※ DANAE, IT'S TIME TO BEGIN, ISN'T IT ?

Il y avait les moments pour se disputer et les moments pour calmer le jeu. Le Cody pas bourré, pas fatigué, pas meurtrier, lui aurait répliqué sèchement. Si Danae avait l’impulsivité d’un roquet, Cody avait la hargne du berger allemand. Ainsi, au lieu de prendre le risque de réveiller la moitié du bateau dans l’unique but de tacler la jeune femme, il se rapprocha d’elle et laissa chaque pore de sa peau imprimer son visage comme si c’était la dernière fois qu’il lui était donné de le faire. Non, ce n’était pas la dernière fois. C’était la première, la toute première fois que ces yeux saphir l’observaient de si près. Ou peut-être que la nuit, elle se transformait en Edward Cullen et entrait par effraction dans la chambre de Cody pour le mater dans son sommeil. C’est bien connu, entre le loup-garou viril, agile, rapide, et le vampire suceur de sang, allergique au soleil, elle choisirait le second. Mais qui a dit que les loup-garou ne pouvaient pas se reproduire avec les vampires ? Peut-être qu’ils donneraient naissance à une espèce encore plus imposante, l’immortalité de l’un liée à la puissance de l’autre. Enfin bon, je disais ça, mais Cody avait bien eu un gosse avec une sorcière et il n’avait pas encore vu les pouvoirs magiques de sa fille. Ni le nez crochu, ni la grosse verrue. Dieu merci. N’en pouvant plus de défier son regard, il joignit ses lèvres aux siennes pour se donner une bonne raison de ne plus l’affronter. C’était doux, lent, parfait, Cody avait l’impression de renouer avec une sensation qu’il avait perdue depuis … Un temps. « Va te coucher. » pouffa Cody en plaquant son front contre le sien. Il était quelle heure ? Quatre heures ? Cinq heures ? Lui, il ne tenait plus, la fatigue le rongeait, seule l’adrénaline lui permettait de tenir debout, mais il était incapable de se séparer de Danae. Il fallait que ce soit elle qui prenne l'initiative de partir. Ses bras chauds enlacèrent sa taille. P’tain. Les bâtards. Même eux avaient cessé de lui obéir.

Cody ne revenait pas de la tournure que prenaient les choses. En se concentrant (difficilement mais sûrement), il parvenait à revoir le début de la soirée où, avec Swan, ils faisaient les cons comme à leur habitude, les capitaines en arrière-plan qui encourageaient vivement les troupes. Il s’en rappelait et il se croyait dans un rêve à présent. Genre comme s’il se trouvait en plein désert et que, proie aux hallucinations, il faisait face à un mirage, une sorte d’oasis, le plan d’eau et le cocotier à côté. Et, comme un con, il plongeait tête la première dedans, sans se dire une seconde qu’il pourrait éventuellement se retrouver face contre terre, le nez en miette, la gueule en vrac. Il était crevé, sa raison lui conseiller vivement de tromper Danae avec Morphée mais son cœur, oh, ce connard de cœur congelait le moindre de ces neurones encore viables et lui intimait de s'éterniser. Il hocha négativement la tête. « C’est vrai que je ne peux pas te garantir que ce soit dans ma cabine que je finisse la nuit. » Ni dans son bateau. Ni dans un bateau en fait. Non, pour être sûr de finir la nuit en sécurité, il fallait impérativement que Danae reste avec lui, qu’elle veille à ce qu’il soit hors de danger, tout ça. Cette dernière confia ne pas avoir envie d’aller dormir. Hey, la très sérieuse, la raisonnable, la mère Thérésa Suédoise prônait la nuit blanche ? Le ciel va nous tomber sur la tête quoi. Du bol pour elle que Cody ne soit pas en totale capacité de réflexion, sinon il aurait crié à la proposition indécente. « Non mais ce sont des traîtres, faut pas les écouter. » soupira-t-il en évoquant ses bras. Il ajouta ; « Le jumeau maléfique est de retour. » Ah, le fameux jumeau maléfique qui les honorait de nouveau de sa présence. Tout en prononçant ces quelques mots, il glissa ses bras dans son dos. Il se sentait fiévreux, malade … Mais d’elle. Uniquement d’elle. C’était flippant, comme si … Comme s’il fallait qu’il s’arrête maintenant tant qu’il était encore temps parce qu’après, il n’y aura plus de remède possible.

Où il voulait passer la nuit ? Le mieux, d'un point de vue confort et lendemain de cuite, ce serait son lit. Un lit en fait. Avec des draps bien chauds, un oreiller bien mou pour enfoncer son crâne au réveil lorsqu'on tentera de le tirer hors du pays des songes. Il ne demandait rien de plus. Après, s'il pouvait avoir Danae comme couverture, ce serait un petit plus. Comme être en première classe dans un TGV Paris-Brest. Il pouvait trèèèèès largement se contenter de la seconde, mais les prises de courant se trouvaient uniquement en première. Il avait besoin de sa prise de courant, d'un semblant d'énergie, d'une vitamine C. Le sourire mutin, il répliqua avec une certaine innocence ; « Dans mon bateau, pourquoi ? » The problem was il n'y avait pas de chemin de briques jaunes pour le guider et donc, il avait besoin du cerveau et des yeux de Danae. Puis d'son corps tout entier mais encore une fois, c'était en option. Comme la clim dans le métro parisien. Caporal Olsson, première au bataillon des rabats-joies, refit surface quand elle mit en doute les paroles de Cody comme quoi il ne contrôlait pas ses bras, ce qui était vrai. « Mon cerveau est mort et enterré. Les funérailles étaient il y a deux heures. Tu es en retard. » RIP Cerveau, le décès était dû à une noyade sous des litres et des litres de rhum. « Au pire, si t'es pas contente ... » grimaça-t-il en mettant fin à cette étreinte, rabattant sagement les mains dans ses poches. Puisqu'elle restait perplexe face à tout ce qu'il disait, alors ils n'étaient peut-être pas fait pour s'enlacer tendrement l'un contre l'autre dans une salle de bain trop petite d'un bateau trop grand.

Pour une fois, c’est Danae qui divaguait complètement. Wouhouuu, victoire de Bleeker dans la passe décisive ! Elle n’avait pas compris que le brunet sous-entendait que son cerveau était tellement en mode OFF qu’il serait incapable de retrouver son bateau. Elle avait dû s’imaginer des choses cochonnes de son côté. Ah, décidément, cette Danae était incurable. « Va te coucher. » affirma-t-il pour la seconde fois de la soirée … Nuit ? Voire matinée. Cody risquait de faire une crise cardiaque s’il voyait l’heure qui l’était. C’est vrai que là, ils n’étaient pas loin de la nuit blanche. Cody sentait qu’il allait passer les Bahamas au fond de son lit, à ce rythme, et que ce n’était pas ici qu’il perfectionnerait son bronzage. « Tu ne le connaissais pas tant que ça, je ne vois pas ce que tu aurais pu lui dire. » fit-il pour la rassurer, un sourire aux lèvres. « Bonne fin de nuit. » chuchota-t-il en la fixant. Il se décida à bouger et l’embrassa une dernière fois, tendrement, sans prolonger éternellement. Sinon, il ne pourrait jamais s’en détacher. Déjà que c’était un déchirement pour lui de s’éloigner d’elle, il n’aurait pas le masochisme de perdurer contre ses lèvres. T’façon, après ça, il se reverrait bien vite … Non ?

TO BE CONTINUED.