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(+ Aaron) emergency !

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« On va dire ça » répondit simplement Thaïs au sujet de son émancipation mais aussi de ses potentiels mauvais souvenirs liés à son pays natal. Hors de question qu’elle parle de cela à un inconnu, surtout irlandais… c’était peut-être stupide, mais lorsque l’on en vient à haïr son propre pays de toutes ses forces, on redoute un peu le regard d’autrui si cela vient à s’apprendre. Depuis le temps qu’elle avait justement quitté Dublin, sa colère s’était un peu apaisée, fort heureusement, mais de tels souvenirs restaient encore douloureux et oppressants dans son esprit. Thaïs préférait, comme toujours, se concentrer sur quelque chose de positif plutôt que sur ce qui aurait tendance à la stresser plus qu’autre chose. « Effectivement si vous aviez du mal à fixer votre attention, je ne suis pas très étonnée que vous ayez eu du mal à apprendre, mais vous n’avez jamais retenté l’expérience ? Ce que vous avez fait pendant votre adolescence peut peut-être différer aujourd’hui ? M’est avis que cela vaudrait le coup si jamais vous aimez ça… d’ailleurs, je peux sûrement vous aider ! » Il ne s’agissait pas d’être prétentieux ou quoi mais Thaïs avait tout de même la capacité de donner un cours à un presque débutant, c’était dans ses cordes. Elle faisait du piano depuis tellement longtemps que c’était presque devenu une seconde nature, chez elle. La jolie irlandaise respirait la musique du matin jusqu’au soir, et faisait même ses propres compos pour ses examens de danse… c’est dire si elle était douée en la matière. La musique l’avait moult aidée à se faire à ce monde si sombre dans lequel elle avait été plongée quelques années plus tôt. D’ailleurs, sitôt qu’elle eut commandé un café frappé et Aaron une bière, la question de son handicap vint bientôt sur le devant de la scène, comme elle s’y attendait à chaque nouvelle rencontre qu’elle faisait depuis que c’était arrivé. Thaïs restait pour ainsi dire conditionnée à répondre à cette fameuse question… cela ne la blessait plus tant elle était capable de faire preuve de recul, désormais. Il faut dire que sa cécité l’avait énormément murie… « En théorie c’est toujours un sujet sensible mais vous savez, avec les années, j’ai appris à vivre avec… à faire de mon handicap une force. Je ne peux plus voir comme vous, certes, mais je m’intéresse aux sons, qui sont extrêmement révélateurs dans leur genre… mais je m’égare. Pour vous répondre, cela fera bientôt sept ans en juillet prochain. Je souffrais d’un glaucome dans chaque œil, qui n’a jamais été soigné correctement. J’ai perdu petit à petit de mon champ de vision jusqu’à être dans le noir total, ça n’a pas été immédiat. Mais j’arrive à vivre avec, je pense que vous avez pu en avoir un aperçu tout à l’heure. Pourquoi cela vous intriguait-il, si vous me permettez la question ? »
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Thaïs & Aaron


Je fus surpris que Thaïs me propose de retenter le piano. A mes yeux, je n’étais pas bon à ça. Bien évidemment, ma jumelle m’avait souvent rappelé que pour quelqu’un qui n’avait jamais pris le moindre cours, je pouvais être fier de mes performances. Cependant, je partais dans l’esprit que puisqu’elle est ma sœur, comme nous sommes tellement fusionnels, tout ce qu’elle entreprend est parfait à mes yeux, et vice versa. Nous ne sommes pas objectifs l’un envers l’autre. Un nouveau sourire vint fendre mon visage. Ainsi, elle souhaitait me donner un cours ? Dans le fond, ça pourrait être amusant, mais si j’acceptais, c’était davantage pour l’entendre jouer, elle. J’ai toujours aimé le piano et j’imagine que si elle a fait le conservatoire, elle doit être très douée pour cela.

- Si ça peut vous permettre de comprendre à quel point je ne suis pas doué pour cela, très bien. Et puis comme ça, vous me donnez un cours de piano, et je vous donne un cours pour poser des pansements. D’ailleurs, je vous interdis de dire que ça n’a pas la même ampleur.

