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※ DANAE, IT'S TIME TO BEGIN, ISN'T IT ?

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S. U. M. M. E. R. C'était le Summer Camp, le summum des sommets, le sommet des summums, le summer camp quoi. Note à ses capitaines d'équipe ; ne pas confier à Cody le soin de préparer un slogan qui pète tout car il ne cassait pas trois briques à un canard là. Voilà, c'était la première soirée et cette soirée était mémorable. Ou pas d'ailleurs. Tout ce dont il se rappelait, ce fut avoir vagabondé entre divers groupes de personnes, des étudiants, des habitants de Cambridge, il ne savait trop rien. Il avait vu quelques visages connus, style Leo l'asticot, Maggie la fourmi, même Jackie et sa 4L pourrie qu'il avait entraperçue aux côtés de Lowells. Tout ça pour dire que de la première soirée dans les Caraïbes, il ne retint qu'un voyage flou entre des masses de jeunes baignés sous les effluves de la bière bas de gamme et des joints qui passaient de mains en mains … Bref, un souvenir à peine palpable. Au final, on s'en foutait de tout ça. Le problème, ce fut le réveil.

Les muscles engourdis, la joue plaquée contre le sable, Cody distinguait au loin de la fumée, celle d'un feu dont les braises refroidissaient petit à petit au bord de la mer. D'ailleurs, la mer avait pas mal monté ; Cody ne se souvenait pas avoir mis le moindre orteil dedans depuis son arrivée et pourtant, ce fut la houle qui parvenait à ses mollets qui l'éveilla. Il y avait encore de la musique, encore des cris, des rires mais rien qui ne poussait Cody à les rejoindre, encore moins à se lever. Malgré ça, à la force de ses bras, il se redressa comme s'il se préparait à faire des pompes. La faible luminosité, empruntée aux diverses torches éparpillées sur la plage, laissa entrevoir des marques rouges entre ses doigts. Là, il se leva en furie et regarda ses mains couvertes de rouge. Et bim. Par contagion, ses cuisses, ses fringues furent couvertes d'empreintes écarlates dès lors qu'il les toucha, dans la panique. Du sang. Putain. C'est pas vrai. Il avait tué quelqu'un. Merde merde merde. Il lui arrivait souvent de déconner quand il buvait mais là, il avait commis un meurtre ! Non non, il ne faisait pas d'amalgame, de raccourci évidemmeeeeent, à peine ! Presque par réflexe, il se précipita jusqu'à la cale au pas de course et monta sur le pont en mode ninja, s'assurant que personne de l'équipe adverse ne le remarquerait. Mais ce ne fut pas dans son dortoir qu'il alla. Il n'y avait qu'une seule personne qui pouvait l'aider sans le juger … Qui pouvait l'aider. Car clairement, niveau jugement on se croirait dans Damages avec elle m'enfin. Il s'agissait de Danae. Elle était posée, réfléchie, elle l'aiderait à cacher le cadavre, non ? Elle ne le dénoncerait pas. Il lui faisait confiance. Par on-ne-sait-quel-magie il savait où se trouvait sa chambre. En fait, il fallait remercier Jackie qui était dans la même équipe qu'elle et qui lui avait parlé de ses coéquipiers. Il avait fait genre de ne pas s'intéresser, genre j'm'en tape, genre j'm'en fous mais en fait, au fond, le seul truc qu'il avait retenu de sa soirée, c'était le foutu bateau des mauves. Même le sien, malgré la répartition faite plus tôt dans la soirée, il ne serait pas capable de le trouver. Il arriva dans un long couloir où s'alignait les cabines et commença à asséner de coups chacune des portes. Il martelait si fort qu'il finirait par réveiller tout le monde à l'intérieur mais il n'y pensait pas. Il ne pensait qu'à Danae et au crime qu'il venait de commettre. « Olssoooon ! Ouvre ! Je t'en prie ! Ouvre ! C'est important ! » s'écria-t-il au même rythme que ses coups sur la porte.
