Calm down baby, it's not my fault ❖ SALLY

Ma bouche s’entrouvrait, je n’en revenais pas, elle était vraiment sérieuse là ? Je me décollais d’elle, là lâchement vulgairement et passais une main dans mes cheveux en faisant quelques pas. La nuit nous avait totalement enveloppées de son voile sombre et ce n’était pas plus mal. J’avais l’impression que j’allais m’arracher les cheveux. Je me mettais alors à rire, j’étais sidéré, cette situation était vraiment trop conne. « Attends-tu te fous de moi là ? Sous prétexte que je ne te balance pas des niaiseries du genre ‘oui on sera un couple parfait, tu es mon âme sœur, on se mariera et on aura beaucoup de gosses’ tu préfères te barrer ? Mais tu dis de moi mais faut croire que c’est moi qui n’aie pas beaucoup d’intérêt pour toi. Tu prends une excuse de merde pour t’éloigner, ça me sidère, je crois que c’est la meilleure celle-là ! »

Cette situation me donnait envie d’exploser, de rire, de m’énerver, elle me faisait passer par tous les stades c’était quelque chose d’incompréhensible. Je tournais alors sur moi-même, faisant quelques pas en enfonçant mes mains dans mes poches. Elle avait le don de lire entre les lignes, et surtout de d’entendre ce qu’elle voulait. J’avalais alors ma salive et me mordais légèrement la lèvre avant de parler. « Quoi ? Mais est-ce que j’ai dit que j’aller continuer à coucher avec des nanas ? Non ! Si tu décides de construire quelque chose, bien sûr que j’arrêterais, ce que je disais, c’est que je ne peux pas te promettre que je ferai un super petit-ami ! Je ne voulais pas dire par-là que j’allais te tromper avec la première fille qui passe ! »

C’était désastreux, à chaque fois que la situation s’améliorait, une phrase faisait tout chavirer et on repartait au point zéro, à notre point de départ. Je soufflais alors, fermant un instant les yeux, si des gens dormaient dans le bâtiment à côté, ils auraient certainement dû se réveiller à cause des cris, déjà vu le bordel que Sally et moi avions mis dans ma chambre… Je m’approchais alors d’elle pendant son monologue, ça avait l’air si facile dans sa bouche, alors pourquoi ça ne marchait pas ici et maintenant ? Je prenais un temps pour réfléchir, puis je lâchais « Tu étais avant tout mon amie Sally, je n’aurais pas couché avec toi pour rien ! Donc… on est d’accord. » Je me contentais de hausser les épaules, posant mon regard sur son visage blafard, attendant sa réaction.

La tempête qu’elle avait lancée semblait s’apaiser petit à petit, sa colère n’avait pas totalement disparu, seulement j’y travaillais, j’étais sur le chemin du calme. Je pesais chaque mot, je me sentais limite obligé de tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de parler. Comme je l’avais prédit, elle avait tiqué sur le mot ami, je ne comprenais pas pourquoi ça l’agaçait tant car au fond, c’était mon amie avant que l’on couche ensemble non ? Je la regardais alors tourner la tête avec un léger sourire, ça m’amusait, on aurait dit une gamine boudant une fois de plus. J’arquai alors mes sourcils et attendais qu’elle daigne me regarder. « Je sais, c’est bien pour ça que j’ai utilisé le terme ‘étais’. »

J’avais été loyal en amitié pour Sally, j’avais été là dès qu’elle en avait eu besoin, j’avais été l’oreille qui avait su écouter ses problèmes, l’épaule sur qui elle avait pu pleurer et surtout j’avais été le visage conciliant, bref j’avais été le mec, le bon pote, qui avait su la conseiller comme il le pouvait. Je tenais à elle depuis que je l’avais rencontré, c’est pour ça qu’elle était devenue mon amie car tout le monde savait bien que je n’étais pas du genre fidèle que ce soit en amitié, en amour ou même au niveau de la famille. Je me mettais à rire alors qu’elle baissait la tête, enfin cette discussion était close, et elle s’était terminée sur une bonne note en plus. Je me rapprochais alors d’elle. « C’est bon, on a terminé ? » Je ne voulais pas revenir là-dessus, ni m’engueuler, je demandais juste une confirmation histoire d’enterrer la hache de guerre. Je lui adressais alors un large sourire taquin.