Les examens de fin d’année, le suicide collectif

Analind & Aaron

Les femmes ont toujours été dures entre elles. Il ne faut souvent pas grand-chose pour qu’elles ne s’apprécient pas. Et si les hommes sont connus pour avoir de mauvais caractère, nous ne pouvions nier le fait que nous sommes plus à même à rester cordiaux et respectueux les uns envers les autres. Disons que nous prêtons moins attention aux défauts qui dérangent et que nous n’aimons pas nous prendre la tête. Une qualité socialement, qui pouvait également nous faire défaut sur d’autres sujets.

Finalement, Ana termina quelques minutes après moi, alors que j’étais sur le point de sortir afin de fumer ma cigarette. Autant donc l’attendre et sortir avec elle. Je l’observais se lever puis hochais la tête. Il me restait encore un certain nombre de copies à corriger, sans compter les épreuves qui auront lieux encore dans quelques jours. Mais disons que je m’étais bien avancé. Et ça, c’était le principal. Je ne pouvais pas espérer corriger des centaines de copies en une seule journée, ni même deux.

- Disons que pour aujourd’hui, oui, j’ai fini.

J’avais réuni toutes mes affaires et j’attendais qu’Ana fasse de même. Un baiser volé, et nous pouvions enfin quitter l’université. J’avais d’ailleurs pris ma voiture afin de nous emmener. Nous la rejoignîmes après avoir terminé ma cigarette. Nous repassâmes par son appartement afin de récupérer les pièces nécessaires pour obtenir son passeport. Une fois cela fait, nous nous dirigeâmes jusqu’à l’hôtel de ville. C’est parti pour une certaine attente.

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

les examens de fin d'année, le suicide collectif (+ aaron)

S'il avait pu terminer les copies qu'il avait prévu de corriger, et bien, c'était déjà ça. De mon côté, j'avais plus que bien avancé même si j'allais quand même devoir passer quelques jours à tout terminer. La période après les examens était sans aucun doute celle que je détestais le plus dans ma vie de professeur, mais bon, tout ne pouvait pas non plus être facile et rouler comme sur des roulettes. Et puis, sérieusement, le boulot de professeur n'était certainement pas le plus compliqué au monde. En fait, c'était même l'un des meilleurs, d'après mon avis. Je veux dire, on a tous les congés de l'année et il suffit juste de parler de ce qu'on connaît avec un programme stricte. Certes, ça pouvait devenir ennuyant à la longue, à force de toujours raconter la même chose chaque année mais il était toujours possible de rendre les classes plus intéressantes et différentes d'années en années. Bref, j'adorais être professeur. Et puis, les universitaires étaient libres de faire ce qu'ils voulaient, ils étaient de jeunes adultes après tout.

Ainsi, après avoir remballé mes affaires, nous nous dirigions vers mon appartement. Je déposais mes copies et allait rapidement chercher tous les documents nécessaire pour la procuration de mon passeport. Je savais que ça allait prendre un petit temps et que la file allait être longue mais il valait mieux le faire le plus vite possible, surtout en cette période. Une fois arrivé à l'hôtel de ville, je me dirigeais vers la section adéquate. Et en voyant la file, je soupirais. « Mon dieu, mais ça va nous prendre des heures... » Je passais une main dans mes cheveux avant de me tourner vers Aaron, un léger sourire sur les lèvres. « Tu peux me laisser ici tu sais, je peux m'en occuper toute seule, je suis une grande fille. »

Les examens de fin d’année, le suicide collectif

Analind & Aaron

Sans grande surprise, la file d’attente était longue. Cependant, je restais patient et ne bronchais pas. Au contraire, je croisais mes bras contre mon torse, me préparant psychologiquement à attendre, ou bien à trouver des solutions afin de grappiller des places. Mais c’était peine perdue avec Ana puisqu’elle refusera toute tricherie. D’ailleurs, quand elle s’adressa à moi, je fus assez fière de comprendre le langage si codée des femmes. Ainsi, je devais davantage entendre : « Si tu me laisses toute seule, crois-moi, tu vas m’entendre gueuler. ». J’avais eu tout le loisir de comprendre ce vocabulaire avec mon ex-femme. Un vrai tyran, voyez-vous. Bon d’accord, j’exagère peut-être un petit peu…

- Ok, à tout à l’heure !

