(+ Mace) The truth.

20 minutes s'étaient écoulées et je sortis enfin du cabinet. Les larmes me montèrent aux yeux mais je ne pleurais pas. Je pris une grande inspiration et envoyais un message à Mace en lui disant de me rejoindre à l’accueil. Je signais quelques papiers et un chèque. Heureusement que je ne manquais pas d'argent, autrement cette consultation m'aurait coûté extrêmement chère. Lorsque la secrétaire me demanda ce qu'il n'allait pas, je lui assurais que tout allait bien. J'étais à l'entrée de l’hôpital en attendant qu'il ne daigne venir et m’entraînais à sourire, de sorte à ce que ma frustration ne soit pas visible.

Je soupirais, j'attendais comme un con sur une chaise quoi. J'aurais aimé être là avec elle, à l'intérieur. Vingt minutes passèrent, et je reçois un message de ma belle Jeanne. Elle était à l’accueil, son rendez-vous était fini. Je m'empressais de sortir de cette maudite salle d'attende, arrivant devant l’hôpital où je vis Jeanne. J'arrivais face à elle. « Hey.. », disais-je simplement. Rien d'autre, elle souriait, mais je voyais que quelque chose n'allait pas. J'attendais alors.

Derrière mon sourire, mes yeux brillaient, ne demandant qu'à pleurer et même le dernier des idiots aurait pu l'voir. Mais j'voulais pas en parler, j'voulais que personne ne me pose de questions. J'voulais pas y penser.  " J'suis pas enceinte. " J'avais lâché ça comme ça.

Elle était pas enceinte. Ouf. Mais, elle semblait pas trop heureuse pour ça. Il y avait quelque chose, et je ne comprenais pas. Pas du tout. Je voulais pas la voir mal, je le lui avais dit pourtant lors que j'avais passé la soirée chez elle. Et où on s'était remis ensemble. « Bébé... qu'est qui va pas ? Tu peux tout me dire, je te l'ai déjà dit... », lui avais-je dit. Je posais mes mains sur ses épaules, tentant de comprendre.

J'aimais pas dévoiler mes sentiments, même aux personnes avec qui j'étais le plus proche. Enfin surtout aux les personnes avec qui j'étais proche. Ça me donnait l'impression d'être faible et j'aimais pas ça. Alors, j'prenais sur moi. " Rien tout va bien, j'suis juste soulagée, c'est tout. " Quelle belle menteuse je faisais, on pourrait presque y croire. " Aller, viens, on sort d'ici. " J'me sentais mal dans les hôpitaux, l'odeur, tout ça, ça me réussissait pas. Pis, j'étais de celles qui étaient persuadées que lorsqu'on pénétrait dans ce genre d'endroit, on tombait malade.

Je la regardais, elle me certifiait que tout allait bien et ajouta qu'elle voulait partir d'ici. Je fis un petit hochement de tête, commençant à avancer. Puis, je m'arrêtais subitement. Je pouvais pas continuer comme ça. « Tu m'soules. », disais-je en lui tournant le dos. Puis, je fis demi-tour et me redirigeai vers l'hopital. J'allais voir le médecin, lui demandait clairement ce qui s'était passé.

J'étais sidérée. Il me disait que je le saoulais et fit demi tour, alors que nous étions à l’extérieur de l’hôpital.  Il faisait quoi?  Il allait où là? Il espérait quoi? Trouver des  informations sur mon état de santé? Pis en plus, j'suis sûr que ce gros fis de pute de toubib ne tiendra pas sa langue et va lui dire que si il découvrait encore une scarification sur mon bras, il m'faisait hospitalisé de force. Il rajouterait par ailleurs que j'étais au bord de l'anorexie et que j'faisais une sévère dépression. Putain d'merde ! J'choutais violemment dans une canette vide et ne bougeais pas. J'étais en colère, contre Mace, contre le médecin, contre moi-même. J'allais péter les plombs.

Dix minutes après, je revins là où était Jeanne. J'étais énervé, c'est vrai et je préférais ne pas parler. Je m'asseyais sur un banc, je sortis un joint de mon paquet de cigarette. Je l'avais préparé avant de venir et l'alluma, en m'étalant sur le banc. Elle me parlait jamais, et j'en avais marre. J'étais son petit ami ou juste un pote avec qui elle pouvait baiser de temps en temps ? Je me posais la question. Je lui avais pourtant dit qu'elle pouvait tout me dire. Je fumais des grosses taffes bien forte, histoire de pas penser.

J'partais, j'attendais même pas qu'il ait finit d'fumer son joint, j'partais loin, arpentant les ruelles isolées. C'était risqué mais j'm'en foutais. Il m'en voulait parce que j'lui disais pas tout mais j'avais le droit à une vie privée aussi. J'en pouvais plus, j'étais à bout. J'me rendais non loin du parc, au grand pont et m'assis dessus, décidée à mettre un terme à toute cette souffrance.

Je jetais mon joint après l'avoir fini, et me leva rapidement. Tête qui tourne, y'en a assez. Franchement, j'aurais pas du fumer aussi vite. Surtout énervé. Je regardais autour moi, pas de Jeanne. Putain, elle était où ? Je marchais un peu avant de l'apercevoir près du pont. Enfin, même assis sur le pont. Elle allait faire quoi ? Fallait pas qu'elle fasse de connerie. J'arrivais rapidement, malgré le fait que le joint m'avait mis bien. Ca faisait une journée et demi que j'avais fumé quand même. Arrivé à hauteur d'elle, je m'assis sur le bord du pont à ses côtés. « Mon père... Mon père m'a abandonné quand j'avais quatre ans. Je me rappelle plus rien de lui. Il a jamais cherché à prendre de mes nouvelles, jamais. J'me suis toujours demandé ce que je représentais à ses yeux. J'étais une erreur, j'crois, même si ma mère m'a toujours affirmé le contraire. Mon... Bref... Jeanne. Je t'aime, j'en suis sur tu sais. Et je veux qu'on se cache plus rien.  », disais-je. Je voulais vraiment avoir une relation saine, une première.