J’affiche une expression amusée sur le visage. Effectivement, apprendre à poser un pansement restait risible à côté d’apprendre à jouer du piano. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de faire l’idiot car dans le fond, je me plaisais beaucoup à la voir rire ou ne serait-ce que sourire. Une expression magnifique qu’elle ne pouvait que ressentir, à défaut de la voir. D’ailleurs, je ne pus m’empêcher de poser cette question qu’elle devait entendre bien souvent lorsqu’elle rencontrait une nouvelle personne. C’est la raison pour laquelle je lui avais donné la possibilité de mettre directement fin à cette tentative de conversation. Je n’en serais pas vexé au contraire, je ne pourrais que comprendre.

- Vous me fascinez. Là où je pense que je serais totalement perdu, vous semblez vous y être fait comme si, au final, vous étiez née ainsi. Ca me fascine, parce que j’entends toujours dire que lorsque l’on est non-voyant, tous les autres sens se développent. Pourtant, j’imagine que c’est beaucoup plus frustrant lorsque cela nous arrive durant les années. Il faut s’habituer, faire avec.

Lorsque la serveuse revint avec nos commandes, je la remerciais puis sortais de l’argent de mon portefeuille. Même si Thaïs m’avait invité, je reste un homme. Je laisse donc mon faible côté macho payer pour nous. Je portais ma bière à mes lèvres, afin d’en boire une gorgée.

- Et il n’y a aucune solution ? Une opération ou je ne sais quoi qui pourrait vous rendre la vue ?

C’est étonnant. Je pense qu’à sa place, j’en voudrais au monde entier de m’avoir retiré ce sens qui me semble si important. Probablement réagissons-nous avec colère au début puis finissons par l’accepter.

- Comment faites-vous donc pour imaginer le visage qu’ont les personnes qui vous sont proches ? Par le toucher ?


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Finalement, bien que les circonstances de leur rencontre ait été des plus étonnantes, Thaïs ne regrettait pas du tout d’avoir croisé le chemin du professeur, bien au contraire. Non seulement discuter avec lui était agréable, mais il semblait doté de bien plus d’humour qu’il ne le laissait entendre de prime abord. Une grande qualité que celle-ci, surtout pour la jolie irlandaise, prenant le rire comme une véritable force. Elle ne manqua donc pas de laisser éclater son hilarité face à la comparaison qu’il faisait entre la pose de pansements et l’apprentissage du piano, le rejoignant presque sur ce point : pour un aveugle, apprendre à faire des pansements pouvait s’avérer très, très complexe. Mais à cœur vaillant rien d’impossible et Thaïs voulait croire qu’elle serait capable de palier à ce genre d’éventualité, surtout si elle avait un mentor comme Aaron pour l’y aider. « Puisque vous me l’interdisez je vais éviter de subir votre courroux en partant vers le contraire ! Mais je suis sûre que vous êtes plus doué que vous ne le pensez. Si je peux poser un pansement sans mes yeux, vous apprendrez au moins quelques petites choses… j’en suis persuadée et puis c’est un bon challenge ! » Cela signifiait aussi qu’ils se reverraient à un moment donné et cela lui faisait plaisir : depuis le départ de son père pour Paris, Thaïs se sentait un peu esseulée niveau mentor, surtout que Caleb était accablé par ses partiels en ce moment et brillait donc par son absence la journée. A partir du moment où la jolie blonde ne pourrait plus assister à ses cours, puisqu’elle était en danse, elle risquait fort de s’ennuyer souvent… ce genre de plan B lui faisait plaisir, en somme. « Mes sens sont beaucoup plus développés. L’ouïe en particulier, le toucher suit juste après. A vrai dire, ne serait-ce que dans la fac, je m’oblige à porter des talons pour que le bruit m’indique si je suis dans un couloir plein ou s’il y a une cage d’escalier, car le son change lorsque je passe devant une ouverture. Je ne dis pas que je n’en n’ai pas sué au début… j’étais très en colère que l’on m’aie privé d’un tel sens. » La vue reste vitale dans la vie de tous les jours, on en a besoin pour tout. Thaïs se surprenait parfois à accepter aussi bien sa condition, mais sûrement était-ce parce qu’elle n’avait pas le choix. Elle prit quelques instants pour boire plusieurs gorgées de son café frappé avant de reprendre, imperturbablement, comme si elle expliquait un grand précepte de danse et non pas la tragédie la frappant au jour le jour. « Il y a une opération mais elle est risquée, seulement quarante pour cent de chances de s’en sortir et elle est extrêmement chère. Je réfléchis à la chose, parce que j’ai encore toute ma grossesse pour ça, mais ça ne sera sûrement jamais envisageable pour la deuxième raison. Sinon pour « imaginer » les choses, je pose quelques questions notamment la couleur des cheveux et des yeux pour mieux me figurer une image, et je touche longuement le visage de ceux qui m’y autorisent. Pourquoi cette question ? »
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- Vraiment ? C’est impressionnant de se rendre compte qu’en temps normal, nous ne prêtons attention à aucun détail. Seuls nos yeux nous guident et l’on s’en contente.

