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Pour tout un chacun, le bruit peut être désagréable, gênant, mais pour quelqu’un comme Thaïs, le bruit reste salvateur, synonyme d’information. De cette manière, il lui reste aisé de savoir si elle se trouve dans un couloir vide ou bondé, et quel genre d’obstacle se trouvera sur sa route. En règle générale, ses oreilles parviennent à être ses yeux aussi sûrement que sa canne d’aveugle heurtant actuellement le sol carrelé du grand Hall de la célèbre université Harvard. L’absence totale de bruit alentour lui donna un sourire : même à cette heure-ci, tout le monde était si occupé par ses cours et autres devoirs à rendre avant le Spring Break qu’il n’y avait pas âme qui vive pour noter sa présence… parfait. Cette journée de partiels insupportables allait se terminer aussi vite qu’elle avait commencé, du moins l’espérait-elle, car Thaïs voulait s’en aller le plus tôt possible de la faculté : danse et grossesse ne pouvaient hélas pas se conjuguer et dans l’état actuel des choses, il n’était pas question de lui trouver un plan b niveau études, pas même en piano. Le temps jouait contre elle et aujourd’hui se joueraient ses derniers partiels en tant que danseuse jusqu’à ce qu’elle ait accouché… du moins espérait-elle ne pas avoir à attendre davantage.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, alors que Thaïs avançait précautionneusement jusqu’à son casier, tentant de repérer se dernier en passant ses doigts fins contre le métal pour en dénicher les quelques écorchures parfaitement reconnaissables, elle fut violemment bousculée par quelqu’un lui ayant foncé dedans sans raison apparente. Résultat des courses : l’intégralité de son sac fut renversé et Thaïs saignait au genou. Magnifique ! « T’es complètement con ou tu prends des cours du soir ?! » vociféra-t-elle, oubliant de fait la promesse faite à Caleb de rester calme et sereine pour le bien du bébé. Là, en l’occurrence, son calme fondait tel un caramel sucré au soleil tant elle rêvait de rentrer dans le lard de ce crétin congénital. « Il n’y a pas âme qui vive dans ce putain de couloir, mais ça ne t’es pas venu à l’esprit que tu pouvais m’éviter ?! » Manifestement, le ton que prenait la jolie aveugle irlandaise n’était pas du goût de son interlocuteur, la levant aussitôt en la prenant par le col. Qu’un miracle arrive… sans quoi elle allait passer un sale quart d’heure.
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Thaïs & Aaron

- Allez, à demain !

Je sortais de la salle des professeurs en saluant les derniers collègues qui s’y trouvaient. Je tenais ma veste en cuir dans une main, mon casque de moto dans l’autre. Mes lunettes de soleil RayBan restait accrochée au col de mon T-shirt noir. Non, je n’avais pas fait preuve aujourd’hui d’une tenue particulièrement correcte dans un endroit comme Harvard. J’avais besoin d’adopter un look plus décontracté à certains moments. Les costumes, c’est bien gentils mais tous les jours, ça devient vite énervant. Je m’avançais dans le couloir, prenant le chemin de la sortie de l’université dans le but d’aller fumer une cigarette puis rentrer chez moi dans la mesure où j’avais terminé de donner mes cours aujourd’hui. Rien ne m’attendait vraiment, et c’est la raison pour laquelle je prenais mon temps, sans chercher à me presser. Je listais déjà dans ma tête ce que je pourrais faire de ma soirée. Je pouvais opter pour une soirée posée à ne rien faire, ou bien sortir dans un bar, boire une bonne bière et tacher de trouver une femme avec qui passer la nuit. A voir.

- Je t’emmerde ! Tu vas pas m’souler parce que je t’ai pas vu alors que toi, tu vois jamais rien en tout temps. Alors viens pas me casser les couilles, ok ?!

