables. On pouvait entendre des bribes de conversation qui se mêlait à la contrebasse, à la guitare & aux maracas. Rien d’effrayant, seulement un petit établissement local. Se reculant d’un pas, il attendit que Devyn entre pour le suivre.
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