(+Dolce) I'm fine.

J'avais dis quoi de drôle pour qu'elle rit de la sorte ? J'avais beau réfléchir, je voyais pas du tout ce que j'avais pu sortir comme blague en fait. C'était tout de même assez étrange là. Alors je fronçais les sourcils avant d'attraper sa main pour qu'elle m'aide aussi à me relever. Je me mordais la lèvre inférieure quand elle parle de Dorian. J'aimais pas qu'elle dise des choses comme ça. J'avais quelque part l'impression qu'elle parlait mal de sa personne et ce n'était pas pour me plaire. Mais j'disais rien. J'me contentais juste de garder sa main dans la mienne sans rien faire de plus. Après tout, elle pouvait bien penser ce qu'elle voulait. Et sans que je comprenne pourquoi. Sans que je n'ai le temps de capter ce qui était en train d'arriver. Les lèvres de Dolce se retrouvèrent collée aux miennes. C'était surprenant, inattendu et pour le coup j'avais un temps de réaction assez limitée. Sa langue vint effleurer la mienne avant que le contact ne soit rompu d'une manière brutal me laissant perplexe et abasourdi. Putain pourquoi elle avait fait ça ? « Je.. Tu.. » Niveau conversation il y avait mieux. Bordel, si Dorian savait ça ça allait être la crise. La troisième guerre mondiale même. J'secouais la tête comme une débile et reculais de quelques pas ramassant mon pull pour le remettre par la même occasion. « Pourquoi t'as fais ça ? »

Je baissais les yeux, honteuse, incapable de dire quoi que ce soit pour le moment. Mais qu'est ce qui m'avait prit?! J'étais stupide, tellement stupide et pourtant, j'l'avais pas fait dans l'espoir de la récupérer, loin de là; je savais qu'il n'y'avait plus aucune chance pour qu'elle soit mienne.  Je sais pas... Je soupirais avec exaspération. Mes membres se mirent à trembler sous le coup du stress et de la tension. Plus les minutes passaient et plus l'atmosphère devenait tendue. Plus les minutes passaient plus je détruisais tout espoir de réconciliation. Tu vois mieux pourquoi on ne peut pas rester amies ? Je portais une nouvelle fois mes oncles à ma bouche et les rongeaient. Ça s'reproduira plus, j'te l'promets. Je remettais ma veste bordeaux, ayant froid.

La question pouvait sembler stupide puisqu'elle avait avouée avoir des sentiments pour moi mais, elle avait aussi dit qu'elle ne m'embrasserait pas par respect. Du coup, c'était vachement contradictoire là et comme à mon habitude, j'étais paumée. En y réfléchissant bien, ce n'était tout de même qu'un baiser. Intense mais ça restait qu'un baiser. Moi je me demandais surtout quoi faire par apport à Dorian. Est-ce qu'il fallait que je lui dise ? J'avais pas envie de lui mentir en fait. J'voulais pas commencer à lui cacher des choses. Mais fallait avouer que sa réaction me faisait flipper. Je la regardais à nouveau à l'entente de sa voix. Il était étrange de voir qu'elle se mettait dans un état beaucoup plus affreux que moi et elle semblait vraiment.. En fait y avait peut être pas de mot pour le dire. Elle semblait juste vraiment pas bien. Du coup j'mapprochais d'elle pour la serrer dans mes bras murmurant quelques mots au passage. « C'est rien d'accord ? C'est rien. »

Sur ces mots, elle me prit dans ses bras. J'avais horreur des accolades, même venant de personnes comptant pour moi. J'étais ni tactile ni démonstrative. J'n'aime pas ça tout simplement. Elle m'disait ensuite qu'c'est rien, j'savais même pas si elle le pensait vraiment. Pour moi, c'tait pas rien, j'avais agi de manière cruelle, j'l'avais mise dans une position inconfortable par rapport à son mec.  J'vais déménager .. Je la regardais douloureusement.  J'irais tout à l'heure à la banque pour avoir un nouveau carnet d'chèques afin d'payer la caution. C'est la meilleure solution. De toute manière, Dorian va m'en vouloir à mort en apprenant c'qui s'est passé, alors autant qu'j'plie bagages. Le seul hic était que j'savais pas où j'allais vivre en attendant. Soit chez des amis, soit à la Lowell. J'appellerai mon père afin qu'il remette de l'argent sur mon compte. C'est la seule solution si on veut rester en contact parce que.. Je tiendrais pas sans ça. Au moins, j'la rayais pas d'ma vie. J'vais t'sortir du pétrin dans l'quel j'tai fourré, tu peux compter sur moi. Je parlais bien entendu de son anorexie. J'voulais plus qu'elle s'fasse du mal. J'étais même prête à laisser mes sentiments d'coté pour qu'elle puisse s'en sortir.

Oui bon techniquement, ce n'était pas rien. Mais pour le moment je préférais la réconforter plutôt que penser à ce que pourrait penser Dorian. J'avais pas besoin de me torturer l'esprit maintenant. Pas vu l'état dans lequel elle était. Pour le moment elle avait besoin de toi et même si t'étais pas dans ton meilleur état, t'allais tout de même essayer de faire en sorte qu'elle se sente mieux. Et pourtant, ce n'était pas une partie gagnée d'avance. C'était même le genre de truc qui s'annonçait un peu compliqué au vu de la situation. J'vais déménager .. WHUT ? Elle allait quand même pas s'construire un igloo en Alaska si ? C'était un peu démesuré comme solution. J'irais tout à l'heure à la banque pour avoir un nouveau carnet d'chèques afin d'payer la caution. C'est la meilleure solution. J'savais pas trop si c'était la meilleure solution mais je pouvais non plus l'empêcher de tout faire à chaque fois. Puis elle était têtue et si je devais me battre à tout les coups ça allait finir par devenir un brin agaçant. « Dorian va se poser des questions si tu t'en vas d'un coup comme ça. » C'est la seule solution si on veut rester en contact parce que.. Je tiendrais pas sans ça. J'baissais les yeux, honteuse. J'avais limite l'impression que tout était de ma faute en fait. Comme si j'avais un don pour attirer toute les galères possible et inimaginable. J'vais t'sortir du pétrin dans l'quel j'tai fourré, tu peux compter sur moi. Euh.. Là y avait peut être quelques trucs à rectifier en fait. Parce que c'était genre trop pas sa faute. « Arrête de croire que c'est à cause de toi. » J'savais très bien qu'elle parlait de mon anorexie et j'voulais qu'elle arrête de penser que tout ça était à cause d'elle. Parce que c'était pas le cas. C'était une maladie, j'avais rechuté, point. Y avait pas à chercher de coupable ou quoi que ce soit d'autre. « J'suis malade c'est tout. T'es pour rien dans cette histoire et t'as pas besoin de m'aider. J'vais bien. »