Mes sourcils se froncèrent en entendant la voix d’un homme dans un couloir visiblement désert. Tournant à gauche, je pus voir un étudiant apparemment fort en colère, tenant une jeune femme par le col, la plaquant contre une rangée de casiers. Il ne me fallu par plus d’une seconde pour m’élancer dans leur direction afin d’intervenir. Ma main empoigna sèchement le col du garçon, l’obligeant à lâcher prise sous ma force et sous sa surprise. Je le plaquais dos contre le mur avec brutalité, mon visage proche du sien, mes yeux le fixant d’un regard particulièrement mauvais.

- C’est quoi ton problème ?! Je trouve ça minable qu’un homme s’en prenne de la sorte à une femme. On ne t’a jamais appris le respect ?

L’étudiant n’eut même pas le courage de chercher à se dégager de ma poigne.

- Qu’est-ce qu’il y a ? Ca te surprend que cette fois-ci, c’est un type qui te plaque contre le mur ? Tu dois te sentir d’un coup beaucoup moins puissant. Allez maintenant, tire-toi, asshole !

Mon assurance le déstabilisa. Je le poussais sur le côté de façon à le faire partir. Et sans me gêner, je lui donnais même un coup de pied dans le derrière pour le faire avancer plus vite.

- C’est bon, calmez-vous monsieur… !
- Ne me dis surtout pas ce que j’ai à faire. Tire-toi, sérieusement.


Simple conseil, l’ami. Finalement, l’étudiant s’éloigna, non sans lancer un regard mauvais en direction de la jeune femme. D’ailleurs, je posais désormais mon attention sur elle puis fis quelques pas en sa direction, de façon à l’aider à ramasser ses affaires qui, jusqu’ici, s’étaient éparpillées sur le sol. Je pus remarquer sa canne, celle qu’utilisent les non-voyants. Ah… Je l’observe du coin de l’œil et m’aperçois qu’en plus de ça, elle est enceinte, mais aussi que son genou saigne.

- Ca va aller ? Votre genou saigne. Je vous emmène à l’infirmerie.

Même si je doutais que l’infirmière soit encore présente. Mais après tout, pas besoin d’elle pour appliquer un pansement.
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Il fut bien évident que Thaïs ne pouvait se fier qu’à son ouïe pour avoir la plus petite idée de ce qui se déroulait actuellement à quelques mètres d’elle, entre ce parfait inconnu venu la sauver de ce guêpier dans lequel elle avait plongé tête la première et son agresseur du couloir. Le cœur battant, elle s’écartait soigneusement, cherchant à tâtons sa canne jusqu’à ce que ce l’étudiant taille la route et ne lui permette de pousser un important soupir de soulagement. Thaïs demeura immobile quelques instants, non sans laisser ce parfait inconnu l’approcher, l’aider à ramasser ses affaires et lui parler tandis qu’elle se rendait compte à quel point elle ne supportait plus la violence. Ce phénomène ne datait pas d’hier mais sûrement que la cure de désintoxication de Caleb y était pour beaucoup, de même que la fausse couche à laquelle elle avait échappé de justesse ou encore le braquage de banque où elle s’était retrouvée, bien malgré elle, en tant que témoin. On demandait beaucoup de choses à cette fragile irlandaise et il lui fallut donc quelques minutes pour se reprendre et se relever pour mieux faire face à cet homme, son sauveur, n’ayant pas hésité à prendre des risques pour elle bien qu’il ait semblé que l’étudiant n’ait pas fait le poids une seconde. « Je suppose que des remerciements s’imposent d’abord… j’ai été stupide de réagir violemment, j’aurais dû laisser couler mais je crois que ce n’est définitivement pas dans ma nature. Merci pour votre aide, qui que vous soyez. » Une nouvelle fois, la jolie blonde se mit à maudire son handicap l’empêchant de mettre un visage sur la voix s’exprimant actuellement face à elle. Mais autant dire que son discours la fit sourire… cela valait mieux qu’un flot de larmes, n’est-ce pas ? « Mon genou saigne ? Ça ne doit pas être grand-chose, cela pique à peine, ne vous inquiétez pas pour moi, vous devez avoir très certainement vos obligations. Je crois qu’à moins d’avoir sérieusement la poisse, même si cela ne m’étonnerait pas franchement, je suis sauve et ne risque plus rien. » Thaïs évita d’utiliser le mot « nous », pointant également son bébé dans l’équation. Elle évitait toujours d’y faire référence même si à près de trois mois, cela commençait à se voir sérieusement. « Je peux savoir qui vous êtes, pas contre ? Je m’appelle Thaïs O’Neall… enfin Weyss. J’ai encore du mal avec mon nouveau nom de famille, je ne suis pas mariée depuis très longtemps. »
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Thaïs & Aaron


