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J’avais rendez-vous avec ma cousine. Cela faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, et pour ma part, je ne voyais pas trop quoi lui dire. Mais bon, je prenais mon calepin et mon stylo pour écrire pour elle si elle ne comprenait pas le langage des signes. Je n’avais pas tout le temps mon interprète et donc, je me demandais bien ce que je pouvais donc lui dire par la suite. Les banalités ? Les choses de la famille ? Tout en me dirigeant vers le restaurant de l’hôtel, j’avais pris mon calepin, et j’avais marqué dessus le fait que je sois muette et que j’avais rendez-vous avec ma cousine. La personne compréhensive m’amenait alors à la table, et elle me disait qu’elle verrait pour nous envoyer une personne qui connaissait ma langue. Assise sur la chaise, je patientais donc que Leo arrive.
Aujourd’hui, je devais manger avec ma cousine et ce n'était pas compliqué pour se rejoindre car on partageait la même chambre mais elle était sortie avant moi et de ce fait, je me préparais afin d'aller la rejoindre. Une fois au restaurant de l'hôtel, je vis ma cousine déjà installée à table alors je la salua en langue des signes, notre repas allait se faire avec les signes étant donné qu'elle est muette mais cela m'était égal.
Hey Kaya chérie, comment tu vas ? Tu as déjà commandée ?
Je lui souria parce que malgré le temps qui avait passé entre nous, j'aimais toujours autant ma grande cousine et soeur de coeur.
Je lui répondais alors patiemment : « Cousine, je vais bien et toi ? Non, je t’attendais au cas où il n’y aurait pas de serveurs qui connaissent la langue des signes. » J’avais dis cela comme ça, et donc, je me demandais bien ce que je pourrais dire par la suite. Mais bon, tout en lui montrant mon calepin, je disais : « Au cas où, j’ai pris mon calepin. Cela peut toujours servir. » Je continuais alors de ne rien dire, et je savais que notre conversation gestuelle allait sans doute attirer le regard des gens. D’ailleurs, les gens nous observaient. Et tout en parlant, je disais : « C’est bon, on va encore nous prendre pour des montres de foires. C’est fou comme parfois, j’ai l’impression qu’on me prend pour un montre. »
Ma cousine me répondit en langue des signes toujours qu'elle m'attendait pour commander car elle ne savait pas s'il y avait des serveurs qui la comprendrait et qu'elle allait bien, ce qui me faisait plaisir. Elle m'informa qu'elle avait son calepin sur elle au cas où et que parfois elle avait l'impression d'être un monstre de foire mais elle était un ange à mes yeux car elle était ma cousine. Alors je lui répondit en langue des signes.
Hey ma puce, tu t'es toujours moquée du regard des autres alors on s'en fiche et je devrai dire quoi moi avec mon côté surdouée qui me fait passer pour la chouchoute des professeurs hein ? Ok bah on va commander alors car je commence à avoir faim pas toi ?
Je fis signe au serveur que l'on voulait passer notre commande, je demandai en langue des signes ce qu'elle voulait et le fit savoir au serveur. Puis je souria de nouveau à ma cousine.
Je lui répondais en langage des signes : « Je m’en moque, mais là avoir toutes ses têtes me rend dingue….Déjà qu’en cours, ils me prennent pour une folle…En même temps mon cours c’est ma vie. Déjà qu’on commence le cours, ils attendant que je me trompe….» J’avais un petit coup de blues, et pour ma part, je me demandais bien ce qu’il fallait que je dise par la suite. Je me demandais bien ce que je voulais faire pour la suite, je disais toujours en signe : « Les gens ne savent pas ce qu’ils perdent en nous dénigrant. » Un petit clin d’œil à ma cousine, et je lui donnais donc ce que je voulais manger. Je me demandais bien ce que je pourrais donc lui dire et je tentais : « Oh, je suis allée au musée de la ville, il y a pas mal de petites choses à voir. J’ai pris le fascicule pour te montrer. » Ayant parlé en signes, je lui donnais le petit prospectus afin qu’elle puisse voir le truc. Je ne disais rien de plus, et donc, je patientais le temps qu’elle me réponde.
