(+ Roxanna) Surpriiiiiiise !

« Bah si un jour je tombe enceinte, compte sur moi pour venir te demander des conseils ! Et c’est marrant, ça ne m’étonne pas que ça ait été une source de conflits entre vous… » avoua-t-elle en grimaçant. Au moins, Bambi ne se leurrait pas et ne se mettait pas plus d’œillères : rester à la Mather House et fonder une famille serait sûrement incompatible même s’il n’en n’était pas question pour l’instant. « Mais tu sais Mina elle a déjà un petiot. Donc pour sûr je vais l’avoir dans l’os si je veux moi tomber enceinte » soupira-t-elle. Cela lui créerait sûrement un énorme vide dans le cœur si cette possibilité lui était retirée sous le fallacieux prétexte que sa brune ne voulait pas d’autres enfants… une chance finalement que Bambi puisse se concentrer sur autre chose en s’occupant de faire une esquisse de Roxanna, tentant d’être diablement fidèle au modèle original car après tout, il serait dommage de ne pas lui rendre justice, jolie comme elle l’était. « Je suis sûre que tu es encore plus photogénique que moi ! Et tu penses que j’aurais du succès dans le mannequinat ? C’est marrant, ça m’avait effleuré l’esprit quand j’avais genre dix huit ans mais je n’ai jamais tenté. Timidité, sans doute… et toi, si tu pouvais, tu ferais de la photo ton métier ou tu préfèrerais la danse ? »

HJ : pas grave du touuuut ma belle j'étais malade en début de semaine alors j'aurais eu du retard aussi  j'espère que cha va mieux

J'esquissais un sourire touché en voyant que si un jour Bambi tombait enceinte, elle viendrait me demander des conseils. « Mais avec plaisir, je tâcherais de t'aider du mieux que je pourrais! Ah oui, c'est si prévisible ? » Je ris légèrement, bien sur que c'était évident, Bambi savait parfaitement mon aversion envers la mather house et tout ce qu'on pouvait y trouver. Bambi ajouta alors que Mina avait déjà un enfant, ce qui risquait de compliquer la chose. « Jude allait déjà être papa quand on a décidé d'avoir Aylin, alors qui sait, peut-être qu'il en sera de même pour Mina ? » En tout cas, je l'espérais sincèrement pour la jeune blonde, qui semblait désireuse de connaître un jour les joies de la maternité. « La timidité, ça aide jamais dans le domaine, j'ai jamais connu ça grâce à la danse mais je comprends ! » Je plissais les yeux, pensive, face à la seconde question de Bambi par rapport à mes études. « Je danse depuis que j'ai cinq ans, j'ai toujours eu l'ambition de devenir une danseuse professionnelle, comme l'ont été ma mère et ma grand mère... J'adore la photographie, mais la danse sera toujours mon premier choix. » Peut-être qu'un jour les choses changeraient, mais pour l'instant, la danse restait ma passion, ma perspective d'avenir.

Bambi n’était pas du genre à demander souvent des conseils à autrui, non pas par excès de fierté mais plutôt mais absence d’envie de déranger. « Tu es adorable… quant au fait que ce soit prévisible j’ai envie de dire oui, car lorsque tu veux élever un enfant, l’environnement est super important j’imagine. D’un côté je comprends le fait qu’il soit attaché à la confrérie et de l’autre j’imagine que tu avais toutes les raisons du monde de vouloir élever tes enfants en dehors de ladite confrérie » expliqua-t-elle d’un ton sérieux afin que Roxanna comprenne mieux son point de vue. Si jamais un jour la blondinette sautait effectivement le pas, quelque soit son attachement pour la Mather House, sûrement en partirait-elle. « Peut-être… mais d’un autre côté elle veut se lancer dans des mondiaux de natation alors je ne suis pas sûre que ce soit le bon moment. Peut-être que la timidité m’empêche de lui poser la question cela dit ! » reprit-elle en esquissant un petit sourire amusé se moquant de son propre tempérament. « J’espère sincèrement que tu deviendras une danseuse professionnelle et accomplie alors ! J’aimerais vraiment te voir à l’œuvre… puisque tu viens de me voir à l’œuvre en train de dessiner ! Voilà une première ébauche sans couleur, qu’en penses-tu ? » Le dessin était d’une rare précision et très fidèle au modèle original. Comme quoi, le talent de Bambi dessinait peu à peu la voie dans laquelle elle devrait se lancer à la rentrée…

