(+ Analind) L'amoureux vole un baiser. Il encourt perpétuité. - Charles de Leusse

L'amoureux vole un baiser. Il encourt perpétuité.

Analind & Aaron

Adossé contre un mur froid, à l’extérieur de la salle de bal, je fumais nerveusement ma cigarette. Les étudiants allaient et venaient. Et quand certains sortaient pour s’en griller une, d’autres rentraient pour profiter de l’ambiance à l’intérieur. Pour ma part, j’avais besoin d’être seul. Je ne savais pas vraiment comment réagir face à cette nouvelle. Ana ne m’aime pas. Comment ais-je pu tomber aussi bêtement amoureux ? Je suis stupide, vraiment stupide. Il est clair qu’entre elle et moi, il ne se passera jamais rien de concret. Et jamais je ne pourrais remplacer son défunt mari.

Je me plaisais à croire que nous pourrions nous avouer nos sentiments, ouvrir enfin les yeux sur une telle évidence. Oui, je me plaisais à croire que je pourrais la rendre heureuse chaque jour que Dieu fait, que je pourrais la soutenir de toute mon âme, fonder une nouvelle famille et vieillir à ses côtés. Je me voyais la tirer du lit le dimanche matin pour qu’elle se lève, je me voyais faire des batailles de sauces avec complicité. Je la voyais crier après moi parce que je laisserais mes boxers traîner devant la bannette à linge sale pour ensuite m’embrasser quelques minutes après parce que je l’aurais fait assez rire pour qu’elle ne m’en veuille plus. Abruti, va…

Je tirais de nouveau sur ma cigarette, concentrant mon ouïe sur le crépitement du tabac qui se consume. Je soufflais ensuite la fumée en l’air que l’obscurité transformait en une longue traînée vaporeuse blanche. Mes yeux ne quittaient plus un point fixe en face de moi, jusqu’à sentir une présence non loin. Mon regard pivota sur le côté pour croiser celui d’Ana.

- Rentre, Fawkes. Tu vas attraper la crève.

BY .TITANIUMWAY

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Je n'avais pas compris pourquoi il était parti si soudainement. Était-ce parce qu'il voulait juste prendre l'air? Ou qu'il en avait marre du jeu? Dans ce cas, il l'aurait quand même annoncé aux autres occupants de la table, c'état la moindre des politesses. Mais non, il s'était juste levé et il était parti. C'était à cause de moi alors? Est-ce que j'avais dit ou fait quelque chose qui l'aurait irrité? Je n'en savais trop rien à vrai dire. Je ne savais vraiment pas ce qui lui était passé par la tête. On passait un si bon moment pourtant. Tous ensemble. Mais une idée s'immisça dans mon esprit. Et si c'était à cause de... ça? Je sais qu'il se plaisait à me taquiner sur l'ambiguité de notre relation mais... pour moi, ce n'était que des taquineries. N'est-ce pas? Et s'il m'en voulait de ne pas avoir bu? Parce que je ne serais tombée amoureuse qu'une seule fois? Je m'en voulais sur le coup. Je n'étais certaine de rien. Mais peut-être que, finalement, je me faisais juste des idées. Je parcourais la salle du regard. Il n'avait pas l'air présent. Il n'était ni au coin détente, ni au bar. Aux toilettes alors? Dans ce cas, il n'aurait pas pris ses cigarettes. Et sur le coup, je pestais dans ma barbe. Mais bien sûr. Sans perdre une seconde, je me dirigeais vers la sortie. Je jetais un long regard sur les personnes qui se trouvaient dehors et enfin, mes yeux se posèrent vers Aaron. Appuyé contre le mur, il fumait, perdu dans ses pensées. Je sortis alors. À peine avais-je fait un pied dehors que je frissonnais. Il faisait froid et je n'avais pas pensé à récupérer mon trench. Tant pis. Je me dirigeais vers lui. Il se retourna quand il se rendit compte de ma présence à ses côtés. « Rentre, Fawkes. Tu vas attraper la crève. » Je ne sais pas pourquoi mais j'avais l'impression qu'il était distant. Je me mordis la lèvre tandis que mon coeur se serra doucement à cette idée. Je secouais alors la tête. « Qu'est-ce qui se passe Aaron? » Et pour une fois, je l'avais appelé par son prénom. Comme pour prouver que cette soudaine distance entre nous, n'existait pas. « Je... J'ai dit quelque chose qui t'a pas plu? »

