(+ Declan) motorcycle romance

Paradoxe. Oui, ce terme lui allait à ravir pour ainsi dire et Mallory tenait à maintenir le statu quo en la matière. Le sujet de sa virginité restait sensible, vu qu’elle n’avait pas pu aller jusqu’au bout avec Declan et qu’il demeurait l’un des rares à être au courant. Une honte qu’elle trimballait depuis des plombes… « Pourquoi, tu as peur que je la donne à quelqu’un d’autre ? C'est toi qui n'a pas voulu la fois dernière ! » rétorqua-t-elle sans se démonter non plus et surtout sans le lâcher du regard. Sans savoir pourquoi, Mallo appréciait le fait qu’il la veuille pour lui tout seul, du moins si elle lisait bien entre les lignes. « Considère-moi comme avertie mais tu sais… je n’ai pas peur de toi et s’il devait m’arriver une bricole, ainsi soit-il. Je prends autant de risques avec ma Harley, mais je trouve mignon le fait que tu t’en fasses pour moi. » Pour la peine, elle pinça légèrement la joue pour mieux y déposer un baiser la seconde d’après, se faisant offrir une bière par le tatoueur l’instant qui suivit, de même que Declan. « Je crois que tu vas être entre de bonnes mains avec Tiggy ! Ceci dit moi ça prouve mon appartenance, donc normal… »

"Tu sais très bien que ce n'était pas une question de vouloir ou non. Alors ne me cherche pas sinon, je vais être moins magnanime et te faire l'amour dans le premier endroit à peu près désert que je trouverais et si tu ne m'en crois pas capable, dis-moi simplement : chiche" répondis-je sans me démonter d'aucune sorte, la regardant sérieux, droit dans les yeux. Je la désirais, il serait fou de mentir mais la dernière fois, j'avais éprouvé des réticences à lui voler sa première fois, de cette manière. Aujourd'hui, j'estimais qu'elle serait parfaitement maitresse de sa vie et si elle désirait le faire contre un mur froid, je ne ferais pas d'histoire. "C'est pas mignon ! Bordel, vous êtes toutes pareilles les bonnes femmes" marmonnais-je dans ma barbe tandis que je levais les yeux au plafond. Sérieusement, je faisais pas des choses mignonnes ! Je grognais donc quand elle me pinça la joue, me renfrognant comme si elle venait de m'insulter. En somme, traiter le futur parrain de la mafia irlandaise de New York de mignon ou gentil, c'était pas top. Heureusement que ma mère ne voyait pas ça, elle la flingerait sur place. "Et la taille? C'est pour compenser quelque chose?" me moquais-je gentiment. "Je n'ai pas dit que je me ferais tatouer aujourd'hui, je prends la température et surtout, j'attends d'obtenir un certain dessin de ma connaissance"

« Je n’ai jamais dit que je voulais le faire contre un arbre ou un mur froid comme la glace tout comme je n’ai pas dit non plus que je ne l’avais pas fait » le provoqua-t-elle légèrement alors qu’elle le sentait se tendre, comme si se faire qualifier de gentil était une insulte… pas aux yeux de Mallory. Il y avait tellement pire comme qualification ! Mais à nouveau, elle haussa les épaules, se contentant de tremper les lèvres dans le verre que venait de lui offrir Tiggy au passage. « Pourquoi, t’es jaloux de la taille ? » leva-t-elle les yeux au ciel en soupirant. Son tatouage, comme tout ce qui concernait son crew, Mallo n’en n’était pas peu fière. Elle ne parvenait définitivement pas à cerner Declan et cela la dérangeait, quelque part. Sûrement avait-il beaucoup à cacher et loin d’elle l’envie d’en faire tout un plat : chacun voit midi à sa porte. « Je te laisse prendre la température alors, je vais faire un petit tour dans le coin, ça t’évitera de te tendre à cause d’un compliment » fit-elle non sans esquisser un petit clin d’œil, tapotant l’épaule de Tiggy au passage avant de s’éloigner. Une vraie anguille !

