(+ Hippo) Je te pensais sincère... quelle fumisterie !

« Ça me paraît particulièrement surréaliste j’avoue… tu sais t’es pas le seul à te sentir un peu seul au monde je crois qu’on peut vraiment devenir complémentaires toi et moi. J’espère juste que tu supporteras mon tempérament de merde » reprit-elle d’une voix plus calme, plus attendrie également, avant d’oser un baiser d’une rare douceur. « Mais prends-moi aux mots… on va devenir parents je te signale et puis crécher à plusieurs râteliers c’est vraiment pas mon trip. C’est difficile sûrement pour toi mais va falloir me faire confiance ! »

« Je pense que je pourrais facilement me faire à ton tempérament mais est-ce que tu arriveras à t’habituer à moi ? Je ne suis pas le plus grand bavard ni même le plus expansif mais sache que ce n’est pas parce que je ne dis pas les choses que je ne les ressens pas ou que je ne les pense pas » tenais-je à la mettre en garde même si je ferais des efforts que pour notre histoire ait une chance de fonctionner sur le long terme. Je déposais un baiser sur son front avant de marcher avec elle dans les jardins, ayant besoin de m’aérer l’esprit mais aussi de mettre de la distance entre cette bouteille et moi. « Je veux te faire confiance mais comme tu as pu l’entendre à droit et à gauche, je n’ai pas eu une existence facile avant de devenir un héritier riche à millions. Ce n’est pas évident pour moi mais je ferais cet effort. »

« Possible que des fois j’ai envie de te secouer comme un bananier pour obtenir des réponses mais au pire si c’est le cas j’irai faire du tennis ou courir ! » avoua Elisandra avec une pointe d’humour pour essayer de ne pas donner dans le désespoir tout de suite. Ce n’était pas son genre… elle était davantage « petit rayon de soleil » que « ténèbres impénétrables ». « Au pire si tu n’as pas confiance en moi j’essayerai de gagner ça. Je suis têtue il faut croire… »

« Je ferais quand même des efforts seulement ce n’est pas évident, je ne suis vraiment pas expansif… Au pire, tu m’apprendras. Tu joues au tennis ? »lui demandais-je intéressé car j’adorais ce sport. Je secouais la tête de droite à gauche. « J’ai confiance en toi sinon nous en serions pas là où nous en sommes actuellement. C’est juste que j’ai perdu tous ceux que j’aimais et que je n’ai pas envie que tu viennes grossir leurs rangs… Je tiens bien trop à toi pour ne pas souffrir de ta perte »

« Oui, tennis et échecs, mes deux sports préférés ! Ne t’inquiètes pas pour ça, au pire je m’adapterais » lui avoua-t-elle car Elisandra était expansive pour deux justement, même si elle sentait que cela risquait d’être dur de supporter quelqu’un ne l’étant pas du tout… bah, qui se ressemble s’assemble et elle avait la foi ! « Pourquoi partir du principe que je vais mourir ? Tu sais je suis en bonne santé et bel et bien là devant toi, je ne vais pas m’enfuir… »

« Il faudra que nous fassions un match toi et moi. J’aime beaucoup le tennis depuis que je l’ai découvert il y a quelques années » lui demandais-je en quelque sorte. Il y avait beaucoup de choses que j’avais découvertes récemment comme le plaisir de lire entre autre. La botanique avait toujours fait partie de moi, déjà parce que ma mère adorait cela mais aussi parce que le proxénète de Mona était dealer de cannabis et que je l’avais aidé à entretenir ses plants. « Je ne sais pas, peut-être tout simplement parce que j’ai vu tous ceux que j’aimais m’être arrachés ou mourir sous mes yeux. Je ne suis pas très optimiste sur ce point mais j’ai envie d’y croire, de me dire que j’ai le droit d’être heureux avec toi »

« Mais on joue quand tu veux, je suis ta femme pour ce défi alléchant ! » fit-elle avec enthousiasme non sans porter la main d’Hippolyte à ses lèvres avant de la garder dans la sienne un long moment. « Je suis optimiste pour deux, tu sais. Puis Rome ne s’est pas faite en un jour, laisse-toi le temps de t’habituer à être avec moi… vis la chose au lieu de réfléchir et de penser que demain pourrait être une cata totale. Tu veux bien essayer ? »

« On essaie demain ? Je n’ai aucun rendez-vous de prévu par mon grand-père donc nous pouvons jouer toute la journée s’il nous le voulons. Le sport n’est pas contre-indiqué dans ton état ? » m’inquiétais-je tout de même. J’hochais la tête par la suite. Oui, je devais laisser le temps au temps. « Celle que je considère comme ma deuxième mère a toujours la manie de me dire qu’il faut laisser le temps au temps… Je crois que vous allez finir par me convaincre toutes les deux… Oui, je veux bien essayer. On rentre à la maison ? »

« Ce n’est pas contre indiqué pour l’instant vu que tous mes résultats sont bons. Si j’en étais à six mois de grossesse je ne dis pas mais là, ça ne fait que quelques semaines. Demain on peut se faire une partie ! » reprit-elle en lui faisant un grand sourire. « Tu sais, tu peux sourire, je vais pas te faire la tronche si tu souris, puis t’es plus beau qu’en mode trop sérieux… tu veux que je nous raccompagne en hors bord ? J’adore piloter ce truc ! »

« Va pour demain alors »acquiesçais-je avant d’être surpris par sa remarque. Elle voulait que je sourie?! C’est rare quand on me disait cela quoique. Mona avait toujours envie de me chatouiller pour me faire rire, trouvant que j’étais un garçon bien trop triste et sérieux ce qui était le cas. Je ne goutais pas vraiment au bonheur depuis que j’étais né mais cela allait changer grâce à cette famille que nous étions sur le point de construire ensemble. « Tu me trouves sinistre ? »lui demandais-je taquin, un léger sourire aux lèvres. « Va pour le hors bord même si je vais te faire une confidence, je préfère être dans les airs que sur mers. J’aime voler. D’ailleurs, dans trois jours, je passe mon diplôme de pilotage »