(DRUG ABUSE) 'tow' someone fucked up really bad, w/ billander

Robyn était arrivée dans notre vie complètement par surprise et à un stade encore bien fragile de notre relation. Je n'avais pas eu de temps pour m'y faire, lui non plus, tout ça était arrivé si vite. Sauf que j'avais aussi dû accepter le même soir, que Milena venait de donner à Alex ce que je ne pourrais jamais lui offrir. Tout rassemblé, ça avait été bien trop lourd à porter et j'avais fait une connerie qui venait d'avoir de lourdes conséquences. « Tu vas continuer...? A te droguer ? » Je ne pouvais pas le regarder. Moi-même, je n'avais pas encore la réponse à cette question. Je venais à peine de sortir du coma et franchement, je n'avais pas la force d'y songer. Mais pour l'instant, la réponse était oui et je ne pouvais décemment pas lui dire ça. Il avait fait tellement d'efforts pour arrêter et lui dire que j'allais continuer, c'était comme l'encourager à reprendre. Donc je restais silencieuse, tournant mon regard vers l'extérieur, observant le paysage urbain à travers le double vitrage. « J'sais pas .. » finis-je par souffler. J'allais d'abord essayer de réduire, de ne plus me laisser emporter par ma colère et ma tristesse au point d'être à un souffle de la mort. Mais arrêter .. pas pour l'instant.

La situation était délicate et moi, j'en rajoutais une couche en lui demandant explicitement si elle allait continuer à se droguer. Et ouais, fallait bien que je sache à quoi m'en tenir, même si je me doutais pas un seul instant que sa réponse allait me faire mal. "J'sais pas .." C'était une réponse qui voulait bien dire ce qu'elle voulait dire. Elle envisageait de continuer malgré ça, malgré que je l'ai trouvée mal en point, malgré qu'elle soit restée deux jours dans le coma... Je déglutissais, tentant alors de ne pas laisser mes émotions me submerger mais je n'y arrivais pas. Les larmes me montaient aux yeux, les flashs de la soirée de samedi me revenant en mémoire de façon brutale. "Okay," disais-je la gorge serrée. Finalement, j'essuyais les larmes rapidement, pour pas qu'elle me voie dans cet état puisqu'elle avait le regard tourné vers la fenêtre. "J'veux pas t'perdre" Finissais-je par dire au bout de quelques instants. J'devais au moins lui dire, dans le cas où elle allait continuer. Je me levais, me postant au bout de son lit, tenant le bord dans mes mains. "Et dis-moi... quand tu sauras si tu continues ou pas. Histoire que j'm'attende à tout si je rentre dans ta chambre." Genre te retrouver allongée dans la salle de bains, inconsciente.

Je devrais arrêter, c'était la meilleure chose à faire. Evidemment que c'était la meilleure chose à faire, alors pourquoi dans mon crâne, c'était un refus catégorique ? Est-ce que malgré tout, je pensais qu'elle m'apportait une quelconque aide avec mes soucis ? Je commençais déjà à ressentir les effets du manque. En réalité, je m'étais réveillée avec ça. Je ne savais pas combien de temps ils comptaient me garder. Putain, comment j'allais faire pour rester à l'hôpital ? « Okay, » Je tournai la tête aussitôt, entendant à sa voix tremblante qu'il se laissait dépasser par l'émotion. Je vis ses yeux rouges, malgré les larmes qu'il avait tenté d'effacer et je sentis aussitôt les miennes faire leur apparition. Je haïssais le voir pleurer, je me haïssais de le faire pleurer. « J'veux pas t'perdre. » Il se leva et vint s'appuyer à la barrière encadrant mon lit et enfin, je levai mon regard brillant vers le sien. « Et dis-moi... quand tu sauras si tu continues ou pas. Histoire que j'm'attende à tout si je rentre dans ta chambre. » Je me pinçai la lèvre, laissant partir un sanglot parce que j'encaissais mal ses mots. Parce que tout était de ma faute et que je ne le supportais pas. « Essaie d'oublier .. d'accord ? J'veux pas que tu revives ça continuellement, » bégayai-je. « J'veux pas qu'tu vives dans la peur .. » Même si c'était gonflé de lui dire ça, étant donné que je provoquais cette peur.

Je lui avais posé une question, mais je ne voulais pas connaitre la réponse. Son "je ne sais pas" avait un goût de "oui je vais continuer" et ça m'faisait mal, elle pouvait pas savoir. Parce que si elle continuait, ça veut dire qu'elle prenait le risque de finir comme samedi, comme il y a cinq ans, et je refusais. Les larmes me montaient aux yeux et je les dissimulais assez facilement. Redressé, je me mettais face à elle au bout du lit et je voyais à mon tour son regard brillant, montrant la tristesse qu'elle ressentait. "Essaie d'oublier .. d'accord ? J'veux pas que tu revives ça continuellement. J'veux pas qu'tu vives dans la peur .." Je déglutissais, gardant mon regard sur elle et une larme s'échappa malgré moi d'un de mes yeux. Je l'essuyais rapidement avant de secouer la tête négativement. "Tu comprends pas... j'peux pas oublier. J'ai toujours les images d'il y a cinq ans alors celles de samedi, sachant tout c'que j'éprouve pour toi ? Non, j'suis condamné à vivre avec ces images et la peur de te perdre un jour. Tu peux rien y faire, même si tu me le demandes." Je la regardais encore, séchant encore les larmes qui tombaient. Bordel de merde. Emotions de merde. Vie de merde.