Finalement, je lui demandais si une opération existait pour qu’elle puisse recouvrir la vue. Une opération apparemment risquée et très chère. Mes sourcils se froncèrent quelques instants. Effectivement, dans tous les cas, elle aura toute sa grossesse pour y réfléchir dans la mesure où il serait fou de tenter quelque chose en portant son enfant. La réponse lui viendra certainement d’elle-même lorsque son bébé naîtra. Soit elle acceptera de ne pas connaître son visage à part par le toucher, soit elle voudra prendre le risque de cette opération pour pouvoir contempler la raison de sa vie. On ne sait jamais comment l’on réagirait, mais je pense pour ma part que je voudrai prendre le risque. Après, je ne suis pas objectif. Mon gamin est décédé à l’âge de sept ans. Le visuel, c’est les seuls souvenirs que je possède de lui. Sans mes yeux, je l’aurai perdu complètement.

- Avant de penser à la façon de récolter l’argent nécessaire, vous devez tout d’abord savoir si oui ou non, vous voulez prendre le risque de cette opération. Mais j’imagine que différents facteurs jouent. Le fait que vous soyez jeune et probablement en bonne santé doit jouer en votre faveur, non ?

Allez savoir pourquoi cette conversation me tient tant à cœur. Je n’en connais pas la raison, mais j’ai réellement l’impression qu’aujourd’hui, j’ai fait une rencontre qui en vaut le coup. Je me plais à parler avec elle, à la contempler, à apprendre davantage sur un monde qui j’ignore dans sa totalité. Certaines personnes attirent les autres comme des aimants. Ils ont cette attraction, quelle soit physique ou mentale, qui nous poussera à vouloir rester en leur présence. Thaïs faisait partie d’eux. Et quand je lui demandais comment elle faisait pour s’imaginer des visages, en sachant que le fait qu’elle ne soit pas non voyante de naissante devait lui permettre de se rappeler des différentes couleurs, je me levais afin de m’asseoir sur la chaise juste à côté de la sienne tandis que je me tournais vers elle, un sourire amusé ancré sur mon visage.

- Alors pour ma part, je suis châtain, aux reflets roux. Surtout au soleil. Mes yeux sont clairs, et même s’ils tirent davantage sur le vert, ils possèdent des nuances bleues. Je mesure un peu plus d’un mètre quatre-vingt, tout en muscle.

Mais oui, mais oui, on y croit. Si je possède une bonne musculature, je suis loin d’avoir la carrure d’un catcheur professionnel. Rien de spectaculaire, en somme.

- Non plus sérieusement, j’ai une corpulence normale.

Je pris une nouvelle gorgée de ma bière puis posais le verre sur la table. Finalement je prenais délicatement les mains de la jeune femme afin de les porter jusqu’à mon visage.

- Si nous sommes amenés à nous revoir, vous pourrez enfin poser un visage sur mon nom, ou bien sur ma voix.

Elle pourra ainsi connaître les détails de mon visage. Cette ride du lion, cette fine cicatrice sur ma tempe gauche, ma barbe de trois jours ou encore mes fossettes.



