(+ Caleb) Mary the bitch, acte II

Thaïs avait grande peine à se calmer mais il valait sûrement mieux qu’elle relâche la haute pression pesant sur ses épaules maintenant, à l’aide de ses larmes. Il n’y aurait que comme ça qu’elle serait en mesure de redevenir calme. « Manifestement ce n’est plus la Mary que tu connaissais, là elle veut juste nous blesser et elle cherche n’importe quel prétexte pour nous éloigner l’un de l’autre ! » reprit-elle avant de serrer délicatement Caleb contre elle, malgré le fait que l’intégralité de son corps tremble encore comme une feuille. « Ne me laisse pas… »

Non, ce n’était vraiment plus celle que j’avais demandé en mariage et dans un sens, cela me peinait mais de l’autre, cela me soulageait. Mes sentiments pour Mary étaient bien morts en même temps que le souvenir que j’avais d’elle. « Je la laisserai pas faire ! » lui assurais-je malheureux comme tout de la sentir aussi effrayée, aussi tremblante dans mes bras car encore une fois, j’avais échoué dans mon devoir premier de mari qui était de veiller sur ma famille. « Jamais je te laisserai.. Tu es ma vie Thais »

L’assurance soudaine de Caleb faisait un bien fou à Thaïs et la poussa même à raffermir son étreinte contre le corps puissant de son mari. Ses tremblements lui semblaient s’amoindrir au fur et à mesure et de fait, sa respiration ne s’en fut que plus apaisée. « Ne la laisse pas, je t’en supplie… » murmura-t-elle doucement tout en fermant les yeux pour profiter au mieux de sa douce chaleur. « Répète-le… répète-le-moi chéri… je ne peux pas vivre sans toi, je ne veux pas de cette vie si tu n’en fais pas partie… »

« Je ne la laisserai pas, je préfère encore mourir cent fois que de la laisser te faire du mal » répondis-je en toute honnêteté. Oui, je préférais être sacrifié, être torturé sans fin plutôt que de laisser quelqu’un faire du mal à ma femme. « Tu es ma vie Thais Weyss et je ne laisserai personne te faire du mal, je t’aime tellement » murmurais-je à son oreille avant de déposer un baiser sur sa joue pour mieux la soulever et l’amener dans notre chambre. Elle avait besoin de repos et les jumeaux semblaient bien se porter.

« Je te fais confiance mon Zorro, je sais qu’on est en sécurité avec toi… » murmura-t-elle doucement avant de se laisser doucement soulever et allonger sur le lit, se glissant de son propre chef dans les couvertures pour mieux s’emparer des mains de Caleb, qu’elle plaça contre son ventre. « Tu vois ? Ils vont très bien… et moi je pense qu’une bonne nuit de sommeil va me faire le plus grand bien amour de ma vie » murmura-t-elle non sans caresser délicatement sa joue et lui voler un baiser pour mieux poser sa tête contre l’oreiller où elle s’endormit quasi instantanément.

« Tu sais si ça continue, je vais devoir acheter un cheval noir et me déguiser en Zorro »plaisantais-je tandis que je l’amenais dans notre chambre pour mieux la déposer sur notre lit avant de caresser son ventre et d’y déposer un baiser. « Cela va vous faire du bien à tous les trois » renchéris-je avant de l’embrasser tendrement, l’observant dormir jusqu’à ce que je reçoive un coup de fil de Mina complétement en larmes au téléphone. Je ne compris pas grand-chose mise à part qu’elle voulait se noyer pour oublier qu’elle avait été trop conne de croire qu’elle avait le droit au bonheur. Je sentais la crise de couple et une fois m’être assuré que tout allait bien pour Thais, je sortis de l’appartement veillant à bien fermer derrière moi.

« Tu serais sexy sur un étalon noir, en costume et tout et tout » murmura Thaïs avec amusement pour mieux sombrer dans un profond sommeil… jusqu’à se réveiller en sursaut, le lit trempé tant elle était en nage et particulièrement désorientée. « Caleb ?! CALEB !! » s’époumona-t-elle après avoir tâtonné le lit sans trouver trace de son mari. Bien sûr, la jeune blonde voulut se lever et fatalement, un violent vertige la pris au point qu’elle s’évanouisse sur le tapis à quelques centimètres du lit.

Une heure pour raisonner Wilhelmina mais en même temps, je ne pouvais qu’être perplexe aussi. Elle n’avait pas eu d’hallucinations, ce n’était pas le genre de la brunette et pour la mettre dans un état pareil, elle avait dû être sacrément bouleversée par cette vision. A moi aussi, on me réservait une terrible vision, celle de ma femme, inconsciente sur notre tapis dans la chambre. Aussitôt, je me ruais vers elle pour prendre son pouls. « Thais ! THAIS !! »l’appelais-je tout en appelant le 911 pour qu’on m’envoie une ambulance. Mon dieu, je n’aurais jamais dû la laisser seule, j’étais un putain d’inconscient.

Combien de temps était-elle restée sur le tapis au juste ? Aucune idée. Thaïs ne bougeait pas, son pouls était extrêmement rapide et malgré les appels de Caleb, aucune réponse ne fut formulée par l’irlandaise. Ce fut dans l’ambulance qu’elle reprit à moitié conscience, et encore, il lui fallut véritablement attendre d’être examinée par un médecin des urgences pour réellement reprendre conscience. « Où… où je suis ? » murmura-t-elle tandis qu’on la conduisait dans une chambre, au moment même où on venait informer Caleb qu’il pouvait aller la voir. « Monsieur Weyss, votre femme était très désorientée tout à l’heure, a-t-elle subit un choc important, physique ou émotionnel ? Les fœtus vont très bien, mais je suis concerné par votre femme. Nous allons la garder en observation pour l’instant. »

Une nouvelle fois le ballet des infirmiers, l’hôpital, cette putain de fiche de renseignement à remplir et l’attente jusqu’à ce qu’un médecin vienne m’informer que les bébés allaient bien mais qu’il n’en allait pas de même avec Thais. Je me laissais aller sur une chaise, une sourde douleur dans ma poitrine comme si on venait de me planter des couteaux. Cela revenait de plus en plus fréquemment depuis quelques semaines. « Vous devriez rentrer chez vous et vous reposer Mr Weyss » me conseilla le médecin mais je déclinais l’offre, je voulais voir ma femme. Une infirmière m’indiqua sa chambre et je me rendis à son chevet. « Chaton ? Tu m’as fait une de ces peurs »soupirais-je après l’avoir embrassé. J’allais finir par faire une attaque à force songeais-je avec ironie.