JURIKA ► I lost my way.

Justin & Tamara

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Il se faisait tard, lorsque le restaurant où je travaillais venait de fermer. Nous avions fait une belle recette ce soir, mais comme tous les soirs, mon humeur était à plat. Depuis que j'avais su que Duncan allait être papa et que l'enfant était de son ex demi-sœur, je n'arrivais plus vraiment à dormir les nuits. Pourtant, il allait bien falloir que je me le sorte de la tête, car à présent j'avais ouvert les yeux, je savais que nous deux, s'était impossible. De plus, j'étais fatiguée de m'accrocher et de lutter, tout ceci n'était pas bon pour mon moral. D'ailleurs, cela faisait plus d'une heure que je tournais en rond, je sentais mes forces m'abandonner, la tête qui tournait, mon souffle qui devenait de plus en plus rapide, la chaleur qui m'envahissait d'un seul coup. Tout se mélangeait dans ma tête, je regardais autour de moi lorsque j'aperçus un parc de jeu pour enfant. Je me dirigeais rapidement vers l'une des balançoires m'installant confortablement et attrapant les fers tout en fermant les yeux histoire de reprendre me calmer. Ce n'était pas bon ça, une fois que la pression retomba quelques minutes après, que mon anxiété s'estompa, je me levais avec pour intention de rentrer chez moi, sauf que, je restais là, planté comme une idiote tout simplement parce que je n'arrivais plus à me souvenir du chemin qui me menait à ma maison. J'essayais tant bien que mal de me souvenir, mais sur le coup, c'était le noir total. Je me rassis sur la balançoire, soupirant longuement. Parfois, il m'arrivait ce genre de choses, j'oubliais ce que je faisais à l'instant, j'oubliais parfois le chemin de ma maison, etc... Ça c'était la partie Antérograde de mon amnésie, lorsque j'étais beaucoup trop anxieuse, cela m'arrivait. Je fixais le ciel étoilés en m'y perdant, mais au fond j'avais peur. Je cherchais au plus profond de ma mémoire le chemin de ma maison en espérant qu'elle me reviendra bien assez tôt, je ne voulais pas passer la nuit dehors.

Ça faisait maintenant un moment que j'avais emménagé dans un appartement avec Davina. Cette vie là me plaisait bien. J'en pouvais plus de vivre à la résidence des Dunster, non pas que la maison n'était pas bien. C'était juste que je manquais d'espace et puis j'avais dû changer de colocataire des centaines de fois depuis la rentrée dernière. D'ailleurs, je venais tout juste de quitter l'université. Oui il était un peu tard, mais j'avais passé un peu de temps dans mon ancienne chambre afin de récupérer les quelques affaires restantes pour libérer l'espace à mon successeur. Je marchais le long du trottoir tranquillement, les mains dans les poches, les écouteurs dans les oreilles et le sac à dos sur les épaules. J'étais bien, les rues étaient calmes et je venais de passer une assez bonne journée. Mon appartement n'était plus très loin. Je relevais la tête et aperçus une silhouette familière sur une balançoire dans le parc d'en face. Je fronçais les sourcils afin de mieux identifier cette personne. Je m'arrêtais de marcher en sentant mon cœur se serrer en reconnaissant Tamara. J'avais toujours du mal à la voir sans me sentir mal. Je ne savais pas comment l'aborder, elle m'avait complètement oublié, même après nos 5 mois passés ensemble. J'avais peur de l'effrayer, je n'avais pas beaucoup d'expérience avec les personnes atteintes de cette maladie. Elle n'avait pas l'air bien, du moins de ce que je voyais. Après avoir regardé à droite et à gauche, je traversais la rue pour la rejoindre. « Tamara ? Hey, qu'est-ce que tu fais toute seule ici ? » Finis-je par dire une fois à ses côtés. Je paniquais intérieurement, je ne voulais pas qu'elle me dise qu'elle ne me reconnaissait pas. Par pitié Tamara, reconnais moi.

