Calm down baby, it's not my fault ❖ SALLY

La dernière fois elle m’avait presque tiré les vers du nez, elle avait essayé de me faire cracher des mots qui étaient durs pour moi, des mots que je n’aimais pas employer car ils concernaient l’attachement et tout ce qui allait avec. Elle était perdue, je la comprenais, mais j’étais encore plus paumé qu’elle, après tout elle pouvait fuir comme ça lui chantait, moi j’étais tout simplement attaché à cause de cette histoire, j’étais la personne à plaindre dans cette histoire, et non elle, j’avais parfois l’impression qu’elle inversait les rôles. « Je ne sais pas ce qui s’est passé, on s’est protégé et elle est tout de même tombé enceinte. Ce n’est même pas encore un bébé à ce stade alors arrête de parler de ça comme si ça pouvait influencer ma vie. Je ne compte pas avoir d’enfant, elle va sûrement avorter, après tout elle non plus ne veut pas de ça. Alors vas-y dis-moi, comment tu voudrais que je sois hein ? »

Elle ne comprenait rien et ça me gonflait totalement. Je soufflais longuement en serrant la mâchoire, fermant un instant les yeux. Mes paroles étaient pourtant claires non ? Elle s’investissait trop dans l’histoire de grossesse alors que bordel, ce n’était pas elle la victime, ni la mère non ? Je réfléchissais un instant alors qu’au fond, je n’en avais plus envie, puis je faisais siffler mes paroles. Au fond, je ne voulais pas être désagréable ni méchant, car je savais qu’elle allait se braquer, mais si c’était la seule façon pour qu’elle comprenne, j’allais l’être. « Tu veux jouer à la conne . Tu fais partie des ‘salopes’ en question dans ce cas étant donné qu’on a couché ensemble. C’est toi qui ne veux pas comprendre, je ne tiendrais pas à toi, je ne serai pas ici à te rattraper et à expliquer toute cette situation. Ce bébé c’est mon problème, pas le tien, alors arrête de te plaindre comme si je m’étais foutu de toi, ce n’est pas comme si j’avais prévu qu’elle tombe enceinte. »

Qu’est-ce qu’elle pouvait m’énerver à rien comprendre. Je soufflais derechef, la lâchant d’agacement, serrant les poings, cette conversation n’allait nous mener à rien, comme toutes les autres, j’avais l’impression de tourner en rond encore et encore. Je la laissais alors me gifler une nouvelle fois sans broncher, après tout qu’est-ce que je pouvais faire, lui rendre la pareille ? Jamais je ne lèverais la main sur une femme, jamais. « Tu t’es traité de salope toute seule, je n’ai pas confirmé tes paroles. Evidemment, je n’ai jamais de paroles en l’air, mais t’es trop obstinée par le fait que t’ai peur de souffrir pour m’écouter correctement et me faire comprendre. Ce n’est pas moi le problème, ou ni même ce bébé, c’est juste toi. T’as peur d’être trop proche de moi alors tu te contredis et surtout tu déverses tout ton venin sur moi, rends-toi à l’évidence ! »

Je n’arrivais pas à lui faire comprendre que je tenais à elle, qu’elle était importante à mes yeux, j’avais tout simplement l’impression de parler dans le vide et c’est ça qui me gonflait, pas forcément le fait qu’elle m’en veuille ou cette histoire de bébé, à vrai dire je m’en voulais déjà suffisamment à ce propos, pas besoin de sa haine pour ça. Je me laissais alors attirer, profitant du baiser qu’elle m’offrait, et alors qu’elle se décollait de moi, je plantais mon regard dans le sien, ma main venant se glisser dans ces cheveux. « Je n’ai pas peur c’est juste que… ça ne fait pas partie de moi, je n’ai pas été élevé comme ça, l’attachement, les sentiments, la parlote, ce n’est pas mon truc. J’essaye de te le montrer comment je le peux mais ne m’oblige pas à le dire, je n’y arrive pas encore, avec tout ce qui me tombe dessus, tu comprends ? Mais le principal, c’est que tu le saches, je tiens à toi Sally, et je ne veux pas te perdre pour une vulgaire connerie. »

Elle semblait totalement paumée et elle m’entraînait dans son sillage. Mes idées étaient claires, pas d’attachement, pas de sentiment, que du sexe, et pourtant en couchant avec elle j’avais dérogé cette règle. Cependant j’avais peur qu’elle ne voit en moi que le mec bien sympa et non mon côté parfois sombre, et en disant ça je ne parlais pas que des filles que j’avais pu avoir dans mon lit. « Mais j’ignore de quoi l’avenir sera fait Sally, je ne pas prédire le futur… » Je ne pouvais pas lui promettre une belle relation heureuse à la clé car j’ignorais ce que le destin nous réservait. J’espérais simplement qu’elle comprendrait, je tenais à elle autant qu’elle tenait à moi, c’était ça le plus important.