"C'est moi où ce sujet est brûlant chez toi?" notais-je avec un brin de sarcasme dans la voix. Mallory était une vraie énigme, il n'empêche. Je ne voyais pas pourquoi elle accordait autant de crédit au fait d'être vierge. Il n'y avait aucune honte et au moins, elle pouvait se targuer de ne pas être une connasse qui couche à droite et à gauche. Je ne devrais pas sortir ce genre de choses surtout face à ma meilleure amie. Elle serait capable de m'en emmancher une sous le fallacieux prétexte qu'elle était amie avec une nymphomane. Heureusement que je l'aimais bien la petite Mina même si dernièrement, elle me regardait avec un drôle d'air : mélange de résignation et de colère rentrée. "C'est pas la taille qui compte l'anglaise mais ça, tu ne le sais pas encore quoique, je n'ai pas à rougir non plus de mon côté... Je parle de tatouage bien évidemment" m'amusais-je à lui répondre non sans boire une bière. Cela ne valait pas notre Guinness bien de chez nous mais ça faisait l'affaire pour cette fois. Néanmoins, Mallory me fila rapidement entre les mains et je grognais avant de la rejoindre, glissant ma main dans la sienne. "Pas gentil de me laisser entre les mains d'un tatoueur, il aurait pu me piquer avec ses aiguilles !" plaisantais-je sans pour autant m'excuser de mon comportement. Je ne m'estimais pas en tort. Caractère de merde? Totalement. "On va voir les bécanes?" lui proposais-je alors.

« Je ne vois pas pourquoi j’en parle avec toi surtout ! » répliqua-t-elle sans violence car après tout, ils ne s’étaient rien promis et puisque Declan semblait décidé à l’écarter de sa vie, autant qu’elle se le tienne pour dit. Mallory n’était pas une idiote et ne voulait pas foncer tête baissée pour offrir ce trésor au premier venu. Elle avait manqué de le faire et peut-être qu’avec le recul elle le regrettait. Declan pourrait très bien être son premier s’il le voulait… mais le voulait-il, seulement ? « Je ne vais même pas rétorquer à propos de la taille ou même te considérer comme un pauvre petit garçon ayant manqué de te faire piquouillé par un tatoueur ! C’est pas crédible une seconde… » Ceci dit Mallo s’étonna qu’il ait glissé sa main dans la sienne, sans pour autant qu’elle l’ait repoussé. « C’est moi ou tu cherches à établir ton… territoire ? » fit-elle sans même répondre au sujet de sa proposition, s’arrêtant en plein milieu sans lâcher sa main.

"Aucune idée, peut-être parce que tu rêves que je sois ton premier amant depuis le jour où je t'ai fait pouet pouet dans la douche en te prenant pour mon cousin ! Il ne faut jamais sous-estimer le pouvoir sacré du pouet pouet" déclarais-je d'un ton dogmatique -et surtout avec une certaine fierté pour ma connerie au passage; avant que tout ne se barre quelques instants plus tard en cacahuète à cause d'un simple compliment. Enfin, c'était surtout Mallory qui se barrait mais j'eu tôt fait de la rejoindre, glissant ma main dans la sienne. "Comment ça, ça ne serait pas crédible? Je suis une pauvre petite chose sans défense, c'est bien connu" lâchais-je avec une certaine ironie lorsqu'on savait que ma mère et mon père m'avaient entrainé depuis ma plus tendre enfance aux maniements des armes que ce soit des armes à feu ou des armes blanches. J'avais quand même une nette préférence pour les deuxièmes. "C'est moi où tu pars du principe que je ne veux pas de toi? Tu me fuis comme une anguille, je vais finir par croire qu'au fond, c'est toi qui ne veut pas de moi. Est-ce le cas ma petite anglaise?" lui demandais-je en me rapprochant, murmurant cette question au creux de son oreille.

« Tu es bien sûr de toi ! » lâcha-t-elle sans amertume ni provocation, comme si elle énonçait une vérité universelle connue de tous. Sauf que Mallory n’aimait pas l’arrogance pour l’arrogance, cette dernière ne lui servirait à rien face à elle, hormis la pousser à fuir effectivement comme une anguille entre les mains d’un pêcheur chevronné. La jolie anglaise ne savait guère à quel saint se vouer et cela la dérangeait, sans qu’elle en connaisse la raison. « Je pense au contraire que tu sais parfaitement ce que tu fais » reprit-elle d’une voix plus douce, avant que la conversation ne soit légèrement plus… personnelle encore. Peut-être que les points sur les virgules allaient être mis mais rien n’était moins sûr avec Declan. Lui aussi se comportait comme une anguille avec elle ! « Mais vouloir de toi pour quoi exactement ? Je suis venue te dire bonjour et c’est toi qui m’a embrassée en public. Puis tu remets ma virginité sur le devant de la scène pour une raison que j’ignore, non sans me faire comprendre que grosso modo c’est dangereux de te côtoyer. Je suis un peu paumée. Je ne suis pas sûre que ce soit moi qui ne veuille pas de toi. »

