Comme un air de déjà vu... (Pv Val)

Je m’étais étonné du fait que Val ne soit pas déjà au courant du pourquoi de notre rupture. J’avais supposé que Caly lui avait exposé sa version des faits mais non, la jeune femme l’avait simplement informé de notre séparation… Et ensuite, bah forcément avec la liaison de Valentin, ils n’avaient pas reparlé de tout ça. En même temps ce n’était pas plus mal, j’allais pouvoir lui expliquer les faits moi même. «Je comprends t'inquiète… Et bien, tu vois, le truc c'est que je crois que Caly serait vraiment ravie de partager une chambre à la maternité avec Rosalia dans neuf mois… » annonçai-je en grimaçant. « Elle s’est mise en tête d’avoir un gosse… » Un soupire s’échappa de mes lèvres. Ce n’était pas le pire pour moi, ça encore, qu’une femme ait des envies de maternité, c’était compréhensible. La plupart des filles rêvent de devenir mère un jour. Ce que je n’avais pas supporté, c’était la façon dont je l’avais découvert. « Le pire, c’est qu’elle ne m’en a pas parlé. J’ai trouvé sa plaquette de pilules dans la poubelle ! » lui révélai-je avec un éclat de colère dans la voix. Je savais que le sujet Amy était délicat… Je n’arrivais pas à trouver les mots pour remonter le moral de Val, encore moins quand il me demanda si je pensais qu’un jour elle reviendrait vers lui… «J’en sais rien Val… » Je pouvais pas parler à la place d’Amy, mais j’étais sûr d’une chose : leurs blessures allaient prendre un certain temps à cicatriser. De dépit, Valentin remplit nos verres. « J’imagine qu’on a tout les deux perdus les femmes de nos vies… » soupirai-je, le regard vide fixant les shooters de vodka. J’attrapai finalement le mien pour l’avaler en grimaçant. Le liquide coulait de plus en plus difficilement le long de ma gorge. Je le reposai sur la table avant de tourner la tête vers mon meilleur ami de nouveau : « Bon, j’espère que si c’est un petit gars tu vas l’appeler Priape au moins ! » lançai-je en plaisantant pour essayer de lui soutirer un sourire.

Ca m'avait clairement fait un choc quand Calypso m'avait dit que c'était fini entre eux. J'avais essayé de comprendre pourquoi mais elle était dans un trop sale état alors j'avais préféré ne pas insister. Mais pour moi, ces deux-là sont clairement fait ensemble alors je savais qu'ils allaient finir par revenir ensemble, c'est certain, même si je sais que Caly peut souvent faire sa furie et étant un mec je suis forcément plus souvent du même avis que mon meilleur pote même si je ne le connais depuis pas aussi longtemps qu'elle, mais ça ne veut rien dire. Je ne comprenais pas trop où il voulait en venir à la base quand il me fit savoir qu'elle voulait un gosse, j'attendais donc la suite pour écarquiller les yeux, surpris par ce qu'avait fait ma meilleure amie Sérieux ? Elle t'a rien dit ? Putain des fois je me demande ce qu'il lui passe par la tête ... Heureusement que tu t'en ai rendu compte surtout ! Mais je suis sûr que ça s'arrangera. Comme toujours évidemment, parce que l'un comme l'autre, même s'ils perdent espoir de se retrouver ensemble et heureux, ils finiront par se retrouver dans tous les cas. Pas comme moi et Amy, ça n'a rien à voir et ça me désespérait un peu. Je voulais vraiment qu'elle arrive à me pardonner un jour, mais je sais au fond de moi que ce ne sera jamais le cas, mais pour l'instant j'arrive pas à baisser les bras, je l'aime trop. Je buvais alors mon verre de vodka qui me piquait de moins en moins la gorge et lui répondais Dis pas n'importe quoi, toi tu la retrouveras toujours ta Caly', moi j'ai fait une faute impardonnable ... Mais même si j'avais encore plus envie de noyer mon chagrin dans l'alcool mon estomac ne le supportait plus, alors je me suis posé bien plus confortablement dans le canapé et me mis à rire quand mon pote me fit savoir qu'il espérait que j'appellerais mon gosse avec son prénom. Bah carrément, tout le monde sait que les Priape c'est les meilleurs ! Disais-je avec un léger ton d'ironie pour faire chier un peu mon pote.

