Charly ∞ Tu te souviens de moi

« Ils s’éloignent peut-être parce qu’ils ne savent pas comment réagir.. » dit-il en haussant les épaules avant de reprendre avec un sourire. « Et si jamais tu as besoin d’un ami, n’hésites pas à faire appel à moi. Ce sera avec plaisir. » Charly garda son sourire, il ne comprenait pas pourquoi certains amis disparaissaient du jour au lendemain. Surtout lorsqu’on avait le plus besoin d’eux. Mais c’était dans ces moments qu’on reconnaissait ses véritables amis, ceux qui venaient juste lorsqu’ils avaient des problèmes, ce n’était sans doute pas de vrais amis. A son retour de compliment, Charly se passa une main derrière la nuque légèrement gêné. « Merci c’est gentil ! Oh tu sais pas tellement mais ça me convient parfaitement. Ou alors je suis toujours aveugle et je ne vois pas quand je plais. » dit- il en secouant les épaules. Vu qu’à l’époque, il était aveugle, peut-être que même en grandissant, il restait toujours le même. Toujours aussi nul avec les filles. Puis il se mit à penser à leur avenir s’ils avaient franchi la barrière entre ami et petit ami. « Sûrement oui, on serait le plus célèbre couple de tout l’université et on serait élu roi et reine sans avoir besoin de vote. Ce serait une évidence. » dit-il en roulant des yeux avec un grand sourire. « Je pense que oui, on l’aurait été. » C’est dommage de se dire que tout aurait pu être différent.  

Charly baissa légèrement les yeux en l’écoutant parler. Il avait bien remarqué qu’elle avait voulu ajouter quelque chose mais qu’elle avait changé d’avis, il semblerait. Mais il ne pouvait lui en vouloir, après tout, cela faisait quelques années qu’ils n’avaient pas eu contact. « Au pire, tu peux toujours parler en solitaire. Tu vas ou tu veux et tu peux hurler comme tu veux si tu es dans ta voiture. » dit-il avec un sourire encourageant. « Bien sûr, si jamais j’ai besoin, je n’hésiterais pas faire appel à toi promis. Ce sera plus facile pour se croiser maintenant. » Maintenant qu’ils étaient tous deux à Harvard, ils se croiseraient sûrement plus souvent. Ou pas, c’était un hasard qu’ils se soient trouvés dans cette salle au même moment. Peut-être qu’ils l’avaient déjà fait avant sans vraiment s’en rendre compte. « Merci de ta solitude mais oui, il faudrait qu’on se fasse ça un de ses jours. Ça pourrait être fun mais elles pourraient croire que t’es ma copine du coup. » Il sourit légèrement, c’était difficile de voir si on plaisait à la fille en question. Il devrait sûrement y avoir un moyen mais Charly ne l’avait jamais trouvé. Et malheureusement pour lui, il ne comptait plus le nombre de vent qu’il s’était pris par erreur de jugement. « J’en suis certain ! Et si ce n’est pas le cas, je vais hurler à la triche. » Il se mit doucement à rire avant de reprendre. « Oui, j’y vais avec Anastasia, une mather et toi ? Tu y vas accompagnée ? » Bizarrement, il avait hâte d’être au bal, bon il serait ridicule niveau danse mais pas grave. « Tu sais bien, que sans toi, ma vie sera des plus terne. Impossible d’être heureux » répondit-il en jouant de la même façon.

Charly ignorait ce que l’avenir lui réservait, il ne savait même pas ce qu’il allait faire lorsqu’il aurait terminé Harvard. Il retournerait peut-être à Boston ou pas. Il espérait juste que le destin soit clément avec lui.  « Je ne parlais pas de ce genre de cri mais je peux comprendre. Ça m’arrive aussi et ça fait hyper mal. Sauf que moi je ne peux pas hurler vu que je dors à la Lowell donc je dois contenir la douleur. Je me retrouve souvent à sautiller sur un pied comme un idiot. » dit-il avec un sourire. Et le pire c’est que cela arrivait souvent. Mais il n’y avait pas mieux qu’un bon hurlement pour dégager toute sa haine ou sa peine. On se sentait légèrement mieux après. « Qui sait, ça peut, peut-être marché même si cela ne serait vraiment pas de chance si on tombe sur une autre lesbienne. Faudra que tu joues le jeu. Mais promis, si je vois que tu galère, je viendrais à ton secours. » Il se mit doucement à rire en imaginant la scène, cela sera légèrement marrant.  « Oh cool, j’espère que tu vas bien t’amuser ! » Charly lui fit un sourire, lui aussi il croisait les doigts pour que la soirée se passe bien et qu’il n’écrase pas trop les pieds de sa partenaire de danse. Il allait devoir s’entrainer dans sa chambre, juste pour voir s’il n’avait pas perdu la main. « L’amour se retrouve toujours » dit-il en posant une main sur son cœur, en prenant un air dramatique qui fut fit remplacé par un éclat de rire de sa part lorsqu’elle fut près de lui.

« Non en effet, ce n’est pas le top, on sait à peu près tout sur les autres à cause de ça. Mais sinon c’est fun, il y a toujours du monde à qui parler. Même si j’aurais bien aimé avoir mon propre appartement. Je voulais en chercher un mais vu que je me plais bien ici, j’ai abandonné pour l’instant. On verra ça plus tard. » dit-il avec un sourire. Peut-être qu’un jour, il trouverait l’appartement de rêve à Harvard mais il en doutait sérieusement. Puis il ne se voyait pas faire la route matin et soir. « On est deux. J’aurais eu du mal à retenir mon sérieux si une fille se serait approchée de toi. Tu t’occuperais des garçons et moi des filles. » Il hocha la tête à sa question avant d’y répondre en secouant les épaules. «  Avec plaisir mais c’est à tes risques périls. Je risque de te marcher sur les pieds. » Il se mordit la lèvre, il fallait qu’il s’entraine parce que sinon il plaignait vraiment sa cavalière. Charly allait devenir la prévenir de mettre des bottes plutôt, c’était moins dangereux pour elle.  « Oh tu sais, c’est plus un devoir de torture qu’autre chose. Et une pause me fait le plus grand bien. J’allais m’arracher les cheveux avant que tu arrives. » dit-il avec un sourire.

« Et tu n’as pas changé pensé à faire de la colocation, tu te sentiras moins seul avec quelqu’un d’autre dans l’appartement ? Moi je ferais peut-être ça. » Charly secoua doucement les épaules, mais même s’il ne le fait pas, il ne se sentirait sûrement pas seul. Il appréciait le silence par moment. Ses photographies l’aideraient sûrement, c’est d’ailleurs pour cette raison que s’il devait avoir un appartement, il lui faudrait obligatoirement une pièce sombre pour y développer ces photos. Comme ça, il serait plus obligé de se rendre à la chambre noire du campus pour le faire.  « Tu as bien raison, et si les garçons sont trop idiots pour voir à quel point ils seraient chanceux d’être avec toi, profites de ton célibat. » dit-il avec un petit sourire. L’amour, ça faisait mal quand ça nous tombait dessus et Charly en savait quelque chose, on ne pouvait pas dire qu’il était trop chanceux dans ce domaine. « Oui imagine, je serais obligé de porter un perruque pour éviter que ma cavalière ait honte d’être avec moi. C’est plutôt une bonne idée, je devrais y songer par moment. » Charly se mit à rire avant de reprendre plus sérieusement.  « Il faut que je dise à quoi me font penser ces photos sauf que moi là, rien me vient. Du vide complet. »