(+ Caleb) Mary the bitch, acte II

Thaïs reprenait peu à peu contenance mais autant dire que cela n’avait pas été chose aisée. Surtout que l’on n’avait rien voulu lui expliquer, la laissant dans le flou le plus artistique jusqu’à ce que Caleb ne vienne et qu’elle pousse un soupir de soulagement. « Qu’est-ce qui s’est passé ? Ils n’ont rien voulu me dire ! » s’exclama-t-elle non sans caresser sa joue avec tendresse. « Tu as la voix fatigué chéri tu devrais rentrer te reposer… »

« Tu as fait un malaise, je t’ai retrouvé inconsciente sur notre tapis… Les bébés vont très bien mais toi, tu dois rester en observation pour cette nuit au minimum » répondis-je pour éviter qu’elle ne s’inquiète davantage concernant les bébés. Je déposais un baiser au creux de sa paume avant de décliner son offre également. « Hors de question que je te quitte, je t’ai mis deux fois en danger ce soir, je ne le ferais pas une troisième fois » grognais-je, m’en voulant toujours un peu plus, rendant cette douleur dans ma poitrine presque invivable.

« Inconsciente ?! » s’exclama-t-elle aussitôt avant de se rallonger en tentant de se calmer. C’est ce que le médecin lui avait préconisé mais c’était spécifiquement ce que Thaïs ne parvenait pas à faire. « Ce n’est pas toi qui m’a mise en danger, retire-toi ça tout de suite de la tête, tu m’entends ? Puis chéri, je ne crains rien ici, je suis à l’hôpital… si jamais il y a quelque chose ils seront les premiers à t’appeler d’une part et puis ils agiront en professionnels qu’ils sont. Je suppose que je ne vais pas réussir à te faire entendre raison, alors tu veux au moins t’allonger à côté de moi ? »

« Oui, tu as sûrement dû te lever pendant que j’étais avec Mina » lui expliquais-je tandis que la culpabilité n’avait de cesse de me ronger. Je n’aurais jamais dû la laisser seule après l’agression qu’elle avait subi, j’étais vraiment le plus con des cons. « Je n’étais pas là Thais. Si tu t’étais cognée dans ta chute ? Si cela avait été plus grave ? Je n’arrête pas d’imaginer le pire et je m’en veux » murmurais-je tandis que je venais m’installer tout contre elle mais très rapidement, la position allongée fut un réel supplice pour moi. « Je vais aller me chercher un truc à boire » marmonnais-je tout en posant ma main sur mon torse.

« Je crois me souvenir que je te cherchais… » avoua-t-elle piteusement car Thaïs n’aurait jamais dû se lever, purement et simplement, surtout que son portable était à portée de main sur la table de nuit à ce moment là. Elle aurait simplement pu l’appeler… « Mais je ne me suis pas cognée ! Tout va bien… » tenta-t-elle de le rassurer, en vain, avant de froncer violemment les sourcils. « Chéri, ça va ? » s’inquiéta-t-elle aussitôt.

« Je n’aurais quand même pas dû partir » soupirais-je. Oui, j’aurais dû faire tellement d’autres choses que celle-ci et je m’en voulais atrocement. « Ce n’est rien, j’ai juste un peu mal dans la poitrine » murmurais-je en me penchant légèrement en avant même si, je savais que j’allais davantage l’inquiéter qu’autre chose car lorsque je commençais à me plaindre d’une douleur, c’est que je souffrais déjà pas mal. Ce n’était juste pas dans ma nature de me plaindre. « Je vais peut-être rentrer à la maison pour ce soir et quant à toi, tu as intérêt à te reposer ok ? »

« Arrête de t’en vouloir Caleb, s’il te plaît… » le supplia-t-elle car le savoir culpabilisant la tuait plus qu’autre chose. Au moins autant que de le savoir en peine au point de décider de rentrer. « Caleb Weyss, tu as trente secondes pour me dire depuis combien de temps ça dure et ensuite aller consulter illico presto ! Je te jure que je te suis en fauteuil roulant ou sur une civière mais tu vas aller consulter ! »

« Je te promets rien mais je peux essayer » plaisantais-je mollement en embrassant sa main après l’avoir amené à mes lèvres seulement la douleur ne me quittait pas bien au contraire. « Depuis quelques semaines mais ça ne m’a jamais fait aussi mal. Ce n’est rien, c’est sûrement une petite crise d’angoisse, on a pas eu une vie des plus calmes ces derniers temps » soupirais-je avant de me relever. « Ok, je vais aller voir un toubib si tu me promets de rester tranquille et d’attendre que je reviennes deal ? »

« Quelques semaines ?! Je peux savoir pourquoi tu ne me l’as pas dit ?! » s’emporta-t-elle légèrement, désapprouvant totalement ce genre de mensonge car même s’il ne s’agissait que d’une omission, aux yeux de Thaïs, il s’agissait tout de même d’une cachotterie. « Très bien, je reste tranquille mais tu y vas, hein ? Rigole pas avec ça Caleb, franchement s’il faut que je me fasse du mouron aussi pour ça je suis pas sortie… prends soin de toi, allez file sinon je fais grève de bisou et de tu-sais-quoi ! »

« Raaah mais j’ai toujours eu plus ou moins ce genre de douleur, ce n’était rien de bien méchant, juste un peu d’angoisse car je suis d’une nature nerveuse » râlais-je car je n’avais jamais réellement pris ces douleurs pour quelque chose d’important. Toutefois, sur l’insistance de ma femme, j’allais me faire consulter et le verdict du médecin fut sans appel après une batterie de test qui m’agaça plus qu’autre chose. « Monsieur Weyss, vous avez une insuffisance cardiaque. Elle n’est en rien mortelle mais si vous ne suivez pas un traitement ainsi qu’une certaine hygiène de vie, cette maladie peut dégrader davantage votre cœur. Nous allons vous garder en observation pour cette nuit et dès la première heure, nous passerons d’autres tests » termina-t-il par me dire. « J’aimerai parler à ma femme avant toute chose » lui demandais-je car hors de question d’arriver dans sa chambre sur un brancard. « Chaton… Tu dors ? »lui demandais-je doucement une fois revenue dans sa chambre, plongée dans l’obscurité.