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Justin & Tamara

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J'avais les yeux fixés au ciel, presque à me passer en boucle dans la tête, "allez Tam souviens-toi de ton chemin" mais il n'y avait rien à faire, tout mon corps s'agitait, je n'étais pas apaisée, même les étoiles ne m'aidaient pas. Pourtant, j'avais l'habitude de trouver refuge rien qu'en les regardant. Doucement, je me balançais prenant soin de ne pas aller ni trop vite, ni trop fort, juste légèrement en ayant la tête baissée. Si bien que je ne remarquais pas Justin s'avancer vers moi, d'ailleurs ce n'est qu'en entendant une voix, que je relevais la tête pour enfin mettre un visage. Justin, ce petit bout d'homme qui, après la bombe avait essayé de se rapprocher de moi, je lui avais mis plusieurs vents et malgré cela, il n'avait pas abandonné jusqu'à seulement il y a quelque mois, il avait cessé, je ne le voyais que très rarement maintenant. Et d'ailleurs, il ne m'avait jamais donné la cause du pourquoi il tenait tant à moi, pourquoi il tenait tant à se rapprocher de moi, ça je l'ignorais, bien que j'aurais voulu en savoir davantage. J'arrêtais immédiatement de me balancer alors que je tapotais mes deux index l'un contre l'autre, les joues complètement rouges, oui ce n'était pas facile de dire à quelqu'un qu'on n'avait perdu son chemin, c'était même très embarrassant. Je le regardais, lui, mes doigts et ainsi de suite, jusqu'à prendre un énorme souffle et... « Hum... tu vas rire...mais, j'ai oublié le chemin de ma maison... » Okey, bonjour monsieur embarrassant, salut moi melle honte au passage. Posant mes iris ailleurs, je camouflais un visage totalement embarrassé. Je rattrapais de nouveau les deux fers de la balançoire afin de me balancer doucement. « Dis ?.... Je peux te poser une question ?. » C'était peut-être le moment d'avoir mes réponses, de savoir pourquoi il avait tant voulu se rapprocher de moi, qui était-il réellement ?.

Tamara aura toujours une place très importante dans ma vie. Notre histoire s'était tristement terminée et aucun d'entre nous en était responsable. Je regrettais toujours de l'avoir abandonné et de ne pas l'avoir aidé à retrouver sa mémoire. Je ne pourrais jamais l'oublier ni même les sentiments que j'ai et que j'aurais toujours pour elle. Oui, aujourd'hui je tiens à Skylar plus qu'à n'importe qui même si nous ne sortons pas vraiment ensemble, mais Tamara. Tamara c'est complètement différent. J'avais quand même hésité avant de venir la rejoindre dans le parc. Ça me faisait toujours mal de l'entendre dire qu'elle ne se rappelait pas, ou de voir qu'elle ne me reconnaissait pas. Elle ne méritait pas ce qui lui arrivait. Après quelques instants, elle me dit timidement ce qui lui arrivait. « Hum... tu vas rire...mais, j'ai oublié le chemin de ma maison... » Je souris en la regardant. Ça avait bien l'air de la gêner et je la comprenais, je n'aimerai pas être à sa place et dire à un "inconnu" que je ne me rappelais plus de ma maison. « Je ne compte pas me moquer de toi. » Je prenais place sur la balançoire à mon tour, sans vraiment me balancer. Je ne voulais pas la laisser seule ici. Qui sait ce qui pourrait lui arriver si elle faisait confiance à un étranger ou si elle décidait de s'aventurer seule pour trouver sa maison. « Dis ?.... Je peux te poser une question ?. » A cet instant là je sentais mon coeur battre à une vitesse incroyable et ma respiration devenir de plus en plus difficile. Je ne savais pas ce qui me prenait, j'avais peur de ce qu'elle pouvait me demander. Mes deux coudes appuyés sur mes cuisses, j'étais un peu penché un avant en ayant la tête tournée vers Tamara. Des centaines d'images de nos 5 mois passés ensemble défilaient dans ma tête alors que je l'observais. « Oui. Bien sûr. » Finis-je par répondre tout simplement en essayant de ne pas montrer ma peur. Je devais tout cacher et pour l'instant je me débrouillais plutôt bien.