J’aime être un chieur et faire semblant de réellement la lâcher dans cette longue attente. Je lui volais un baiser puis tournais les talons afin de ressortir. J’imaginais déjà une expression outrée sur son visage. Elle devait réellement croire que j’étais parti et pourtant, une fois dans la rue, je balayais l’endroit du regard, à la recherche de quelque chose à manger. Car en vrai, je ne suis pas un salaud. Je comptais donc bien ramener un rafraîchissement. Mon choix se porta sur deux milkshakes, dont l’un au parfum préféré de Fawkes. Revenir jusqu’à elle me prit un bon quart d’heure. Une fois à sa hauteur, une paille coincée entre les lèvres, je l’observais juste du coin de l’œil avant de lui tendre son milkshake à elle. Et là, un sourire amusé se dessina sur mon visage.

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

les examens de fin d'année, le suicide collectif (+ aaron)

En fait, je n'avais pas vraiment envie qu'il me laisse faire la file toute seule, mais d'un côté, je ne voulais pas l'obliger à rester. Je veux dire, je savais que ça allait prendre énormément de temps. Oui, nous les femmes, on pense toujours le contraire de ce qu'on dit... Ou presque. Mais s'il s'en allait réellement, je n'allais pas lui faire de remarque non plus. Et c'est d'ailleurs ce qu'il fit. Je ne dis rien mais quand je fus certainement qu'il ne me regardait plus, je pris une mine boudeuse. Il était vraiment parti. Je soupirais alors. Bien sûr qu'il n'allait pas rester alors que je lui demandais de partir. Mais quand même, je sais pas, j'aurais voulu qu'il insiste pour faire la file à mes côtés. Quelle connerie quand même. Et me voilà toute seule à affronter cette immense file. Les lèvres pincées, j'essayais de reprendre courage. Puis, un bon quart d'heure et même pas un mètre après, mes yeux se posèrent sur un Aaron Connor tout amusé, une paille entre les dents et deux milkshake en main. Mon regard s'illumina tout de suite et mon air boudeur fut remplacé par un immense sourire. Je pris alors la boisson saveur fruit rouge - mon préféré - un sourire timide sur les lèvres. « J'ai vraiment cru que tu m'avais abandonnée... Merci, t'es adorable. » Sur la pointe des pieds, je passais mes bras autour de sa nuque pour venir poser mes lèvres sur les siennes.

Les examens de fin d’année, le suicide collectif

Analind & Aaron

Non, je n’allais tout de même pas la laisser faire la file toute seule. Je ne suis ni un monstre, ni totalement impoli. Cependant, je trouvais marrant de lui faire croire que je fichais le camp, pour finalement revenir avec des milkshakes. Je marquais des points ainsi et avais le droit à un « T’es adorable ». Mouahaha ! Ca, c’est pour toute les fois où, par maladresse, je l’énerverai. Elle enroula ses bras autour de ma nuque et vins m’embrasser. Pour tout avouer, si je n’avais pas besoin de sa signature, j’aurais fait la queue pour elle et l’aurais ramené afin qu’elle fasse autre chose de la fin de son après midi. Mais elle devait y aller en personne pour espérer recevoir ce passeport.

- Comme si j’allais t’abandonner comme ça.

Je levais les yeux au ciel en passant ma main libre autour de sa taille afin de l’attirer contre moi. Je coinçais à nouveau la paille entre mes lèvres afin de profiter de mon milkshake. C’était parti pour une longue attente. C’est au bout d’une heure et demie que nous arrivâmes enfin à destination. Hallelujah ! Surtout que je n’arrêtais pas de demander à Ana si « on est bientôt arrivé ? », en bon enfant que je suis. J’avais chaud et n’avais plus qu’une hâte : aller prendre une douche. C’était étouffant cette foule. Je laissais Fawkes gérer le dossier avec la dame qui nous recevait. Il n’y avait désormais plus qu’à attendre de recevoir le passeport. Une fois à l’extérieur, je m’étirais.

- Oh mon Dieu ! Ca fait du bien !

