(+ Caleb) Mary the bitch, acte II

« Je ne veux pas le savoir, file ou je mets ma menace à exécution ! » Thaïs ne savait pas à quel point elle avait raison de pousser Caleb à aller faire quelques tests. Bien sûr, elle fut de son côté incapable de fermer l’œil tant l’angoisse la prenait au ventre, et ce fut donc avec soulagement qu’elle accueillit son retour. « J’ai cru que j’allais devenir folle à force d’attendre ! Il se passe quelque chose ?! » demanda-t-elle aussitôt, au comble de l’inquiétude.

Bien sûr qu’elle ne dormait pas. Thais était une véritable mère poule, pire que moi et pourtant, fallait le faire. « Tout va bien ne t’inquiète pas »commençais-je par l’embrasser avant de m’asseoir à ses côtés. « Je veux que tu m’écoutes attentivement d’accord ? Le médecin que je viens de voir m’a diagnostiqué une insuffisance cardiaque mais avant que tu balises, je ne vais pas en mourir… Je dois passer encore d’autres tests pour savoir l’avancement de la maladie et ainsi avoir un traitement adapté. Le stress de ces derniers jours ont fait plus de mal que de bien à mon cœur d’où mes douleurs mais ça va passer ok.. Je ne vais pas en mourir non plus »

« COMMENT CA TOUT VA BIEN ?! » s’exclama-t-elle alors qu’il venait justement de finir son discours, durant lequel Thaïs ne l’avait pas interrompu. Hélas, son coup de sang lui provoqua un léger tournis, la poussant à se rallonger non sans masser légèrement ses tempes. « On doit être maudits dans le genre… demain je t’accompagne, je veux tout savoir et surtout être préparée pour t’aider pendant ton traitement ! Tu vas voir, à nous deux on va s’en sortir ! »

« Oui tout va bien ! » lui assurais-je. Je n’en étais pas arrivé à avoir besoin d’une greffe de cœur alors pour moi, tout allait bien dans le meilleur des mondes. « Ecoute chaton, il suffit juste que je fasse attention à ne pas me stresser inutilement et avaler quelques cachetons… Toi, tu dois arrêter de stresser, ce n’est pas bon pour toi » râlais-je. Les deux pires stressés de l’univers contraint d’adopter la zen attitude. Nous n’étions pas dans la merde. « S’il te plait chérie, pense aux bébés, je vais bien ok… mon cœur bat toujours pour toi » lui dis-je en prenant sa main pour la poser sur mon cœur.

« Autant me demander la lune, j’ai pas envie qu’il t’arrive une bricole… » fit-elle non sans serrer la main de Caleb dans la sienne, Thaïs ne pouvait décemment oublier l’épisode de son amnésie. Cette dernière marquait encore ses plus virulents cauchemars, en même temps. « Mais je pense aux bébés, je n’arrête pas Caleb mais j’ai besoin de toi et ça me tue qu’il t’arrive encore une tuile ! Heureusement qu’il ne bat que pour moi tiens… je vais en prendre bien soin » fit-elle en se relevant pour déposer un baiser léger comme une brise à l’endroit de son cœur pour mieux s’emparer tendrement de ses lèvres.

« D’après le médecin, ce serait une maladie congénitale… Tu vois, dès ma naissance, il m’arrivait que des merdes »plaisantais-je à croire que je devrais me battre toute ma vie pour m’assurer le droit de vivre. « Il ne battra que pour toi mon cœur » murmurais-je avant de reprendre ses lèvres, l’allongeant sur le lit pour mieux la blottir dans mes bras. « Si jamais il devait m’arriver quelque chose chaton, promets-moi que tu te battras pour nos enfants et que tu ne resteras pas seule » murmurais-je en caressant ses cheveux. C’était con mais j’avais besoin de savoir que quoiqu’il arrive, elle serait heureuse.

Thaïs fut la première à se blottir contre les bras de Caleb mais sa demande lui arracha une expression de surprise. « Comment tu veux que je te promette une chose pareille ? Je n’aime pas quand tu parles comme ça… » avoua-t-elle, touchée, mais elle parvint à peu près à se raisonner en faisant preuve de lucidité. « Je te le promets si jamais tu fais de même si par malheur il devait m’arriver quelque chose Caleb… »

« Je sais que tu n’aimes pas ça mais même si je ne cours aucun risque, nous savons tous les deux que tôt ou tard, mon cœur pourrait lâcher et je veux être sûr que tu seras là pour nos enfants mais que tu n’oublieras pas de penser à toi. Je veux me dire que tu referas ta vie et que tu seras heureuse » murmurais-je tout en la serrant davantage contre mon torse. « Je te le promets chaton » ajoutais-je après un temps d’hésitation même si je priais le ciel pour partir avant elle car je ne voulais pas qu’il lui arrive quoique ce soit.

« Je sais… » murmura-t-elle tout contre lui, respirant son odeur tout en priant pour qu’il ne lui soit surtout pas arracher. Thaïs aurait beaucoup de mal à vivre cette vie s’il n’en faisait pas partie. « Je te le promets mari de moi » murmura-t-elle non sans avoir hésité un long moment au préalable tant ces mots lui paraissaient impossibles à prononcer de prime abord. « Je vais bien veiller sur ton cœur amour de ma vie, tu peux compter sur moi… je vais veiller autant sur toi que tu vas veiller sur nous trois. Et ça aussi, c’est une promesse. »

« On assurera les arrières de l’autre, ça me parait être un bon compromis partenaire » fis-je ce léger trait d’humour mais j’en avais besoin car ce n’était pas tant pour ma vie que je craignais mais j’avais peur de la laisser elle, de ne pas être en mesure de la protéger et ça, ça me bouffait complétement. La seule inconnue qui me restait à résoudre était de savoir si je pourrais ou non continuer à être flic. J’avais ça dans le sang même si d’un autre côté, j’adorais mes études et l’Art. J’étais peut-être à un nouveau tournant de ma vie mais tant que ma famille allait bien, les décisions pouvaient bien attendre encore un peu. « Dors maintenant, je reste près de toi » murmurais-je.

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