like in my dreams ∞ iris.

D'un côté, elle n'avait pas tort, peut-être que jamais nous n'aurions eu l'occasion de nous revoir. Iris me rassurait un peu, me disant que ses sentiments étaient tout de même sincères, et je commençais à m'apaiser peu à peu. Depuis la prison, mon caractère colérique s'était amplifié et je n'y pouvais rien, j'étais comme ça à présent. C'était la première fois que nous nous engueulions ainsi, et ça faisait mal, vraiment. « Si tu l'dis. » dis-je simplement, ne désirant pas lâcher le morceau comme ça, surtout que ma colère n'était pas totalement redescendue. Les cigarettes me faisaient du bien, même si je savais parfaitement que mes poumons en prendraient un coup. Je passe mes deux mains dans mes cheveux, ruminant à ce qu'elle me dit. Je peux comprendre qu'elle se soit involontairement attachée à cet homme, rien que pour le fait qu'il l'ait sorti de prison, mais c'était dur à avaler. Je ne pense pas supporter la présence de Dwight dans une potentielle relation avec la jeune femme, ce serait trop me demander. « J'peux comprendre que tu l'aimes, grâce à lui t'es libre, c'est pas rien. Mais Iris, tu pourrais supporter que je sois marié alors que je sors avec toi ? Imagine ça, moi je sais que j'en serais incapable. » Je l'avais prévenu, maintenant elle savait que si elle désirait une relation avec moi, il fallait qu'elle le quitte. Ce serait trop compliqué à gérer, j'aurai constamment la peur de la savoir dans le même lit que ce gars, et c'était impensable. Elle s'approche alors de moi et me retire ma cigarette de la main, je lui lance un regard noir mais je sais qu'elle fait cela pour mon bien. Je préfère m'asseoir dans le canapé en plongeant mon visage entre mes mains. Elle est entrain de m'échapper, elle va passer la porte d'une seconde à l'autre, et je ne sais absolument pas quoi faire. J'avais bien vu dans son regard la peine qu'elle ressentait à cet instant, et je devais surement être dans le même état, c'était pas sain. « Iris attend.. » soufflais-je, sans me lever du sofa, levant mon regard affaibli vers elle. Je ne savais pas quoi dire, je n'allais surement pas m'excuser encore, mais je voulais au moins lui faire comprendre que je ne supporterai pas son départ.

Nous avions toujours passé de beaux moments ensemble. Il faut croire qu'il y a vraiment un début à tout et qu'on ne peut pas avoir une relation saine et parfaite, sans problèmes avec quelqu'un. C'était nécessaire, même si ça faisait étrangement mal. Dwight était dans ma vie depuis longtemps, comme ami et puis comme sauveur et puis mari. Oui j'avais couché avec, mais ça ne me rendait pas nécessairement heureuse pour autant. Nathaniel était dans ma vie depuis moins longtemps, mais directement ça avait cliqué nous deux et depuis, je ne pouvais me passer de lui. C'est stupide à dire, mais on s'était éloignés à peine rencontrés et ça m'avait fait un pincement au coeur. Juste pour démontrer comment je peux tenir à lui, même si je ne le démontre pas avec facilité... Mes sentiments sont enfouis tellement loin en moi que j'ai du mal avec ça. '' J'ai jamais dit que j'l'aimais! J'ai dit que je l'appréciais. Y'a une différence. Et je supporterais si ça avait été pour ta libération de taule, oui. Tu sais à quoi ça ressemblait la vie en d'dans. J'le remercierai jamais assez de m'avoir sortie de là, j'lui dois bien ce mariage. '' J'disais la vérité. Pas pour que ce soit à mon avantage, au contraire. Et pas non plus pour retourner le couteau dans la plaie. Après lui avoir retiré son paquet de cigarette des mains et jeté par la porte, par-dessus son balcon, je ne sais où, je restai dehors, respirant, fermant les yeux, et laissant échapper quelques larmes sur mes joues. J'crois que c'était le temps pour moi de partir. Juste avant que je ne prenne la décision de refermer la porte et de partir sans même avoir pris mes choses, j'entendis sa voix, faible et désespérée. Je me retournai dans la direction de Nathaniel en essuyant mes quelques larmes. Je m'avançais de quelques pas pour entrer de nouveau dans la maison : je venais de changer d'idée, j'allais pas partir. Je refermai la porte, mais ne me précipitai pourtant pas devant Nate. J'attendis, plutôt de voir ce qu'il voulait me dire... ou faire. '' Quoi, Nate..? ''