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

les examens de fin d'année, le suicide collectif (+ aaron)

Il y a rien à dire, parfois Aaron pouvait se comporter comme un véritable ange. À côté de ça, je savais aussi qu'il ferait le parfait petit démon. D'ailleurs, je ne tardais pas à découvrir cette partie plus sombre de sa personnalité, si l'on peut dire ainsi. Pendant toute la durée de l'attente, il n'avait cessé de me casser les pieds, agissant comme un véritable enfant. Heureusement que j'étais patiente sinon je lui aurais déjà crié dessus. Si au début, je prenais la peine de lui répondre, à la fin, je ne fis même pas l'effort. Je lui avais même jeté un regard noir pour qu'il se taise mais il se reprit juste quelques minutes plus tard. Les autres personnes me regardaient d'un air compatissant et je ne faisais que leur sourire. Puis, finalement, au bout de ce qui me parut une éternité, mon tour arriva enfin. Et Aaron se tut, apaisant ainsi mes tympans. La procédure de demande ne dura que quelques minutes par contre, le passeport n'arriva que dans quinze jours... Si j'avais de la chance. Heureusement que je m'y étais prise assez tôt. Et puis enfin, après presque deux heures, nous voilà hors de l'hôtel de ville. Aaron s'étira de tout son long, comme un chat. De mon côté par contre, j'étais bien décidée à lui faire la tête. Ben oui, monsieur n'avait pas arrêté de me casser les tympans. Je ne réagis même pas, me dirigeant tout simplement vers la voiture, d'une démarche vive.

Les examens de fin d’année, le suicide collectif

Analind & Aaron

Visiblement, j’avais énervé Ana, bien que mon comportement relève plus de l’amusement. A croire que je ne savais pas m’arrêter. En contrepartie, je ne m’en rendais pas vraiment compte. Ainsi, en ressortant de l’hôtel de ville, j’étais à mille lieux de savoir que Fawkes faisait la tête, malgré les regards noirs à répétition qu’elle avait pu me lancer. Non, je m’étais arrêté sur le fait que je lui avais offert son milkshake préféré et qu’ainsi, elle n’avait aucune raison de me tenir rigueur pour mon comportement enfantin. Je m’étirais donc tout en la voyant s’éloigner jusqu’à la voiture.

- Et attends-moi !

Pour tout avouer, je pensais qu’elle me « boudait, juste pour rire ». Je m’élançais donc jusqu’à elle, puis prenais place côté conducteur, dans la voiture. Je tournais la tête dans sa direction afin de croiser son regard. Mais elle fixait un autre point et ses lèvres pincées me firent enfin comprendre qu’elle faisait peut-être réellement la tête. Mes yeux s’écarquillèrent.

- N’oublie pas que je t’ai offert ton milkshake préféré.

Je levais les yeux au ciel avec un sourire amusé sur le visage. Etait-ce vraiment ce qu’il y avait de mieux à répondre pour ma défense ? Mais le pire restait à venir, puisque de toute évidence, je sais on ne peut mieux faire preuve d’une maladresse légendaire.

- Qu’est-ce que tu as ? Tes règles ?

Alerte rouge, ALERTE ROUGE (et ça serait le cas de le dire) ! Il est encore temps de quitter la voiture pour éviter la gifle.

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

les examens de fin d'année, le suicide collectif (+ aaron)

Je l'entendis me demander de l'attendre sauf que j'en n'avais aucune envie. Je voulais juste rentrer chez moi. J'étais fatiguée, j'avais chaud et j'avais faim. C'est que je n'avais pas beaucoup mangé à midi, ni même ce matin. Bon, il y avait bien eu ce milkshake mais c'était du liquide et donc, ça ne nourrissait pas plus que ça. Alors je n'avais qu'une envie, c'était de rentrer chez moi, pouvoir prendre une bonne douche et surtout, me détendre un peu. Je ne voulais même pas penser à la pile de correction qui m'attendait encore. En fait, rien que d'y penser, ça me mettait encore plus en rogne. Les yeux fixés droit devant, je ne lui adressais pas du tout la parole. Par contre, ses mots ont eu le don de me faire grincer les dents. Il était sérieux là? Il pensait vraiment que ce milkshake allait juste me faire oublier sa gaminerie plus que fatigante? Je veux bien qu'il soit un peu pressé, mais je n'avait vraiment pas besoin d'un enfant à côté de moi, à me poser la même question toutes les deux minutes. Parce que c'était presque ça. Pendant plus d'une heure en plus! Il avait des yeux non? Et des jambes! Par contre, sa remarque sur les règles là. Je me tournais vers lui, lançant un dernier regard noir avant d'ouvrir la portière et sortir. Ce que je pouvais détester ce genre de commentaire! Juste parce que j'étais une femme en colère, j'avais droit à ça?! Alors là non! Je préférais encore rentrer à pieds si c'est comme ça.

