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La première question qui vint à l'esprit de Joan fut s'il n'espérait pas pour elle, est-ce qu'il espérait pour quelqu'un d'autre. Mais elle se ravisa, effaçant rapidement la question de son esprit. Elle ne se sentait pas encore prête pour ça. Presque surprise elle le fixa et affirma d'une voix atone. « Je crois que j'ai épuisé mon crédit, faire des efforts pour deux, espérer pour deux, je peux plus. » Ce n'était même pas un reproche, lorsqu'elle l'avait revu la première fois, elle lui en avait voulu, puis la fois d'après au parc, puis la fois encore après au Spring Break, puis la fois encore après au bal. En effet, ils n'auraient peut-être pas du sortir de l'infirmerie. Elle avait fini de lui en vouloir. C'était trop fatiguant, fatiguant de l'aimer, fatiguant de lui en vouloir, fatiguant de lui courir après, fatiguant de partir en courant quand il était tout prêt. La fatigue ne lui réussissait pas, ça la foutait d'une humeur de merde. Au fond Lindley préférait l'espoir, ça lui demandait moins d'efforts. Attendre dans la salle d'attente de Bleeker c'était tellement plus simple que de franchir la porte et de s'enfermer à jamais dans le cabinet cardiologique du jeune homme. « Je t'ai dit que je t'aimais, je t'ai fourni ta part d'espoir, à toi de voir ce que t'en fais. » Allez hop, on remballe tout, les sentiments, les mots doux, les baisers, les regards intenses. La brunette se releva, attrapant la banderole par un bout. Elle la tira à l'autre bout de la pièce, prenant le scotch au passage, entreprit de l'accrocher. Puis elle revint vers Cody, le regardant dans le nez plutôt que dans les yeux, c'était moins intime. Quoique elle l'aimait bien son nez, c'est la signature Bleekerienne, elle fixa donc son menton. « Tu peux m'aider à accrocher la banderole ? Ou alors gonfle les ballons. »
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