Maëllys ♣ Hé oh, ce matin, y'a Choé qui s'est noyée...

En ce début du mois de mars, il ne faisait pas beau à Cambridge. Les températures étaient loin d'être de saisons et une vague de froid s'était récemment étendue sur le pays. Alors en ce jour du 4 Mars, comme les températures étaient pour une fois assez clémentes, tout le monde avait une grande envie de sortir. De prendre l'air, de se dorer légèrement au soleil, autant que possible se peut. Elsy était en pleines révisions avant le spring break mais elle avait envie de changer d'air. Ce n'était pas raisonnable ceci dit, elle le savait très bien. Malgré tout, elle se décida à prendre un jolie pull bleu dans son armoire qu'elle accorda à un jean slim de couleur blanche. Elle avait envie d'aller se promener un peu du côté de Charles River. A cette période de l'année le coin était moins beau qu'en automne mais ce serait sûrement très plaisant néanmoins. Elle prit donc la direction de la rivière, commençant sa promenade les mains dans les poches, des ballerines aux pieds. Elle ne comptait pas tellement faire un exploit sportif particulier. Non, elle marcherait en douceur et n'avait donc pas besoin du traditionnel jogging-basket. Chemin faisant elle se hâta seulement de rassembler ses cheveux en queue de cheval pour éviter qu'ils ne fassent trop de nœuds avec le vent qui soufflait un peu en ce jour.

Mardi 4 mars, je n'avais pas eu cours aujourd'hui, j'en avais profité pour aller réviser à la bibliothèque et me remettre un peu à niveau. Ca ne me faisait pas de mal bien au contraire et puis au moins, je ne pensais à rien d'autre. En ce moment, tout se chamboulait dans ma vie et je n'avais qu'une vraie envie: aller au Springbreak qui allait pointer le bout de son nez d'ici quatre jours! Après plusieurs heures à étudier, je sortis pour marcher un peu en ville, prendre un taxi et me retrouver le long du Charles River, beaucoup d'étudiants s'y trouvaient. L'occasion de rencontrer des personnes que je connaissais? Ou de nouvelles têtes? Une fois là-bas, le soleil tapait légèrement sur ma peau blanchie depuis l'hiver, et j'avais tout de même un petit gilet, des bottines, et puis voilà, rien de plus. Je voulais prendre l'air. De dos, je cru reconnaître une amie de longue date, mais non, je me trompais. Je venais derrière toi et parlait un peu fort, toute contente."Ma chérrrrrrrrrrriiiiiiiiiiiiiiiiiiie. Qu'est tu fais à Harvard?" et là, le choc. Tu te retournais, tu n'étais pas mon amie. Quelle boulette.

La brune longeait la rivière quand il lui sembla entendre une voix enjouée derrière elle, qui semblait la connaître. Mais quand elle se retourna, le visage de la fille qui lui faisait face ne lui disait pas grand-chose. Il lui semblait l’avoir déjà croisée dans les couloirs d’Harvard – elle n’oublie jamais un visage qu’elle a croisé – mais elles ne s’étaient jamais parlés et par conséquent, elles n’étaient pas vraiment ce que l’on peu considérer comme des amies. Celle fille, d’ailleurs, reconnaissait tout à coup son erreur. La hongroise pouvait le voir dans le regard de l’autre demoiselle. Mais la brunette ne lui en voulait pas. Tout le monde pouvait se tromper, encore bien plus de dos. Ce n’était pas bien grave qu’elle l’ait confondu avec quelqu’un d’autre, Elsy ne s’en formalisait pas. «Je crois que vous faites une erreur mais je crois aussi que vous vous en êtes déjà rendu compte.» sourit la jeune femme à l’attention de l’autre demoiselle comme pour permettre à cette dernière de ne pas se faire de soucis au sujet de sa petite méprise. Mais elles n’ont guère le temps de discuter davantage, qu’un cri attire l’attention de la demoiselle qui s’aperçoit alors qu’une jeune femme, dans l’eau, menace de se noyer. «Mon dieu !» s’écrit la brune avant de jeter un œil à son interlocutrice. Elles doivent faire quelque chose. «Vous vous sentez de… vous jeter à l’eau ?» demande Elsy en commençant à se déshabiller pour ne pas s’encombrer de ses affaires et pour avoir des habits secs, quand elle sortira de l’eau.