Je comprenais parfaitement le point de vue d'Iris par rapport à son mariage, mais j'avais énormément de mal à l'accepter. Dwight l'avait sorti de ce trou à rat, que j'avais également connu pendant deux ans, et c'était très gentil de sa part. Seulement, c'était trop difficile à avaler pour moi.. je n'arrivais pas à l'imaginer dans les bras d'un autre - qui plus est son mari. Je soupire, dépité par cette situation qui a virée au drame. Je suis irrité par tout cela. « Tu supporterais que je couche avec une autre alors ? » répondis-je alors, énervé qu'elle ne comprenne pas totalement mon point de vue. Tout est allé si vite, et pourtant tout se passait si bien pour nos retrouvailles. Ma tête entre les mains, je sens qu'elle m'échappe et qu'elle s'en va. Je suis obligé de la rattraper, je ne peux pas la laisser partir, ce serait encore pire que de savoir qu'elle couche avec Dwight.. Elle reste éloignée, elle ne s'approche pas, ça me fend le coeur. Peut-être que j'y suis allé trop fort, c'est vrai, mais je ne m'excuserais pas pour le comportement que j'ai eu. « J'veux pas qu'tu partes. » dis-je dans un souffle, me levant du canapé pour me diriger vers la jeune femme. Je reste posté devant elle sans bouger pendant quelques secondes, et je décide après réflexion de la prendre dans mes bras. Je ne dis rien, je la serre juste contre moi, me disant qu'elle est à moi le temps d'un instant.

'' Non, je ne supporterais pas, Nate! T'es content, là? '', dis-je en haussant la voix à mon tour cette fois-ci. Il fallait que je retienne mes larmes. Des larmes qui voulaient se pointer avec raison. J'm'étais jamais attachée autant à quelqu'un depuis mon dernier et premier vrai petit-ami, lorsque je vivais à San Francisco. Nate se rapprochait le plus des sentiments éprouvés en amour. Je voyais son visage douloureux et encore colère, et je me répétais sans cesse dans ma tête que je ne supporterais pas de le perdre. C'est vrai que je supporterais de le voir dans les bras d'une femme qui lui aurait sauvé la vie. Mais je ne supporterais pas de les voir coucher ensemble. J'avais fait une erreur, que je ne regrettais pas, mais que enfin... Que je ne recommencerais pas. Puis Nate m'interpellait d'une voix triste. Je me retournais vers lui en m'approchant un peu, mais restant tout de même à distance. Que voulait-il? J'voulais pas qu'il m'engueule encore ou qu'il me dise à quel point il m'détesterait. J'crois que si c'était ça, j'allais partir en courant vers la porte toujours ouverte de son appartement. Mais ce fut tout le contraire. Ses mots '' j'veux pas que tu partes '' me remplirent de joie à la fois de me fendre la coeur, de par le ton qu'il avait employé. Il s'approcha finalement de moi et me prit dans ses bras, sans rien dire. J'entourai son corps de mes bras pour en faire de même et rester ainsi de longues secondes, voire même de longues minutes, je n'avais plus trop la notion du temps. '' J'veux pas partir non plus... '' J'avais juste envie de rester ici avec lui, dans ses bras, et de me coucher avec lui. Pas de faire l'amour, mais juste... de rester dans ses bras et de m'endormir, bien et peut-être amoureuse? Mais ça j'le dirais pas, parce que ça se pouvait juste pas. Ça devait être autre chose.. Il était plus grand que moi, alors je soulevai ma tête vers lui pour me lever sur la pointe des pieds et venir chercher ses lèvres afin de partager un très simple baiser. Un baiser que je trouvais merveilleux, malgré sa simplicité. '' Nate, je... ''