Je hochais la tête en écoutant Bambi développer son point de vue, elle avait tout à fait raison, sur toute la ligne, à vraie dire. « C'est ça... J'avais rien contre les mathers, de base, j'étais même la première à les défendre puisque j'étais la Eliot en couple avec leur président y a deux ans, je te raconte pas les ennuis que ça nous a apporté! Mais je pensais avant tout au bien des enfants. » Expliquais-je à mon tour, avant de l'écouter me dire que Mina était apparemment une grande sportive, ce qui en effet pouvait causer problème pour avoir des enfants. Pensive, je finis par dire en haussant les épaules : « Si tout se passe bien entre vous, le moment venu, vous aborderez le sujet, et vous serez fixées! Je croise les doigts pour toi quoi qu'il en soit. » Touchée par ses encouragements au vu de la voie professionnelle dans la danse que je voulais suivre, j'esquissais un sourire. « N'hésites pas à passer au studio de danse du campus un de ces jours, je suis souvent fourrée là bas, même hors cours comme je préside le club de danse. Oh oui montres moi ça. » J'attrapais délicatement le dessin que Bambi me tendait, restant bouche bée devant la qualité des traits - mes traits - qu'elle avait reproduit. « Bambi, tu es née pour le dessin sérieux, n'hésites plus pour la rentrée, c'est magnifique ! » M'exclamais-je avec entrain, fascinée.

« Et comment tu as fait pour supporter tous ces ennuis ? Je veux dire, ça devait être très lourd à supporter non ? Tu me diras, moi je me suis bien fait couillonnée par un Eliot alors que j’ai voulu lui filer un coup de main, à croire que certains prennent la guéguerre un peu trop à cœur ! » soupira Bambi sans vouloir remuer le couteau dans la plaie pour autant. Elle faisait simplement confiance à Roxanna, au moins suffisamment pour se confier sur un épisode navrant de son existence. Et dieu sait combien elle avait été en colère contre la Eliot House à la suite de ça. « Tu présides le club de danse ? Qui sait, tu pourrais peut-être me donner des cours, ça m’intéresserait d’essayer » lui avoua-t-elle pour mieux lui donner l’esquisse tout juste terminée, rougissant un tantinet face au florilège de compliments qu’elle reçut de la part de Roxanna. C’était tellement flatteur qu’elle n’en croyait pas ses oreilles. « Sincèrement ? Waw je suis flattée… bon en même temps je ne montre jamais mes dessins par peur du regard de l’autre ! Tu veux que je mette de la couleur au pastel ou tu préfères le garder en noir et blanc ? En tout cas je crois que je sais définitivement quoi faire à la rentrée ! »

« J'ai pas vraiment supporté, en fait... J'ai surtout enduré. Par amour. Jude a été ma première histoire d'amour, alors la guerre entre Eliots et Mathers... ça nous passait au dessus. Un Eliot t'as emmerdé ? Il s'est passé quoi, si ce n'est pas indiscret ? » Je n'étais pas étonnée, seulement curieuse. Les crasses entre les bleus et les verts, c'était monnaie courant, et c'était sans doute quelque chose qui ne s'arrêterait jamais. On fait avec. « Oui, je le préside avec ma meilleure amie, Apple. Eh bien, si un jour tu veux apprendre une danse quelconque, je me ferais un plaisir de te l'enseigner ! » Lui répondis-je, enjouée. Après tout, je me voyais bien devenir prof plus tard, quand être simplement danseuse ne me conviendra plus, alors pourquoi pas commencer maintenant ? Je regardais ensuite, épatée, le dessin que m'avait donné la jeune femme. « En noir et blanc, il est parfait ! Franchement, n'aies pas honte de tes croquis Bambi... Je te jure que tu as un sacré talent, le cacher c'est le gâcher! » Je fis un sourire, parfaitement sincère dans mes paroles.

