LEXIE & JAX Ϟ I hate you but I want you

God, j'arrivais pas à croire que je m'étais laissée traînée ici par l'une de mes potes, alors que j'aurais dû rester bien au chaud dans mon lit, avec un bouquin sur les genoux, à étudier mes problèmes de chimie. Ça paraissait nul ainsi, mais c'était réellement passionnant... Bon, c'était pas l'avis de mon amie, qui voulait que je sorte un peu, que je m'éclate comme n'importe quelle autre fille de notre âge. J'étais pas coincée. J'étais juste... plus sage que la normale. Je m'éclatais ailleurs. Bref, ma pote m'avait dit de la rejoindre à une heure précise au People's Republik, pour faire la fête. Habille-toi sexy, m'avait-elle dit. Oh pour ça, y'avait pas de problème... Ma garde-robes était remplie et débordait même, tellement j'avais de morceaux de vêtements différents. Les talons hauts, les petits souliers, les robes serrées, les chandails, les pantalons, j'avais de tout. J'étais une folle de shopping. Ce soir alors j'optai pour une robe rouge sang, qui m'arrivait à mi-cuisse, et qui était assez moulante, sans nécessairement l'être trop. J'avais des talons, puisque je portais presque toujours des talons - allez savoir pourquoi -, et j'avais ajouté une légère touche de maquillage en faisant ressortir ma robe avec un rouge à lèvres de la même couleur. Pour savoir m'habiller, j'étais experte. J'arrivai alors au People's Republik, en attendant patiemment mon amie.... qui n'arrivait pas. Je lui envoyai un SMS après une trentaine de minutes d'attente, pour me faire répondre qu'elle ne viendrait pas, finalement, mais que je devais rester là. Je soupirai. C'était bien elle... J'allais donc au bar, me commandant un verre de tequila. C'était rare que je buvais, autant en profiter... Quelques instants plus tard, je fus accostée par un mec, assez beau merci, qui semblait me connaître, mais que je ne connaissais pas. Hey salut toi ! Alors à la recherche de ta nouvelle proie du soir ? J'haussai un sourcil en reportant mon attention sur mon verre qui venait d'arriver. « Désolée, tu dois confondre avec une autre... » Ma nouvelle proie du soir? Pour qui il me prenait c'lui là? Je l'ignorais en buvant tranquillement mon verre, assez fort on s'entend.

Non mais pourquoi il insistait? Il me stressait, celui-là. Je le connaissais même pas, et j'avais bien regardé deux fois avant d'affirmer ça, pour être certaine que je ne me trompais pas : il m'était totalement inconnu. Je ne savais même pas son nom. Il me disait même qu'on avait passé une «soirée mémorable» ensemble la dernière fois. Quelle dernière fois, puisqu'il n'y en avait pas? Je fis tournoyer le liquide dans mon verre encore plein et pris deux longues gorgées. Je fis une légère grimace, tentant de la dissimuler du mieux que je pouvais. Je me tournai ensuite vers le jeune homme en l'observant de haut en bas, et secouai la tête. « J'ai aucune idée de qui tu es. On ne se connait pas, et je n'ai certainement pas passé une nuit avec...toi. » Quoique bon, si j'avais plus été vierge depuis longtemps, et que j'étais moins craintive que je ne l'étais face aux hommes, j'aurais accepté avec plaisir de passer une nuit avec lui. Il était sexy, un air de badboy évident, et des yeux perçants. Je soupirai, et du coin de l'oeil, je remarquai qu'il m'examinait de haut en bas avec un regard disons... un peu trop envieux. « Ça va la vue, ouais? Pas trop gêné? », dis-je sur un ton un peu insulté. J'étais pas insultée qu'il me regarde, ça voulait juste dire que je plaisais un peu, un minimum au moins, mais voilà.. qu'est-ce qu'il avait à me regarder ainsi?

Aucun doute : il est vraiment fou, ce mec. On aurait dit qu'il avait les oreilles bouchées, ou je ne sais quoi... J'avais cette impression d'être attaquée, d'être harcelée, alors que je voulais juste prendre un verre tranquille. Mon étalon du soir? Décidément, j'étais loin d'être celle qu'il s'imaginait. J'me trouvais jamais «d'étalon» en soirée, car je venais rarement. J'étais venue ce soir par la faute de mon amie, qui avait pris la décision de m'abandonner à la dernière minute, comme à son habitude, probablement parce que son copain était revenu et qu'ils passaient un bon moment au pieu. Bref. J'sentais l'irritation monter de plus en plus en moi. Je terminai mon verre d'un trait pour le tendre au barman, en me tournant sèchement vers le jeune homme. Bon dieu, de face il était encore plus...à croquer. Je replaçai une mèche de mes cheveux qui me tombait sur le visage et dit sèchement au jeune homme qui m'était parfaitement inconnu, en le regardant dans les yeux : « Si j'te dis que tu confonds, c'est que j'ai raison. J'm'appelle Lexie, j'te connais pas pour un sous : t'es bourré, et j'le suis pas. C'est tout. » Je me levai de mon tabouret en lui tournant le dos. [color:9941=e92be7]« Mais merci du compliment. » Puis, je me dirigeai vers un banc plus loin, pour commander un autre verre de tequila qui arriva assez vite. Il m'avait tellement piquée à vif on dirait, que j'avais besoin de boire. Une fois que j'eus avalé le liquide d'un trait, ma gorge brûlait, mais tant pis : j'allais sur la piste de danse. Pas de cavalier? Tant pis. Au moins, le jeune homme ne m'achalerait plus, du moins je l'espère. Je commençai alors à mouver mon corps sur le rythme de la musique.