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When I met you in the summer


Le Summer Camp était enfin arrivé. Les vacances d'été démarraient enfin, c'était officiel. C'était parti pour deux mois de croisière dans les Caraïbes. C'était parti pour deux mois de folie, quoi. Une grande partie de mes amis d'Harvard étant présents, cet été ne pouvait pas mieux s'annoncer. Je ne connaissais pas grand monde dans mon équipe, mais après n'était-ce pas le but de cet été, faire de nouvelles rencontres ? Dernièrement, j'avais eu plusieurs choses en tête et je n'avais qu'une seule envie : me débarrasser de ces pensées envahissantes. Entre mon baiser avec Cody, le départ d'Evan... Parlons-en de Cody, d'ailleurs. Je ne l'avais pas revu depuis le bal de fin d'année, c'est à dire depuis quelques semaines. Ca me faisait bizarre d'ailleurs, ça me paraissait presque long ce temps sans lui. Mais depuis notre baiser, quelque chose avait changé. J'avais changé. Je ne savais plus quoi penser. J'avais besoin de temps pour réfléchir à cela. Je l'avais soigneusement évité pendant cette première soirée et je comptais continuer comme ça tant que je n'aurais pas réfléchi en profondeur sur ce que nous étions, et surtout sur ce que je ressentais. Mais j'étais sûre que ces réponses allaient pointer le bout de leur nez durant ces vacances. Bref, en gros, je ne savais plus où donner de la tête et le Summer Camp était donc le moment idéal pour me changer les idées. J'avais passé une première soirée riche en émotions, au cours de laquelle j'avais pu rencontré les membres de mon équipe et m'éclater comme une folle. J'étais rentrée crevée et m'étais endormie comme une masse, avant de me faire réveiller brusquement par un tambourinement à la porte. Bon sang, c'était qui ce sauvage ? C'était un bateau privé mince, ils laissaient vraiment rentrer n'importe qui. J'entrouvrais les yeux, mes colocataires dormant toujours profondément. Les tambourinements ne s'arrêtaient pas et j'entendis qu'on criait mon nom à travers la porte. What the fuck ? Ni une, ni deux, je me levais pour faire taire l'énergumène avant qu'il ne réveille tout le navire. J'ouvrais brusquement la porte et me retrouvais nez à nez avec Cody. Je restais bouche bée. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Je fus tellement surprise que je faillis lui claquer la porte mais je me ravisais. Mince, ça faisait bizarre de le voir là sur le pas de la porte. Ca faisait longtemps. Je fermais la porte de la cabine derrière en faisant signe à Cody de se taire. « Qu'est-ce que tu fais là ? Fais moins de bruit, tu vas réveiller tout le monde. » Je voyais à son visage qu'il était complètement paniqué. Bon sang, dans quoi s'était-il fourré encore ?

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Cody ne réfléchissait plus, il n'était plus vraiment maître de ses mouvements. L'alcool s'était dilué dans son sang, ce n'était plus le problème. Maintenant, la panique, et la foutue montée d'adrénaline qu'elle entraînait, s'était éprise de tous ses membres et il était paumé. Il y avait comme un labyrinthe dans sa tête et chaque fois qu'il faisait un pas, il se retrouvait dans une voie sans issue. Pourquoi est-ce que la seule solution qui s'offrait à lui était Danae ? Il n'en savait rien. C'était un de ces grands mystères de la vie. Pourtant, dans le même bateau, il y avait sa meilleure, il y avait sans doute des tas de gens dont il était 100000 fois plus proche qu'avec la Quincy. Mais non, il ne voyait qu'elle. Pour l'aider. Sinon ahaha, il en voyait pleeeeein d'autres, des dizaines, des centaines d'autres, ahah vous croyez quoi. Comme il s'y attendait, Danae n'avait pas l'air super emballée à l'idée de le voir, là, au pas de sa porte. En même temps normal ; il sentait la liche à plein nez, il avait du sable plein les cheveux et du sang plein les mains. En mode BG le mec. « J'ai … J'te jure, je voulais pas, j'avais pas prévu, c'était pas dans mes plans … Débarquer là, je sais même pas où je suis. Putain, on est où ? » souffla-t-il à bout de nerf en tournant sur lui-même. Enfin pas trop non plus. Le couloir était assez exigu, il ne pouvait pas trop faire la toupie. Il avoua enfin, baissant d'un ton pour ne pas trop éveiller les soupçons, puisqu'il risquait d'être recherché par la police, les autorités des caraïbes, Interpol, Dupond et Dupont, Capitaine Crochet … Au moins tout ça. « J'ai tué quelqu'un. Je-je sais pas quoi. Dis-moi que tu sais quoi faire, dis-moi que ça va aller, j'veux pas aller en prison, j'ai une famille à nourrir, c'était pas écrit dans le script, merde ! » Eprouvé, il s'adossa contre le mur en essayant de reprendre son souffle. En vain.
