Strawberry need - Kaleigh Reagan

Strawberry Need On reste un instant en silence, elle reprend son souffle et moi, je suis sur un autre planète. J'ai pourtant pas mal d'aventures féminines, mais cette violence, cette incandescente détresse de la chair en elle, tout ça m'avait atomisé. Elle se releva, allant à la recherche de ses sous vêtements, j'enfilais mon short, sans culotte, et mon débardeur, tout en la regardant... Comment pouvoir quitter des yeux une telle fille. Mais je me doute, que le moment est passé, et qu'elle va préférer partir sans se retourner, j'esquissais un sourire en coin, que pouvais-je attendre de plus? une soirée mashamllows à se parler à coeur ouvert? Je l'avais "ramassé" dans une supérette... et draguer sans aucune impunité, pour l'avoir, je l'avais eu, elle avait eu ce qu'elle cherchait aussi. Fin de l'histoire. "Il est là.." Je le ramassais et lui tendis, hésitant à jouer, mais je préférerais la laisser se rhabiller. "Tu as faim? Soif? Veux tu prendre une douche?" Lui dis-je en me dirigeant vers le coin cuisine, sans penser un seul instant, qu'elle acceptera une des trois propositions.

J'hésitais. En petite précieuse, repartir en sueur et les cheveux en bataille me dégoûtait mais je n'avais pas envie de rester et de faire la causette. Je voulais m'en aller sans demander mon reste, ce qui était pourtant un comportement que je détestais. J'attrapais mon débardeur et enfilais mon jean en vitesse, laissant le silence s'installer avant de répondre finalement à sa question. « Merci mais je vais partir. » Dis-je en passant mes doigts dans mes cheveux pour les démêler. J'avais passé une excellente soirée en sa compagnie, quelque chose d’électrique et de fougueux et peut-être que ça me rendait mal à l'aise, me poussant à partir au plus vite, le fait d'avoir partagé une telle intimité avec une parfaite inconnue, le fait de savoir que je ne comptais pas pour elle et que maintenant que nous avions fini, elle se mettrait à draguer d'autres personnes dans d'autres supérettes peut être... Je la regardais se diriger vers le coin cuisine, remarquant que je la regardais bien plus qu'une inconnue à qui j'avais dévoilé mon intimité, plutôt comme une femme que j'avais vue non, quelqu'un que je désirais encore. Pendant qu'elle faisait ses petites affaires, je fouillais dans mon sac dans l'espoir de voir s'afficher sur mon téléphone un quelconque message mais constatais être bel et bien tombée dans l'oubli à la minute ou j'avais quitté la maison Eliot, ou j'avais laissé en plan mes études. « Tu... tu ramènes souvent des filles chez toi ? » Moi qui ne voulait pas engager la conversation... tant pis pour ça, je plongeais les pieds dans le plat, me préparant à l'affirmative et ricanant déjà intérieurement à l'idée d'avoir pu imaginer être quelqu'un pour cette fille mais je me résumais qu'à un corps et des yeux bleus qui séduisaient tant, rien d'autre.

Strawberry Need J'ouvris le frigo et en sortis une bière que je décapsulais pour en boire une gorgée. Elle comptait partir, soit, je comprends. Du coup, j'étais là, attendant qu'elle finisse de se rhabiller, visiblement troublée de ce qui c'était passé entre nous. Aucune raison de l'être selon moi, on a juste assouvit nos pulsions l'une pour l'autre, rien de honteux aux alentours. Mais sa peur de la réalité, doit lui torturer l'esprit en cet instant. Je bus une autre gorgée de bière fraîche, j'accepterais volontiers qu'elle ne reste avec moi toute la nuit, mais peut être attendrait elle une quelconque conclusion sentimentale, que je ne serais pas amène à lui donner. La question tomba, et j'esquissais un petit sourire. "Pourquoi veux tu le savoir?" Lui répondis-je en m'approchant d'elle, plongeant mon regard dans le sien. "Tu te sentirais moins mal, si je disais non ou si je disais oui?"

