Charly ∞ Tu te souviens de moi

L’inconvénient lorsqu’on avait des cours, c’était qu’il y avait forcément des devoirs. Et celui-ci allait lui faire exploser le cerveau. Cela faisait à peu près une demi heure qu’il regardait une photo afin d’expliquer ce qu’il ressentait face à celle-ci. Sauf que là, problème, il ne ressentait rien. Charly passa une main dans sa nuque, il se trouvait dans la salle de Lowell seul. Donc impossible de trouver quelqu’un qui pourrait empêcher ce craquage mentale qui commençait à pointer le bout de son nez. Alors qu’il prenait son stylo pour essayer d’aligner quelques mots, une voix derrière lui le surpris. Charly se tournait vers celle-ci alors qu’elle commençait à se présenter. Il fronça légèrement les sourcils, c’était étrange mais son visage lui rappelait quelqu’un. Et en l’écoutant prononcer son nom, il sut qu’elle le connaissait. « Oui c’est bien moi. » dit-il avec un sourire et alors qu’il allait lui demander son prénom, elle le donna d’elle-même. Maggie, c’était son prénom. Après quelques minutes à faire fonctionner son cerveau, un autre sourire apparut sur ses lèvres. « Oh wow, Maggie, je t’avais pas reconnu. Comment ça va depuis ? » Depuis longtemps, il fallait bien le reconnaitre. Charly avait été amoureux d’elle, mais rien ne s’était passé comme il l’avait souhaité.

Si on lui aurait qu’aujourd’hui, il allait revoir la jeune femme et bien il ne l’aurait pas cru. Et surtout pas dans la salle des Lowell, c’était vraiment du pur hasard. Cela faisait maintenant quelques années qu’il n’avait pas revu la jeune femme mais elle n’avait pas changé. Toujours aussi jolie, voire même plus. Et dire que la dernière fois qu’ils s’étaient vus, Charly avait le béguin pour elle, enfin c’était pire qu’un béguin. Mais il n’avait jamais pu lui dire. « Moi non plus, c’est une sacré inattendue. Mais c’est plutôt une bonne chose, je suis content de voir que tu vas bien.» dit-il avec un sourire. Charly n’avait pas changé niveau caractère, il restait amicale quoi qu’il arrive. Son sourire s’agrandit légèrement en entendant sa question et la remarque qui suivait. « Et bien, je suis étudiant ici, dans le domaine de la photographie. Et là je suis entrain d’essayer de faire mes devoirs et toi alors ? Qu’est ce que tu deviens ? » Du moment qu’ils restaient dans le banale, Charly pouvait se débrouiller afin de ne pas tout gâcher.

C’était étrange de se retrouver face à face à la jeune femme. Charly ne pensait pas la revoir, après tout il ne comptait plus le nombre d’années qui les séparaient de leurs dernières discussions. A l’époque, Charly avait vraiment du mal à communiquer avec les filles, quoi qu’aujourd’hui, ce fût toujours le cas, mais elle avait été son premier vrai béguin. Celui qui compte vraiment sauf qu’il n’avait jamais trouvé le courage de lui dire. En la regardant, il se demanda ce qui se serait passé entre eux s’il lui avait dit. Peut-être qu’elle aurait dit oui pour sortir avec ou bien il se serait pris un immense râteau et aurait pleuré pendant des jours. « Non t’en fais pas, tu ne déranges pas. au contraire, une pause me fera le plus grand bien.» dit-il avec un léger sourire avant de reprendre la parole. « Ah bon ? Et en quoi ta vie d’aujourd’hui est différente ? Enfin tu n’es pas obligée de me répondre après tout mais je trouve que c’est un peu étrange de dire une chose pareille. Surtout que tu es encore jeune, ta vie n’est pas encore faîte.. » Charly la regardait, la tête un peu penchée sur le côté essayant de la décrypter. Bien entendu, cela ne marchait que dans les films ces choses là mais il pouvait toujours essayer, on ne sait jamais ! « Oh moi tu sais, rien n’a vraiment changé. J’ai toujours une mère assez envahissante qui m’effraie toujours lorsqu’elle me raconte comment elle voit mon avenir alors que je suis toujours célibataire et sans diplôme pour le moment. »

C’était difficile de juger la vie de l’autre personne lorsqu’on ne la connaissait pas vraiment. Certes, Charly en savait un peu étant donné qu’ils avaient été amis à une époque mais ce n’était plus le cas. En grandissant, les personnes s’éloignent et c’était ce qui était arrivés à Maggie et à Charly. Cependant, lorsqu’elle lui raconta son histoire, il ne put que froncer les sourcils. « Oh.. » Vraiment éloquent ce Charly. Il ne s’y attendait pas du tout, pour être franc il ne savait pas non plus à quoi s’attendre mais en aucun cas à ce qu’elle ait un enfant. Mais cela ne le choquait pas du tout. « Je suis désolé, je l’ignorais. Je n’aurais pas du jugé ta vie sans savoir. C’est grave ce qu’elle a ? » dit-il en la regardant. Même s’il ignorait de quelle maladie, elle était atteinte, il ne pouvait s’empêcher d’avoir mal pour cet enfant. C’était dans sa nature d’être comme ça, d’ailleurs par moment il était obligé de détourner le regard lorsqu’il croisait une personne malade ou handicapé. Contrairement à elle, sa vie était paisible peut-être un peu mais cela ne le dérangeait pas. A ces mots, Charly se mit à sourire doucement avant de répondre. « Espérons oui, en tout cas je fais tout pour. Après pour les filles, c’est un peu plus compliquée mais elles l’ont toujours été.  On a du mal à vous comprendre, on ne sait jamais ce que vous pensez. » Ou alors il était vraiment nul dans le décryptage, c’était une possibilité aussi.