Ma révélation sembla étonner Valentin. Caly ne lui avait donc vraiment rien raconté. « Ouais heureusement comme tu dis ! Tu nous imagines tous les deux en train de faire une course de poussettes sérieusement ? » demandai-je en riant un instant. C’était nerveux, parce qu’au fond de moi, j’avais vraiment flippé. On avait évité l’incident de peu. Je n’étais vraiment pas prêt à être père, surtout que je n’étais pas encore complètement remis de la perte d’Artémis. Je n’étais pas certain que de tout confier à mon meilleur ami allait me faire gagner des points auprès de mon ex. Elle risquait plutôt d’être furax contre moi que j’ai ainsi impliqué Val dans nos querelles. Mais il était comme mon frère, j’étais incapable de lui cacher quelque chose d’aussi important. Surtout que je trouvais le comportement de la jeune femme vraiment inquiétant et qu’elle était également sa meilleure amie à lui. Il avait le droit de savoir qu’elle était en train de péter un câble. «  Elle me fait vraiment peur… » confessai-je en soupirant. Val m’assura que ça allait s’arranger. Pour lui, j’allais retrouver Caly… Il me semblait bien plus défaitiste sur sa relation avec Amy. Peut être était-ce parce qu’il n’avait pas encore toutes les informations sur sa meilleure amie… « Je suis pas sur que ça puisse s’arranger Val… En fait, je t’ai pas tout dit… » continuai-je en grimaçant. « Durant le spring break, j’ai appris qu’elle s’était envoyée en l’air avec un certain Charlie. Un mec de ta maison… » racontai-je la mâchoire et les poings serrés d’énervement. Si elle était capable de passer à autre chose aussi facilement, c’était surement que je n’étais pas si important que cela dans sa vie. « Tout le monde fait des erreurs Valou… » assurai-je. Bon celle de mon meilleur pote était particulièrement énorme, mais je ne supportais pas de le voir si mal, c’est pourquoi j’avais ensuite lancé une remarque débile sur le choix du prénom de son gosse. Val avait bu son shooter et il se cala dans le canapé en riant de ma réflexion. « Attention au ton que tu emploies jeune homme ! » menaçai-je en décelant l’ironie dans sa voix avant de me mettre à rire avec lui…

Je n'ai pas pu m'empêcher de rire à la remarque de mon cher ami quand il balança la super image de nous, poussant nos poussettes, avec nos deux gosses, totalement plongé dans notre incroyable aventure de papa poule. Ouais je nous imaginais bien, mais tout comme lui, vraiment pas pour tout de suite. Bah mec, dis toi que ça arrivera un jour ou l'autre ! Continuais-je dans la lancée de mon rire, parce qu'il est clair que je vieillirais avec mon meilleur pote parce qu'il est mon frère et que je me vois pas vivre sans lui, pour preuve, je l'ai embarqué ici avec moi à Harvard. Inséparable, jusqu'au bout ! Mais je ne savais pas si je pouvais en dire autant de Caly', surtout quand elle nous fait ce genre de plan foireux. Oui, nous, parce que ce qui touche mon meilleur pote, me touche à moi aussi, encore plus quand la source du problème est ma meilleure amie. Un trio ça se sert les coudes, même si deux d'entre eux sont terriblement amoureux l'un de l'autre. Et je n'étais pas à la fin de ma surprise. Elle l'avait carrément trompé ! Comme moi ! Et elle osait me remonter les bretelles alors qu'elle fait franchement pas mieux de son côté, j'en croyais pas mes oreilles ! Nooooooon ! Elle est pas sérieuse lààà ?!? Disais-je complètement désespéré, en bien trop exagéré vu mon état un peu trop alcoolisé, passant mes mains sur mon visage l'écrasant au passage quand je faisais glisser mes mains sur ce dernier. La catastrophe ! Mais voilà, je croyais toujours en eux, et ma faute reste la plus impardonnable selon moi, même si oui, tout le monde fait des erreurs. On avait fini par arrêter de parler de tous ces problèmes pour finalement délirer là-dessus, on peut être maso parfois (a). Haha ! Bon allez une autre bière pour moi ! Et sinon tu comptes faire quoi avec Caly ?