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When I met you in the summer


Ca me faisait tout drôle de revoir Cody. Me tenir face à lui comme ça. J'avais cette sensation étrange au creux de l'estomac. Vous savez, cette sensation qui vous fait comprendre que vous vous sentez bien avec la personne qui se trouve en face de vous. Cette sensation que j'aurais préféré ne pas ressentir. J'avais voulu l'ignorer pendant ces dernières semaines, mais voilà que je revoyais et que je me prenais tout dans la tronche. Je dévisageais Cody, qui semblait totalement paniqué. Il sentait l'alcool à plein nez, mais j'étais habituée à ce genre de parfum chez lui et ce n'était donc plus qu'un détail. En revanche, je fronçais les sourcils à la vue de ses mains couvertes de sang. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer ? « Calme-toi... » Machinalement, je lui attrapais la main, en espérant que ce contact ait un quelconque effet apaisant sur lui. « Tout va bien, on est aux Bahamas, sur le bateau de mon équipe. » Je ne comprenais pas d'où venait sa panique mais il me l'expliqua aussitôt. ' J'ai tué quelqu'un ', m'avoua-t-il en chuchotant. Je fus alors partagée entre une envie d'exploser de rire et un sentiment de peur. Comment il pouvait dire ça ? C'était n'importe quoi, il n'aurait jamais tué quelqu'un. Pourquoi aurait-il tué quelqu'un, franchement ? Y'avait pas de raison. Sauf que visiblement, il avait de nouvelle fois bu que plus de raison et ne se souvenait de rien. Mais Cody n'était pas violent quand il était bourré. Vraiment très lourd et très chiant oui, mais pas violent. Enfin pas que je sache. « Pourquoi tu dis ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ? » Etrangement, j'étais sûre qu'il allait me sortir qu'il ne se souvenait de rien. « Je suis sûre que t'as tué personne. Pourquoi t'aurais tué quelqu'un ? » Je baissais les yeux sur nos mains liées. La mienne était désormais pleine de sang. Beurk. « Je suis sûre qu'il y a une autre explication. », disais-je calmement en pressant doucement sa main afin de tenter de le calmer.

