Comme un air de déjà vu... (Pv Val)

Après un bon fou rire, assez révélateur du côté ridicule que je devais avoir, là dans ce salon en train de danser et fredonner la macarena en titibant, Val se leva, non sans difficulté. Il me remercia et ajouta que je pouvais arrêter ma petite choré, qu’il me libérait. J’arrêtais sur le champ, ne me faisant pas prier. « Et moi qui voulais enchainer avec la danse des canard, je suis presque déçu… » répondis-je avec ironie avant de poursuivre : « En tout cas je suis bien content que tu n’ais rien filmé. Je veux pas me retrouver sur youtube... » rétorquai-je en riant. Je m’avançais vers la table basse, me penchai pour m’emparer de ma bière que je finis d’une traite… Ca m’avait donné soif ce petit show ! Je me tournai ensuite à nouveau vers mon meilleur pote. « Tu te rends compte du pouvoir que t’as sur moi ? Je ferais vraiment n’importe quoi pour tes beaux yeux mon Valou ! » avouai-je en souriant.

On aurait pu se faire des millions je suis sûre avec sa super danse de bourré, mais je ne partage pas les shows de mon meilleur ami avec le monde entier non non ! Et moi je veux pas te partager ! Disais-je tel un petit ami jaloux, mais on est tellement proche et ami depuis si longtemps que ce genre de propos ne nous choque même plus. Et d'ailleurs il enchérit de nouveau avec cette ambiguïté qui me fait toujours autant rire, que je sois ou non bourré. Ouaiiiiis je sais, c'est parce que j'ai les plus beaux yeux du monde ! Disais-je tout en clignant des yeux comme une fillette qui voudrait plaire à ... je sais pas qui pour quoi d'ailleurs, mais je me comprend quoi. Je suis clairement pas en état de réfléchir plus loin que ma bêtise ce soir. Mais tu sais bien que c'est réciproque ! Disais-je un peu plus sérieusement avant de le serrer dans mes bras.

Un rire s’échappa de mes lèvres après la déclaration de mon pote qui ne voulait pas me partager… On avait l’air d’un vieux couple comme ça, mais honnêtement on s’en fichait, ce soir le mot d’ordre c’était déconnade… « Ca doit être pour ça ! » acquiesçai-je alors que mon ami se vantait de ses yeux… « De beaux yeux : bien fatigués et bien alcoolisés… » ajoutai-je en riant en voyant les mimiques de princesse de mon meilleur ami. Et lorsqu’ensuite il me serra dans ses bras, assurant avec sérieux que mes sentiments étaient partagés de son côté, un large sourire étira mes lèvres et cette fois ça n’avait rien d’une moquerie. Bien sûr je le savais déjà, j’avais toujours considéré Val comme mon frère, mais se l’entendre dire faisait toujours du bien. « Qu’est-ce que je ferais sans toi mon Valou, je me le demande… » fis-je alors que je serrai mon ami contre moi. En ces temps durs, quand côté cœur rien n’allait, c’était bon de savoir que l’on pouvait compter l’un sur l’autre.  

Rien de mieux qu'une bonne séance émotion, en mode bourré et coeur brisé, ça ne pouvait qu'être mieux pour notre santé mentale. Une chose est sûre, au moins on sera toujours là l'un pour l'autre, qu'on se fasse de nouveau brisé le coeur ou non, c'est ça la famille après tout, et ça me faisait toujours aussi du bien d'avoir un pote qui est comme mon frère et qui me connait par coeur et qui sera toujours là pour moi. Je m'étais mis à rire de nouveau quand il me fit savoir que mes yeux étaient fatigués et alcoolisés et me rappelais que lorsque c'est le cas, ils sont bien injectés de sang et juste dégueulasse. Mais bref, là n'est pas le sujet. On se déclarait nos flammes alors que je sentais la fatigue m'envahir, tellement que je me suis mis à bailler Tu dormirais sous les ponts à l'heure qu'il est ! Lui répondis-je tout en riant sadiquement, même s'il aurait évidemment trouver un autre pote, mais c'était la seule chose qui m'était venu en tête. En parlant de dodo, je crois que je vais pas tarder, j'ai tellement hâte d'avoir la gueule de bois demain matin ... Ironie quand tu nous tiens.

« Heureusement que t’es là alors ! » fis-je en riant, la perspective de dormir dehors tel un SDF grelottant sous les ponts, cela n’avait rien d’enchantant. Mon pote m’informa alors qu’il n’allait pas tarder à se coucher, ajoutant avec ironie qu’il avait hâte d’avoir la gueule de bois demain matin. Un petit rire moqueur s’échappa de nouveau de ma bouche, même si au final, j’allais également avoir besoin du même traitement de choc que lui au réveil : « Aspirine pour tout le monde au petit déj, prescription du docteur Zacharias ! » Les antalgiques anti migraine étaient vraiment les meilleurs amis des étudiants, et encore plus des étudiants au cœur brisé et au lever de coude un peu trop prononcé comme nous. « Tu veux que je vienne te border et te chanter une berceuse ou tu vas t’en sortir tout seul ? » demandai-je en baillant à mon tour. Mine de rien je commençais à être naz aussi, je revenais juste de vacances mais bon le spring break n’avait rien de reposant.

Oh oui aspirine dès le petit dej c'est ce qui allait nous falloir à notre réveil, on risquait d'être les plus beaux zombies demain matin ou aprem. Mais qu'importe, au moins j'avais oublié pourquoi je m'étais mis à boire et j'avais passé une trop bonne soirée avec mon meilleur pote qui voulait même rester dormir chez moi. Non pas que j'aime pas la solitude, mais parfois, dans les moments un peu dur, ça fait du bien de se réveiller et de se dire qu'on est pas tout seul et qu'on va pouvoir s'occuper entre coeur brisé. Il me fit rire en me proposant une berceuse avant de se mettre à bailler à son tour Déconne pas, tu vas t'endormir toi même et tu vas m'écraser alors que moi je serais réveillé comme un idiot ! Disais-je en me mettant à rire de nouveau avant d'aller le prendre de nouveau dans mes bras. Allez repose-toi bien, demain matin va être ruuuude ! Disais-je avant de le relâcher de lui sourire une dernière fois et de partir m'écrouler dans mon lit où je pris le coussin de Amy pour mettre à sentir son parfum et de m'endormir comme une grosse merde.