SOIRÉE THÉMATIQUE ~ we are all farmers !

Charlie venait de créer une ambiance plus que glaciale et Jorden avait très bien compris la raison. Il n'aimait pas réellement qu'on marche sur ses plates bandes, sans parler qu'il avait eu l'accès plus facilement que lui. Comment ne pas se trouver énervé devant ce genre de comportement ? Le jeune Wilcox ne lui en voulait pas. Non, il savait comment il fonctionnait, il en voulait plutôt à Camille. Et n'étant pas un grand bavard à la base, il n'allait certainement pas lui avouer ce qui avait touché son égo d'homme mal placé. Tout ce qu'il désirait c'était fuir ce moment si gênant. Les questions que posaient la jolie blonde étaient bien vite répondu par Jorden, ce qui lui évitait d'employer son ton désagréable et par la même occasion de montrer sa mauvaise humeur. Du moins, c'est ce qu'il cru avant que le jeune homme ne s’éclipse en prétextant avoir une petite soif. Le con ! C'était bien le moment de filer en douce et de le laisser seul avec la fille qu'il avait le moins envie de voir à cet instant. « Jorden part .. pas. » A peine avait-il terminé sa phrase qu'il s'était déjà répercuté sur une autre proie. Comme quoi, c'était vraiment son truc les filles. Pas de soucie la dessus. Il se retourna alors vers la jeune femme en buvant son verre cul sec dans le but de se soûler le plus vite possible. Ce n'était peut être pas une si bonne idée cette soirée finalement. « Pourquoi, y'aurai un malaise, voyons. D'ailleurs tu l'connais comment Jorden ? » Sa phrase feindrait l’ironie pour se finir en question complètement banale dont il connaissait déjà la réponse. C'était plus fort que lui et bien qu'il soit vexé sur le coup, il essayait de ne pas le montrer. « Et oui, on se connait. C'est l'un de mes meilleurs potes à la Winthrop House. » Finit-il par dire sèchement, afin d'appuyer sur ce point. Ce que cela pouvait être horrible de savoir qu'un de vos amis passe après vous. Et plus rapidement de plus. Se retournant vers le buffet, il avait l'intention de se resservir un verre et de ne faire que ça.

Suite à sa question, Jorden répondit qu'elle la laissait demander à Charlie ce qu'il se passait, et en profita pour s'éclipser en prétextant aller se chercher à boire. Sauf que du coin de l'oeil, elle le vit déjà aborder une nouvelle fille. Ok apparemment, c'était un coureur celui-là... Elle se tourna alors vers Charlie en espérant avoir une réponse, puisque de toute évidence le problème venait de lui. Elle l'observa vider son verre d'une traite, soucieuse, avant qu'il n'ouvre finalement la bouche. Pourquoi, y'aurai un malaise, voyons. D'ailleurs tu l'connais comment Jorden ? Son ton était faussement ironique et plutôt amer. C'était donc ça le problème ? Il était, quoi... jaloux parce qu'elle avait couché avec lui ? Et oui, on se connait. C'est l'un de mes meilleurs potes à la Winthrop House dit-il cette fois sans faire le moindre effort pour cacher son mécontentement. Camille se pinça la lèvre alors qu'il se tournait déjà pour se resservir un nouveau verre. D'accord, il avait fait pas mal de conneries ces derniers jours, comme coucher à gauche à droite sans se soucier des conséquences. Mais comment elle aurait pu savoir qu'il s'agissait d'un de ses meilleurs potes hein ? Et puis, cette manière qu'il avait de faire semblant que tout allait bien l’agaçait. C'est bon Charlie j'ai compris, pas la peine de faire comme si tu n'étais pas en train de me râler dessus dit-elle un peu plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. C'est vrai quoi, elle qui s'était attendue à quelque chose de sympa pour quand elle le retrouverait... ben c'était raté. Se rendant compte qu'il était normal qu'il lui en veuille, elle décida de se reprendre. Ecoute, je suis désolée d'accord ? Je ne savais pas que c'était un bon ami à toi... sinon ça ne se serait pas passé comme ça.