Ma requête avait été formée le plus simplement du monde. Les mots avaient coulé de ma bouche comme si les réaliser était ce qu'il y avait de plus évident au monde. Je voulais qu'il oublie .. qu'il efface le souvenir morbide de sa mémoire, celui où j'étais allongée au sol, inerte. Je n'avais jamais voulu qu'il me trouve dans cet état. Si j'étais honnête, j'avais espéré pendant une minute que personne ne me trouve. Ç'avait été éphémère comme sentiment, il n'empêche qu'il avait été présent. Et il avait fallu que ce soit Alex qui soit celui qui me trouve comme ça. Une larme s'échappa de ses yeux, me figeant sur place. Je ne l'avais encore jamais vu pleurer et je me rendis soudain compte de ma chance, parce que là, le voir dans cet état me faisait plus mal que n'importe quelle parole qu'il pourrait un jour m'adresser. « Tu comprends pas... j'peux pas oublier. J'ai toujours les images d'il y a cinq ans alors celles de samedi, sachant tout c'que j'éprouve pour toi ? Non, j'suis condamné à vivre avec ces images et la peur de te perdre un jour. Tu peux rien y faire, même si tu me le demandes. » Avant de savoir la vérité, je me fichais de ce qu'il s'était passé cinq ans plus tôt. J'avais fait une overdose, mais ça n'avait eu d'impact sur personne à part moi. Sauf que c'était un mensonge, tout ce temps je croyais à une version des faits qui n'était pas la vérité. Il était présent, ça l'avait touché lui aussi, alors ça changeait tout. Ça doublait ma culpabilité et je ne pourrais jamais me pardonner de lui avoir infligé ça non pas une, mais plusieurs fois. « J'suis désolée .. j'sais pas quoi dire d'autre, » confiai-je parmi mes larmes. « Je sais pas quoi faire pour te rendre la tâche plus facile .. » Il essuyait encore des larmes, me tordant l'estomac rien que par son geste. « J't'en supplie, arrête de pleurer .. » priai-je en enfouissant mon visage dans mes mains et je sentis l'humidité de mon propre visage contre mes paumes.

Dire que je me sentais mal était un euphémisme. J'avais l'impression d'être sans vie et, même si elle était réveillée, j'étais mal. Elle ne se rendait pas compte des stades par lesquels j'étais passé quand je l'ai retrouvée presque sans vie, allongée sur le sol de la salle de bains. Elle devait pas s'en rendre compte, sinon elle arrêterait immédiatement ce qui se passe actuellement dans cette chambre. Je me sentais faible puisque je laissais les émotions me submerger totalement. J'avais tenté de dissimuler les larmes mais rien n'y faisait, elles ne m'écoutaient pas et tombaient sur mes joues. J'en essuyais une première, puis une seconde et elles voulaient plus s'arrêter. J'étais face à ma petite amie, de l'autre bout du lit, me tenant debout. "J'suis désolée .. j'sais pas quoi dire d'autre" Je m'en doutais bien de toute façon, elle resterait fixée sur sa position et j'allais galérer de mon côté, en tentant de ne pas laisser ma peur de la perdre me submerger. "Je sais pas quoi faire pour te rendre la tâche plus facile .." Moi je savais, mais ça n'avait pas l'air d'être une option pour elle.. donc je préférais me taire, laissant les larmes couler. Bon, je les essuyais encore, me sentant vraiment vulnérable en ce moment précis. "J't'en supplie, arrête de pleurer .." J'avais la gorge encore plus nouée en la voyant cacher son visage dans ses mains pour pleurer d'avantages. On avait l'air beau tous les deux là. J'essuyais les dernières larmes et je me forçais à me maîtriser. Puis dès que ce fut fait, je contournais le lit pour me retrouver à côté d'elle, à l'opposé de ma place initiale, et je la prenais dans mes bras, voulant être réconfortant. "Laisse-moi prendre soin de toi... laisse-moi être ton pilier, celui sur lequel tu te reposes... à qui tu t'confies quand ça va mal. Laisse-moi t'aider quand tu t'sens mal. Ne me laisse pas dans l'ignorance, s'il te plait.." Je collais mes lèvres contre son crâne, resserrant mes bras autour d'elle. "Laisse-moi être ton petit ami... et laisse-moi t'aimer."

