CARPENTER'S SISTERS † You're my sister, I would always be there for you.

L’hôpital. Cet endroit, tu commençais à le connaître par cœur entre Septembre et cette foutue épidémie, c’est comme si tu avais passais tes derniers jours ici et c’était angoissant. Tu n’étais pas obligée d’aller voir Sept pourtant, tu le fis parce qu’elle avait besoin d’aide, qu’elle le veuille ou non. T’avais beau avoir ton caractère, elle restait ta demi-sœur et quoi qu’il arrive, tu te sentais obligée de la protéger et de l’aider quand elle en avait besoin. Tu te retrouvais une nouvelle fois entourée de ces longs couloirs blancs, à la recherche de la chambre 503. Comme elle te l’avait demandé, tu avais apporté des brownies au chocolat –achetés dans une boulangerie car toi et la cuisine, ça fait deux. Finalement, tu interpellas une infirmière pour qu’elle te conduise à la chambre de Septembre et arrivais devant celle-ci, tu hésitas un court instant avant de toquer et d’ouvrir la porte sans même attendre une réponse. Tu levas la boîte de brownies en direction de ta demi-sœur et demandais : « Je peux rentrer ? » Avant de refermer la porte derrière toi.

Assise en boule sur ce lit d'hopital, tu te balancais d'avant en arriere. Tu n'arrivais pas a te defaire des images de Julian dans cet chambre d'hopital. Est-ce qu'il allait mourir? Tu ne voulais pas. Si tu avais bien compris, il avait un déficit cardiaque grave. Cela voulait forcement dire qu'il allait mourir. Tu ne voulais pas. Depuis le depart de Sander, il avait reussi a te donner un certain espoir en l'homme et de pouvoir avoir confiance a nouveau. Mais maintenant, rien de cela, rien du tout, c'etait juste le vide totale. Les infirmieres etaient venues plusieurs ce matin, te donnant medicaments et essayant de te faire parler, mais rien ne sortait de ta bouche. Muette comme une tombe, tu restais la assise a regarder le vide devant toi. Tu ne savais pas quelle heure il etait quand quelqu'un toqua a la porte. Qui pourrait bien venir? Tu lancais le regard voyant alors Alexys, ta demi-soeur avec une boite de brownies. C'est vrai qu'elle avait dit qu'elle viendra aujourd'hui. Tu hochais la tete alors qu'elle entrait. "Oui entre." Lui dis-tu d'une petite voix quasiment inaudible. Cela devait etre le premier son qui etait sortit de ta bouche aujourd'hui.

Comme la dernière fois, tu accourais après le sms de Septembre. Tu avais été plutôt froide avec elle, distante comme la plupart du temps or aujourd’hui, tu allais redoubler d’efforts. Elle était mal ta demi-sœur. Elle avait fait une crise de nerfs pour une raison qui t’étais encore inconnue du coup, tu voulais en savoir plus, tu voulais l’aider à aller mieux et comprendre ce qui se passait dans sa tête. En fait, elle avait beau être plus âgée de toi, t’avais l’impression que tu allais devoir t’occuper d’elle comme une gamine de trois ans. Tu détestais les gosses elle, c’était pas pareil. C’était ce que tu lui devais après t’être comportée comme une garce. Tu toquais à sa porte, demandais si tu pouvais entrer mais, n’attendis pas de réponse pour faire comme chez toi. Sa petite voix résonnait encore dans ta tête : « Wahou, on dirait que t’as la grippe ou que t’as perdu la parole. Dis-moi, c’est pour ça qu’on t’a enfermé ici ? Parce que t’es en très de devenir muette ? » Tu ne pus t’empêcher de blaguer face à la situation dans laquelle elle te trouvait or, quand tu tournas enfin la tête vers elle, ce fut le choc. Tu ne la reconnaissais plus. Elle était en boule, recroquevillait sur elle-même et avais des cernes comme si elle n’avait pas dormi depuis des jours. Elle semblait encore plus livide que d’habitude alors, comme pour lui remonter le moral, tu viens t’asseoir sur son lit, en face d’elle et ouvris le sachet : « Trêve de plaisanterie, j’ai emmené des brownies ! Je t’avoue que c’est pas moi qui les ai fait… »