On avait dit fou hein :P

Se tromper de personne, y a rien de plus honteux. Bref, tu me mettais bien à l'aise en me souriant. «Je crois que vous faites une erreur mais je crois aussi que vous vous en êtes déjà rendu compte.» ça me faisait bizarre que l'on me vouvoie, même au travail on me tutoyais, mais bon, pourquoi pas après tout. Avant même que j'eu le temps de répondre "Tutoies-moi.." mon visage se tourna vers une jeune femme qui avait du mal à nager, elle était tombée? C'était un enfant? Houlà. "Oh bordel.." «Vous vous sentez de… vous jeter à l’eau ?» Même pas besoin de répondre à ça. La pauvre! Et l'eau ne doit pas être chaude en plus! Je retirais mes vêtements pour être en sous-vêtements et être au chaud après également, si les flics passent, on a droit à un petit tour en garde à vue. Peu importe. Une fois en dessous, je sautais dans l'eau sans réfléchir, toi aussi. "On la ramène sur le bord.. Prennons un bras chacuns.. Fais attention qu'elle ne s'étouffe pas avec l'eau.." Je regardais la jeune femme, c'était plutôt une jeune fille de 14-15 ans..

Une gamine, de quatorze ou quinze ans, probablement tombée à l’eau. Difficile d’imaginer qu’elle ait fait un petit plongeon volontaire dans l’eau fraiche, surtout qu’elle porte encore son sweet-shirt. Sans trop réfléchir, Elsy saute à l’eau et rejoint la jeune fille aux côtés de l’autre demoiselle dont elle ne connait même pas le nom. Arrivant au niveau de l’adolescente, Elsy passe un bras de cette dernière sur son cou pour la maintenir hors de l’eau comme l’autre fille est justement en train de lui dire de faire attention à ce que la jeune femme ne s’étouffe pas si jamais elle boit la tasse par inadvertance pendant que les deux femmes la ramènent sur la berge. A vrai dire, ce n’est pas facile de nager en portant quelqu’un de cette façon mais Elsy se donne beaucoup de peine pour ne pas lâcher prise malgré le courant. «Tout va bien, pas trop fatiguée ? Attention au courant hein…» lance la demoiselle un peu inquiète en raison de la difficulté de la tâche que les deux femmes se sont lancées et qui est bien loin d’être aisée. Pourtant, au bout de quelques minutes, elles parviennent enfin à la berge. « Vous savez faire un massage cardiaque ?»

Il était indiscutable d'aller aider cette personne qui était en train de se noyer, l'endroit n'était pas très fréquenté apparemment puisque nous étions seuls. «Tout va bien, pas trop fatiguée ? Attention au courant hein…» je fis des signes de la tête pour dire que ça allait, puis une fois sur le bord, je te regardais, bien que je ne te connaissais pas. La jeune fille avait les yeux clos et respirait un peu, j'avais fais les gestes du premiers secours mais dans ces cas-là, j'étais perturbée  « Vous savez faire un massage cardiaque ?» je te regardais, mettant la personne sur le ventre pour tapoter son dos afin qu'elle tousse l'eau qu'elle avait bu. "Surtout pas faut lui parler.. Vous nous entendez? Répondez, serrez ma main.." je posais mon regard sur toi. "Va attraper un portable et appelle les pompiers pour qu'il l'examine quand même.." c'était plus sûr. La jeune fille crachait de l'eau, comme convenu, mais n'arrivait pas à parler. Nous étions toutes les deux en sous-vêtements dans le parc, c'était du joli.