Ma cousine me fit savoir qu'elle se moquait de ceux qui pouvaient se moquer de ces gestes et elle avait raison car après tout, c'était le seul moyen de se faire comprendre aux autres avant de me dire que ces personnes perdent des choses en nous dénigrant et j'approuva à 100%. Enfin elle me parla d'un musée dans la ville qu'elle avait repéré et où elle avait la brochure alors je lui répondit toujours en langue des signes.
Tu as bien raison ma puce, on est comme on est et si cela ne plait pas, tant pis pour eux. Personnellement, j'ai souffert du regard des enfants en primaire quand j'ai appris que j'avais une intelligence supérieure et sans Nathan, je ne serai rien car il m'a toujours soutenu. Mais toi tu es devenu muette à la mort de ta grand mère donc c'est encore différent de moi et malgré tout, on a gardé notre complicité et ce depuis deux ans que je suis ici. Oh faire un musée avec toi, ce serait avec plaisir cousine. On se le fais très vite hein ?Je t'adore car tu es mon unique véritable famille si je ne compte pas Nathan et Idylle mes meilleurs amis d'enfance.
Je souria à ma cousine car j'étais heureuse de partager un moment avec elle et surtout des vacances tant méritées pour nous deux. Cela faisait un moment que je n'avais pas de nouvelles de Nathan ni d'Idylle alors ces vacances à Punta Cana avec ma cousine, j'en avais besoin.
Dans le langage des signes, je lui répondais alors patiemment : « Oui, à cinq ans, je ne parle plus depuis mon enfance, je me demande d’ailleurs si j’ai parlé durant mon enfance. Enfin, c’est comme ça, il faut faire avec. » Calmement, je parlais en langage des signes, et je préférais donc continuer de lui répondre : « Oui, on va aller au musée. On y va quand ? » Je préférais aussi comprendre que la chose allait bien se passer. Je désirais aussi essayer de lui parler en signes. : «Je t’adore aussi. » Tout en prenant le temps de voir que le serveur venait avec nos plats, je me demandais bien si j’allais aimer ou pas les saveurs. Mais bon, je me disais qu’il était bien aussi que ma cousine soit là. Je réalisais qu’il était bien aussi que je prenne le temps de réfléchir à tout ça. Je prenais un peu d’eau, et je tentais aussi de manger un peu de ce plat.
Ma cousine me fit savoir en langue des signes qu'elle avait perdu la parole à ses 5 ans et elle se demandait si elle avait parlé étant enfant mais qu'il fallait faire avec et elle avait raison. Puis elle me proposa d'aller au musée et quand je voulais y aller. Alors je lui répondit toujours en langue des signes.
Ah d'accord, cela n'a pas du être facile étant enfant de ne pas pouvoir parler ou se faire comprendre je suppose ? Sinon pour le musée, on se le fais quand tu veux et quand tu peux ma puce. Je t'adore aussi, tu es la grande soeur que j'ai jamais eu.
Je lui souria avant de la prendre dans mes bras.
Je lisais alors attentivement ce que je me disais ma cousine, et donc, je lui répondais en signes : « Oui, mais bon, mes parents m’ont laissé faire. Ma mère dit que c’est mon sacrifice de chaman….Elle a perdu ma sœur à ce moment-là et moi j’ai perdu ma voix. » J’avais dis cela avec tristesse mais bon, je savais que pour ma part, les amérindiens prenaient fortement ses valeurs « chamaniques ». Ma mère chaman me parlait souvent, et je comprenais en discutant avec elle que je resterais comme ça jusqu’à la fin. Je répondais en signe à ma sœur : « Oui, on va faire cela comme ça. On peut y aller après-demain si tu veux. » J’avais demandé cela comme ça. Cette douce étreinte était fort sympathique et donc, je souriais tendrement.