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Analind & Aaron

Analind était sortie ainsi, les bras nus tandis que l’air restait particulièrement frais ce soir. Je lui conseillais donc de rentrer se mettre au chaud pour ne pas qu’elle tombe malade. Et si effectivement dans mes propos, je fus un peu distant, il ne se passait pas une seconde sans que je m’inquiète pour elle et pour sa santé. Cependant, elle ne m’écouta pas, et têtue, elle s’approcha davantage. Je me redressais, détachant mon dos de ce mur glacée. Mes sourcils se froncèrent quelques instants lorsqu’elle prononça mon prénom. Dans le fond, cela arrivait rarement et semblait rappeler le sérieux de cette conversation. Finalement je détournais le regard quelques secondes avant de le planter à nouveau dans le sien, preuve de ma sincérité.

- Rien de grave. Ce jeu était juste une mauvaise idée.

Et comme mes yeux clairs se posèrent sur ses bras dont les poils fins se hérissaient, je coinçais ma cigarette entre mes lèvres afin d’avoir les mains libres pour retirer ma veste et la poser sur ses épaules. Là, un fin sourire se dessina sur mon visage, à peine perceptible. Et comme j’étais persuadé qu’elle ne me lâchera pas tant que je n’aurais pas craché le morceau, je me mordillais la lèvre inférieure, hésitant. Je tirais une dernière fois sur ma cigarette pour finalement écraser le mégot et le jeter dans le cendrier mis à disposition. Enfin, je penchais ma tête en arrière afin de souffler la fumée en l’air et mes mains se plongèrent dans les poches de mon pantalon de costume.

- Tu n’as rien dit de mal, crois-moi. Seulement… s’il te plaît, ne fais pas comme si tu ignorais ce qui se passe, Ana.

J’osais à peine croiser son regard, ayant peur de sa réaction.

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« Rien de grave. Ce jeu était juste une mauvaise idée. » Je ne voyais pas pourquoi. Ou peut-être que si mais je me voilais juste la face. Je voulais juste sourire et faire comme si de rien n'était mais c'était impossible. Finalement, Aaron se décolla du mur et mit sa veste sur mes épaules. Je souris faiblement tandis que je lui demandais si j'avais dit quelque chose que je n'aurais pas dû. Ou plutôt pas fait en réalité. « Tu n’as rien dit de mal, crois-moi. Seulement… s’il te plaît, ne fais pas comme si tu ignorais ce qui se passe, Ana. » Tout de suite, je me mordis la lèvre et baissais mon regard. Alors, c'était bien à cause de ça. Lui, il avait bu, mais pas moi. Mais comment pouvais-je être certaine qu'il buvait pour moi hein? Nous ne nous étions rien dit à ce propos. Et puis, j'ai toujours pensé qu'il n'était pas prêt pour une nouvelle relation. Sa perte était bien trop grande, et la mienne aussi. Peut-être que c'était à cause de ça aussi. Parce que chacun de nous croyait que l'autre ne voulait pas se jeter dans une nouvelle relation. Je ne savais pas quoi faire, ni quoi dire. Alors j'ai juste sorti la première chose qui me vint à l'esprit. « Je... Je suis désolée... » Non, je n'aurais pas dû dire ça. C'était vraiment la chose à ne pas dire et je le savais pertinemment. Pourtant, je venais de le faire. Et je le regrettais tout de suite.