Elle ne pouvait pas mieux me cerner. J'avais toujours fait attention aux moindres de mes faits et gestes. Du moins, avant de la rencontrer. Jusque là, jamais, je me serais laissé aller à autant de négligence comme j'en faisais preuve actuellement. Je n'étais ni sur mes gardes, ni même bien conscient de tout ce qui nous entourait. Non, j'étais bien trop concentré sur elle pour faire attention à autre chose. C'était dangereux, c'était inconscient même. "Je t'ai mis en garde pour que tu ne tombes pas amoureuse de moi petite anglaise mais cela ne veut pas dire que je te l'interdis. C'est juste que je sais que je finirais par te blesser à moins que ce soit toi. Qui peut le dire?! Pour ce qui est de ta virginité, c'est juste que je ne comprends pas pourquoi tu en as autant honte. Il n'y a rien de dégradant et je trouve cela excitant que tu puisses après toutes ces années, vouloir faire de moi ton premier amant du moins, si tu n'as pas changé d'avis... Pour le reste, j'ai juste envie de dire : tais toi et savoure" lui répondis-je avant de capturer ses lèvres dans un baiser passionné, faisant fi de la foule autour de nous. "Est-ce que cela répond à ta question ?" lui demandais-je légèrement essoufflé lorsque le baiser pris fin par manque de souffle.

Sûrement était-ce aussi dangereux pour lui que pour elle, à des niveaux différents, et pour des raisons différentes. Mais cela ne voulait pas dire que Mallory n’avait pas beaucoup à risquer à le faire rentrer dans sa vie de façon plus… personnelle. Le seul problème, c’est qu’elle ne parvenait définitivement pas à le cerner et que cela la poussait à être d’autant plus sur ses gardes, surtout lorsqu’il lui faisait bien comprendre qu’elle n’aimerait pas ce qu’elle pourrait découvrir sur lui. « Tu es si sûr que je vais tomber amoureuse de toi ? Mais oui j’oubliais, tu as plus d’expérience alors forcément, tu peux prédire l’avenir… sauf que non Declan, tu ne peux pas, et si ça se trouve c’est toi qui souffrira, personne ne peut le dire. Et pour ma virginité ce n’est pas tant que j’en ai honte c’est… compliqué. Je suis quelqu’un de compliqué. » Ceci dit elle savoura pleinement ce baiser, le lui rendant avec autant de passion qu’elle pouvait en faisant soigneusement fi du monde les entourant. « Je ne l’ai pas donné à quelqu’un d’autre » crut-elle bon de préciser.

"Je n'ai pas dit que tu allais tomber amoureuse de moi, je te dis simplement d'y réfléchir à deux fois avant de commettre pareille folie mais tu as raison. Rien ne permet de dire si c'est toi ou moi qui souffrirait dans l'histoire. Tu peux très bien être celle qui me brisera le cœur. Ce n'est pas pour rien qu'on dit que l'amour est l'arme la plus dangereuse au monde" répondis-je sans me démonter. Je n'étais pas du genre à reculer pour mieux sauter. J'allais au devant des emmerdes, je leur faisais face quoiqu'il arrive. Mallory était peut-être le plus grand danger auquel justement je me confronterai et alors?! La vie était trop courte surtout pour un homme naviguant dans les eaux troubles de la mafia irlandaise. "Je sais l'anglaise"soufflais-je contre ses lèvres alors qu'elle m'avouait être encore vierge après notre baiser. "Compliqué ou non, si tu me suis, ta virginité ne sera plus un problème dans ta vie" lui souriais-je avant de déposer un baiser sur son front et de m'éloigner. Je lui laissais le choix : elle pouvait continuer à profiter de ce salon ou au contraire me suivre tout en sachant ce qu'il adviendrait d'elle si telle était sa décision.