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Justin & Tamara

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Pour moi, Justin était un inconnu qui avait essayé de m'apprivoiser, j'étais loin de me douter qu'en fait, une bien longue histoire résidait derrière nous. Mais, une chose est certaine, lorsqu'il était près de moi, je ne savais pas pourquoi, mais il m'apaisait, vous voyez, c'est comme si on a passé l'une des plus mauvaises journées de sa vie et à la vue d'un gros bol de Nutella on oubliait carrément tout, oui bon pas très fair-play de comparer Justin à du Nutella, mais c'est comme ça que je me sentais à ses côtés et je n'arrivais toujours pas à expliquer pourquoi. « Je ne compte pas me moquer de toi. » A cet instant je fus beaucoup plus soulagée, je reposais même mon regard sur lui en affichant un de mes plus beaux sourires. « Oui. Bien sûr. » Voilà, c'était le moment fatidique, je devais laisser parler mon cœur, car il avait besoin de savoir plutôt que de rester dans l'incompréhension total, plutôt que de voir son regard si triste lorsqu'il les posait sur moi. « Tu sembles bien me connaitre... » Avais-je balancé le plus direct possible, je sentais déjà mes mains moites, mon cœur s'accéléra d'un coup et puis je ne voulais pas qu'il s'enfuit de nouveau, alors je me levais de ma balançoire me positionnant face à lui tandis que mes mains se posèrent sur les deux fers de sa balançoire, je me penchais légèrement vers son visage le regardant droit dans les yeux. « On s'est déjà rencontré ? Par le passé ?. » Je l'avais presque emprisonné pour lui montrer qu'il n'avait pas d'autre choix que de me dire toute la vérité. Cette question eue d'ailleurs l'effet d'une bombe dans ma poitrine. Tant de questions fusaient en moi, c'était flippant et je ne savais pas du tout à quoi m'attendre.

Je ne m'étais jamais vraiment demandé si je faisais peur à Tamara. J'avais souvent essayé de lui faire rappeler qui j'étais et pour ça il fallait avouer que j'y avais été un peu fort. Lorsqu'elle avait perdu la mémoire, j'étais en état de choc. Elle était ma petite-amie à l'époque et en un rien de temps je l'avais perdu et j'étais incapable de la récupérer. J'avais beaucoup insisté et je ne doute pas qu'elle avait dû, soit en avoir marre, soit avoir peur. Ça ne faisait même pas cinq minutes que je lui tenais compagnie qu'elle avait déjà une question à me poser. Et je la sentais déjà mal. Si elle avait envie de me poser cette question maintenant c'était bien pour une raison. « Tu sembles bien me connaitre... » Je la voyais se relever et par réflexe je me redressai, n'étant donc plus appuyé sur mes coudes. Je me tenais plus ou moins droit assis sur la balançoire. Je voulais lui répondre mais je m'en sentais incapable. Surtout lorsqu'elle posa ses mains sur les deux fers de part et d'autre de ma tête et qu'elle se pencha vers moi. « On s'est déjà rencontré ? Par le passé ?. » J'avais la bouche entrouverte, incapable d'en dégager un mot. Mes yeux fixaient les siens et je n'entendais plus aucun son autour de moi. Je ne voyais qu'elle et nos souvenirs ensemble. Je sentais le poids de mon sac à dos s'alourdir sur mes épaules alors qu'il n'étais pas si rempli que ça. « Tu ne te souviens donc de rien. » Je venais de prononcer mes pensées à haute voix comme pour me faire affronter la réalité. Elle ne savait pas qui j'étais du tout et cette idée me donna l'impression qu'on me serrait le coeur. Je me sentais mal. « Tamara, je.. On est.. » Je n'y arrivais pas. Je ne pouvais pas lui expliquer nos 5 mois passés ensemble, je n'arrivais pas à trouver les mots pour lui expliquer à quel point je l'ai aimé et combien j'ai souffert quand je l'ai perdu. Je déviais mon regard. J'étouffais. Elle était si proche de moi, j'avais envie de tout lui dire parce que ça me faisait du mal de voir que je ne signifiais plus rien pour elle. Je baissais la tête, m'amusant nerveusement avec mes mains. « Ça a duré cinq mois. » Il me fallait du temps pour tout lui raconter. Il allait falloir qu'elle soit patiente.