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Son sang battait à 100 000 pulsations à la seconde, des pensées en pagaille lui tiraillaient l'esprit et Cody tuerait pour que ça s'arrête. Il tuerait. Exactement ce qu'il croyait avoir fait ce soir. Il n'y avait pas d'autres explications possibles ; il avait trop bu, il avait commis un meurtre, rien de plus normal dans le meilleur des mondes. Encore heureux, Danae avait répondu à ses cris étranglés. Imaginez si elle l'avait totalement ignoré, imaginez si quelqu'un d'autre avait débarqué à sa place, on l'aurait pris pour un fou sorti de son asile et il aurait été direct envoyé dans l'HP le plus proche, si tant est qu'il y en avait un aux Bahamas. Au pire, renvoyé au continent le petit gars. Passons. Danae était là et elle lui attrapa la main. Pas possible, elle avait des tazzers dans les doigts ou quoi ? Elle électrisa Cody comme s'il venait de se prendre la foudre en plein milieu de la gueule – son nez faisait un excellent paratonnerre. « Bahamas, équipe … Putain, ils vont me détester si j'les abandonne et que je vais en prison. » Et voilàààà, tout revenait au problème initial. Danae lui demanda ce qui s'était passé et … Bleeker se trouva con. Il n'avait strictement rien à répondre, si ce n'est son réveil catastrophé de tout à l'heure. Il ne faisait pas gaffe, il serrait davantage la main de Danae, redessinant ses phalanges avec son pouce comme s'il touchait sa propre main. Il ne sentait plus rien, complètement lessivé, les idées floues. « J'étais allongé là, sur la plage … C'est le trou noir, le néant, MC alzheimer dans mon cerveau, j'sais pas. J'suis couvert de sang, j'ai l'impression qu'on m'a assommé … Tu l'expliquerais comment toi ? » C'est vrai, pourquoi il aurait tué quelqu'un ? Où était le corps ? Et s'il avait tué quelqu'un et que ce quelqu'un était revenu en mort-vivant ? Les mecs … L'apocalypse se prépare.
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Je me demandais vraiment ce que j'avais fait au bon dieu pour me faire réveiller en plein milieu de la nuit pour entendre des inepties pareilles. Le Summer Camp avait si bien commencé pourtant... Enfin, la première journée, quoi. Mais bon, apparemment c'était le prix à payer pour avoir embrassé Cody Bleeker. Je secouais la tête en l'entendant parler de prison. Fallait être un peu rationnel, là. Et avec mon cerveau encore embrumé, j'étais parfaitement rationnelle et convaincue que Cody n'avait pas commis de meurtre. Même si actuellement, je n'avais aucune preuve à lui fournir pour le rassurer, j'allais bien finir par trouver quelque chose. Déjà, avec quoi il aurait tué quelqu'un ? A mains nues ? Laissez-moi rire. Cody n'était pas un sauvage, ni un ours, ni un cannibale. Alors quoi, il avait dégainé son sabre de pirate, c'est ça ? « Tu ne vas pas aller en prison parce que tu n'as tué personne, tout simplement. » J'avais le calme d'un moine shaolin pour le coup. Ou alors j'étais dans le pâté, au choix. Cody m'expliqua qu'il n'avait aucun souvenir de sa soirée. Ca ne me surprenait absolument pas mais j'aurais préféré que ça soit l'inverse. Du coup, ça me donnait envie de lui en décoller une pour avoir (encore) trop bu. Je l'avais bien roué de coups au bal de fin d'année (dis comme ça, on croirait que je suis une tortionnaire), je pouvais bien recommencer. Mais faut croire que l'esprit du Dalaï Lama se trouvait en moi à ce moment précis, car je gardais ma zen attitude. « Déjà, t'arrêterais de boire, ce genre de situation ne se produirait pas. Je crois que j'aimerais bien que t'aies tué quelqu'un en fait, peut-être que ça te ferait réfléchir sur ta consommation d'alcool. » Bon ok, c'est pas drôle. Mais j'ai une manière bien à moi de calmer et réconforter les gens, voyez-vous. « Hum, tu t'es battu ? Tu t'es cogné quelque part ? Je sais pas, mais il doit bien y avoir une explication rationnelle... Tu voudrais avoir tué quelqu'un comment, à main nue ? T'es pas Hulk, hein. Et il est où le cadavre alors ? Non puis sincèrement, tu pourrais pas tuer quelqu'un, c'est pas toi, t'es pas comme ça. »