« Enduré… tiens donc, ça me dit quelque chose, bien qu’en l’occurrence les faits sont très différents parce que pour aimer le mec à qui je pense, encore fallait-il que j’aime vraiment les hommes ! Il s’agit d’Alejandro Ortega. Si je te dis puant de prétention, sûr de lui et qui pense avoir inventé le fil à couper l’eau chaude ? Bah c’est lui. Au départ je pensais juste lui enlever la centrale électrique qui se trouve dans son derrière en lui proposant de le soirée à Cambridge, surtout qu’il venait d’arriver, et bien mal m’en a pris… il m’a chauffée, j’ai répondu positivement et dans la soirée, il m’a attachée à mon propre lit avec des menottes. Je suis restée dix-huit heures comme ça, jusqu’à ce que ma meilleure amie me détache. J’étais affamée, assoiffée et à la limite de la crise d’asthme. Donc j’ai moyennement goûté l’humour, surtout qu’il s’est bien payé ma tronche derrière, alors tu penses que je n’ai pas réitéré la proposition altruiste à qui que ce soit depuis ! » grogna-t-elle tout en soupirant. Chat échaudé craint l’eau froide et autant dire que si elle recroisait un jour ce fils à papa insupportable, elle lui collerait son poing dans la tronche. « Tu peux compter sur moi pour venir en tout cas ! » changea-t-elle finalement de sujet, peu décidée à gâcher leur entrevue des plus agréables à cause de l’autre tartignole. « Je vais finir par rougir ! Attends je te le signe histoire que tu aies un double souvenir ! » fit-elle avant de signer : A une Eliot du tonnerre, merci pour ta gentillesse. Bambi.

Je changeais bien vite de couleur en entendant le récit de Bambi, et surtout le nom de son tortionnaire, qui n'était autre que son bizut et bonne connaissance, Alejandro. Je fronçais les sourcils tout en l'écoutant, et secouais la tête d'un air désapprobateur. « Alejandro est mon bizut, je le connais... J'avoue que c'est un comportement que je ne cautionne pas, et qui m'étonne de lui, mais je vais pas chercher midi à quatorze heures, les hommes sont incompréhensibles. » Je comprenais donc parfaitement la rancoeur de la jolie blonde envers l'espagnol, et ne commentais donc pas, préférant changer de sujet en parlant de son dessin et de son talent surtout. Je la regardais me signer le dessin, esquissant un sourire en voyant ce qu'elle me signait. « Je pourrais presque l'accrocher dans ma chambre comme une ado accroche des posters ! Mais je le rangerais soigneusement plutôt pour ne pas l'abîmer. Merci Bambi. » Je regardais encore une fois le dessin, le sourire aux lèvres, plus, j'allumais l'appareil photo pour aller dans les dernières photos prises, lui tendant ensuite l'appareil. « Et comme promis, voici mes photos, tu peux remonter un peu, j'ai pris quelques photos du paysage également pendant le Spring Break. »

« Comme tu dis ! Oh et puis il est peut-être bien sous tous rapports devant toi parce qu’il t’apprécie et moi ben… je ne sais pas ce que je lui ai fais mais en tout cas ça devait être corsé ! » ironisa-t-elle en haussant les épaules, preuve qu’elle ne chercherait pas vengeance s’il ne réapparaissait pas devant son nez. Bambi n’était pas une fouteuse de trouble, elle était pour la paix dans le monde fondamentalement. « Je suis flattée ! Ça te fera un souvenir un peu spécial pour ce Spring Break, je suis contente d’avoir pu te dessiner… j’essayerai de t’en refaire alors, comme ça tu me donneras ton avis ! » sourit-elle pour mieux prendre l’appareil de Roxanna entre ses doigts fins et regarder les différentes photographies défilant. « Waw tu es extrêmement douée ! Ces paysages sont magnifiques… si je vais chercher mon ordinateur portable, je peux t’en chiper une ou deux ? Pour les mettre en fond d’écran, ça me fera un souvenir… et tu sais que je me trouve presque canon sur les clichés que tu as pris de moi ?? »

« Parfois il vaut mieux ne pas chercher à comprendre certains agissements des autres, tu sais ma belle... Le principal, c'est que toi tu aies la conscience tranquille, le reste ne regarde qu'Alejandro ! » Rassurais-je Bambi avec un sourire en coin. Je ne cherchais pas à comprendre pourquoi Alejandro avait pu emmerder Bambi... J'aurais pu dire vilain bizutage, si je n'avais pas été sa bizutrice, et j'étais 100% certaine de ne pas avoir demandé ça à l'espagnol. « Avec plaisir, tes dessins seront toujours la bienvenue entre mes mains, parce que sérieusement... C'est sublime. » Et j'étais on ne peut plus sérieuse, j'adorais ce que je voyais, et étant une grande amatrice d'art - dessinant même, mais pas aussi bien que Bambi - je ne pouvais pas dire non à de nouveaux dessins de la belle. Je lui montrais alors mes photos, et son engouement me fit sourire largement.« C'est adorable ! Et bien sur, prends toutes les photos que tu veux pour ton fond d'écran, ça me fait plaisir ! Quand aux photos de toi, ne fais pas la modeste, t'es canon Bambi, j'te dis, un vrai mannequin, c'était pas dur de capturer les bons angles ! »