Comme Elsy demandait si l’autre jeune femme dont elle ne connaissait pas encore le nom savait faire un massage cardiaque, cette dernière indiqua qu’il ne fallait surtout pas faire ça et qu’il fallait seulement parler à l’adolescente tout en l’aidant à cracher l’eau qui avait réussit à s’infiltrer dans ses poumons. Bon, au moins Elsy le saurait pour la prochaine fois. En espérant bien sûr qu’il n’y ait aucune prochaine fois parce que sauter à moitié nue dans une eau si froide en pleine saison hivernale… la jeune femme n’est pas prêt de recommencer, c’est certain. Ce n’est clairement pas le genre d’activité avec lesquelles elle préfère s’occuper, bizarrement. Ceci dit bien sûr elle ne regrette pas de ne pas avoir hésité, d’avoir sauté à l’eau. Elle rejoint ses affaires étalées sur le sol pour tirer son téléphone et appeler des secours. Trempée de la tête aux pieds, la demoiselle grelotte quelque peu. C’est vrai qu’il ne fait pas chaud une fois dévêtue. Mais elle ne se démonte pas et indique à son interlocutrice qu’elle est en présence d’une adolescente sauvée de la noyade qui pour le moment ne dit pas un mot et a du mal à garder les yeux ouverts quoi qu’elle ait recraché un peu de l’eau présente dans ses poumons.

Je mettais en position latérale de sécurité la jeune femme, pour qu'elle ne se voit pas les poumons, en attendant les secours. Je continuais de lui parler, mais je commençais à avoir très froid, le vent me brisait les membres et je te regardais, sans te connaître. Nous avions sauvé une vie, tout de même. C'était rare les personnes qui se jettent à l'eau en plein mois d'hiver. Je regardais au loin, bordel, des flics, ils nous ont repérés. On est pas dans la merde tiens. Tu raccrochais et les secours allaient très vite arrivés. Je commençais à attraper mon gilet pour cacher mes sous vêtements. "Dis.. Moi c'est Maëlys, et je t'annonce qu'on va avoir de très gros ennuis avec la police là.. Tournes-toi."

La police qui arrive, apparemment. c'est en tout cas ce que dit Maëllys et a vrai dire, Elsy a un peu peur. C'est vrai qu'elles pourraient avoir des ennuis parce qu'elles sont nues mais en même temps elles n'allaient pas se jeter à l'eau habillées et ensuite garder sur leur corps des vêtements humides qui prendraient un temps fous à sécher et qui simplement, leur fileraient la crève. Sauf qu'il fallait expliquer ça à ces policiers et que ces derniers n'étaient pas obligés de les croire. Et Elsy n'avait pas envie de finir au commissariat sous couvert d'atteinte à la pudeur, ça ne le fiat pas. Et la victime qui ne pouvait même pas assurer de la bonne foie des deux jeunes femmes, c'était vraiment pas de chance pour le coup. Les policiers arrivent devant elle et commencent, par une grosse voix, à s'adresse à elle.

"- Excusez-nous messieurs. Cette fille est tombée à l'eau. Nous avons sauté pour la sauver. Et avons retirés nos vêtement avant de sorte à ne pas tomber malades par ce froid. Des vêtements trempés sur le dos ce n'est pas bon..." s'explique Elsy. Sauf qu'ils ne sont pas forcément obligés d'être indulgent pour autant...

Je ne savais toujours pas ton nom mais en tout cas, bien vite tu t'expliquais aux policiers."- Excusez-nous messieurs. Cette fille est tombée à l'eau. Nous avons sauté pour la sauver. Et avons retirés nos vêtement avant de sorte à ne pas tomber malades par ce froid. Des vêtements trempés sur le dos ce n'est pas bon..." Ils étaient deux et prenaient un air très sérieux. Nous étions toutes les deux en sous-vêtements, alors ça aurait pu être pire! Je reprenais la parole après toi en me levant vers eux, entendant les pompiers arriver "Si vous avez du temps à perdre, prenez-nous en garde à vue, vous qui faites des préventions des risques dans les écoles, ça nous apprendre à vous écouter." c'était clairement pour les faire culpabiliser, et leur dire la vérité en face, pas besoin de s'excuser, nous étions dans nos droits, après tout! Je te regardais ensuite, attendant une réponse de leur part.