TG #1 ► L'entrée

Le bal de promo, c'était une étape de l'année qu'il n'était même pas envisageable de louper pour la Lowell. Elle s'y était préparée tellement de temps à l'avance : elle s'était procurée sa robe il y a au moins six mois de ça, elle avait pris son rendez-vous chez le coiffeur presque aussi longtemps à l'avance et pareil pour la manucure. Bref, Jackie avait hâte. Après avoir passé plus d'une semaine à stresser pour savoir si elle allait rentrer dans sa robe avec son ridicule bidon de femme enceinte de deux mois à peine, elle était enfin là à frôler le tapis rouge sortie pour l'occasion. Elle n'attendait plus que le bras de son cavalier pour que tout soit enfin parfait. Elle trépignait d'impatience à l'idée de voir son président arriver. Il avait refusé de lui dire quoi que ce soit sur sa tenue malgré tout le chantage que la Lowell avait bien pu lui faire, il fallait absolument qu'elle attende ce soir.. trop injuste.

Difficile de ne pas rire en entendant Alejandro faire référence à sa table, et au fait que si les choses tournaient mal, il viendrait chercher du calme à la notre. « En espérant que tout ira bien du côté de la notre également ! Tu seras le bienvenue haha » Répondais-je en riant, tournant mon regard vers Demyan. Je savais déjà pour sur que ma meilleure amie l'aurait à l'oeil, et je comprenais ses raisons. L'espagnol nous faussa alors compagnie pour filer, non sans nous glisser au passage un compliment qui me fit sourire. « Merci beaucoup, Alejandro, passes un très bon bal également, et je croise les doigts pour que tu croises une jolie demoiselle ! » Ce n'est pas ce qui manque, ici. Je répondis à sa bise avant de le regarder s'éloigner, et me tournais vers Demyan avec un sourire doux, légèrement intimidé. « Puisque apparemment nous formons un beau duo, commençais-je en prenant soin de ne pas mentionner le mot "couple" vu ce que ça avait l'air d'éveiller chez le quincy, mon cavalier accepterait-il donc de retourner là bas pour une photo ? » Je fis un pas vers lui non sans manquer de lever la tête pour mieux le regarder.

Un nouveau rire m’échappe. Je ne m’attends pas à ce qu’elle me le redise une nouvelle fois, ce serait bien trop beau et, surtout, je commencerais à m’inquiéter sérieusement de son état mental. Une moue boudeuse prend place sur mon visage. J’affiche un air particulièrement vexé alors qu’elle me qualifie sans le moindre mal – à quelques petites choses près – et secoue ensuite la tête de gauche à droite. « Tu as une sacré haute estime de ta personne, princesse. Dois-je te rappeler que pour mon plus grand malheur je fais partie de ce monde que tu aimes tant ? » Rien d’y penser j’ai envie de vomir mais si ça peut être utiliser contre elle, pourquoi me gêner ?

Les gens commençaient à rejoindre l'intérieur au même rythme que les nouveau arrivant faisaient leurs entrée et bientôt, chaque couple se formait pour aller rejoindre sa table. Maëlys semblait ravie de pouvoir faire ce qu'elle voulait de lui pour la soirée et son regard malicieux lui fit un certain effet, il fallait l'avouer. Attrapant le bras qu'il lui tendait tel un gentleman, elle lui proposa d'aller se rendre à leur table, lui avouant au passage qu'elle ne connaissait pas plus les personnes qui les entoureraient que lui. Wade eut un petit rire tout en l'emmenant vers la salle principale. Au moins, on rencontrera des gens ! Et au pire si on se fait chier on ira s'éclipser au bar ou sur la piste de danse lui dit-il avec un clin d'oeil.

Ce soir, j'avais mis ta plus belle robe. Je l'avais acheté pour l'occasion, elle m'avait coûté si chère je regrettais presque, mais je me contentais de sourire en regardant mon reflet dans le miroir. J'étais sublime, resplendissante. J'étais fière de moi, et j'avais juste hâte de passer ma soirée avec mon meilleur ami de toujours, Charlie. Je marchais sur le tapis rouge, souriante comme si j'étais une star et j'étai juste heureuse, vraiment. Tu es magnifique Charlie, on va bien s'amuser.