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Il y avait au moins une personne dans ce monde qui croyait en l'innocence de Cody. S'il suivait ce que racontait Danae, il était aussi doux qu'un agneau, il avait zéro force, il n'était pas foutu de tuer quelqu'un à mains nues et en plus, il était bourré. Mais quel poooortrait flatteur dis donc. C'est clair que s'il mettait ça sur un site de rencontre, il aurait des dizaines et des dizaines de demandes. Il lâcha la main de la Quincy pour se laisser glisser le long du pan de mur. Il s'assit par terre, les genoux recroquevillés contre son corps et enfouit son visage entre ses bras. Il avait un de ces mal de crâne en plus, il réfléchissait trop. Il n'était pas habitué. « C'est pas l'alcool … C'est … Un démon, j'ai un jumeau maléfique à l'intérieur de moi et il me pousse à faire de mauvaises choses. » Révélation révélatiooooon, Secret Story commençait une semaine en avance dans les Caraïbes ; Cody n'avait pas de problème d'alcool, il était schizophrène. En fait, il préférait largement se dire que le souci, il ne pouvait pas le contrôler. Qu'on le lui imposait. Genre s'il avait une maladie mentale, vous voyez, il ne serait pas responsable de son mal-être et il devrait vivre avec, s'y accoutumer. Alors que l'alcool, tout le monde sait qu'on peut le maîtriser. Enfin, le monde le disait, sans réaliser que non, cette dépendance était comme un taureau sauvage lâché en plein galop dans une féria. Elle emportait tout sur son passage. Elle ne s'arrêtait pas. Une vraie tornade. Et le monde s'appelait Danae Olsson. Il leva le nez en l'air. « J'ai un peu mal au crâne, j'pense qu'on m'a frappé. Et après je me suis défendu, j'ai dû faire une prise comme je t'avais fait quand tu m'as agressé au bal. Sauf que le mec, j'ai dû l'étrangler et il est dead. Puis j'ai creusé le sable avec mes ongles et j'ai enterré le corps. » ça se tenait. Merde. Ça ne se tenait pas du tout en fait. Comment Danae parvenait-elle à discréditer toute son histoire en quelques minutes ? Quand il débarqua en furie toute à l'heure, tout avait l'air si clair.  
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Le jeune homme lâcha ma main et se laissa glisser le long du mur. Il se recroquevilla sur lui-même, prenant sa tête dans ses mains, semblant proie à une terrible réflexion. Réflexion qui n'avait pas lieu d'être, selon moi. Cody n'avait tué personne, point final, fin de l'histoire. J'haussais un sourcil aux paroles du Lowell, qui étaient une nouvelle fois parfaitement dénuées de sens. Un jumeau maléfique ? Le seul jumeau maléfique de Cody avait un prénom en six lettres commençant par W et finissant par Y. Mo-mo-motus, le mot recherché est bien Whisky, vous gagnez 50 points ! « Et bizarrement, ton ' jumeau maléfique ' n'apparait que quand tu bois, étrange, n'est-ce pas ? » Ce que Cody pouvait vivre dans le déni, c'en était incroyable. A chaque fois que je lui mettais le problème en face des yeux, il trouvait un moyen de le contourner avec des explications toujours plus farfelues les unes que les autres. Ce mec avait probablement le cerveau programmé pour lancer une coupure publicité à chaque fois que son interlocuteur mentionnait les dangers d'une prise trop important d'alcool. Enfin, c'aurait été bien que Cody soit attentif à ces speechs, car son scénario de meurtre était des plus délirants. La seule explication possible était que Cody se croyait dans un film. Les scénarios que nous avions établis lors du bal de fin d'année lui étaient probablement montés à la tête et lui avait donné envie de devenir réalisateur, donc il reproduisait le truc en grandeur nature. Mais moi, je ne vivais pas dans un monde fait de licornes roses bonbons, non, j'étais une scientifique. Et les scientifiques sont rationnels et croient aux choses qui s'expliquent par a + b. « Le mal de tête : l'alcool. Bon, étrangler le mec, c'est possible, en admettant que c'était un gamin de 15 ans, ou bien qu'il avait un vagin, ce qui expliquerait le fait qu'il ne soit pas débattu. Par contre, creuser le sable à main nue, je dis non, ça t'aurait pris des heures, impossible. En gros, t'es innocent, félicitations ! », disais-je avec un sourire satisfait. Voilà comment démonter la théorie de meurtre de Cody Bleeker en quelques secondes. Admirez l'experte.