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Je ne pouvais pas croire une seule seconde qu’Ana n’ai pas remarqué ce qu’il se passait entre nous. Je refusais de me dire qu’elle fermait les yeux sur mon comportement. En soit, je n’avais pas vraiment changé à son égard. J’ai toujours été prévenant avec elle, attentif et sincère. Seulement, je m’étais menti à moi-même en me rappelant que seule une belle amitié nous liait. Oui, je m’étais voilé la face, jusqu’à avoir un déclic un beau matin où je l’ai vue au réveil, démaquillée, les cheveux ébouriffés et un air encore endormi collé au visage. A ce moment, j’ai compris que je donnerais cher pour pouvoir la contempler ainsi tous les matins. Donc non, elle ne pouvait pas me faire croire qu’elle n’avait pas remarqué que j’étais tombé amoureux d’elle. Eperdument. Et ce, même si je ne me suis jamais senti prêt pour me relancer à corps perdu dans une relation sérieuse.

Quand ces seuls mots furent « Je suis désolée », un sourire nerveux vint s’inscrire sur mon visage. Sérieusement ? Elle venait vraiment de s’excuser de la sorte ? Je me mordillais la lèvre inférieure en l’observant avec tendresse. Ce manque de tact restait attendrissant à mes yeux, et tout aussi drôle, même s’il n’allait pas dans mon sens malheureusement. Mes doigts vinrent replacer derrière son oreille une mèche de cheveux noirs que le vent avait libérés de sa coiffure.

- Tu sais que tu es nulle pour les réconforts sentimentaux ?

J’avais répliqué avec humour avant que le sérieux ne revienne prendre place sur mon visage. De nombreuses questions bataillaient dans mon esprit. Et je me donnais l’opportunité de lui en poser une, en cherchant laquelle serait la plus judicieuse.

- Dis-moi… est qu’un jour, il t’est arrivé de penser à ce que ça aurait pu donner, nous deux ? Et…

Finalement, je me laissais même en poser une deuxième. Mon regard scruta le sien, comme si je cherchais une réponse avant même d’avoir poser ma question.

- Est-ce que je fais fausse route, Ana ? Est-ce que je me fais un film quand je pense que je pourrais être celui à qui tu pourrais ouvrir ton cœur malgré ce que tu as pu endurer par le passé ?

Oui, je faisais bel et bien référence au décès de son mari.

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« Tu sais que tu es nulle pour les réconforts sentimentaux ? » Je souris faiblement alors qu'il remettait une de mes mèches rebelles derrière mon oreille. Peut-être parce que c'était lui, alors je ne savais pas comment m'y prendre? Je ne voulais pas le blesser, non, loin de moi cette idée, mais je ne savais juste pas quoi répondre d'autre. Ni même comment réagir à sa déclaration. Parce que s'en était plus ou moins une, n'est-ce pas? Je n'avais jamais été douée pour y répondre, sans quand elles venaient de Dylan. Mais Aaron n'était pas Dylan. Tout comme Dylan n'était pas lui. Ils avaient tous les deux leurs défauts et leurs qualités. Mais Dylan n'était plus là, et Aaron, si. « Dis-moi… est qu’un jour, il t’est arrivé de penser à ce que ça aurait pu donner, nous deux ? Et… » Je voulais baisser les yeux mais impossible. J'étais comme perdue dans son sceau azure. J'avais toujours aimé la couleur de ses yeux. « Est-ce que je fais fausse route, Ana ? Est-ce que je me fais un film quand je pense que je pourrais être celui à qui tu pourrais ouvrir ton cœur malgré ce que tu as pu endurer par le passé ? » À ses mots, je me mordis la lèvre et recula légèrement avant de finalement, baisser les yeux. Je ne savais pas. Ou plutôt, si, je le savais. Il m'était arrivé de penser ce qui aurait pu se passer si je l'avais connu plus tôt. Ou si un jour, je serais capable de commencer une nouvelle histoire avec lui. Mais... « Je peux pas Aaron... J'ai cru devenir folle quand Dylan a... Si jamais tu m'abandonnes aussi, j'ai juste peur de ne pas pouvoir le supporter. Alors je peux pas... Je peux pas y penser. »