Une putain d'égoïste, voilà ce que j'étais. Ouais, c'était beau comme pensées mais franchement là, c'était tout ce qui me trottait en tête. Il me demandait si je comptais continuer de me droguer et j'avais l'audace de lui faire comprendre que c'était le cas. J'me serais volontiers arraché le cœur pour arrêter toute cette haine, ce dégoût et ce mal être que je ressentais. Mais merde, j'en étais pas capable. C'était tellement plus facile ainsi. Je ne devais plus faire constamment attention à la tentation puisque j'étais carrément plongée dans le vice, je n'avais plus ces douleurs dans les muscles, cette impression qu'ils s’atrophiaient dès qu'il m'arrivait une merde et que je commençais à ressentir les effets du manque. C'était tellement .. insupportable à la longue. Putain, j'avais rien demandé de tout ça moi. Pour ça, je pouvais blâmer ce parfait inconnu qui m'avait injecté ces trucs contre ma volonté sept ans plus tôt, me faisant tomber là-dedans tête la première alors que je n'avais rien demandé. Et aujourd'hui ça bouffait tellement mon quotidien que j'irais bien le retrouver pour lui foutre un coup de matraque cloutée en travers de la gueule. Mais pour ce qui était de la volonté manquante, je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même. C'était malheureux parce que je voyais que ça détruisait Alex seconde après seconde et ça m'emportait évidemment au passage. Je finis par le supplier d'arrêter de pleurer, parce que j'étais prête à faire n'importe quoi pour que cette douleur s'arrête. « Laisse-moi prendre soin de toi... laisse-moi être ton pilier, celui sur lequel tu te reposes... à qui tu t'confies quand ça va mal. Laisse-moi t'aider quand tu t'sens mal. Ne me laisse pas dans l'ignorance, s'il te plait.. » Il m'avait prise dans ses bras et .. merde, j'allais me dessécher à force de me vider de larmes. « Laisse-moi être ton petit ami... et laisse-moi t'aimer. » Et si c'était impossible ? Comment est-ce que je pouvais me faire à l'idée que quelqu'un m'aime alors qu'on avait forcé dans mon crâne la conviction que jamais, personne n'éprouverait de tels sentiments à mon égard. On m'avait tellement traînée dans la boue et utilisée comme un jouet, tout ça renforcé par de la violence morale. Putain, à quoi est-ce que Cupidon s'attendait en foutant Alex sur mon chemin ? À quoi est-ce qu'il jouait, ce petit con ? J'étais en colère, enragée contre lui et contre tout ce qui faisait qu'aujourd'hui, j'étais incapable de me rentrer dans le crâne que ça n'était pas une farce quand mon petit ami disait m'aimer. Alors avec de telles idées, vous m'expliquez comment bâtir une relation ? J'attends. Vous voyez .. Alors, le cœur bourré d'amertume et le cerveau en miettes, je m'enfonçai dans ses bras parce qu'en contraste avec tout ce que je pensais, j'avais tellement besoin de lui que ça me bouffait de l'intérieur. « J'peux essayer. C'est tout c'que je peux te promettre .. et j'suis tellement désolée pour ça. » Pour être incapable de t'assurer à cent pour cent que j'allais être honnête, ne plus rien cacher d'aussi gros et surtout, être incapable de te faire la promesse de te laisser m'aimer.

Je me sentais mal, tellement mal face à ce que je devais affronter. Ma petite amie, qui avait eu du mal à vivre l'arrivée de ma fille, s'était remise dans la drogue pour ne pas faire face à la réalité. Elle ne se sentait pas assez forte et pourtant, elle avait eu la force de mentir à tous ses proches à propos de sa consommation régulière des derniers mois. Quand je pense qu'elle a quand même été sous l'effet d'une drogue le soir où elle a porté ma fille, quand je lui ai annoncé que je stoppais le soir du nouvel an.. Ca me faisait bizarre et en même temps, je n'arrivais pas à assimiler tout ça. Je m'étais approché d'elle pour la prendre dans mes bras, laissant mes lèvres contre sa tempe. "J'peux essayer. C'est tout c'que je peux te promettre .. et j'suis tellement désolée pour ça." Essayer, c'était toujours mieux que rien non ? J'veux dire, elle pouvait dire non directement et ça mettrait un stop à notre relation. Mais non, elle voulait essayer et ça montrait déjà un énorme pas dans notre relation. Après tout, on revient de loin, et fallait juste aller à notre rythme. "Faut que tu te reposes maintenant... T'es resté un moment dans le coma et.. ouais, faut que tu te reposes." J'esquissais un sourire avant de venir déposer mes lèvres sur les siennes. Si nous avions nos problèmes il y a quelques jours, je voulais tout oublier pour qu'on puisse repartir sur les bonnes bases. Après tout, j'étais amoureux d'elle et j'allais être capable de tout pour qu'elle se sente mieux.