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« Mais lorsque nos yeux ne sont plus là pour nous émerveiller, on doit se contenter d’autre chose » fit-elle justement remarquer, bien que son apprentissage n’ait pas été si difficile. Thaïs s’était très rapidement mise au braille, notamment, véritable saloperie à apprendre au début mais qui s’était révélé très utile par la suite. Et depuis, son ouïe comme son toucher s’avéraient plus aiguisés que celui de n’importe quel voyant en bonne santé. La jolie irlandaise avait su palier à ses moindres incapacités, et aujourd’hui, elle ne vivait pas si mal. Dans le cas contraire, jamais elle n’aurait été capable de séduire son homme, se marier avec et leur offrir, d’ici quelques mois, un ravissant petit garçon. « Ma jeunesse et ma bonne cicatrisation générale jouent en ma faveur, je l’avoue. Je suis pour l’opération je l’ai toujours été. S’il n’y avait pas ce problème pécuniaire sûrement serait-je même déjà opérée depuis belle lurette ! Mais c’est la vie… ce qui me retient un peu aussi, c’est que je ne suis plus seule. J’ai un mari et je serai bientôt maman. Si jamais l’opération rate, je les laisse tous seuls. » Thaïs savait par avance que Caleb ne survivrait pas à son trépas, il le lui avait déjà nettement fait comprendre lorsqu’il avait parlé de l’opération. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il était contre au départ… et c’est ce qui faisait légèrement hésiter la demoiselle en dehors du pécule que cela représentait à mettre de côté. Elle ne voulait surtout pas que son mari pense à faire une connerie et soit présent pour leur fils, c’est tout ce qu’elle espérait… de son côté, si jamais un jour elle parvenait à tenter l’opération, sûrement serait-elle capable de se battre pour survivre. « Je suis sûre que vous avez une belle carrure » avoua-t-elle non sans caresser un instant ses joues, s’imprégnant de ses traits avec un sérieux à couper le souffle. Thaïs avait toujours eu un sens de la précision inné mais c’était plus marqué encore depuis qu’elle avait perdu la vue. « Je suis sûre que nous serons amenés à nous revoir. Puis-je me permettre de vous demander où vous avez eu cette cicatrice ? » demanda-t-elle non sans ôter délicatement ses mains du visage d’Aaron. La curiosité l’avait emportée… on ne pouvait pas la blâmer pour cela.
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Je pouvais comprendre son hésitation face à cette opération, malgré l’argent qu’elle requiert. Effectivement, désormais, elle n’était plus seule. Un mari ainsi qu’un enfant. Elle avait le temps pour prendre cette décision et puis les médecins seront certainement capables de savoir si elle est une bonne patiente pour supporter une telle opération. Je ne sais pas ce que je ferais à sa place, dans les mêmes circonstances familiales. Je serais certainement paniqué à l’idée de peut-être devoir laisser ma famille derrière moi si les choses tournaient mal. Mais en contrepartie, j’aurais besoin de savoir à quoi peut ressembler mon enfant et le voir grandir et évoluer physiquement. Probablement était-ce un risque à prendre. Un gros risque, même. Cependant, quelque chose avait éveillé ma curiosité. Quel pouvait bien être le prix de cette opération ?

- Et vous savez environs ce que représente le montant de cette opération ? Parce que « cher », c’est assez vague.

J’esquissais un sourire puis me laissais finalement couvrir le visage par les mains de la jeune femme afin qu’elle puisse discerner mes traits et s’imaginer à quoi je pouvais bien ressembler. Quand elle m’avoua que je devais posséder une belle carrure, instinctivement, je haussais les épaules. Tout dépend du point de vue, j’imagine. Finalement je laissais ses doigts redessiner ma peau, contemplant son sérieux avec un brin d’amusement. Sans grande surprise, elle s’attarda sur cette cicatrice fine et horizontale le long de ma tempe. Mon front se plissa lorsqu’elle retira ses mains et me demanda quelle avait été la cause de cette marque. Si elle savait, des cicatrices, j’en possède une belle poignée.

- Un accident de moto. J’ai grillé un feu rouge et j’ai eu le droit à un beau vol plané, offert par une voiture. Et voyez-vous, je n’ai qu’une cicatrice pour m’en souvenir. Pas mal, non ?