C'est bon Charlie j'ai compris, pas la peine de faire comme si tu n'étais pas en train de me râler dessus. Aïe. Elle l'avait donc sentit, le ton désagréable et sa mauvaise humeur, sans parler de son ironie. Du moins, comment aurait-elle fait pour ne pas le remarquer, après tout, il le cachait de moins en moins. Ecoute, je suis désolée d'accord ? Je ne savais pas que c'était un bon ami à toi... sinon ça ne se serait pas passé comme ça. Il arqua un sourcil, légèrement perplexe. Après tout, elle avait bien le droit de coucher avec lui, ce n'était pas réellement son problème. Bien qu'il soit agacé de la situation. « Oublie. Tu fais ce que tu veux de toi. J'ai pas mon mot à dire la-dessus. J'aurai juste pensé, que tu aurait fait passé Jorden par le même chemin compliqué que le mien. Je me suis décarcassé pour toi Cam'. Alors, j'en prend un coup. C'est tout. Faut croire que certains on un passe VIP. » Finit-il par dire après l'avoir entendue s'excusé mais aussi montrer quelque peu sa colère à son égare. Il soupira une autre fois, à cause de sa propre attitude capricieuse. Elle était majeure et assez grande pour faire ce qu'elle désirait, il n'avait pas son mot à dire la-dessus. « Bref. Tu fais ce que tu veux. Au moins t'aura vu de près l'un de mes meilleurs amis ici. » Ce n'était pas ironique cette fois-ci. Non, en disant cette phrase il avait pencher légèrement la tête en essayant de penser à autre chose. La soirée qu'ils avaient passés tout deux ensembles ne l'avait donc pas marqué. Pas assez pour y retourner quelques jours après visiblement.

Elle s'était excusée car oui, c'était compréhensible qu'il puisse lui en vouloir. Si la situation avait été inversée, si Charlie avait couché avec l'une de ses meilleures amies, certainement qu'elle l'aurait mal pris elle aussi, ou du moins cela l'aurait vraiment fait chier. Mais apparemment ce n'était pas vraiment ce qu'attendait le jeune homme, puisqu'il continua sur sa lancée amère. Oublie. Tu fais ce que tu veux de toi. J'ai pas mon mot à dire la-dessus. J'aurai juste pensé, que tu aurait fait passé Jorden par le même chemin compliqué que le mien. Je me suis décarcassé pour toi Cam'. Alors, j'en prend un coup. C'est tout. Faut croire que certains ont un passe VIP. Voilà donc le fond du problème, ce qu'elle n'avait pas vu depuis le début. Au fond d'elle savait qu'il avait raison, que de voir les choses ainsi, on pourrait penser qu'elle s'était tout simplement foutue de sa gueule. Mais tout ça commençait vraiment à la dépasser, se transformant en trop plein qu'elle n'arrivait plus à gérer. Le départ de Dem, les sentiments d'Owen à son égard, sa relation secrète avec Walter, ses coucheries à droite à gauche et maintenant Charlie qui lui faisait une crise... Comment s'était-elle fourrée dans un pareil merdier ? Bref. Tu fais ce que tu veux. Au moins t'aura vu de près l'un de mes meilleurs amis ici. Sa dernière phrase lui fit piquer un fard, à la fois de honte et de colère. Il  détourna son regard en penchant légèrement la tête, montrant à présent toute sa déception. Elle soupira à son tour en regardant ailleurs, passant légèrement la main sur son front.  J'ai pas pour habitude de coucher avec un mec simplement parce qu'il en a envie Charlie, et si je t'ai pas donné tout de suite ce que tu voulais c'est parce que je ne voulais pas être un de ces vulgaires trophées que les Winthrop collectionnent sur leur tableau de chasse dit-elle sur un ton sec en plissant les yeux avant d'elle aussi enfiler le reste de sa boisson cul sec. Alors oui, ça peut peut-être paraître stupide vu que c'est exactement ce qu'il se passe avec Jorden, mais ya aucun pass VIP qui tienne. Ya juste une fille paumée qui un soir, ou plusieurs soir d'ailleurs, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?, se sentait tellement abandonnée par son connard de demi-frère que la seule façon pour elle de se sentir moins seule était de se faire sauter par le premier mec qui passait ! Voilà ! Et je vois même pas pourquoi je te raconte toutes ces conneries vu que t'as raison, j'ai pas à me justifier auprès de toi. Elle avait débité tout ça en un souffle, à la fois agacée par sa remarque mais surtout par elle-même. Jpensais.. je pensais avoir été assez claire sur le net pour que tu comprennes que ça n'avait pas été qu'une banale histoire de cul l'autre soir.. ajouta-t'elle finalement, le regrettant déjà.