A vrai dire, tu n'avais pas vraiment envie de voir quelqu'un. Tu voulais etre toute seule apres les evenements d'hier soir. Il y avait encore tellement de questions que tu aurais aimé poser a Julian mais tu savais que tu finirais par t'enfoncer encore plus. Ca te faisait deja tellement mal de le savoir entrain de mourir et qu'il ne voulait pas de greffe. Tu refusais cela. Au cours de ta vie, tu avais perdu beaucoup de monde et tu commencais a saturer et si tu perdais encore plus de personnes, tu savais que ca finirait mal, bien trop mal pour toi et tu n'étais pas sure si tu pouvais en sortir. Tu ne faisais pas vraiment attention a ce que disais ta demi-soeur, tu te contentais juste de secouer la tete. Elle vient alors te rejoindre sur ton lit en face de toi, le sachet de brownie avec elle. "merci, mais j'ai plus faim. desolée…" Ta voix etait tellement plate, comme si tu devenais un robot, une silhouette qui ne vivait plus mais plus qu'une simple marionette qui ne faisait que le minimum possible pour agir.

T’arrives dans la chambre de ta demi-sœur et là, qu’est-ce que tu vois ? Un zombie. Sans déconner, c’était pire que la dernière fois. Elle était recroquevillée sur elle-même, se balançait d’arrière en avant, on aurait dit une folle, ça donnait des frissons dans le dos. Pourtant, tu ne te démontais pas, tu gardais le smile et tu faisais comme si tout était normal. Tu t’installas en face d’elle après quoi tu sortis le sachet de brownies. Elle ne percuta pas suite à ta blague et, c’était pas plus mal, c’était de mauvais goût. Tu ne t’attendais tout de même pas à ce qu’elle refuse les brownies que tu venais d’acheter. « Nan Sept, tu te fous de moi ?! J’ai été à l’autre bout de Cambridge pour trouver les meilleurs brownies. » C’était le cas. Bah ouais, t’allais pas ramener ceux de la première boulangerie. Tu soupires, en sors un puis un deuxième pour elle, même après qu’elle te l’ait refusé. Tu le places devant ses yeux, mors un morceau dans le tien avant de lui demander la vérité. « Pourquoi t’es là ? Sois sincère, t’as pas fait une crise de nerfs pour rien je suppose. »

Bon pour le coup, tu t'en voulais un peu d'avoir fait venir Alexys alors que tu n'avais pas faim. Seulement, apres hier soir avec Julian, tu n'avais meme plus pensé a sa venue ici et le fait qu'elle avait apporté des brownies. Ce matin, les infirmieres avaient deja eu du mal a te faire manger, qu'elles avaient fini par t'injecter des nutriments pour ne pas que tu finisses par t'evanouir. C'etait vraiment incroyable a quel point les choses t'affectaient en ce moment. "Desolée…" murmurais-tu avant de regarder Alexys assise devant toi qui sortait deux brownies du sac. Tu en attrapais un et le contemplais en pensant a ce qu'elle venait de te dire. Tu secouais la tete. Bien sure que tu ne faisais pas juste une crise de nerf comme cela, avec toi, une crise de nerf c'etait toujours signe de bien plus et tu savais que ca allait tres mal finir un jour si cette therapie n'allait pas t'aider. "J'faisais des cauchemars toutes les nuit depuis…depuis…" Puis tu te mettais a trembler. Tu refusais de repenser a toutes ses nuits sans sommeil ou tu te revieillais en cris et en pleurs.