De nouveau je souriais. Je préférais éviter de lui expliquer que j’avais tenté de mettre fin à mes jours en roulant démesurément vite et en grillant de nombreux feux et stops. Une réaction stupide puisqu’avec le temps, je me disais que pour le chauffeur de la voiture, l’expérience devait encore le choqué. En plus de ça, on m’a considéré comme un miraculé. A croire qu’on se débarrasse difficilement des mauvaises herbes.

- Mais des cicatrices, j’en possède plusieurs. La première sous le menton après avoir fait une chute mémorable en faisant du vélo sur un chemin de graviers quand j’étais gamin. Une seconde au dessus de l’arête de mon nez parce qu’à une certaine époque, j’étais à la hauteur des clenches de portes. Et enfin, une troisième sur la joue parce que l’on m’a éclaté une bouteille sur le visage à la sortie d’un bar.

Bon d’accord, pour cette troisième anecdote, c’était faux. Mais cela m’amusait de voir les sourcils de Thaïs se hausser.

- Non plus sérieusement, j’ai voulu monter un meuble et allez savoir comment, j’ai réussi à me blesser. Après un aller-retour aux urgences parce que j’avais besoin de me faire recoudre, je me suis rendu compte que ce fameux meuble, je l’avais monté à l’envers. Ma femme s’est très longtemps moquée de moi. Mais l’histoire de la bouteille, c’est plus virile que de dire que je me suis fait agresser par un meuble Ikea…


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« Ce que j’entends par cher, c’est environ quatre cent mille dollars. » Le ton de Thaïs avait été relativement sérieux et tranchant, preuve que ce montant lui donnait ni plus ni moins la nausée. Elle y pensait depuis si longtemps que c’en était presque devenu banal, à vrai dire… mais il n’empêche que la jolie irlandaise, toute étudiante qu’elle soit, ne possédait en aucun cas une telle somme sur un compte en banque. Son joli rêve de retrouver un jour la vue s’envolait donc en fumée, chaque jour plus encore, en même temps qu’elle constatait que ce pécule ne serait jamais sien. « Juste une cicatrice ? Ai-je le droit de dire que vous avez été chanceux ? Personnellement je n’ai jamais eu d’accident sur mon bijou. J’ai bien faillis à plusieurs reprises mais j’ai eu plutôt du bol… ceci dit ça ne m’empêche pas d’avoir pas mal de cicatrices moi aussi. » Ceci dit, contrairement à Aaron, Thaïs ne voyait pas l’intérêt d’en faire l’inventaire car la majeure partie de ces dernières se trouvaient dans le dos de la demoiselle et étaient le résultat de sévices orchestrés par son père adoptif. Autrement dit, elle ne comptait pas s’en vanter et surtout pas en face de cet homme, encore un inconnu pour l’heure. D’ailleurs, il lui ôta toute envie ou même idée s’en rapprochant avec son histoire de meuble, qui lui arracha un petit rire discret. La jolie irlandaise tenta de ne pas s’esclaffer afin de ne surtout pas lui manquer de respect mais ce fut terriblement difficile… « En fait, vous êtes un casse-cou mais on n’évalue jamais assez combien le fait de monter des meubles est un sport dangereux ! Vous me direz, moi par exemple, si je voulais faire à manger, je risquerais de mettre le feu… je crois que je suis toujours un plus grand danger public que vous ne le serez jamais, donc n’ayez crainte ! » plaisanta-t-elle de bon cœur histoire d’amoindrir le côté moins viril de sa vérité.
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Quatre cent mille dollars ? Je manquais de m’étouffer avec la gorgée de bière que je venais de prendre. Mes yeux s’écarquillèrent, complètement choqué par un tel montant. Une opération aussi chère qui n’est même pas sûre de réussir ? C’est du vol ! Mais bon, j’imagine qu’elle doit être très compliquée et nécessiter aussi bien les meilleurs médecins que le meilleur matériel. Mais sincèrement, comment comptaient-ils faire des progrès sur cette intervention s’ils n’en pratiquent que peu ? Car oui, j’imagine que les patients ne doivent pas être nombreux en vue de la somme à déverser.