Charlie l'a voyait réfléchir, comme si ce qui lui disait l'accablait un peu plus. Il n'aimait pas particulièrement montrer cet aspect si possessif de lui et c'était pour cette raison qu'il avait décidé de s'éloigner d'elle. Bien qu'il est couché avec elle, pas seulement pour la mettre dans son lit, puisqu'il s'y était attaché tout de même. Depuis le temps qu'il le faisait. Il avait eu ce qu'il voulait en autre, alors il n'avait pas son mot à dire. Et d'ailleurs, elle devait avoir d'autre chat à fouetter. J'ai pas pour habitude de coucher avec un mec simplement parce qu'il en a envie Charlie, et si je t'ai pas donné tout de suite ce que tu voulais c'est parce que je ne voulais pas être un de ces vulgaires trophées que les Winthrop collectionnent sur leur tableau de chasse. Lui avoua-t-il avec fermeté. Elle n'avait pas tout à fait tord. Mais que venait-elle de faire avec Jorden ? A cette pensée, il préférait s'abstenir. C'était mieux qu'il n'envenime pas les choses. C'est pour cette raison qu'il l'écoutait sans ajouter un seul mot pour le moment. A la fin de son premier monologue, elle avala rapidement le contenue de son verre. Était-elle énervé par ses mots ? Charlie pensait qu'il aurait mieux fait de ce taire. Alors oui, ça peut peut-être paraître stupide vu que c'est exactement ce qu'il se passe avec Jorden, mais ya aucun pass VIP qui tienne. Ya juste une fille paumée qui un soir, ou plusieurs soir d'ailleurs, qu'est-ce qu'on en a à foutre ?, se sentait tellement abandonnée par son connard de demi-frère que la seule façon pour elle de se sentir moins seule était de se faire sauter par le premier mec qui passait ! Voilà ! Et je vois même pas pourquoi je te raconte toutes ces conneries vu que t'as raison, j'ai pas à me justifier auprès de toi. Non, il avait tout faux. Elle était énervé parce qu'elle avait trop longtemps enfouie et refoulé des sentiments au fond elle. Cet aspect d'elle aussi fragile le surprit. C'était bien la première fois qu'elle lui dévoilait réellement ce qu'elle ressentait. « C'est bon, j'ai capté, c'est pas mes affaires Camille. Je le sais, j'ai compris le message. T'entendra plus parler de moi, pendant un moment si tu le souhaites. Et je suis désolé pour ton demi-frère et pour les mecs que qui te saute ou.. merde. Camille. Calme toi. Je savais pas, et puis arrête de te faire sauter par n'importe qui, si tu culpabilise ainsi. T'es quelqu'un de bien. Ne te fait pas avoir par je ne sais qui. Moi y compris. » Disait-il complètement déboussolé par toutes ses révélations. Il n'avait pensé qu'à une seule chose, la mettre dans son lit alors qu'il avait zappé complètement ses sentiments ainsi que son ressentit. Peu à peu c'est lui qui en venait à culpabiliser. Jpensais.. je pensais avoir été assez claire sur le net pour que tu comprennes que ça n'avait pas été qu'une banale histoire de cul l'autre soir.. Charlie se figea sur place en fronçant légèrement les sourcils. Sur le coup, il n'arrivait pas vraiment à comprendre le sens de sa phrase. Venait-elle d'avouer qu'elle ressentait quelque chose à son égare ? Pourtant, il ne l'avait pas compris ainsi. Surement son instinct masculin qui n'avait pas compris le sous entendue de la jeune femme. « Attend. comment ça ? » Finit-il par dire en plongeant cette fois-ci ses yeux azur dans les siens.