Dans le fond, je m’imaginais bien avec des gosses, en mode papa gaga devant ses petiots. Et c’est certain que Val sera là à mes côtés lorsque ça arriva, comme je serais là pour lui dans 9 mois quand Rosalia accouchera si elle décidait de garder cette grossesse… Seulement, je n’étais juste pas prêt à être père l’heure actuelle, si Caly m’avait laissé une chance de m’expliquer, j’aurais pu le lui dire. « Dans un petit moment pour ma part ! Ton aventure va me servir de leçon ! » me moquai-je gentiment en riant. J’allais probablement être doublement prudent les prochaines fois que j’aurais une fille dans mon lit. Devant les espoirs de mon ami de nous voir de nouveau ensemble Caly et moi, je ne pus m’empêcher de lui confier ce que j’avais découvert durant le spring break. Caly s’envoyait déjà en l’air avec quelqu’un d’autre et la nouvelle sembla désespérer Val. « Je sais pas si c’était une histoire d’une nuit ou bien si c’est plus sérieux… De toute façon on est séparés alors je crois que j’ai plus mon mot à dire… » ronchonnai-je. Je ne pouvais pas m’empêcher d’être fou en imaginant ce type poser ses sales pates sur MA Caly. « J’en prendrais bien une aussi » demandai-je à mon pote lorsqu’il annonça qu’il se réservait une bière. Il me posa ensuite la question à laquelle je ne pouvais pas répondre : que faire avec Caly désormais ? Je ne pouvais pas jouer le petit ami jaloux, j’avais perdu ce droit lorsque nous nous étions séparés. M’excuser et lui lécher les bottes n’étaient pas des options plus réjouissantes, parce qu’elle avait ses tords dans l’histoire et que je voulais qu’elle les reconnaisse et qu’elle prenne conscience que son désir obsessionnel de grossesse n’avait rien de normal… J’haussais les épaules… « Je sais pas quoi faire Val… Je vais devoir lui parler sérieusement. J’imagine que je ne peux pas l’éviter éternellement. » Je l’avais fait durant tout le spring break, mais un jour ou l’autre nous allions nous retrouver nez à nez. « Je l’aime toujours mais je peux pas continuer avec elle comme ça. Je suis paumé. Un jour elle veut un gosse de moi, le lendemain elle s’envoie en l’air avec Charlie. Je crois qu’elle a un problème. » C’était complètement illogique. Je n’arrivais pas à comprendre ce que signifiait son comportement et surtout je n’arrêtais pas de douter : tenait-elle toujours à moi ? « Bon et toi c’est quoi ton plan ? Tu vas te mettre avec Rosa ? » demandai-je alors. Ca semblait logique maintenant qu’elle portait son enfant mais je n’imaginais pas la catastrophe pour la pauvre Amy. « Je crois qu’on devrait s’engager dans les ordres mon pauvre Valou, vu comment on s’y prend comme des manches avec les nanas… » soupirai-je finalement.

C'est clair qu'on était encore bien trop jeune pour avoir des gosses. Encore, se marier c'est autre chose, ça n'engage pas à vie, on peut toujours divorcer ... Mais un gosse, tu peux pas lui retirer ta chair et ton sang. A part en l'abandonnant, mais pour ça, faut pas avoir de coeur, et je suis pas du genre comme ça. J'étais donc allé me chercher une bière et en pris une aussi pour Priape et la lui tendait alors qu'il m'expliquait qu'il ne savait pas quoi faire, qu'il était totalement paumé, et franchement je ne savais pas du tout quoi lui dire ou lui conseiller, je suis pas vraiment dans une bonne position pour ça ... Je crois aussi qu'il va falloir lui parler sérieusement. Mais la connaissant, ça ne risque pas d'être très facile ! Je plaignais déjà mon meilleur pote, et je le plaignais d'être tombé amoureux d'elle parfois. Bien que je peux parler moi avec Rosa ... D'ailleurs la conversation revint sur elle. Je lui en veux encore énormément, c'est un peu chiant, parce que oui je veux me mettre avec elle, mais j'ai surtout l'impression que c'est juste une obligation. Et par obligation c'est pas forcément le mieux pour tout le monde, même pour ce petit qui va venir au monde d'ici quelques mois, mais peut-être qu'avec le temps, je retrouverais les sentiments que j'ai à son égard. Alors que je buvais ma bière, il finit par me faire rire en m'avouant qu'on ferait mieux de s'engager, parce qu'on est vraiment pas doué dans nos relations amoureuses, surtout en ce moment Purée m'en parle pas ! Carrément quoi ! Mais bon ce serait fuir nos problèmes, et responsabilités pour ma part. Allez hop encore de la bière parce que y'a que ça de vrai ! Et qui détend.

