(+ Declan) secrets are poison

Mallory s’avança docilement avant de servir son discours à Declan sans même savoir où elle mettait les pieds exactement. C’était bien cela le problème : en temps normal, la parlotte ne lui paraissait pas aussi indispensable mais elle avait envie de croire qu’elle pouvait s’accrocher à leur histoire et qu’il n’allait pas fuir comme beaucoup d’autres avant lui. « D’habitude je ne me complique pas autant l’existence mais je crois que je suis surtout fatiguée qu’on m’abandonne dès que je commence à m’accrocher à une histoire. Je finis par croire que je suis un mauvais cheval sur lequel parier et pourtant, j’ai beaucoup de choses à offrir, des choses que je rêverais de t’offrir même si je t’ai offerte l’une des plus importantes… je crois que je n’ai pas du tout, du tout envie de partie en Angleterre parce que je sais trop bien ce que ça veut dire. » Mallo fut toutefois touchée par les propos de Declan et notamment le fait qu’elle allait lui manquer, ce qui la poussa à s’écarter légèrement pour mieux lui caresser la joue du bout des doigts avant de s’emparer furieusement de ses lèvres. Cela faisait des jours qu’elle n’avait pas pu le toucher de cette manière, notamment à cause de l’histoire d’escort, et ce fut littéralement sa bouffée d’oxygène. « J’avais au moins besoin de ça… je sens que ça va être deux longues semaines ou je vais devoir repousser je ne sais combien de propositions de mariage à la con. »

« Alors reste ! Tu es une grande fille, tu n’es pas obligée de le suivre en Angleterre… Si tu veux, je peux aller lui faire comprendre ma façon de penser » répondis-je sans m’appesantir sur le fait de l’abandonner ou non. Je n’aimais pas parler de mes sentiments ni même de ce que je pensais. J’avais l’habitude de fermer ma gueule à ce sujet car je ne voulais pas d’emmerdes avec les gens ou qu’on s’attache trop à moi. Toutefois, cela ne m’empêcha pas de lui dire qu’elle allait me manquer et que je l’attendrais car je sentais qu’elle avait besoin de ces mots. Mallory m’embrassa alors furieusement après avoir caressé ma joue du bout de ses doigts. « Je te dirais bien de leur sortir que tu as une MST pour les refroidir… Je t’avoue que c’est rare quand j’ai besoin de repousser des demandes en mariage, je suis pas aussi demandé que toi »plaisantais-je pour la détendre car je ne voulais pas qu’elle se mine le moral avec toutes ces histoires. « Allez, viens chercher bonheur dans mes bras, je me dévoue pour te donner autant de plaisir, de joie et de tendresse que tu veux ! Je ne suis pas un « amour » avec toi ? »

« Je suis une grande fille oui… mais je ne peux pas vraiment l’affronter maintenant. Ah c’est compliqué… » Si seulement Declan savait ! Mais Mallory ne pouvait pas lui en parler, pas même une seconde, impensable. Elle ne savait pas dans quoi elle mettait les pieds avec sa relation avec l’irlandais mais lui non plus n’en n’avait pas la moindre idée et là résidait tout le problème. Pour l’heure, la jolie Eliot ne souhaitait tout simplement pas y penser et préférait mille fois profiter de ce moment enfin calme entre eux. « Pas con le coup des MST… mais ne va pas me faire croire que tu n’es pas demandé je ne te croirais pas une seconde ! » Declan était beau, présentait bien, débordait autant de charisme que de muscles… impossible de ne pas tomber sous son charme si l’on excluait cette violente latente dont il savait si bien faire preuve. Mais ça, impossible que de le savoir d’un premier regard. « Amour, hein ? D’abord, il y a une dette à payer, relax je ne vais pas te blesser » ajouta-t-elle malicieusement avant de sortir un petit cran d’arrêt qu’elle développa d’une seule main avec une dextérité étonnante pour mieux déchirer la chemise de Declan et le ranger. « Paix à son âme ! » Elle le repoussa doucement sur le canapé pour mieux faire un bisou magique sur chaque bleu se trouvant à portée de ses lèvres, avant de mieux se blottir dans ses bras, le plus chastement du monde. « Je t’avais dit que tu aurais mes bisous magiques, ma dette est désormais payée ! »

« J’entends ça » acquiesçais-je sans trop savoir quoi dire d’autres. Après tout, ce n’était pas ma vie et je n’avais aucune raison d’interférer dans la sienne. Je sais bien que ce n’était pas trop le genre d’un petit-ami mais de là où je venais, c’était un peu la loi de la jungle et puis je ne connaissais pas vraiment mon bébé anglais pour savoir si elle apprécierait ou non, que je me mêle impunément de ses affaires. « Je t’assure, c’est rare quand on me demande en mariage ! Je ne dis pas que je ne plais pas mais rares sont les téméraires pour vouloir d’une relation à long terme avec moi » haussais-je les épaules. Je devais certainement faire peur… et tant mieux je dois dire. C’est alors que Mallory sortit un petit cran d’arrêt, j’arquais un sourcil, me demandant bien ce qu’elle comptait faire. « Je suis très calme, je t’aurais déjà démonté la gueule si ce n’était pas le cas » soulignais-je avant de lever les yeux en l’air quand elle ruina ma chemise. « En réalité, t’es du genre sadique et violente comme nana ?! Tu pouvais tout simplement pas me l’enlever comme tout le monde ? Tsss chieuse va » râlais-je avant de me laisser tomber sur le canapé, accueillant ses baisers par de longs frissons. « T’es pas finie comme nana, tu le sais ? » plaisantais-je en la serrant dans mes bras.

« Disons que tu ne leur laisse sûrement pas le temps de rester avec toi sur la longueur ! » fit-elle d’un ton amusé même si Mallory connaissait plus d’une femme qui ne supporterait pas qu’on la rejette continuellement ou même que l’on la pousse contre un mur jusqu’à lui faire un hématome plutôt imposant niveau taille. Fallait-il que Mallo ait une certaine habitude de faire avec des bad boys pour ne pas se laisser repousser si facilement… mais combien de temps tiendrait-elle encore ? Là, il ne s’agissait pas de dealer des armes ou de seconder un président de club de motard… il s’agissait de son cœur et forcément, la donne était tout de suite bien différente. « Non je ne pouvais pas te l’enlever simplement, il fallait bien une victime non ? Puis te plains pas tu as eu des bisous magiques, jamais content celui-là ! » râla-t-elle pour la forme avant de caresser doucement son torse nu du bout des doigts, ronronnant littéralement de bien être. « Je suis folle mais tu adores ça… puis ma folie va sûrement te manquer, va ! »