Declan ✘ violence leads to nothing

La soirée avait été riche en émotion si bien que j’avais préféré laissé Mallory dormir du sommeil du juste pour aller me dégourdir les jambes. En temps normal, je serais allé courir un peu voire aurait terminé dans la salle de boxe pour me détendre complétement. Or, à Hawaï, je risquais d’avoir du mal d’en trouver une mais qu’importe, marcher sur la plage ferait peut-être office de palliatif. De palliatif… Quand je pensais des trucs comme ça, je ne pouvais m’empêcher de me dire que je devais être un psychopathe ou quelque chose s’y rapprochant. En réalité, c’était un peu ça. Ex mafieux, ex tueur à gage pour le compte de sa famille, je vivais pour et avec la violence. Je ne savais pas faire autrement. J’avais besoin de ressentir cette adrénaline surtout ces derniers temps où ma vie partait un peu en live complet. Je n’avais plus de repères, plus vraiment de catalyseur pour calmer la violence qui couvait en moi si bien que je me faisais l’office d’une bombe à retardement. Je m’étais un peu calmé grâce à l’annonce de la grossesse de Mallory mais pas complétement. D’ailleurs, une seule blague de mauvais goût me fit perdre mon calme. Un groupe de jeunes un peu trop provoquants avaient décidé de se foutre de ma tronche mais manque de bol pour eux, je parlais très bien leur dialecte ; L’avantage d’être en archéologie, c’est qu’on vous pousse à apprendre le plus de langues possibles et inimaginables. La suite ? Cela aurait très bien pu se terminer en une bagarre si une bonne âme n’était pas intervenue sous les traits d’une Dunster que j’appréciais. « Amy ?! Qu’est-ce que tu fous là ? » grognais-je tandis que je la fusillais du regard. « Cela ne te regarde pas » grommelais-je. Je voulais juste leur éclater la tronche.

Regretter une bonne bagarre ? Je n’étais pas certain mais peut-être que dans l’état où j’étais, je risquais de commettre une connerie et je ne voulais pas d’emmerdes de ce genre. Amy ne méritait pas non plus que je passe mes nerfs sur elle alors qu’elle s’était toujours montrée agréable et douce. En fait, je ne savais jamais vraiment comment me comporter auprès d’elle. Elle me paraissait si fragile, si douce que je craignais toujours de la blesser. Toutefois, je grognais légèrement quand ils commencèrent à l’embêter même si, elle ne réagissait pas à leurs tentatives. Je l’attrapais alors doucement par le bras pour l’éloigner, fusillant ces mecs du regard. Ils avaient de la chance, encore un peu, je les envoyais à l’hôpital. « Et toi, essaie un peu d’arrêter de te faire marcher dessus » soupirais-je tandis que je ne la lâchais pas, continuant de mettre le plus de distance possible avec ces suicidaires. « Je voulais pas te blesser tout à l’heure, j’étais simplement en colère » marmonnais-je avant de me tourner vers elle, me passant une main dans les cheveux. « Je vais finir par croire que tu es une sorte d’ange gardien pour m’empêcher de faire des conneries » plaisantais-je légèrement avant de lui remettre les cheveux en place. La pauvre, elle ressemblait à un épouvantail décoiffé.

« En gros, si t’es pas un ange gardien, ce que tu essaies de me dire, c’est que t’es un aimant à emmerdes, c’est ça ? »lui demandais-je sur un ton amusé. Pour moi, elle resterait toujours la douce Amy, celle qui d’un sourire me faisait comprendre que je n’étais qu’un crétin et que par moment, la douceur a du bon. Je crois que si je ne l’avais pas rencontré, sûrement ma relation avec Mallory ne serait pas passée de la même façon. Elle avait le don de m’adoucir. En même temps, comment faire autrement ?! Elle semblait tellement fragile, si timide que je ne pouvais que changer mon comportement vis-à-vis d’elle. Je n’avais jamais réellement eu un fond méchant quoiqu’on en dise mais depuis toujours, je m’exprimais par la violence de mes réactions sans pour autant être un psychopathe ou quoique ce soit. J’étais simplement un peu trop sanguin sur les bords. « Me faire pardonner ? Humm tu en as de bonne. On fait comment dans ce genre de moment ? Je t’offre une glace et un coca et on est quitte ou je dois me mettre à genoux et te lancer un regard à la chat potté ? » plaisantais-je non sans lui donner un léger coup d’épaule, glissant mon bras autour d’elle pour marcher. Au moins comme ça, je savais qu’il ne lui arriverait aucune broutille. « Et si tu me disais comment ça se passe en ce moment pour toi ? »