Tout compte fait, je ne regrettais pas qu'il n'y ait aucune conclusion à cette histoire, l'irlandaise m'agaçait, ses grands airs et sa façon de me parler, comme si j'étais une gamine, ses sarcasmes, tout. Je ne sais pas ce que j'avais imaginé, la solitude m'ayant poussée à me faire des films, comme à mon habitude. Ses yeux bleus fixèrent les miens, comme s'ils essayaient de me déstabiliser, de me prendre à mon propre jeu et je levais les yeux au ciel, soupirant, me sentant idiote, assise sur son lit. « A vrai dire... » Je tentais de trouver une réponse à sa question car finalement, ce qui me semblait évident quelques minutes auparavant ne l'était plus. Je me rendis compte que je pensais tout l'inverse de ce que j'avais cru précédemment. « Je ne sais pas. Si tu me disais non peut-être. » Finis-je par articuler, me passant toujours les doigts dans les cheveux par habitude, pour meubler la conversation. « J'en ai assez des relations. Je ne veux plus être spéciale. Je ne veux plus qu'on cherche à me connaître. » Ajoutais-je dans un souffle, mes propres paroles me surprenant. J'en avais assez des relations amoureuses, je ne croyais plus tellement à ça. Je n'étais pas forcément fermée à l'idée d'en partager une mais j'avais l'impression que quoi qu'il arrive, je finirais par tout faire foirer, tout comme l'autre en était susceptible parce que l'homme ne peut se résoudre à vivre heureux, il cherche toujours ce qui cloche, ce qui peut clocher et gâche tout, toujours tout. « Bref. » Je ne voulais pas risquer non plus d'entendre des choses déplaisantes, je me relevais donc, remettant en place mon débardeur, attrapant sa bière au passage pour en avaler une longue gorgée avant de la lui rendre. « Dégueulasse. » Finis-je par dire d'un sourire taquin en lui faisant un clin d’œil, j'attrapais mon sac.

Strawberry Need Son sale caractère revint à la charge, sur la défensive, visiblement perdue, plus qu'avant que nous couchions ensemble, je laissais une distance entre nous, la regardant tenter de s'exprimer dans un flou total. "Alors c'est oui, ma sexualité est florissante, et hommes comme femmes, sont passés ici. Certains que je n'ai jamais revu, d'autres, réguliers." Je bus une gorgée de bière, elle se rhabillait à toute allure, dans quelques secondes ne resteraient que les effluves de son parfum et le souvenir de quelques heures tout à fait jouissives. Je l'écoutais sagement, tandis qu'elle prônait l'envie de ne plus être une personne à part entière pour personne... autodestruction d'elle même. Je lui indiquais donc la porte, une main dans ma poche, l'autre sur ma bière. "Alors la porte est là Kaleigh." Je n'allais pas m'encombrer d'une fille qui s'assume dans l'acte et se déteste en rejetant les autres derrière. Ce n'était pas mon truc du tout, je n'avais pas l'âme d'une psy. Elle se leva, attrapa son sac et se dirigea vers moi pour prendre une gorgée de ma bière. "Passe une bonne nuit." Lui dis-je, sans la raccompagner, je me dirigeais tranquillement vers la salle de bain pour prendre une douche avant de rentrer à Dunster.

« Passe une bonne nuit aussi. » Dis-je, m'approchant d'elle pour lui adresser un dernier regard et spontanément, je déposais un baiser sur ses tendres lèvres. Je décidais d'être moi-même, et je ne n'étais pas une salope. Elle avait été quelqu'un, même pendant quelques heures, même pendant que nous faisions l'amour alors certes elle restait une inconnue dans les faits mais pas n'importe quelle inconnue car je lui avais dévoilé mon intimité et quelque part mon cœur en faisant cela et je voulais lui montrer que ça comptait et que si je partais, c'était simplement parce que je n'avais pas envie de discuter, non pas pour autre chose mais il est difficile de se faire comprendre sans être explicite. Prenant mon sac, je pris la porte qu'elle m'indiquait - de manière quelque peu condescendante - mais je décidais de ne pas relever, et sortis de l'appartement avec mille pensées toutes plus envahissantes les unes que les autres et un sentiment d'épuisement, de m'être si vidée que la seule chose dont j'avais envie était de rentrer chez moi, de rentrer chez mes parents et de me jeter sur mon lit pour sombrer, pour ne plus penser, pour ne plus avoir à respirer. Le jour me paraissait si face à côté de ce que l'irlandaise et moi avions partagé. Je repris la voiture sans grande conviction et rentrais chez moi, lassée, fatiguée de tout sans même daigner rejoindre mes parents pour le thé, sans même passer aux écuries faire un baiser à mes chevaux, remontant dans ma chambre comme une adolescente déprimée dans toute sa splendeur à l'exception que mes parents n'allaient ni se soucier de mon comportement ni du fait que j'existais en somme, simplement là pour les faits, dire qu'ils prennent soin de moi en me logeant chez eux pendant ma convalescence. Mon père m'aurait vendue pour Pryam s'il avait pu, il le rendait fier son neveu et pire que tout, ma mère soutenait ce point de vue et ce constat ne me donna que plus envie de me coucher sans jamais me réveiller.