- Effectivement, bien que je ne vous connaisse pas, vous n’avez pas l’air de vous laissez marcher sur les pieds.

Le ton de ma voix reste teinté d’un certain amusement. Si j’apprécie les femmes qui savent faire preuve de caractère, il n’en reste pas moins qu’à certains moments, mieux vaut savoir se taire pour ne pas qu’une situation dégénère de façon aussi stupide. Malheureusement, c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Je suis le premier à me laisser envahir mon entêtement et mon impulsivité. Finalement, je m’attarde sur le genou de la jeune femme qui saigne. Une blessure superficielle qu’un simple pansement pourra cicatriser.

- Vous venez de vous mariée ? Toutes mes félicitations, mademoiselle. Enfin « madame ».

J’esquisse un sourire quelque peu amusé par mon manque de tact digne d’un enfant de cinq ans. Je ramasse finalement la canne de façon à ce qu’elle puisse de nouveau la saisir. Mon regard clair l’observe quelques instants et la curiosité me pousse à me demander si elle est née aveugle, ou bien si elle l’est devenue au cours de sa vie. Ce qui est sûr, c’est quelle semblait réussir à se débrouiller toute seule, même si dans mon cas, j’étais le genre de personnes à avoir tendance à tout leur servir de façon à ce qu’ils fassent le moins d’effort possible. Le genre de comportement, donc, très peu apprécié malgré la bonne foi.

- Je suis le professeur Connor, nouvel enseignant en Histoire et Archéologie. Je suis arrivé il y a trois jours. Quoi qu’il en soit, enchanté. Et non, ne vous inquiétez pas, je n’ai rien de pressant. Alors je vous emmène à l’infirmerie. Juste un pansement, ça ne sera pas long.

Comme j’avais pu m’en douter, l’infirmière n’était plus là à cette heure-ci. Je pus cependant récupérer les clefs dans la partie administrative de l’université. Je poussais la porte et laissais Thaïs entrer la première, par galanterie. Une fois à l’intérieur, j’observais les lieux à la recherche de ce qui sera nécessaire. Du coton, de l’eau oxygénée, de l’éosine ainsi qu’un pansement. J’invitais la jeune femme à s’asseoir sur le lit de fortune tandis que je m’asseyais sur une chaise, en face d’elle. Mon regard se leva vers le sien, avant que je ne verse de l’eau oxygénée sur le coton, afin de nettoyer la blessure.

- Promis, ça ne piquera pas. Alors, dites-moi, cet étudiant, il vous en veut personnel ou bien est-il uniquement stupide ?

Une fois la blessure nettoyée des quelques fines lignées de sang, je la parsemais d’éosine. Sa peau se recouvrit donc à cet endroit d’une fine couche rougeâtre qui aura pour but d’assécher et d’aseptiser la blessure. Enfin, je pus appliquer un pansement sur toute la largeur de son genou. Je ne nierai pas que mes yeux se sont parfois arrêtés quelques secondes dans la contemplation de ses jambes et de ses cuisses – je reste un homme après tout, mais j’ai rapidement reporté mon attention sur ma tâche.

- Voilà, la grande blessée est soignée.