Oui j'étais content, très même. Je n'allais pas lui dire bien évidemment, mais elle savait que je l'étais, comment aurais-je pu supporter cela ? Je n'avais jamais été amateur des relations libres ou échangistes, loin de là, et ça n'allait certainement pas commencé aujourd'hui. Surtout que ma relation avec Iris était différente de celles que j'avais connu, elle est plus forte, plus solide, plus intense. Elle est indescriptible, voilà tout, et c'est pour cela que nous sommes aussi aimantés l'un à l'autre. Preuve à l'appui : je suis incapable de la laisser franchir le pas de ma porte. Je m'étais levé pour la rejoindre au milieu du salon, la sentant terriblement brisée par la situation tout comme je l'étais. Je la prend dans mes bras, comme si c'était vital pour moi. Ses mots me rassurent, elle non plus n'a pas envie de partir, c'est bien trop difficile de se déchirer ainsi. Je la serre contre moi, un peu plus fort, embrassant ses cheveux. Elle dit mon nom, ne termine pas sa phrase entièrement. Je plonge mon regard dans le sien en parlant d'une voix plus douce que tout à l'heure. « Qu'est-ce qui a ? » demandais-je, ayant une folle envie de l'embrasser tout à coup.

J'étais tellement soulagée et contente qu'il m'ait retenue, qu'il m'ait empêchée de franchir cette porte et de disparaître, de m'éloigner de lui. Car je crois que même si c'était moi qui se serait sauvée, sans aucune volonté de le faire pourtant, je n'aurais pas su quoi faire par la suite et j'aurais été...dévastée. Parce que Nathaniel est juste trop parfait pour moi. Je me dis que, non seulement à cause de nos différences de milieu, sa perfection est telle que je ne le mérite pas. Parce que je suis chiante, aussi. Je le regarde, je le caresse du regard, j'peux plus être fâchée, j'peux plus remettre tout à mon orgueil, j'veux penser à lui avant moi. Sa main dans mes cheveux... Je fonds sur place. '' Nathaniel, je suis bien avec toi. Tu t'imagines même pas comment j'peux être bien avec toi... Garde-moi pour toi.. ''

Iris et moi ne pouvions pas nous briser, c'aurait été trop difficile à supporter pour chacun de nous. La sentir contre moi, vulnérable comme jamais, me rassurait. Je ne voulais pas la blesser avec la certaine jalousie que j'avais contre son mari, mais je ne pouvais pas m'en empêcher, c'était ainsi. Ses paroles me firent tellement chaud au coeur, je n'arrivais même pas à décrire le bonheur qu'elles me procuraient. Je resserrais d'autant plus mon étreinte autour d'Iris, ne voulant plus la lâcher une seule seconde. Ses yeux bleus clair me transpercent, et je fond littéralement. « J'te laisserai plus jamais partir. » dis-je en l'embrassant fougueusement, ne contrôlant plus rien à présent. Je m'étais déjà assez énervé pour la journée.. et je voulais juste reposer mes nerfs avec la jeune femme dans mon lit. Je pose mes mains sur ses fesses et la soulève délicatement du sol pour l'emmener dans ma chambre. J'avais juste envie qu'elle soit avec moi pour la fin de la journée, et que nous fassions comme d'habitude, être là l'un pour l'autre sans dire un mot. Alors que je la porte, je couvre son cou et son visage de baisers en la posant tout doucement sur le lit. Je m'installe à côté d'elle, allongé, contemplant son visage de poupée.