J'avais eu raison sur un point : le jeune homme n'était pas revenu vers moi pour m'embêter. Mais il dansait sur l'autre pied, maintenant. Le coup de la jalousie, vraiment? J'le connaissais même pas, et il n'y a même pas de cela 5 minutes, il s'entêtait à me dire ô combien j'étais canon et sexy et qu'on avait passé une nuit d'enfer tous les deux et à me demander si j'avais trouvé mon bel étalon du soir, sans oublier le fait qu'il ne cessait de me regarder de haut en bas, m'imaginant probablement nue et dans son lit. Je disais pas que j'étais pas attirante. Mais je ne jouais pas sur ce terrain là. Pas encore. C'était peut-être très psychologique mon truc, mais j'arrivais pas à m'imaginer coucher avec n'importe qui, à gauche et à droite, tous les soirs de ma vie pour seulement prendre mon pied. Je dansais alors sur la piste de danse, très bien même, puisque j'avais dansé toute ma vie. Le jeune homme avait rejoint la piste également, juste à côté de moi, où une jeune femme en chaleur semblait l'attendre et prête à accepter ses avances avec un grand plaisir, elle. Il me regardait à plusieurs reprises, et ça me faisait sourire, si on veut dire. Après une bonne dizaine de minutes de ce jeu mutuel, où je le regardais me regarder et ainsi de suite, je m'approchai de lui en murmurant à son oreille : « Tu sais, le coup d'la jalousie, c'est vieux comme ma grand-mère. Ça marche pas avec moi. Passe une belle soirée avec la demoiselle. » Ça marchait pas parce que j'avais jamais été jalouse. J'éprouvais pas la nécessité d'être jalouse, en fait.. J'avais jamais eu de raison de l'être, non plus.. Je retournai donc au bar en soufflant un peu, parce qu'il faisait chaud, il faut dire. J'étais maintenant dos à la piste de danse en ne me préoccupant plus du bel inconnu, grave canon sur la piste de danse, avec ses muscles qui se mouvaient et qui attrapaient les hanches de la belle... Après tout, il avait trouvé sa cible, et ça marchait avec elle, alors pourquoi reviendrait-il m'embêter? J'étais toujours, cependant, bien sur les nerfs. Pas en colère, juste irritée et irritable. Je commandai un verre de whisky cette fois-ci : j'avais déjà les joues rouges, et je savais très bien que je ne tenais pas bien l'alcool, ça se faisait déjà sentir, mais j'en avais besoin, ce soir. Pour me calmer.

Putain, je me les enfilais ce soir les verres. Le barman me regardait avec un oeil discret mais inquiet, car j'avais déjà les joues rouges, et les yeux qui fermaient. Non pas par fatigue, mais par lourdeur. Je me sentais lourde, tout d'un coup, et je voyais légèrement flou. Ouf, j'avais chaud aussi. Tu sais, je peux toujours t'aider à t'enlever ton balai dans le cul, suffit juste de me confier ton corps pour ce soir. Je sursautai en entendant cette voix masculine tout près, trop près de mon oreille. C'était encore ce jeune homme, dont je ne connaissais même pas le nom en fait. Il ne lâchait vraiment pas prise, ein. Je me retournai cette fois vers lui et y portai un attention plus particulière, le détaillant, cette fois-ci. Avec mon trop plein d'alcool dans le sang, je ne savais même plus pourquoi je m'empêchais de lui sauter dessus, ou pourquoi je l'empêchais plutôt de me sauter dessus. J'étais quand même encore consciente, mais moins cohérente, et moins d'attaque. J'avais moins de réflexe, moins de piques à lancer. Je frissonnais à sa proximité. « Me...te confier mon corps pour ce soir? Je ne crois pas, non... J'crois que cette fille là-bas... n'attends que ça, elle. », dis-je dans un espèce de hoquet. Pourquoi mon corps ne supportait-il pas plus l'alcool? C'était chiant, vraiment! J'crois que j'étais vraiment pas subtile, mais cette fois, j'pouvais pas m'empêcher de regarder ses traits un à un, allant d'en haut, jusqu'à descendre vers le bas. God, il était craquant. Et attirant. Et tout le reste.