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Le tempérament de Thaïs était autant un avantage qu’un défaut à bien des égards. En règle générale, on saluait sa positivité exceptionnelle, et cette joie de vivre dont elle faisait preuve quoi qu’il advienne malgré sa cécité. Mais cette dernière pesait parfois extrêmement lourd sur les épaules de la jolie irlandaise, surtout depuis le début de sa grossesse. Difficile de ne pas redouter le pire vis-à-vis du bébé si par malheur il lui arrivait quelque chose et qu’elle ne se trouvait pas en position pour gérer la situation. Caleb semblait être confiant, Thaïs nettement moins. Elle évitait simplement de l’alarmer avec ses craintes récalcitrantes mais elle n’en restait pas moins présentes et se contenter de faire l’autruche n’aiderait sûrement personne. « Il m’arrive d’être une grande gueule mais ce n’est pas forcément une bonne chose ! » plaisanta-t-elle de bon cœur avant d’éclater de rire à la remarque du professeur. « Ah non ! Ne m’appelez pas madame, je vais avoir l’impression d’avoir pris vingt ans d’un coup ! » Le rire l’avait toujours aidée à relativiser les choses et il en était de même aujourd’hui, alors que ce presque parfait inconnu l’accompagnait jusqu’à l’infirmerie après avoir gentiment ramassé sa canne. Thaïs ne s’offusqua pas du tout de la chose, comment l’aurait-elle pu alors qu’il lui avait limite sauvé la vie ? Qui sait ce qui aurait pu advenir d’elle si jamais personne ne lui était venu en aide… « Je suis enchantée de même, professeur. C’est drôle, vous occupez le même poste que mon père, qui est malheureusement parti en France avec sa nouvelle épouse mais il était à Harvard jusque récemment. J’espère que ces trois premiers jours vous ont donné envie de rester au moins ? Même si bon… en l’occurrence, aujourd’hui, je me suis un peu demandé pourquoi j’ai quitté l’Irlande de mon côté ! » Thaïs aimait tout de même la vie à Harvard, ses études, ses amis et surtout le fait d’y avoir rencontré l’homme de sa vie. Leurs débuts avaient été aussi divers qu’enrichissants mais le jeune couple avait désormais trouvé un rythme d’équilibre… et se complétait à merveille. « A vrai dire je ne connais pas son nom mais je dirais qu’à la voix je ne le connais pas. Peut-être était-il juste énervé ou je ne sais pas mais… à priori pas de vendetta personnelle dirigée contre moi, surtout que je ne suis là que pour mes derniers partiels avant de devoir m’arrêter… je n’ai pas d’ennemis ici et aucune raison d’en avoir » lui assura-t-elle. Aucune jalousie ne venait de ses partenaires de danse non plus, d’ailleurs, surtout que Caleb était le principal… il valait mieux qu’il n’apprenne pas ce qui s’était passé sans quoi il allait encore sauter au plafond. « Je me suis blessée pour Harvard, youhouuuu ! Merci encore professeur. Est-ce que je peux vous offrir un café en ville pour vous remercier de votre aide au moins ? Vraiment, ça me ferait plaisir. »
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Thaïs & Aaron


- Trois jours, c’est un peu court pour se faire une opinion, même si jusqu’à aujourd’hui, je n’ai pas rencontré un quelconque problème. A part ce garçon.

J’esquissais un sourire amusé en continuant de soigner sa blessure. Et quand elle m’expliqua qu’elle venait d’Irlande, je relevais les yeux vers elle. Il me semblait bien qu’elle avait un léger accent. Pourtant bien moins prononcé que le mien qui restait, aux yeux de nombreuses personnes, à couper au couteau. On me comprenait quand même, c’est ce qui restait le plus important. Parfois, j’avais envie de repartir en Irlande, reprendre ma vie là-bas. Seulement, elle serait bien trop différente de celle que j’avais connue avant d’arriver ici, à Cambridge. Et puis, je ne me voyais refaire ma vie aussi loin. Je ne pourrais accepter de savoir que tout un océan me sépare de l’endroit où mon fils repose. C’est stupide car dans le fond, rien ne me retenait ici à part un corps enterré six pieds sous terre. A cette pensée, je fronçais un instant les sourcils, soudainement silencieux, avant de me reprendre bien vite.