Nous avions finalement dérivé sur un sujet un peu plus amusant : mes exploits qui m’avaient valu quelques cicatrices sur le visage. Heureusement, seule celle de mon accident de moto restait véritablement visible, même si elle se contentait d’être un fin trait rougeâtre et horizontal au niveau de ma tempe. Les autres n’étaient qu’à peine perceptibles. Je sentais que pour la dernière anecdote concernant l’attaque du meuble, Thaïs se retenait de rire face à ma maladresse. Et dans le fond, la voir ainsi m’amusait puisqu’il semblait évident qu’elle se retenait pour ne pas me vexer. Seulement, je suis un professionnel de l’autodérision. Je ne me vexe pas aussi facilement qu’on pourrait le penser.

- Un sport dangereux ! Voilà une parole pleine de sagesse. Satanés suédois ! Sinon oui, j’étais casse-cou. Je le suis probablement encore aujourd’hui, plus que je ne voudrais le croire mais je suis davantage quelqu’un de très maladroit.

Je ne pus retenir un rire même si les paroles de Thaïs restaient empreintes d’ironie. Quand elle m’avoua son manque de talent pour la cuisine, certainement dû à sa cécité, j’esquissais un sourire amusé. Pour tout avouer, mon ex-femme était une piètre cuisinière, pour ne pas dire horrible. Elle ratait tout ce qu’elle entreprenait derrière les fourneaux, là où elle réussissait tout dans sa vie. Finalement, je m’étais résolu à me mettre sérieusement à la cuisine histoire de ne pas avoir un empoisonné sur la conscience. Ca m’avait longtemps amusé et la voir galérer autant à faire de simples pâtes m’avait toujours fait craquer.

- Il n’y a plus qu’à espérer que votre mari soit un véritable cordon bleu.

Je l’observais un instant, un sourire aux lèvres en me rendant compte que j’étais réellement heureux d’avoir fait la connaissance d’une femme comme Thaïs. Je me plaisais en sa compagnie et ses paroles rendaient toujours plus agréable notre échange. J’en venais presque à apprécier que cet étudiant stupide s’en soit pris à elle, sinon, je ne lui aurais certainement jamais parlé. Je pris une nouvelle gorgée de ma bière avant de porter mon attention sur son ventre.

- Et concernant votre futur enfant, connaissez-vous le sexe ? Et vous être enceinte de combien ? Si ce n’est pas indiscret, bien sûr.

Elle aussi avait piqué ma curiosité.


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Il ne valait mieux pas s’attarder sur le sujet de l’opération : rien que l’évocation du prix donnait la nausée à Thaïs tant cela lui paraissait peu probable qu’elle ait un jour la chance de réunir un tel pécule. Il valait mieux se concentrer sur leur sujet plus léger : à savoir le montage de meubles. Aaron aurait sans nul doute toujours plus de brio qu’elle en la matière, bien qu’il faille avouer que la jolie irlandaise soit extraordinairement bricoleuse. Hélas, entre temps, elle avait perdu la vue et Caleb ne la laissait même pas toucher un tournevis de peur qu’elle ne finisse par se le planter dans la main… à croire que le bricolage soit définitivement un sport dangereux, tout spécifiquement pour le maladroit qu’était le professeur ainsi que pour la jolie aveugle ! « Je vous rejoint, j’ai toujours adoré les sports dangereux. Je ferais encore du saut en parachute si je pouvais, par exemple ! J’étais bricoleuse fut un temps mais maintenant, mon mari ne me laisse pas approcher la caisse à outils. Soit il a peur que j’y flanque un bordel monstre, soit il craint que je me transperce la main, à voir… on peut faire un concours de qui est le plus maladroit de nous deux, je suis sûre que je gagne haut la main ! » plaisanta-t-elle de bon cœur en laissant davantage son rire s’exprimer, vu qu’elle se moquait avant tout d’elle-même. Thaïs adorait l’autodérision et détestait se prendre trop au sérieux. Sûrement était-ce ce qui l’empêchait de déprimer vis-à-vis de sa cécité… « A vrai dire Caleb cuisine extraordinairement bien ! Franchement, je suis gâtée… le problème, c’est quand il n’est pas là. Puis vous n’imaginez pas le nombre d’envies débiles que j’ai depuis le début de ma grossesse, alors quand je suis toute seule à l’appartement, je suis nettement moins gâtée ! » Thaïs faisait la fortune du traiteur japonais se trouvant juste en bas de son immeuble. Il faisait des mets tellement délicieux qu’elle serait tentée de manger là tout le temps… problème de taille : elle n’avait droit à aucun aliment cru, dangereux pour le fœtus. C’était frustrant pour une amatrice inconditionnelle de sushis et de sashimis comme la jeune irlandaise ! « Je suis enceinte de trois mois et demi. C’est un petit garçon, un petit Raphaël ! J’espérais que ce soit un p’tit gars, d’ailleurs… c’est drôle, Caleb voulait une petite fille, mais je crois qu’il est aussi content d’avoir un garçon, histoire d’en faire un séducteur né ! Comment s’appelle votre fils, au fait ? »
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Thaïs avait fait des sauts en parachute ? Mes sourcils se haussèrent sous la surprise. S’il y avait bien quelque chose que je n’avais jamais fait, c’était ça. Non pas que l’idée me déplaisait, bien au contraire, c’est une expérience que j’aimerais vivre au moins une fois dans ma vie. Seulement, j’ai le vertige. Sans nul doute si je devais me retrouver dans les airs, je ne sauterais pas de mon plein gré mais tomberais suite à un malaise. Cette pensée m’amusa d’ailleurs tandis que je reprenais la parole.