T'avais trop l'impression de jouer à la maman. Faut dire que malgré le fait que tu détestais profondément les gosses, t'avais toujours besoin de te soucier du bien être de tes amis et de ta famille. Septembre t'avait fait emmené des brownies ? Très bien, elle allait en manger un et ce, même si tu devais la forcer pour cela. Tu lui en collas un devant les yeux, elle le prit et se mit à le contempler alors que tu lui demandas ce qu'il se passait. Tu voulais des explications et tu ne repartirais pas d'ici sans. Elle était à l'hôpital depuis bien trop longtemps à ton goût. Contre toute attente, elle se mit à trembler et instinctivement, tu mis tes mains sur ses épaule. Regarde moi ! Tu la forças à te regarder, tu ne la quittais pas des yeux et lui fis une promesse que tu étais prête à tenir : Je suis là, ça va aller d'accord ? Tu ne pouvais pas comprendre ce qu'il se passait dans sa tête, dans sa vie or, tuu comptais bien l'aider et ce, même si tu devais la sortir de cette prison par tes propres moyens.

A chaque fois que tu repensais a cette nuit, a ce qu'il s'etait passé un peu apres le nouvel an, tu commencais a paniquer et a finir en crise. Tu essayais toujours tant bien que de mal d'oublier, de te dire que c'etait passé, mais pendant la nuit tout les souvenirs revenaient et cette voix aussi. C'etait pour cela que tu etais ici, tu devais aller mieux et toute seule tu n'allais pas y arriver. Alexys placait alors ses mains sur tes epaules et te forcait a la regarder. Tu continuais a trembler et tu avais du mal a respirer. C'etait encore une autre crise de panique. Tu la regardais dans les yeux, essayant de te calmer. Tu hochais la tete en guise de reponses. Ca t'effrayait tellement, et avec les revelations d'hier soir tu avais peur de finir encore plus tarée. Tu voulais vraiment juste retrouver une vie normale, mais visiblement, c'etait difficile pour toi.

Petit à petit, tu considérais Septembre comme ta soeur. Tu essayais de mettre vos différents de côté, tu essayais de faire fuir toute la haine que tu avais pu avoir à son égard. Elle était au plus bas et tu devais être là pour elle, tu devais la sortir de là, faire en sorte qu'elle aille mieux. Tu ne savais pas vraiment comment d'y prendre, encore moins lorsqu'elle se mit à trembler. Instinctivement, tu mis tes mains contre ses épaules, lui demandais de te regarder. Tu respirais doucement, calmement en espérant qu'elle finirait par t'imiter. Tu ne savais pas si tu devais appeler quelqu'un ou alors gérer la situation toute seule. Elle ne te donnait aucune indication, se contentant d'hocher la tête en guise de réponse. Tu veux que je te sortes d'ici ? Finis-tu par demander sans grande conviction. C'était surement interdit mais, qu'est-ce que ça changeait ? Les interdits, t'en avais rien à faire, tu avais l'habitude d'aller à l'encontre des règles qu'on pouvait te donner.

En regardant Alexys, tu arrivais peu a peu a te calmer. C'etait souvent ainsi que tu arrives a te calmer quand quelqu'un avec toi, mais il n'y avait personne avec toi d'habitude. Tu etais seule. Melissande etait partie aussi maintenant, c'etait toujours comme cela. Et maintenant Julian allait partir aussi. Peut-etre que tu etais faite pour etre enfermé dans ce genre d'endroit, ou tu pourrais surveiller a chaque instant et ou on pouvait tout faire pour que tu ne fasses aucuns mal. Alexys respirait calmement devant toi et tes yeux fixés sur sa bouche, tu l'imitais lentement. Tu secouais la tete. Tu n'avais pas le droit de sortir, enfin surement pas dans le sens ou elle le pensait. "J'dois rester ici…mais on peut aller a l'exterieur…" Dis-tu d'une petite voix encore un peu tremblante. Tu regardais le brownie dans tes mains auquel tu t'agrippais un peu trop suite a la panique qui s'etait emparée de toi.