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Mes mains toujours posées sur les fers, mon regard soutenu par le sien, j'attendais une quelconque explication du pourquoi et du comment de cet attachement venant de la part du Dunster. Je voulais absolument tout savoir, ne plus rester dans l'incompréhension total à chaque fois qu'il s'approchait de moi. « Tu ne te souviens donc de rien. » Les sourcils froncés, je me posais des tas de questions sur le coup. Il me connaissait donc ?. Encore une victime de mon amnésie, goshh, j'en avais assez de cette maladie qui ne quittera donc jamais mon cerveau !. Le pire dans tout ça, il n'y avait pas de remède, en fait, moi seule était le remède à ça, il fallait que je retrouve la mémoire toute seule, il fallait que je guérisse toute seule, mais ce n'était pas facile et les docteurs ne servaient qu'à me suivre de très près comme des psychologues pour aider mon cerveau à remonter à la surface. Je ne souhaitais vraiment à personne de vivre ça, c'était comme à chaque fois remettre la pendule à l'heure. « Tamara, je.. On est.. » On est ? Qu'est-ce qu'on est ? Je commençais à flipper, mais c'est surtout d'avoir oublié une chose qui pouvait être assez importante qui m'inquiétait. Il dévia mon regard, j'avais l'impression qu'il étouffait et j'étais dans le même état que lui, la peur prenait le dessus. Je n'avais pas peur de lui, non bien au contraire, mais j'avais peur de ce que je pourrais découvrir, de cette vérité dont mon cerveau avait rayé de ma vie. « Ça a duré cinq mois. » Il n'était pas clair, je ne comprenais rien à ses dires et cela faisait encore plus monter mon stresse, je l'avais presque dans la gorge. Peut-être que c'était la proximité que je venais d'installer entre nous qui lui faisait perdre ses mots. Finalement, je reculais avant de me rassoir sur ma balançoire. « Qu'est-ce qu'on est Justin ?. » J'avais du mal à patienter, mon cœur ne cessait de se serrer, je resserrais l'étreinte de mes deux mains contre un fer de ma balançoire. « Et le fait que tu sois dans cet état me fait peur, c'était grave ?. » Oui bonjour le boulet, entre le "on est" et le "ça duré cinq mois", je divaguais totalement. En même temps, j'n'arrivais plus à réfléchir, tous ses mots repassaient en boucles dans ma tête.

Ce n'était en rien la faute de Tamara. Elle me regardait juste avec ce regard insistant, c'était tout ce qui gênait à présent. Je perdais le contrôle de moi-même lorsque je repensais à sa perte. A combien j'avais souffert quand j'avais dû l'abandonner. Et le pire c'était qu'elle ne se souvenait de rien. Tamara attendait que je lui explique mais je n'arrivais pas à trouver les mots qui correspondaient à notre histoire. Elle finit par se dégager, retournant s'asseoir sur sa balançoire tandis que j'inspirais profondément. « Qu'est-ce qu'on est Justin ?. » Je regardais le sol en reprenant ma position de départ. Je m'appuyais sur mes cuisses avec mes coudes en réfléchissant à une vitesse incroyable. « Et le fait que tu sois dans cet état me fait peur, c'était grave ?. » Je lui faisais peur et je le regrettais. Ce n'était en aucun cas mon but. Au contraire je voulais la rassurer mais je n'y arrivais pas parce que j'étais moi-même en train de paniquer. « Non ce n'était pas grave. » Commençais-je par dire. Ma respiration devint alors plus calme et je parvenais à me calmer. Difficilement mais j'y arrivais. « Avant la bombe, toi et moi on sortait ensemble. » J'avais réussi à le dire, j'y avais réfléchi longuement mais j'avais finalement décidé de le lui dire le plus simplement possible. Ce n'était pas la peine que je passe par quatre chemins. Je tournais seulement ma tête vers elle pour observer sa réaction. Je voulais voir si elle commençait à s'en souvenir ou si c'était le vide complet. Je laissais s'écouler quelques secondes avant de reprendre calmement. « Notre histoire a duré cinq mois. On sortait encore ensemble quand la bombe a eut lieu. » Mon regard était toujours posé sur elle, je voulais identifier chaque réaction de sa part. Je me rappelai alors de la bombe, de la panique qui avait envahit tout Harvard ce jour là. Et de ma perte. Tamara.