Prue ne répondait pas à ma question, mais ça ne faisait rien parce qu’au fond je savais. Et je n’avais pas besoin qu’elle énonce tout haut ce qui se passait entre nous non plus. N’empêche, présentement je me sentais d’avantage comme un chasseur face à sa proie. La leurrer, la traquer, l’acculer dans un coin et finalement passer à l’attaque. Son corps rencontra le comptoir derrière elle et je fis quelques pas de plus. Puis, je lui fis remarquer que c’était peut-être elle qui se trompait sur mes intentions. Semer le doute dans son esprit était une très bonne technique pour la forcer à baisser sa garde. Damn, c’était un défi de taille et j’adorais ça! Si seulement elle savait… « Si je me trompe, pourquoi est-ce que tu m’as rejoints ici… » J’esquissai un sourire et regardai rapidement autour avant de poser à nouveau mon regard vers elle. Avais-je vraiment besoin de répondre? Je m’approchai à nouveau, cette fois jusqu’à ce que mon corps surplombe le sien. Je posai les mains de chaque côté d’elle sur le comptoir, me penchant donc dans sa direction. Un sourire carnassier me brûlait les lèvres alors que je pouvais sentir son souffle rapide. Son cœur battait pratiquement assez fort pour que je l’entende.

Alors qu'elle venait de déballer ce qu'elle avait sur le coeur, elle commençait déjà à s'en vouloir. Elle ne voyait pas pourquoi elle avait eu besoin de se justifier ainsi auprès de Charlie. Après tout elle ne lui devait rien, c'était même pas son mec ! Mais pourtant elle en avait eu besoin. C'est bon, j'ai capté, c'est pas mes affaires Camille. Je le sais, j'ai compris le message. T'entendra plus parler de moi, pendant un moment si tu le souhaites. Et je suis désolé pour ton demi-frère et pour les mecs que qui te saute ou.. merde. Camille. Calme toi. Je savais pas, et puis arrête de te faire sauter par n'importe qui, si tu culpabilise ainsi. T'es quelqu'un de bien. Ne te fait pas avoir par je ne sais qui. Moi y compris. Charlie semblait confus, et bizarrement, ses paroles l'apaisèrent un peu. Elle ne savait pas comment prendre le fait qu'il lui demande d'arrêter d'aller voir à gauche à droite comme ça, mais elle se rendait bien compte à présent qu'elle se faisait plus de mal qu'autre chose en agissant ainsi. Il lui avait dit qu'elle était quelqu'un de bien, le pensait-il vraiment ? Ou était-ce juste pour qu'elle se calme ? Et puis elle avait lâché cette phrase comme quoi il n'était pas qu'une simple histoire de cul à ses yeux. Attend. comment ça ? dit-il en la regardant cette fois droit dans les yeux. A quoi pensait-il là à cet instant ? Qu'elle n'était, elle, qu'un plan cul, et qu'il avait peur de qu'elle allait dire ? Elle décida néanmoins d'être sincère, elle lui devait bien ça. J't'apprécie Charlie, et j'aime bien les moments qu'on passe ensemble, et celui de la dernière fois en fait partie.. au delà du seul plaisir de... bref tu m'as comprise. dit-elle en rougissant un peu à ses derniers mots.

A ma réponse, il se contentait de sourire et cela ne me disait rien qui n’aille. Fermement, je m’accrochais au comptoir comme si ce dernier pourrait m’aider à ne pas perdre pied. Doucement, il se rapprochait de moi comme un traqueur. Je n’aimais pas me sentir en position de faiblesse. C’était tellement désagréable et insatisfaisant. Finalement, il arrivait à ma hauteur, m’imposant sa silhouette dans toute sa splendeur. Posant ses mains autours de moi, il rapprochait son visage du mien. A présent, il était à quelques centimètres. Déglutissant avec difficulté, je tâchais de me concentrer pour trouver une issus. J’aurais voulu partir sur le côté, mais cela était peine perdu. Il m’encerclait comme si je n’étais qu’une vulgaire proie pris au piège. Je ne voulais pas céder à ses avances. Non, ce n’était pas mon genre. Personne ne devait dicter ma conduite ni me dire ce que j’aimerais faire, car c’était cela que je lisais dans ses yeux. Ils brillaient d’une lueur de contentement suffisamment forte pour que je comprenne le fond de sa pensée. Sans m’y attendre, je partais dans un léger éclat de rire, reprenant suffisamment d’air pour avoir plus confiance en moi. Posant mes mains sur son torse dénudé, je glissais un doigt le long de son corps musclé. Relevant les yeux vers lui, je me mordillais la lèvre tout en le regardant. Soudain, je me stoppais dans mes mouvements, posant à plat ma main sur son corps. M’approchant de ses lèvres, je glissais quelques mots : « Et tu crois vraiment que cela suffit ? » Arrachant sa main de son corps, je m’appuyais contre le comptoir, puisant toute ma force, avant de le pousser avec mon pied.  

