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« Passe une bonne nuit aussi. » Dis-je, m'approchant d'elle pour lui adresser un dernier regard et spontanément, je déposais un baiser sur ses tendres lèvres. Je décidais d'être moi-même, et je ne n'étais pas une salope. Elle avait été quelqu'un, même pendant quelques heures, même pendant que nous faisions l'amour alors certes elle restait une inconnue dans les faits mais pas n'importe quelle inconnue car je lui avais dévoilé mon intimité et quelque part mon cœur en faisant cela et je voulais lui montrer que ça comptait et que si je partais, c'était simplement parce que je n'avais pas envie de discuter, non pas pour autre chose mais il est difficile de se faire comprendre sans être explicite. Prenant mon sac, je pris la porte qu'elle m'indiquait - de manière quelque peu condescendante - mais je décidais de ne pas relever, et sortis de l'appartement avec mille pensées toutes plus envahissantes les unes que les autres et un sentiment d'épuisement, de m'être si vidée que la seule chose dont j'avais envie était de rentrer chez moi, de rentrer chez mes parents et de me jeter sur mon lit pour sombrer, pour ne plus penser, pour ne plus avoir à respirer. Le jour me paraissait si face à côté de ce que l'irlandaise et moi avions partagé. Je repris la voiture sans grande conviction et rentrais chez moi, lassée, fatiguée de tout sans même daigner rejoindre mes parents pour le thé, sans même passer aux écuries faire un baiser à mes chevaux, remontant dans ma chambre comme une adolescente déprimée dans toute sa splendeur à l'exception que mes parents n'allaient ni se soucier de mon comportement ni du fait que j'existais en somme, simplement là pour les faits, dire qu'ils prennent soin de moi en me logeant chez eux pendant ma convalescence. Mon père m'aurait vendue pour Pryam s'il avait pu, il le rendait fier son neveu et pire que tout, ma mère soutenait ce point de vue et ce constat ne me donna que plus envie de me coucher sans jamais me réveiller.
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