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Peut-être qu’il s’était trompé de personne, peut-être que Danae n’était pas celle qui pourrait l’aider. Elle ne le croyait pas, pire, elle le regardait de haut. Il n’avait pas l’impression de voir énormément de compassion derrière cette mine hagarde, comme si elle ne voyait en lui qu’un déchet qui avait tellement bu qu’il était persuadé d’avoir tué quelqu’un. Il l’avait fait, il avait tout un tas de théories là-dessus mais Danae avait la tête d’une nana qui se foutait de sa gueule, jouissant tout bonnement du spectacle sans y croire une miette. Cody n’avait pas besoin qu’on se foute de lui. Il défendait corps et âme ce qu’il lui était arrivé ce soir, n’en déplaise à Olsson ; « Logique. J’ai dit jumeau maléfique, pas jumeau abruti. Il sait très bien que quand je bois, je fais moins gaffe à ce que je fais et c’est donc plus facile de me contrôler. » ça se tenait à 2000%. Cody se félicitait de n’avoir eu, finalement, que très peu besoin de Danae. Il devait être au sommet de sa virilité là, par terre, en position presque fœtale. Ce soir il ne s’en rendait pas compte mais ohlalala, demain, s’il s’en rappelait, il n’oserait même plus croiser le regard de Danae. Déjà qu’il n’osait plus trop depuis qu’il l’avait effrayé au bal. Brrr, il en avait des frissons rien qu’en repensant à ce moment de honte intense. « Putain … J’ai tué un gosse de quinze ans … » fut la seule chose qu’il retint du speech de Danae. Désabusé, il se releva tant bien que mal, prenant tantôt appui sur le mur derrière lui, tantôt sur celui devant lui. Pourtant, ils n’étaient pas en plein traversée, il ne subissait pas les caprices de la houle mais Cody avait l’impression que marcher en ligne droite dans un couloir relevait du parcours du combattant. « J’ai besoin de prendre l’air. » annonça-t-il à bout de souffle, à bout de nerf.
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Bien sûr que je voulais aider Cody. Et justement, je voulais l'aider en lui remettant les pieds sur terre et en le convainquant que non, il n'avait pas commis de meurtre. Malheureusement, cette tâche s'avérait plus ardue que prévue. Cody était tenace et ne voulait pas abandonner sa théorie. Même si celle-ci l'inculpait d'un crime pour lequel il risquait la prison à perpétuité. « Tu te rends compte que tu parles comme un schizophrène quand tu dis ça ? », disais-je en fronçant les sourcils. Le jeune Lowell était tellement persuadé d'avoir un jumeau maléfique qui sommeillait en lui que ça en faisait presque peur. Ca se trouve, ce jumeau allait sortir de sa cachette et prendre possession du cerveau de Cody. Peut-être que c'était son jumeau maléfique qui me parlait à l'instant même en se faisant passer pour le gentil Cody, tout ça pour m'embrouiller l'esprit, me faire baisser ma garde et me tuer violemment par la suite. Bon, dis comme ça, c'est vraiment tiré par les cheveux, mais Cody était tellement persuadé de sa culpabilité que j'allais finir par y croire, si ça continuait. D'autant plus que même après lui avoir prouvé qu'il était innocent, il resta fixé sur le fait qu'il avait probablement tué un adolescent de quinze ans. Bon, nous avons un problème là. Visiblement, ma technique pour calmer Cody n'était pas très efficace. Mince, fallait que j'essaye autre chose. « Mais non, t'as tué personne, pas de gamin, pas d'étudiant, pas de vieux, rien, personne ! », lâchais-je, désespérée. Malheureusement, je vis que mes paroles n'eurent pas grand effet et qu'une fois de plus, Cody paniquait. Il se leva brusquement et tituba dans le couloir, clamant qu'il avait besoin d'air. « Je viens avec toi. » J'étais en pyjama et pieds nus, mais bon. Je ne pouvais pas le laisser comme ça, pas dans cet état de détresse.

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