(+) Les jumeaux du bout du monde. w/Elisandra

« Désolé, j’ai tendance à m’emporter facilement »grimaçais-je. J’étais ainsi, un brin trop protecteur avec mes proches mais c’était ma façon d’être. Je ne supportais pas qu’on puisse les faire souffrir d’une quelconque façon et puis, il s’agissait également de me montrer utile. Je ne vis toutefois pas la voiture être bien trop proche du trottoir et malheureusement pour ma sœur, elle se prit toute la gerbe d’eau, faisant écran sans le savoir avec son corps. « Non, tu as tout pris à ma place »grimaçais-je. La pauvre, elle était totalement trempée et sa robe la rendait totalement indécente aux yeux des autres. « Attends, enfile ma veste ou je vais devoir te protéger contre tous les hommes que nous croiserons » plaisantais-je en lui indiquant qu’elle était un véritable appel au viol ainsi trempée. Je lui tendis donc ma veste en cuir pour qu’elle reste au chaud et couverte. « C’est un délire entre nous… Je lui ai fait la promesse de m’habiller ainsi un jour et je compte bien y tenir. Elle aime bien les pokemon mais c’est moi le plus grand fan ! Attends, trois cartons ?! Sérieux, faudra que tu me les montres. Je devais aller à Paris avec une amie pour voir un Pokemon Center mais on a vu les images et autant dire qu’on a rapidement changé d’avis ! Je ne dis pas non pour l’aide mais je crois que vaut mieux que je te ramène chez moi. Thais pourra te prête des fringues » lui dis-je en glissant mon bras autour de ses épaules dans un geste purement irréfléchi. « Si tu veux faire partie de ma vie, faudra bien que tu rencontres mes proches non ? »

Elisandra lui sourit au sujet de la protection car dieu sait combien elle n’était pas habituée. D’ordinaire, elle se protégeait surtout en solo, à vrai dire. « Ravie de t’avoir servi de bouclier humain ! » ironisa-t-elle en secouant la tête de droite à gauche, se demandant si elle n’avait pas contrarié un dieu quelconque ce soit, même si elle remercia Caleb d’un bisou sur la joue lorsqu’il plaça sa veste contre ses épaules. « Pourquoi je suis bien gaulée ? Ça fait plaisir à entendre ! Quand tu veux tu passes à l’appart’ et je te montre tout ça, attends, pour une fois qu’on me prend pas pour une gamine ! Moi aussi j’ai entendu parlé du Pokémon Center mais il paraît que c’est une vulgaire blague… tu viens de me confirmer le truc ! » s’exclama-t-elle en marchant toujours aux côtés de son frère, ce qui ne l’empêcha pas de coincer son talon dans une grille d’aération du métro. « Bordel de putain de merde !! J’te jure, je sais pas si je vais arriver en vie chez toi, hein ! »

« Ma pauvre »essayais-je de me montrer compatissant et surtout de ne pas trop rire. Elle n’avait pas été épargnée par cette voiture, c’est le moins qu’on puisse dire. Au moins, ma veste allait la tenir au chaud. « Je vais répondre oui même si merde, t’es ma sœur… Idem, à chaque fois que je parle de pokemon, on me regarde du style : attends mec, t’es gaulé comme une armoire à glace et tu kifs un truc pour gosse ?! Les gens ne veulent pas admettre qu’on puisse aimer un univers. J’ai grandi avec les pokemon c’est tout… Y a bien eu une génération Harry Potter pourquoi pas la même chose avec nos bestioles préférées ?! »haussais-je les épaules sans relever l’histoire du pokemon center, nous étions tout à fait d’accord sur le sujet. Une vraie fumisterie. Une nouvelle catastrophe la toucha cependant et cette fois-ci, j’éclatais de rire. « Ma parole, t’es maudite ou c’est tout le temps comme ça ? Tu veux que je te porte pour être certain que tu arrives entière ?! »

« Haha ! Bah tu le diras à Hippolyte hein, histoire qu’il en ait bien conscience ! Sinon je te rejoins totalement… si tu savais comme ça me gonfle de pas pouvoir afficher toutes mes figurines tout partout avec une espèce de fierté mais Hippo va me faire une syncope en m’ordonnant d’enlever toutes ces « saloperies » je te fiche mon bifton… » soupira-t-elle en haussant les épaules pour mieux devoir ôter sa chaussure, cassant son talon en tentant de l’ôter de la grille. « J’ai le droit de hurler là ? Je veux bien que tu me portes mais en ce moment j’ai la poisse sans arrêt, et je serais capable de rouler une pelle à un réverbère même si tu es en train de me porter !! »

« Hippolyte, c’est ton mec c’est ça ?! Cela se trouve il va aimer, tu n’en sais rien. Il est du genre collectionneur ou pas ? »lui demandais-je. « Tu auras peut-être de la chance qu’il ne connaisse pas, tu pourras toujours lui apprendre mais bon, pour cela, faudrait-il qu’il ait vécu sur une autre planète ou totalement à la rue »plaisantais-je sans savoir que je mettais les pieds dans le plat mais ça, c’était de famille. En parlant de pieds, la pauvre dût casser sa chaussure et je grimaçais. « Je peux essayer de jouer les garde du corps mais vu ta poisse, je vais peut-être te demander de me suivre en taxi… Allez je plaisante ! Par contre va falloir que tu me ramènes à la fac car j’ai pas trop envie d’y laisser ma bécane »

« Un peu mais plutôt collectionneur d’art, pas de figurines Pokémon ! Je sais pas du tout si jamais il connaît là tu me poses grave une colle… ceci dit il est pas mal pris par ses affaires alors on sait jamais ! » céda-t-elle en se promettant de tenter l’expérience même si pour le moment, le fait de ne plus avoir qu’une chaussure valide l’emmerdait au-delà des mots. « Ça va hein, je sais que y’a marqué poisse sur mon front c’est pas la peine d’en rajouter ! Je vais bien me faire agresser après la rencontre avec ta femme en rentrant chez moi tu vas voir ! On va trouver un taxi parce que moi j’ai pas le droit de conduire encore. Autre poisse… j’peux pas vraiment serrer le volant comme il faut. »

« Qui ne tente rien à rien. Si cela se trouve, il va bien aimer ou alors il acceptera sans rechigner parce que c’est quelque chose que tu aimes. En plus, s’il est collectionneur, il ne pourra que comprendre l’engouement qu’on peut avoir. Tu le diabolises peut-être un peu trop en avance ? » lui dis-je en serrant son épaule dans ma main. Elle s’inquiétait surement pour pas grand-chose. « Allez viens par ici ! » lui dis-je avant de la soulever dans mes bras sans me douter que de l’autre côté de la rue, ma femme sortait d’une boutique et qu’elle était déjà sûrement en train de se faire des films. « Comme ça je suis certain qu’il t’arrivera rien jusqu’à ce qu’on trouve un taxi »

« Je diabolise tout le monde faut pas croire, pas seulement lui ! Disons peut-être que j’ai envie qu’il se lâche à fond avec moi, qu’il soit en confiance… qu’on soit nous deux contre le reste du monde, tu saisis ? » fit-elle d’un air rêveur avant de remercier Caleb d’un sourire lorsqu’il la souleva dans ses bras. Au moins, Elisandra aurait peut-être un peu moins la poisse, même si son téléphone se mit à sonner et qu’elle eut un mal fou à décrocher. « Hippolyte veut que je le rejoigne donc je vais devoir décommander la rencontre avec ta charmante petite femme… mais t’en fais pas, je ne vais pas te lâcher de sitôt donc on va la faire rapidement ! »

TOPIC FINI.