- Alors nous dirons qu’il était juste stupide.

Pourtant, je ne me sentais pas comme un héro. Ce genre de types, je les connais bien. Ils se montrent intimidant, tentent de montrer qu’ils peuvent être violents mais finalement, ils ne possèdent qu’une grande gueule. Et probablement n’avait-il pas mesuré sa force au point de ne pas vouloir réellement faire de mal à la jeune femme. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’avait pas cherché à me tenir tête. S’il était réellement impulsif, il n’aurait pas prêté attention au fait que je sois un professeur car même si je suis loin d’être un gringalet, il possédait également une bonne carrure qui aurait pu me faire mal.

- Vous avez de la chance d’avoir un véritable infirmier en face de vous.

Je venais de prononcer cette parole sur un ton sarcastique. Bien évidemment, il n’y avait rien de bien glorieux à désinfecter une plaie et à poser un pansement.

- Mon fils passait son temps à se faire mal. Depuis, je suis devenu très talentueux dans l’art de désinfecter les blessures et de poser des pansements.

Je souriais, amusé, puis me dirigeais vers la poubelle afin de jeter le coton dans la poubelle. Puis je cherchais à me laver les mains puisque dans ma maladresse légendaire, je m’étais mis de l’éosine sur l’index. Rien à faire, ça partira au fur et à mesure, tant pis. Je me tournais vers Thaïs lorsqu’elle me proposa de m’offrir un café dans Cambridge afin de me remercier. Après tout, je n’avais plus de cours à donner à cette heure-ci.

- Très bien, j’accepte. Allons-y.

Je récupérais ma veste ainsi que mon casque de moto puis sortais avec elle de l’infirmerie.

- Je viens également d’Irlande. D’où étiez-vous ? Et pourquoi avoir quitté ce si beau pays ?

Une fois à l’extérieur, nous atterrîmes sur le parking y compris devant ma moto.

- Il est loin votre café, ou bien voulez-vous qu’on y aille à moto ?


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« Trois jours effectivement c’est court mais j’espère juste que ce petit con ne vous a pas dégoûté ! » lâcha-t-elle avec franchise, partant du principe qu’il n’était pas son professeur et que par conséquent Thaïs n’avait pas à user d’un langage aussi fleuri que devant son prof de danse par exemple. En même temps, ce dernier était tellement à cheval sur le langage que c’en était presque… choquant. De quoi s’offrir de belle suée dès qu’il faut ouvrir la bouche, surtout pour quelqu’un comme Caleb qui ne brillait pas toujours par son amabilité. Mais là-dessus, autant dire que la jolie irlandaise était parfaitement synchrone, car elle préférait mille fois utiliser des mots plus « chocs » histoire d’être comprise plutôt que de frôler l’incident diplomatique à cause d’un bête quiproquo… « Oh un véritable infirmier, vraiment ? Puisque vous avez eu tant de pratique avec votre petit garçon, j’espère que vous me donnerez un ou deux cours, possible que j’en ai vite besoin ! » s’amusa-t-elle sans que son sourire ne la quitte d’une semelle. Il était rare de la voir autrement, de toute manière : Thaïs était bien trop contente de passer un moment à Harvard avant de devoir s’arrêter définitivement de danser… cela lui rappelait sa rencontre avec son cher et tendre, ainsi que tous les problèmes qu’ils avaient eu pour se comprendre au début. Une chance que ce ne soit plus le cas désormais ! Mais rapidement, la blondinette fut sortie de ses pensées par les paroles d’Aaron qui lui arrachèrent une expression des plus lumineuses. « Vous êtes irlandais ? Sans rire, mais c’est top ! Ça alors j’ai vraiment du bol dans mon genre… personnellement je suis originaire de Dublin. J’adorais l’Irlande mais c’est… compliqué. Je devais partir. Même si je regrette le conservatoire, je dois admettre, je suis bien ici. Je me suis fait une petite vie tranquille, avec la danse, une famille en devenir… et vous, pourquoi êtes-vous parti de ce si beau pays ? » Thaïs n’allait pas lui confier que sa « famille » la maltraitait et lui avait fait vivre l’enfer pendant toute son enfance et adolescence, jusqu’à ce qu’elle ne découvre que son père biologique était ailleurs. Qui sait, peut-être en viendraient-ils un jour à ce genre de confidences mais en attendant… la discussion qu’ils avaient lui suffisait amplement. « Vous conduisez une moto ? Décidément, tout pour plaire ! Je faisais des courses quand j’avais seize ans ! Ce n’est pas très, très loin mais je ne dis pas non à un petit tour si jamais vous avez un deuxième casque… » fit-elle en repliant soigneusement sa canne d’aveugle.
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Thaïs & Aaron