Valentin assura que j’allais surement devoir parler avec Caly et je grimaçais à cette simple idée. Nous avions passé les deux dernières semaines à nous éviter mais avec ce que j’avais appris sur elle et sur la façon dont elle avait passé son spring break, je n’étais pas persuadé de pouvoir garder mon calme et mon sang froid la prochaine fois que je verrais la jeune femme. Ma jalousie était quelque chose que je ne maitrisais pas. J’attrapais la bière que me tendait Valou et j’en pris ensuite une gorgée alors qu’il me répondait sur ses propres soucis amoureux avec Rosalia. Il allait bien se remettre avec l’italienne, je n’osais pas imaginer le désespoir d’Amy, et il me confia alors qu’il avait l’impression de le faire par simple obligation, à cause de la grossesse et du bébé. Une nouvelle grimace se dessina sur mon visage. « Tu sais Val, t’es pas obligé de te mettre avec juste parce qu’elle est enceinte de toi… » Ca semblait la chose logique et la plus correcte à faire, mais ça risquait aussi de les conduire à rompre tôt ou tard. C’était les sentiments qui nous poussaient vers quelqu’un, pas les « obligations » qu’on pouvait avoir à son égard. « Bon t’es pas obligé d’aller t’enfermer dans une abbaye non plus » précisai-je. « Je veux pas te pousser à fuir tes responsabilités, mais peut être que tu peux l’aider avec sa grossesse et ensuite avec le petit sans forcément te mettre en couple avec elle. » Il y avait beaucoup de parents qui arrivaient à s’entendre pour leurs enfants tout en étant séparés.

Une fois terminé avec les soucis de couple de mon meilleur ami, on avait enchaîné avec les miens, et surtout avec Rosalia et mon obligation de retourner avec elle. Evidemment que ce n'était pas la meilleure chose à faire, surtout si je n'ai plus autant de sentiment qu'à l'époque. Mais je me voyais mal avoir un enfant sans fonder une famille avec la mère, c'était pas concevable pour moi, parce que sûrement que mon sang d'italien pur m'en empêcher. Et mon éducation aussi surtout. Priape me fit tout de même rire en me disant que je n'étais pas non plus obligé de devenir esclave du Dieu tout puissant. Ce n'était clairement pas envisageable vu que je ne suis pas du tout croyant, je préfère finir dans l'armée au pire des cas. Mais ce n'est pas non plus mon rêve. Ouais je pourrais faire ça ... Mais ça ne me réjouit clairement pas. J'espère vraiment pouvoir lui pardonner un jour et qu'on arrive à reformer un couple. Même si je sais que jamais je ne pourrais oublier Amy. Mais ça pourra toujours y contribuer un peu. Ou comment se convaincre en se donnant plein de tous beaux espoirs qu'on est pas sûr qu'ils arrivent un jour.

La vie était décidément une sacrée chienne parfois... Mais Val semblait résigné : il allait essayer de retrouver au fond de lui l’ancienne flamme qu’il avait ressenti pour l’italienne. Il était néanmoins assez clair sur un point : il n’oublierait pas Amy, c’était impossible. Je grimaçais, m’abstenant de commentaire, mais j’imaginais très bien que cette solution ne serait jamais satisfaisante pour aucun d’eux : Rosalia et son bébé ne voudraient certainement pas être considérés comme un lot de consolation, Amy devait probablement être au plus mal et puis Val, ça crevait les yeux qu’il n’était pas épanoui. Ils allaient surement trop dans le mur en se forçant à être ensemble à cause de la grossesse, mais en même temps c’était courageux et responsable de la part de mon meilleur pote d’assumer ainsi ses actes. Je lui reversais un nouveau shooter de vodka quand il parla de son incapacité à oublier Amy. « Reprends en un petit ! Ca, ça va te provoquer une amnésie temporaire mon grand. » Temporaire seulement, parce que probablement que son ex femme reviendrait hanter ses pensées en même que la gueule de bois ferait son apparition. Mais pour le moment, j’avais pas d’autres solutions à lui proposer.

Je veux vraiment croire en mon couple avec Rosalia, mais ça aurait été bien plus simple tout cela si Amy n'était pas rentré dans ma vie, ne m'avait pas fait tourné en bourrique et rendu complètement fou d'elle. Pendant longtemps, depuis le début à vrai dire je suis totalement paumé, et maintenant que j'y vois clair, je n'ai plus de choix. Bien fait pour moi d'un côté, j'aurais du me décider plus tôt et à l'heure qu'il est, tout le monde ne souffrirait pas, surtout moi. Mais pour l'heure, mon meilleur ami avait raison, il fallait que je fasse un coma pour tout oublier, même si ce n'était que le temps de quelques heures, même si le lendemain risquait d'être sacrément hard. Il me servit donc un énième verre de vodka et le buvais cul sec sans rajouter un mot. Le liquide passe bien trop facilement dans mon gosier et je me sentais totalement vaciller, toute la terre tournait autour de moi. Merde, je crois que j'ai trop bu là ... Mais même assis, je me suis retrouvé par terre. Comment ? J'en sais foutre rien, je sais juste que je sens le froid du sol et que Putain c'est bien plus confortable par terre en fait ! Disais-je dans un petit rire alors que je m'y allongeais de tout mon corps.