Les examens de fin d’année, le suicide collectif

Analind & Aaron

Je ne comprenais pas pourquoi Ana était aussi énervée après moi. Et plus j’ouvrais la bouche pour parler, plus son regard se faisait assassin. Finalement, quand je lui demandais si elle avait ses règles, elle se contenta de remplacer ses yeux bleus par deux mitraillettes, ouvrir la portière afin de s’éloigner. Elle est sérieuse, là ? Je sortais à mon tour en fermant le véhicule à clef.

- Mais qu’est-ce que t’as, à la fin ?

Il faut savoir que je ne me prends que rarement la tête. Je ne voyais donc pas pourquoi Ana s’énervait de la sorte. Je tâchais de l’interpeller afin qu’elle s’arrête, mais il n’y avait rien à faire. Elle ne semblait plus vouloir me voir. Un soupir s’échappa de mes lèvres. Les femmes… elles en sont exaspérantes, tellement elles prennent vite la mouche. Cependant, je restais également quelqu’un de particulièrement sanguin. Il en fallait pour m’énerver, mais une fois que c’était fait, je tournais vite. Et comme je ne voulais pas qu’elle rentre à pieds puisqu’elle habitait aussi loin d’ici que se trouvait mon appartement, je la rattrapais afin d’arriver à sa hauteur.

- Ok, fais la gueule si ça te chante. Tiens, rentre avec la voiture. J’en ai pas besoin.

Je déposais mes clefs dans sa main puis croisais son regard, les sourcils froncés. S’il y avait bien quelque chose qui m’insupportait, c’était l’ignorance. Je préférais qu’on m’explique les choses, plutôt que faire la sourde oreille. C’est ainsi, qu’une fois que j’eus donné mes clefs de voiture à Ana afin qu’elle ne prenne pas trop de temps à rentrer que je tournais pour ma part les talons, afin de rentrer chez moi, quitte à devoir faire moi-même de la route. Je restais respectueux et soucieux. Cependant, si elle ne souhaitait pas de ma présence, je n’allais pas la lui contraindre. Et oui, je peux être têtu aussi.

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

les examens de fin d'année, le suicide collectif (+ aaron)

Voilà que mon côté lunatique ressortait. Je savais pourquoi qu'il fallait que je lui parle, pas que je parte comme ça. Mais je ne sais juste pas ce qui m'a pris de faire ça. Ce n'était pas dans mes habitudes. Bref, je n'allais pas refaire marche arrière non plus, ce serait un peu la honte. J'entendis Aaron claquer la portière à son tour et me demander ce que j'avais. Je ne le savais pas moi-même, c'était juste que son comportement m'avait vraiment - mais alors vraiment - ennuyé. Il me rattrapa en moins deux et fourra les clefs dans ma main, me demandant de rentrer en voiture. Je grinçais des dents à ses mots. Il savait pertinemment que je détestais conduire! Ne pouvait-il pas me laisser non? Je soupirais alors. Et dire que quelques heures auparavant, nous étions en train de nous embrasser sur le bureau d'une salle de classe. Je me mordis la lèvre tandis que je le regardais s'éloigner de plus en plus. Est-ce que j'avais vraiment envie de laisser passer comme ça? Je n'avais pas envie de me disputer. Je soupirais alors avant de le rattraper, l'arrêtant en l'attrapant par le bras. Je baissais la tête, mordillant la lèvre. « J'suis désolée... C'est juste que... » Je relevais les yeux vers lui, passant une main dans mes cheveux. « Je veux bien que tu te comporte comme un gamin parfois... Mais ce n'est pas d'un enfant dont je veux Aaron. Et tu n'as pas arrêté de te comporter comme tel en faisant la file. Ça m'a juste vraiment énervé. » Voilà, je m'étais expliquée.

(Contenu sponsorisé)