C'est d'un léger sourire qu'elle m'accueillit, acceptant ma rose avant de me retourner un compliment sans démordre de mon regard. Un beau sourire sur mes lèvres et elle me présenter à son fameux compagnon du moment qui s'avérait être un collègue de confrérie et qui plus est son bizut' ce qui me fit serrer les dents bien que je ne montrais absolument rien, seulement un sourire sympathique avant qu'il ne me tende la main m'accueillant avec courtoisie "Enchanté également.", je lui serrais la main et il demandait à quelle table on était et là étrangement je ne pouvais pas ne pas me demander "pourquoi il veut savoir ça..?" alors que Roxy lui répondait lui retournant même la question. Je restais caaaalme, serein, souriant bien que ma jalousie maladive me titille les tripes. Mais c'est là que je vis plus loin dans une magnifique robe blanche ma demi soeur, Camille. Là mon sourire s'estompa un instant, juste le temps de l'admirer car il faut le dire, elle était sublime et remarquant qu'elle lançait un regard par ici, je ne pu m'empêcher de lui lancer un petit sourire et un léger coucou de la main, lui montrer que je l'avais remarqué avant de mettre mon pouce en l'air histoire qu'elle comprenne que sa tenue en jète. J'avais je l'avoue pas tout écouter de la conversation entre Alejandro et Roxy mais apparemment il comptait nous rendre visite à notre table bien que ma cavalière annonçait que ça n'allait pas forcément être tout rose chez nous aussi. Là mon regard retomba sur elle d'un haussement de sourcil curieux alors que notre compagnon nous quittait "Merci passe une bonne soirée aussi." bah oui je restais poli! Me retrouvant enfin seul avec ma cavalière qui se tournait enfin vers moi, elle me proposait alors d'aller faire quelques photos et sur le coup j'affichais une tête un peu surpris voir pas sûr du tout car les photos et moi ça faisait 10... D'une légère grimace je dis alors "Hum je sais pas trop..." allez Dem', avec elle merde! Puis je me rattrapais "Quoi que allez, soyons fou! Après tout des photos avec toi ça ne se refuse pas." surtout pas ce soir. Je lui offrais donc mon bras pour qu'elle vienne s'y accrocher afin de l'emmener sous le feu des projecteurs.

Un peu perturbée par l'arrivée de Demyan, Camille avait un peu perdu le fil de sa conversation avec Isaline. Celle-ci dû d'ailleurs se rendre compte de son absence, car bien qu'elle ait détourné le regard, son amie lui donna une petite frappe comme elle avait promis quelques mois auparavant qu'elle le ferait chaque fois qu'elle penserait à son demi-frère. Hééé j'ai rien fait ! s'exclama tout de même Camille en reculant légèrement. Bon, d'accord, c'était pas tout à fait vrai. Elle fit une petite moue à son amie, sachant très bien que c'était en quelque sorte sa manière à elle de la soutenir. Et les prémisses de l'assassinat de Demyan si jamais il osait se pointer devant elle. Arf. Son regard dévia malgré elle une nouvelle fois vers Demyan, voyant cette fois qu'il la regardait en souriant. Ne pouvant s'en empêcher, elle lui sourit à son tour en lui faisant un petit signe en retour, son sourire s'élargissant en voyant son pouce levé en l'air pour la féliciter sur sa tenue. Je sais, irrécupérable dit-elle à l'attention d'Isaline avec un léger soupir en se détournant de son demi-frère. Ne me frappe plus ou sinon je ne vais plus ressembler à rien ! dit-elle en riant, faisant mine de s'écarter d'elle.

Alejandro venait de nous quitter, non sans avoir au passage suggéré que l'on passe devant le photographe du bal, ce que je proposais à Demyan qui sembla hésiter. Ah, monsieur n'aime pas être devant un objectif ? La photographe en moi fronça le nez, amusée, puis fit un sourire étonné en voyant qu'il acceptait malgré tout. « Promis, on fait un passage éclair ! » Dis-je en prenant une de ses mains avec douceur. Il faisait visiblement des efforts, comme il l'avait promis, et ça me faisait plaisir... Plaisir de courte durée, puisque quand je me tournais, je repérais Camille qui regardait son demi frère avant de se tourner vers une autre jeune femme (Isaline). Je me raidis, perdant rapidement mon sourire, et je pivotais pour regarder Demyan. « Tu sais quoi, oublions la photo, j'vais directement passer à l'étape champagne. » Dis-je en allant de ce pas chercher une coupe au bar, histoire que mon cavalier ne repère pas le pic de jalousie qu'avait éveillé en moi la Cabot.