- Oui, je pourrai effectivement vous donner quelques cours. Si votre enfant est aussi maladroit que mon garçon put l’être, vous en aurez très vite besoin. D’autant plus s’il a votre caractère.

La façon dont je parlais pouvait laisser un doute sur mes paroles. Ainsi, on ne pouvait pas savoir si je n’avais plus mon fils, ou bien s’il avait grandi pour devenir un peu plus adroit. Je n’étais pas là pour cacher les choses, même si je ne souhaitais pas non plus le crier sur les toits. Quand au fait d’appuyer sur le fait que l’enfant de Thaïs pourrait avoir son caractère, j’entendais par là le fait qu’elle ne se laissait pas marcher sur les pieds, quitte à se mettre dans de sales draps. Si son gamin la suivait sur ce chemin, sans nul doute il attaquerait pour se défendre. D’ailleurs, cette pensée me fit sourire.

- Originaire de Dublin ? J’y ai passé de nombreuses années. J’ai d’ailleurs enseigné au Trinity College. Mais pour ma part, je suis né à en Irlande du Nord. J’ai gardé l’accent de Belfast. C’est probablement pour ça que l’on n’a pas vraiment le même.

Et si j’avais remarqué le sien, c’est tout simplement parce que des personnes qui possédaient son accent, j’en avais côtoyé des tas, dont mon ex-femme. Quand elle me demanda pourquoi j’avais pour ma part quitté l’île d’émeraude, je continuais de marcher à ses côtés.

- J’ai dû déménager ici il y a trois ans avec mon fils et mon ex-femme. Peut-être qu’un jour j’y retournerai. Quand je serai vieux et sénile.

J’esquissais un sourire amusé. Je ne m’étais pas étendu sur la raison qui m’avait poussé à quitter l’Irlande comme elle s’était bien tenue de me faire part de la sienne. Probablement n’avions-nous pas envie de confier à l’autre les problèmes que nous avions pu rencontrer au moment où nous étions partis. Arrivés devant la moto, je lui proposais si elle souhaitait en faire un tour. Et quand elle m’expliqua qu’elle avait fait des courses à seize ans, j’arquais un sourcil non sans cesser de sourire. Elle venait de répondre à l’une des questions que je n’avais pas encore eu l’occasion de lui poser : elle n’était pas non-voyante de naissance. D’ailleurs, son handicap devait être récent sans être nouveau cependant.

- Des courses de moto à seize ans ? C’est vraiment légal ?

Non, je ne possédais pas de deuxième casque. Mais je comptais bien lui prêter le mien. Contrairement à une grande majorité de motards, je restais très concentré sur la route et ne cherchais pas à me convaincre que je suis invincible. Je respecte parfaitement le code de la route, ne double pas les véhicules en face de moi si eux sont à la bonne limite de vitesse et surtout, je ne me glisse pas dans les angles morts.

- Alors c’est parti.