C'était lui et moi. Rien que Nate et moi, maintenant. Il n'y avait plus rien en dehors de son appartement, en dehors de notre bulle que nous venions de nous créer. Absolument rien. Ses paroles caressèrent mes oreilles et mon coeur, et moi aussi, je me sentais fondre. Mon coeur battait la chamade lorsque Nate s'empara de mes lèvres pour un baiser fougueux, sans rancune, sans colère. Juste...de la passion, je crois. L'Eliot attrape mes fesses et me soulève. Je ne touche plus le sol, j'ai plutôt l'impression d'être sur un nuage, de voler et c'est juste...parfait. Je ne sais pas où il m'emmène, mais rapidement il bouge sans oublier de me bombarder le cou et le visage de baisers qui me font pencher la tête vers l'arrière. J'suis toute à lui, j'suis complètement à sa merci. Ce sont de simples baisers et pourtant, j'en raffole, j'en veux plus, c'est comme une drogue. Nate me dépose finalement sur son lit et s'allonge à côté de moi. Je le regarde un instant, ou plutôt un long moment, profitant de cette vue et de ce silence, et non de ces cris comme tout à l'heure. Tout est redevenu paisible et calme. Ma main vient se glisser contre son torse, et remonte doucement jusqu'à sa joue. J'hésite à parler, mais je me lance finalement : '' Je sais que ça peut paraître stupide et même un peu fou, mais... j'ai pensé à toi tous les jours depuis qu'on s'est perdus de vus. Et d'te revoir aujourd'hui, tu peux pas savoir l'effet que ça m'fait.. '' Je caressais doucement sa joue, puis mes doigts parcourèrent doucement ses lèvres, ses si belles lèvres. Je flottais sur un nuage, carrément!

J'étais las de me disputer avec elle, j'en avais plus que marre de nous voir se déchirer ainsi. Je voulais juste que tout aille mieux, que nous nous retrouvions comme il se doit. Aucun de nous ne méritait de s'infliger une telle peine et c'est pourquoi je prenais sur moi pour l'amener dans mon lit. Ce n'était pas dans le but de la déshabiller et de lui faire l'amour tout de suite maintenant ; j'avais juste envie de la sentir près de moi. Je m'allongeais près d'elle, sentant sa paume sur mon torse nu revenir sur ma joue. Je souris, dérivant ma main sur son épaule que je caressais doucement. Ses paroles me touchèrent énormément, car je ressentais un peu la même chose, bien que j'ai rencontré une autre fille entre temps. C'était compliqué entre June et moi mais l'arrivée d'Iris avait fait l'effet d'une bombe dans mon coeur et c'était d'autant plus difficile à gérer. « T'es trop mignonne. » dis-je simplement, moi qui suis plutôt de nature à ne pas trop dévoiler mon ressenti par rapport aux choses. Elle approche un doigt vers mes lèvres que je mordillais gentiment, ma main glissant de son épaule jusqu'à ses côtes. « Tu m'avais trop manqué. » J'lui ai peut-être déjà dit, mais je veux qu'elle soit sûre de ça, et c'est aussi pour répondre à ce qu'elle venait de me dire quelques secondes avant.

"Mais je le suis toujours, tu savais pas?" Je lui désignais un petit clin d'oeil, en venant l'embrasser de nouveau. Ses lèvres m'attiraient comme un aimant, c'en était presque insupportable. Bon, j'exagère, mais je ne pouvais m'en passer, ni même m'en lasser. Jamais. Les yeux fermés, je laissais transparaitre toute ma passion et ma dévotion au travers de ce baiser. Je voulais qu'il s'en rappelle pour dans nos pires moments, car il m'arrivait souvent de laisser paraitre mon caractère de merde. En rompant le baiser, ma main se perdait sur son visage, délicatement, doucement. Nate mordilla mon doigt, je souris, sans jamais cesser de le regarder : je me perdais dans ses yeux perçants. Je réalisais que j'étais vraiment bien avec lui, et qu'en fait, même si j'avais couché avec Dwight et que notre amitié avait changé en quelque chose de très différent, il restait que mes retrouvailles avec Nate avaient fait exploser mon coeur de bonheur. Littéralement et j'avais pas vraiment d'idée pour la raison. Enfin... Sa main glissa sur mes côtes et moi je me rapprochai pour être toute contre lui. Mon visage se perdit dans le creu de son cou. Pour lui répondre, en déviant pourtant un peu de sujet, je lui demandai, sans trop réfléchir : "Tu nous verrais ensemble, toi?" Une question un peu gênante, oui! Et l'attente d'une réponse assez stressante aussi.