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Justin & Tamara

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Plus je le regardais, plus son état me faisait peur. Je m'étais rassit sur ma balançoire tandis que lui reprenait sa position de tout à l'heure. Mes mains toujours serrés contre le fer. Allait-il vraiment cracher tout le morceau, ou bien me laisser encore dans l'incompréhension totale ?. Je voulais tellement savoir ce qui nous liait. « Non ce n'était pas grave. » bon là je fus un petit peu rassuré, mais juste un peu alors. Car la pression qu'il me mettait avec sa mine perdue et décomposée me donnait pleins de frissons dans le dos. « Avant la bombe, toi et moi on sortait ensemble. » WTF ?. J'écarquillais les yeux, mes mains relâchèrent la chaine de la balançoire tombant sur mes cuisses, mon coeur manqua un battement tandis que je regardais ses lèvres pour encaisser chacun de ses mots. « Notre histoire a duré cinq mois. On sortait encore ensemble quand la bombe a eut lieu. » Purée je n'y croyais pas, moi qui m'étais toujours dit que je n'avais jamais eu de petit-ami, voilà que je découvre aujourd'hui que j'en avais eu un et que notre histoire avait duré cinq mois, mon dieu, cinq mois ? Ce n'était absolument pas rien et si je n'avais pas cette foutu crise d'amnésie, qui sait ce qu'on aurait été aujourd'hui. Est-ce que je l'avais aimé autant que j'aimais Duncan ?. Trop de questions fusaient dans ma tête, je fermais les yeux tentant au plus profond de moi de me souvenirs de lui, de notre histoire, mais merde j'y arrivais pas et ça me frustrait. J'étais en colère contre cette foutu maladie et pour me défouler, je donnais un coup de poing sur le pied gauche du fer de la balançoire. Ça faisait mal, mais tant pis. « Comment est-ce que j'ai pu oublier ça !. » Je rejetais la faute sur moi, mais en fait, je n'y étais pour rien. « Pardon...Justin. » C'est tout ce que je pouvais dire pour m'excuser de l'avoir peut-être fait souffrir involontairement. « Pardon... » Je pourrais rester ainsi toute la nuit à lui demander pardon, car cinq mois, mon dieu. Je partageais sa douleur à présent... « Pardon... » murmurais-je d'une petite voix en baissant la tête, posant mes mains sur mes cuisses et serrant fortement le bout de tissu entre mes doigts. J'avais tellement envie de me souvenir de lui, de notre histoire, mais je n'y arrivais pas. « Pardon... de ne pas pouvoir m'en souvenir... » et ça me mettait hors de moi, on pouvait carrément le voir sur mon visage.

Je venais de lui avouer, elle venait d'apprendre quel était le lien qui nous unissait et ce qui me poussait tant à rester près d'elle. J'avais été vague, je n'avais dévoilé que la période et ce qui nous reliait. Elle ne connaissait pas encore ce que nous avions vécu pendant 5 mois. Mais je comptais sur elle pour s'en souvenir. J'avais fait exprès de ne pas être trop informatif, j'avais l'espoir qu'elle se rappelle et que je ne sois plus un inconnu pour elle. « Comment est-ce que j'ai pu oublier ça !. » Elle commençait à s'énerver et j'en étais quand même coupable. Mes doigts étaient entremêlés et je les serrais en la voyant souffrir. « Pardon... Pardon... » Elle ne cessait de répéter ce mot alors que je voyais son regard devenir vide. Tamara était perdue et je m'en sentais tellement responsable. Je cherchais dans ma tête ce que je devrais lui dire, je cherchais un moyen de la rassurer mais j'étais figé. Je ne pouvais pas arrêter de la regarder. « Pardon... de ne pas pouvoir m'en souvenir... » Je ne pouvais la laisser dans cet état quand même. Elle s'en voulait mais ce n'était en aucun cas de sa faute. Je quittai ma balançoire pour aller m'accroupir devant elle. Elle avait le regard baissé et j'étais face à elle, au niveau du sol. Je captai donc son regard et posai mes mains sur les siennes sans hésiter. « Hey, ce n'est pas de ta faute. » Je n'aimais pas la voir comme ça. Ce n'était pas de sa faute si une bombe avait explosé, elle n'avait pas pu savoir qu'à ce moment là, elle n'aurait pas dû se tenir au portail de l'université. J'étais toujours accroupi devant elle, en ayant mes mains posées au dessus des siennes. J'affrontai à nouveau son regard, j'espérais que j'arriverais à la rassurer. « Je ne t'en veux pas Tamara. Tu ne dois pas t'excuser pour ce qu'il t'arrive, tu m'entends ? » Elle sera toujours importante à mes yeux et je ne voulais pas qu'elle souffre, surtout pas pour moi. Certes je l'avais perdu à cause de son amnésie, mais ça ne signifiait en rien qu'elle devait s'excuser autant. Je me rendais alors compte que après plusieurs mois, c'était probablement la première fois qu'il y avait un contact entre nous. Je baissais mes yeux sur nos mains en reprenant. « Tu as peut-être des problèmes de mémoire maintenant, mais au moins tu es vivante. Je n'imagine pas ce que j'aurais fait si cette bombe t'aurait.. » Tué.

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