La fête battait son plein, je regardais maintenant mon téléphone en espérant avoir une quelconque réponse de la part de Keenan, certes, s'il ne venait pas ce n'était pas bien grave, car nous aurons d'autres occasions de rattraper quatorze ans de retard. Lorsque l'objet sonna et qu'un message apparu sur l'écran, un sourire un peu tendu ornait mes lèvres, car au fond j'espérais vraiment qu'il se pointe. Le contenu du message m'ordonnait de me retourner, j'arquais instinctivement un sourcil alors que j'obéissais rapidement et la surprise fut de le voir juste derrière moi. C'était quoi ça ? Je me serais crue dans superman lorsque Loïs criait d'un appel en détresse, son héros se pointait aussi rapidement que son ombre. D'ailleurs, un rire s'échappa de mes lèvres, alors que je m'approchais de lui, les étoiles brillants dans les yeux. « Je viens à peine de le constater !. » Je lui fis la bise, amusée par ses propos. « Ou alors tu es le nouveau Clark Kent de Cambridge ?. » Je fis mine d'inspecter ses vêtements. « Bizarre, tu ne portes pas de collant bleu ? Tu te fais ta propre mode Kryptoniènne en fait, c'est ça ?. » Non à vrai dire il était juste en tenue sexy de fermier et ça lui allait à ravir. « Sérieusement, tu ferais un sexy en fermier... » Ma voix murmurait au creux de son oreille alors que je m'étais légèrement approchée, rompant la distance qui nous séparait. Je reculais de nouveau avant de lui donner l'un de mes plus beaux sourires, chose qu'il devait d'ailleurs en prendre bien soin. Profiter pleinement de cette soirée sans penser à rien d'autre, voilà mon petit programme de ce soir et je comptais le mener à bien.

Difficile de conserver un esprit objectif lorsque votre mémoire ou votre cœur ne le sont pas. Et d’autant plus ardue est alors la tâche de comprendre réellement ce qui anime nos émotions et nos ressentiments. Voir Tamara me comblait de joie. La voir aussi surprise et aussi souriante m’arrachait un sourire équivalent au sien avec un scintillement tout aussi semblable que celui parcourant son regard. Un voile de chaleur animait l’intérieur de mon être alors que ma réflexion me poussait à me dire qu’il fallait que je fasse bien attention : ne pas confondre les anciens souvenirs avec la personne qu’elle était devenue. Et, de ce fait, ne pas altérer ma perception ou mon ressenti par rapport à elle. Mais sans doute que la réflexion devait être mise de côté au profit de l’instant présent. Rien ne comptait plus à présent que tout ce qui se passait à l’instant même ! Et en cet instant même, c’était une première soirée, sans doute la première d’une longue série, nous permettant de rattraper tout ce temps perdu, toutes ces années gâchées et se créer ainsi de nouveaux moments… Et de nouveaux souvenirs ! J’éclatais de rire à sa comparaison avec Clark Kent. C’est vrai que j’étais dans les tons d’une certaine façon : l’apparence d’un fermier le jour… Mais étais-je pour autant un super héros la nuit ? « Les collants ne font pas le héros ! » Rétorquais-je. « Et puis va savoir quelle identité secrète je peux prendre une fois le soir venu… » Murmurais-je presque secrètement, comme si j’étais en train d’évoquer un sujet sensible. Mais la petite coquine m’arracha un autre sourire, un sourire large et à la fois touché et gêné. « Eh bien, je me suis dit que… » Face à elle, je me permis de venir prendre l’une de ses mains dans les miennes. « Une aussi jolie et ravissante fermière en détresse se devait d’avoir un sauveur digne de ce nom ! » De sa main que je tenais, je la fis pivoter, tournoyer sur elle-même, comme si nous dansions, afin qu’elle se retrouve dos contre mon torse. Je penchai alors ma bouche à hauteur de son oreille. « Mais un sauvetage digne de ce nom ne peut se faire sans un petit rafraichissement… » Ma tête pivota pour arriver à hauteur de son autre oreille. « A moins que la plus belle des demoiselles en détresse préfèrerait une danse ? »