(+ Hippo) Dieu que le monde est injuste, lui si beau et moi si laid...

« Je ne sais pas… peut-être que j’ai appris à être déçue par les familles ? » avoua-t-elle en ne mettant en avant que les autres, pas Hippolyte, qui était bien le seul à ne l’avoir jamais déçue. Elie esquissa par conséquent un large sourire radieux à l’évocation de leur rencontre qu’elle ne pourrait jamais oublier. Elle la chérissait même comme un trésor. « Pourtant tu paraissais tellement inaccessible, surtout au bras de ta fiancée de l’époque… je m’étais donné pour but de choquer ce soir là et j’étais persuadée de ne pas attirer une seule fois ton œil. Pourtant j’ai réussi… je ne sais pas comment mais j’ai réussi. »

« Peut-être qu’il faut garder espoir même au risque d’être déçu ? » surenchéris-je comme pour lui dire que tant qu’elle n’aurait pas testé les Weyss, elle ne pourrait pas savoir et que s’enfermer dans une déception hypothétique n’était pas la bonne solution. « Comment ne pas être attiré par toi ? Tu étais si indépendante, si assurée, tu dégageais une aura presque frappante. Je me rappelle que ce soir-là, Cathy m’a rappelé à l’ordre une bonne demi-douzaine de fois car je n’avais d’yeux que pour toi mais elle était loin d’imaginer à quel point tu m’avais fait de l’effet. C’est pour cela que le lendemain, quand j’ai appris que tu voulais étudier l’architecture, j’ai été pris d’une envie d’agrandir ma villa en faisant appel à une jeune et talentueuse débutante. »

« Tu as toujours été plus optimiste que moi mon ange… » dut-elle admettre en lui accordant un tendre sourire tout en embrassant le bout de son nez. « Elle t’a rappelé à l’ordre une bonne douzaine de fois ?! Moi je n’arrêtais pas de repousser les invitations à danser en espérant la tienne, qui n’est jamais venue bien sûr. Je n’imaginais pas une seconde que tu ferais tes petites recherches sur moi pour mieux m’inviter le lendemain à parler agrandissements de ta villa… je n’ai jamais vraiment su si mon travail t’avait plu ou si tu as uniquement dit ça pour me faire plaisir d’ailleurs ! Mais tu m'impressionnais... tu étais tellement beau et tellement inaccessible c'était frustrant ! »

« Il faut bien sinon ce serait la fin du monde tous les jours »plaisantais-je bien que je m’accrochais à mon optimisme car c’était justement ce trait de caractère qui m’avait permis de survivre. J’aimais à penser que je pouvais toujours viser plus haut malgré les difficultés. « Crois-moi, j’aurais beaucoup aimé t’inviter à danser mais Cathy ne voulait pas me lâcher. Elle avait toujours peur que je ne l’abandonne en pleine soirée mondaine que je ne pouvais guère faire un seul pas sans l’avoir accrochée à moi » souriais-je car malgré tout, j’avais conservé un bon souvenir de mon ancienne fiancée. « Dans un premier temps, je t’avoue que c’est surtout toi que je voulais mais je me suis rapidement rendu compte que tu étais talentueuse… Je me souviens surtout de notre conversation au sujet de ta chienne »fis-je par rigoler en me rappelant de ce bon vieux temps même si tout n’avait pas été rose bien au contraire mais ça, c’était une autre histoire.  

TOPIC CLOS.