- Après tout, des sauts en parachute, vous pouvez encore en faire. Quand on est débutant, on n’est pas censé être accroché à un type qui gère tout ? Rien ne vous empêche de le faire. Après tout, j’imagine que les sensations restent les mêmes en chute libre.

Cette pensée fit naître une vague de frissons le long de mon échine. C’est con, mais en ayant le vertige, j’aurais trop peur que le parachute ne s’ouvre pas, ni celui de secours. Et sans nul doute, si je devais un jour le faire, j’aurais les yeux fermés du début à la fin, trop occupé à hurler comme un damné.

- Les hommes sont souvent très protecteurs envers la femme qu’ils aiment. Il ne faut pas nous en vouloir, même si ça doit prêter à l’amusement ou bien si vous trouvez ça particulièrement énervant parfois.

J’imaginais que parfois, Thaïs devait s’énerver en voyant qu’on la couvait trop par rapport à sa cécité. Mais dans le fond, je pense que j’agirais de la même façon, voir plus à l’extrême. Quoi qu’il en soit, j’imaginais déjà parfaitement la jeune femme en train de jongler avec des tournevis. Puis la conversation tira davantage sur la grossesse et les envies culinaires pressantes. J’esquissais un sourire amusé. Dans mon souvenir, il m’avait été très difficile de canaliser ma femme durant ces neufs mois, entre ses envies alimentaires variées et soudaines, ses sautes d’humeur à répétition et ses désirs flagrants de s’envoyer en l’air n’importe où, n’importe quand. Bon d’accord, pour ce dernier effet, je ne m’en étais jamais plaint.

- Un petit Raphaël ? Beau prénom.

Pour cause, j’avais été très proche avec Isaac même si je ne doutais pas une seule seconde que j’aurais été tout aussi papa-poule avec une fille. Mais mon fils et moi partagions beaucoup de choses à l’époque. Il me voyait comme son héro et moi, je le considérais comme mon unique raison de vivre avec ma femme. Cependant, quand Thaïs me demanda le prénom de mon fils, mon sourire s’éteint d’un coup et durant une bonne minute, je restais silencieux. J’aurais très bien pu répondre « Isaac » sans aucune hésitation et ne pas parler de son décès. Seulement, si la jeune femme et moi étions amenés à nous voir souvent, je ne me voyais pas garder ce secret pour moi. Après tout, je n’avais rien envie de cacher. En temps normal, lorsque l’on me posait la question, je répondais avec sincérité. Au-delà, je ne disais rien sans y être invité car ce n’est pas le genre de choses que l’on veut crier sur les toits.

- Il s’appelait Isaac.

Une phrase lourde de sens, aussi bien avec l’emploi du passé, que le ton de ma voix.

- Mais ne vous inquiétez pas, les hommes ont tendance à adorer le fait d’avoir un fils, uniquement pour partager des trucs de mecs.


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