Je lui donnais mon casque puis montais sur la moto. J’attendis qu’elle soit installée et qu’elle s’agrippe à ma taille pour démarrer. Ainsi, je quittais le parking afin de me diriger dans le centre de Cambridge après que Thaïs m’ait expliqué où se trouvait ce fameux café. Le point positif de conduire en moto dans une ville comme celle-ci, c’est que l’on ne tourne pas définitivement en rond pour trouver une place. Ainsi, je pus me garer à quelques mètres seulement de l’établissement et en descendais avec la jeune femme.

Quelques minutes plus tard, nous étions installés en terrasse, sous un soleil grandiose et des températures printanières. Très agréable au final. Avant que quelqu’un vienne prendre notre commande, je m’allumais une cigarette en prenant soin au fait que Thaïs ne soit en aucun cas en contact avec la fumée. Fumeur, mais respectueux.

- Vous parliez de conservatoire tout à l’heure ? Que faisiez-vous, exactement ?


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« Et encore, vous ne connaissez pas le caractère du papa ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que mon bébé ne serait sûrement pas quelqu’un qui se laissera marcher sur les pieds, et c’est une très bonne chose. Mais je serais ravie que vous me donniez quelques cours tout de même… » Thaïs était à des années lumières d’imaginer la tragédie vécue par le professeur, pensant naïvement que le fils de ce dernier avait dû évoluer depuis le temps, comme tout enfant normalement constitué. La jolie irlandaise ne savait pas si elle pourrait, de son côté, se remettre de pareille perte. Sûrement deviendrait-elle à moitié folle… mais à sa décharge, elle avait déjà perdu beaucoup de monde, subit la mort de personnes incroyablement proches d’elle, tant et si bien qu’il n’était pas question qu’elle laisse la moindre tragédie supplémentaire arriver. Sans doute avait-elle largement mérité un brin d’accalmie… « Je vois, effectivement, vu que je ne suis jamais allée en Irlande du nord, c’est ce qui explique que je n’ai pas du tout reconnu votre accent sur le moment. Pourtant j’accorde énormément d’importance aux sons, pour une raison qui n’est guère étonnante d’ailleurs… mais vous avez un joli accent. Pour ma part, je ne pense pas que je retournerai un jour là bas. Pas même lorsque je serai vieille et sénile… c’est ici, ma vie. » Lorsque l’on faisait le calcul, Thaïs avait vécu des choses mille fois plus positives aux États-Unis qu’elle n’en n’avait jamais vécu en Irlande. En même temps, avec la famille qu’elle avait, ce n’était pas difficile… elle n’était qu’un meuble pour eux, une pièce rapportée à oublier rapidement et sans condition. « C’était légal pour moi parce que j’avais demandé mon émancipation » avoua-t-elle sans même savoir pourquoi, au juste, elle lui racontait ce détail si personnel. Cela en disait long sur sa vie dans son pays natal, en tout cas ! En tout cas, ce fut non sans une délectation fabuleuse qu’elle s’agrippa à Aaron, profitant du vent fouettant légèrement son visage à la peau pâle en sentant ses souvenirs de moto lui sauter à la gorge. C’était… grisant. Dans ce genre de moment, Thaïs avait une fâcheuse tendance à encore plus maudire sa cécité, à vrai dire, même si ce fut à regret qu’elle descendit justement de la moto du professeur une fois qu’ils furent arrivés à bon port. « Je fais du piano depuis ma plus tendre enfance, et c’est pour ça que j’ai été acceptée à conservatoire à vrai dire » fit-elle une fois qu’ils furent confortablement installés en terrasse, profitant de la douce température du jour.
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Thaïs & Aaron


Ainsi le père de l’enfant avait également son caractère. Cette pensée me fit sourire. On dit souvent que les caractères différents s’attirent. Mais ça ne semble pas être le cas pour Thaïs et son compagnon. Donc effectivement, le petit ne risquera pas de se laisser marcher sur les pieds. Dans le fond, ce n’est pas plus mal. De nos jours, on arrive à se faire une place lorsque l’on possède une grande gueule. Je ne peux qu’être d’accord avec cela car j’en possède également une.