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Enfin, je mettais des mots sur notre relation. J’avais envie de plus et l’avais gardé pour moi bien trop longtemps. Aujourd’hui, je me devais de prendre le risque de tout gâcher pour lui dire ce que je ressentais. Et sans grand étonnement, cette conversation sembla gêner Ana. Je le savais parce qu’elle se mordillait la lèvre et sa ride du lion se formait faiblement. Pour ma part, je ne la quittais pas des yeux, comme si je voulais y déceler la moindre réponse. J’avais besoin de savoir si oui ou non, je faisais fausse route. Mon visage restait grave, car j’appréhendais grandement sa réponse. C’est comme si je partais déjà défaitiste. Je me doutais de la réponse qu’elle me donnerait, et il ne me fallu que quelques secondes pour l’entendre de sa propre bouche.

Elle avait peur. Peur qu’il m’arrive la même chose qu’à Dylan. Peur de devoir faire face à une nouvelle perte. Je pourrais très bien rétorquer que ce n’était pas le genre de tragédie qui arrivait tous les jours. Seulement, ce serait me mentir à moi-même car à sa place, j’en serais également effrayé. Si un jour, je viens à me reconstruire et avoir la chance de fonder à nouveau une famille, si je devais avoir un enfant, la peur me lacérerait à l’idée de le perdre comme ce fut le cas pour Isaac. J’étais donc impuissant contre cette peur. Je ne pouvais strictement rien faire pour tenter de la rassurer. Enfin mes yeux se baissèrent.

- Et si rien de tout ça n’était arrivé… j’aimerais te dire que tout se passera bien. Mais je ne connais pas l’avenir. Mais… que l’on veuille ou non y penser, les sentiments ne se contrôlent pas Ana. Moi aussi j’ai peur…

Je fis un pas vers elle. Mon front se déposa contre le sien et le bout de nos nez s’effleura. Mes yeux se fermèrent à ce contact alors que je pouvais sentir son souffle contre le mien. J’eus envie de presser mes lèvres contre les siennes et cela expliqua notre proximité. Mais je n'en fis rien. Elle m'embrassera si cette envie est réciproque.

- … mais je sais ce que je ressens pour toi. Je n’ai pas choisi. J’ai seulement ouvert les yeux…

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Je savais que je pouvais paraître bien peureuse sur le coup, mais je m'en fichais. Parce que je savais que j'avais raison, je me connaissais assez. J'ai pris 2 ans pour surmonter le décès de Dylan, et aujourd'hui encore, il m'arrivait de déprimer d'un coup alors que tout semblait aller comme sur des roulettes. Je savais que si j'ouvrais une nouvelle fois mon coeur et que Aaron finisse par me quitter, j'en souffrirais d'avantage. Parce que j'aurais perdu deux amours, et ça faisait d'autant plus mal la deuxième fois. « Et si rien de tout ça n’était arrivé… j’aimerais te dire que tout se passera bien. Mais je ne connais pas l’avenir. Mais… que l’on veuille ou non y penser, les sentiments ne se contrôlent pas Ana. Moi aussi j’ai peur… » Je levais mon regard vers lui. Il s'était approché. Il était trop proche même, tellement que je pouvais sentir son souffle sur mon visage. Lui aussi, il avait peur. Peur de souffrir, parce qu'il avait déjà expérimenté une telle perte. Il me comprenait. Et pourtant, il voulait ré-essayer. Avec moi. « mais je sais ce que je ressens pour toi. Je n’ai pas choisi. J’ai seulement ouvert les yeux… » Mon coeur battait à folle allure tandis que je me remémorais tout ce qu'on avait vécu ensemble. Des moments de joies, des moments de tristesses. Il avait réussi à s'immiscer dans ma vie et dans mon coeur en un rien de temps. Je savais que je ressentais plus que de l'amitié pour lui. D'ailleurs, mon regard venait de se baisser vers ses lèvres avant de retourner à ses yeux. Doucement, ma main vint prendre la sienne et nos doigts s'entrelacèrent. Dans un souffle, je lui lançais quelques mots qui allaient peut-être tout changer. « Alors ouvrons-les ensemble.... Essayons ensemble. » Même si j'était terrifiée.