« Tu m’ennuies pas du tout avec tes histoires et ton ex-mari n’est qu’un gros connard » m’exclamais-je. Comment pouvait-on tromper une femme aussi exceptionnelle qu’Amy ?! C’était à n’y rien comprendre car sous mes allures de badboy, j’étais un fervent défenseur de la galanterie. Certes, je n’étais pas le premier romantique, je le reconnaissais bien volontiers mais il ne me viendrait jamais à l’esprit de tromper une femme. C’était pire que de la lâcheté. « Rassure-moi, tu l’as émasculé avant de partir ?! » lui demandais-je en fronçant les sourcils. Amy ne pouvait quand même pas être amoureuse de ce type ? Elle n’était pas naïve au point de penser qu’un mari volage deviendrait fidèle après des excuses ?! Quoiqu’il en soit, je la gardais contre moi, renforçant mon étreinte et ma présence autour d’elle comme pour lui apporter un peu de chaleur même si l’attention restait maladroite. Je n’étais pas le plus doué pour les câlins. Il y a encore peu, je ne savais même pas en faire ni même les accepter. « Hey je passe pas mon temps à taper sur tout le monde ! Tu serais étonnée mais ces derniers temps, je suis plutôt sage » lui appris-je avec un léger sourire. « Je me suis même fiancée… Elle s’appelle Mallory, elle est irlandaise et étudiante en droit » ajoutais-je en dissimulant le fait qu’elle était la fille de l’ennemi numéro un de ma famille ; que grâce à la connerie de ma mère, j’avais dû épouser la sœur cadette de Mallory mais que j’allais pouvoir enfin épouser la bonne après un rapide divorce… C’était compliqué et puis, je ne pouvais pas tout expliquer à Amy, la pauvre prendrait peur si elle savait que la main posée sur son épaule avait tué bien plus d’hommes et de femmes qu’elle avait pu côtoyer dans sa vie. « Si jamais tu ne vas pas bien, je sais que je suis pas le meilleur dans le genre réconfort mais j’aimerai vraiment que tu viennes me voir ok ? Je te propose pas d’aller casser la tête à ton ex-mari, je sais que tu refuseras »

« Je sais bien mais on a le droit d’espérer non ? » lui demandais-je avec un léger sourire. J’étais triste pour elle car Amy méritait un homme qui prendrait soin d’elle, qui saurait voir le trésor qu’elle était. Je crois que c’était la première fois que je rencontrais une femme aussi douce et généreuse qu’elle et cela me tuait de voir que son crétin de mari n’avait pas su réfléchir avec autre chose que son deuxième cerveau. « Je pense que c’est normal que tu l’aimes encore. Ce n’est pas du jour au lendemain que les sentiments s’effacent mais tu ne dois pas oublier ce qu’il t’a fait » répondis-je en passant une main dans ses cheveux dans un signe évident de réconfort. Je n’étais pas très doué pour ce genre d’exercice, bien souvent trop cru, pas assez diplomate. En même temps, de là où je venais, une trahison revenait à signer son arrêt de mort. Aussi, avais-je tendance à être blanc ou noir. Si jamais Mallory venait à me tromper, je crois que non seulement je péterais un câble mais j’appliquerai la loi du talion avant de lui signifier qu’elle pouvait parader une plume dans les fesses, rien ne changerait ma décision de la quitter. En parlant d’elle, je ne pus résister à la tentation de lui parler de mes fiançailles non dans le but de lui balancer mon bonheur au visage mais simplement pour lui dire qu’il y avait toujours de l’espoir. Si un mec comme moi était capable de se caser alors, elle, elle pourrait retrouver l’amour et le bonheur dans les bras d’un autre mec… A moins qu’elle s’essaie aux femmes comme ma meilleure amie Bambi. « Eh ouais. Elle avait de bons arguments » rigolais-je avant de grimacer à sa question suivante. Voulait-elle vraiment savoir comment nous nous étions rencontrés ?! « Euh rien de romantique. Je pensais emmerder un pote sous la douche et en fait, je lui ai fait pouet pouet… Y avait plus d’eau chaude dans le vestiaire des femmes alors elle était venue dans celui des hommes » rigolais-je en repensant à notre rencontre. Nous nous étions plus quittés depuis. « Tu me déranges jamais blondinette… Et oui, tu y as le droit à ton coca, viens, je t’invite ! » Rigolais-je en la voyant insister, la soulevant dans les airs pour la poser en travers de mon épaule pour courir vers le premier bar que l’on trouverait sur notre route.