Puis la conversation dériva sur l’Irlande. Ainsi, je possédais un bel accent ? Cela me fit sourire. Lorsque j’ai débarqué à Dublin, ou plutôt dans les alentours à l’adolescence, j’ai dû apprendre à me faire une place. Le fait que je vienne d’Irlande du Nord n’était pas très bien vu et pour cause, les conflits ont souvent éclaté là d’où je viens. Finalement, j’avais dû me faire passer pour le petit caïd afin de ne pas me laisser marcher sur les pieds. Quand j’ai débarqué dans mon nouveau collège, j’avais envoyé mon plateau de repas violemment dans la figure du garçon le plus populaire de l’établissement uniquement pour montrer aux autres qu’il ne fallait pas me chercher. Résultat, j’étais devenu aussi populaire que lui et nous étions devenus assez rapidement les deux meilleurs amis, comme des frères. Je gardais d’ailleurs un bon contact avec lui. Une vieille amitié qui ne s’éteindra apparemment jamais.

Elle me confia qu’elle, elle ne comptait pas revenir en Irlande. Pas même pour des vacances. J’en conclus qu’elle avait de mauvais souvenirs dans son pays natal. Pourtant, je ne cherchais pas à la pousser à aborder davantage ce sujet car j’avais peur que cela soit mal vu. Dans le fond, nous ne nous connaissons pas encore suffisamment pour discuter de choses aussi intimes, même si peut-être que ce sujet de discussion viendra facilement sur le tapis car il est toujours plus facile de se confier à un inconnu qu’à un proche. Une fois arrivés jusqu’à la moto, elle me parla d’émancipation. Mes sourcils se haussèrent sous l’étonnement.

- Je comprends donc que c’est l’une des raisons pour lesquels vous n’avez pas de très bons souvenirs en Irlande.

Une simple déduction. Pourquoi, le ton de ma voix lui prouvait que je ne cherchais pas à la pousser à se confier davantage. Nous prîmes donc la moto afin de nous rendre jusqu’à ce fameux café qu’elle m’avait indiqué. Confortablement installés en terrasse, sous un délicieux rayon de soleil, je ne pus m’empêcher de sourire en l’entendant répondre à ma précédente question.

- Du piano ? J’ai toujours rêvé d’en faire. Quand j’étais adolescent, j’ai travaillé un peu à côté pour me payer un synthétiseur. On n’avait pas l’argent pour un piano, mais je me disais que c’est ce qui s’en rapprochait le plus. J’ai appris dessus, sans cours mais ce n’est pas pareil. Et puis, je n’étais pas assez doué pour cette discipline. Manque de rigueur et de patience. En même temps, je n’arrivais pas à tenir en place et ma concentration frôlait à peine le cap des dix minutes.

Je racontais cela avec amusement même si, à l’époque et depuis mon plus jeune âge, mon hyperactivité avait été un réel handicap. D’une part, j’étais incapable de rester assis plus de vingt minutes sans avoir l’impression d’étouffer. Et d’autre part, j’avais beau tenter de me concentrer sur un sujet, mon esprit filait toujours ailleurs. Avec le temps, je m’étais calmé. Je restais assez nerveux et speed, mais ça n’avait plus du tout la même ampleur.

- Bonjour, que puis-je vous servir ?
- Bonjour.


Par galanterie, je laissais Thaïs commander avant. Et lorsque cela fut fait, je commandais finalement une bière fraîche. Après tout, le temps s’y prêtait et puis je n’avais plus de cours à donner. Et puis merde, je suis irlandais.

- Dites-moi. Vous allez penser que je suis trop curieux, mais ça serait hypocrite de ma part de vous faire croire que je n’ai pas remarqué. Votre cécité, elle date de quand ? Si c’est un sujet sensible, n’hésitez pas à me le dire. Je manque parfois de tact.


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