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Analind & Aaron

Je ne pouvais jouer que franc jeu avec Ana. Je la respectais au plus haut point, si bien qu’il m’était impossible d’endosser un rôle avec elle. Je l’aimais, j’avais besoin de sa présence. Nous ne nous connaissions que depuis quelques mois seulement, mais je pouvais dire sans aucun détour qu’elle m’avait redonné goût à la vie et qu’elle me rendait dépendant, même si ce sentiment m’effrayait. J’aurais préféré ne jamais rien ressentir, pouvoir me renfermer sur moi-même et ne jamais prendre le risque de souffrir. Mais ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison ignore ? Les sentiments que j’éprouvais pour elle s’étaient accrus au point de devenir fou d’elle. Il ne se passait pas une journée sans qu’à plusieurs moments, mes pensées ne se portent vers sa personne. Lorsque je ne la voyais pas, elle me manquait. Et quand je passais du temps avec elle, tout semblait prendre un nouveau sens. Je me sentais à l’aise, apaisé. Ca n’avait pas de prix.

Puis au moment où je pensais qu’elle me rejetterait, sa main vint chercher la mienne et nos doigts s’entrelacèrent. Et quand elle prononça ces quelques mots, mon cœur loupa un battement pour prendre un rythme effréné. Elle voulait tenter, tout comme moi. Nous avions tous les deux besoins de réapprendre à sourire à la vie. Nous avions vécu un drame, chacun de notre côté. Cela nous rapprochait. Et aujourd’hui, nous pouvions nous lier pour affronter tout cela.

- On prendra notre temps, Fawkes. On réussira à faire face, à réapprendre à vivre. Ensemble, nous en sommes capables…

Ma main libre se déposa sur sa joue pour la caresser du bout des doigts. Je lui adressais un sourire, comme si je voulais lui prouver que j’étais assez fort pour deux. Je la soutiendrais chaque fois qu’il le faudra. Elle me connaît, et sait que j’en suis capable. Puis mon regard se posa sur ses lèvres rosées que je rêvais d’embrasser à tant de reprises. J’y pressais d’ailleurs les miennes avec tendresse, pour un tout premier baiser.

BY .TITANIUMWAY

(Invité)

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Voilà, je venais de me jeter à l'eau, les deux pieds dans le plat, je ne pouvais plus y échapper, ou même changer d'avis. J'espérais sincèrement avoir fait le bon choix. Peut-être que, grâce à ça, j'arrêterais de ressentir cette jalousie pour ces femmes qui avaient la chance de finir dans les bras d'Aaron? Parce que même si je ne disais rien ou ne montrais rien, je le ressentais quand même. Comme quand la fois où il m'a avoué avoir couché avec deux élèves. J'avais été blessée mais je ne fis que le réprimander. Parce que je n'avais pas mon mot à dire. Peut-être que maintenant, s'il se passait quelque chose entre nous alors... J'aimais y croire. Et là, nous étions vraiment proche. Son parfum m'enivrait totalement et heureusement que je me tenais à lui sinon, je pourrais sentir mes jambes défaillir. « On prendra notre temps, Fawkes. On réussira à faire face, à réapprendre à vivre. Ensemble, nous en sommes capables… » J'acquiesçais légèrement. J'en étais toujours pas certaine mais je voulais y croire aussi. Parce que parfois, c'était juste trop dur d'être seule. Mais maintenant, il était là. Doucement, je fermais les yeux tandis que sa bouche se posait sur la mienne. Mon coeur battait à la folie. Et pour la première fois, je pouvais enfin goûter à ses lèvres. Une main dans la sienne, l'autre vint se poser dans le creux de sa nuque tandis que j'y répondais, presque timidement.

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