(DRUG ABUSE) 'tow' someone fucked up really bad, w/ billander

Vraiment, c'était attends .. Hein ? Non .. J'pouvais pas avoir entendu ce que je venais d'entendre. Je savais bien qu'on était loin d'être proches à l'époque ; on se parlait vaguement et jamais pour nous raconter nos soucis personnels, la plupart du temps on parlait de la dope que son pote nous filait quand on en avait besoin. Rien de plus. J'étais jeune, terrorisée et détruite, donc je n'allais pas m'amuser à me confier au premier venu. Et il en allait sûrement de même pour lui. Mais même si on été pas très complices à ce moment-là .. putain, il m'avait quand même sauvé la vie, quoi. Tout ça pour se barrer comme un voleur. Il allait vraiment falloir qu'il m'explique. « J'ai pris peur... J'avais 17 ans, c'était la première fois que je voyais un corps presque mort devant moi et... J'saurais pas t'expliquer. J't'ai emmené et puis j'suis parti dès que j'ai su que t'étais pas morte. J'peux pas t'en dire plus... » Bien, bah je n'étais pas beaucoup plus avancée .. J'suppose que les raisons étaient aussi floues dans son crâne que dans le mien. Je remis une mèche derrière mon oreille, continuant de regarder mes cuisses. « Oh .. C'est pour ça qu'ils n'ont jamais pu me donner plus d'informations .. parce que t'étais parti. » Je me pinçai les lèvres, honteuse. J'étais déjà assez accablée qu'il m'ait trouvée dans cet état une fois et maintenant il fallait que je m'habitue à me dire que ça n'était pas la première fois. Une boule dans la gorge, je le regardai enfin, les yeux pleins de larmes. « Merci .. » Je ne voyais rien de plus approprié à la situation. Il m'avait sauvé la vie deux fois, c'était plus que ce que je ne pourrais jamais faire pour lui.

Je crois que les images que j'ai vu ce jour-là, en entrant dans sa chambre, resteraient gravées dans ma mémoire. Celle d'il y a deux jours également, si ce n'est plus. J'veux dire, j'en suis amoureux maintenant, bien sûr que la retrouver inerte sur le sol de sa salle de bains il y a deux jours me touchait plus que la fois dans l'hôtel miteux. Mais ça ne changeait rien à ce que je ressentais dans tous les cas. J'avais paniqué et j'avais fait en sorte qu'elle reçoive les soins dont elle avait besoin pour rester en vie. Il y a quelques années, je ne la connaissais pas plus que ça, ce n'était qu'une connaissance.. J'aurais pu la laisser dans sa chambre et faire comme si de rien était. Mais non.. J'veux dire non quoi. C'est pas parce qu'on ne connais pas une personne qu'on peut se permettre de la laisser littéralement mourir dans une chambre d'hôtel. Et c'était ce que j'avais fait... ouais. J'avais fait ça. "Oh .. C'est pour ça qu'ils n'ont jamais pu me donner plus d'informations .. parce que t'étais parti." Je hochais la tête. Je me souviens même que le médecin m'ayant rassuré quant à son état s'était mis à me crier dessus pour revenir alors que je courais pour m'en aller. "Puis... on se connaissait pas plus que ça, j'avais pas ma place à tes côtés..." Ce qui était vrai. Maintenant, c'était différent. Je la regardais et elle osait finalement lever son regard pleins de larmes sur moi. "Merci .." Je secouais la tête négativement, refusant qu'elle me remercie pour ça. "Me remercie pas, c'est... normal." J'approchais mon visage du sien pour y coller mon front, ne cessant de la regarder. Finalement, je déposais doucement mes lèvres sur les siennes.

C'était affreux de me dire qu'il avait vu cette faiblesse chez moi non pas une, mais deux fois. Parce que ça prouvait que je n'avais aucun contrôle dès que j'allais mal, je n'hésitais pas à me foutre en l'air en ingurgitant plus de drogues que ce que mon organisme pouvait supporter. Il connaissait déjà pas mal de mes faiblesses, alors j'avais espéré qu'il n'ait jamais à découvrir celle-ci, mais apparemment, souhaiter quelque chose ne suffisait pas à la réaliser. Je réalisai enfin après tant d'années, pourquoi je n'avais jamais eu plus d'explications sur les raisons de ma présence à l'hôpital ce jour-là. Ils m'avaient dit qu'un garçon m'avait amenée et m'avaient demandé où je me trouvais lors de mon overdose. Quand j'avais répondu que j'étais dans un motel, ils avaient présumé qu'il s'agissait d'un des membres du personnel. Et je n'avais pas cherché plus loin, j'étais partie en cure et je ne m'étais jamais retournée. Savoir que c'était Alex, ça me dérangeait. Mais je ne pouvais rien y faire. « Puis... on se connaissait pas plus que ça, j'avais pas ma place à tes côtés... » Je grimaçai, voulant lui dire qu'il était la personne dont j'étais la plus proche à l'époque. Je m'étais tellement renfermée cette année-là que même cette maigre connaissance était ce que j'avais de plus "fort". Mais bon .. en un sens, il avait raison. « Me remercie pas, c'est... normal. » Je soupirai, détournant le regard quelques secondes. Quand il colla son front au mien, je le regardai à nouveau sans flancher, laissant ma reconnaissance s'échapper par mon regard. Il m'embrassa délicatement et je ne fis rien pour augmenter l'intensité du baiser. J'avais besoin de cette tendresse et de ces précautions pour le moment. Montant une main jusqu'à sa nuque, je le gardai contre mes lèvres un moment avant de finalement reculer ma tête. « T'auras plus à le faire. J'te le promets .. » Je promettais quelque chose que je n'étais pas sûre de pouvoir accomplir, mais ça m'inciterait à réfléchir à deux fois avant d'ingurgiter plus que ce que je pouvais supporter.

Cette fois-ci, j'étais resté... J'étais resté assis à ses côtés, attendant qu'elle se réveille. Bon, j'avais laissé ma place quelques fois à Roxanna et Jude, dans la mesure où ils pouvaient rester aux côtés de leur meilleure amie, mais j'y étais la plupart du temps. Samedi soir, je m'étais même endormi sur le siège à ses côtés, réveillé par une infirmière le lendemain matin. Non, je ne l'avais pas abandonnée et jamais plus je l'abandonnerai. Je m'étais jamais demandé comment elle avait pu vivre le fait de se retrouver seule au réveil, plusieurs années auparavant. Jamais j'aurais pensé que je me retrouverai à ses côtés, amoureux d'elle et vraiment engagé dans cette relation. A la base, nous deux c'était vraiment que l'histoire d'un soir... Puis ça a évolué et nous voilà tous les deux ensemble. On revient de loin, et on a de quoi être fier. J'étais sur son lit - plutôt mal installé je dois l'avouer - et je tentais de la rassurer le plus possible. Après tout, je l'avais sauvée oui, mais elle n'avait pas à me remercier pour ce geste. J'esquissais un sourire avant de poser mon front contre le sien pour l'embrasser tendrement. Ca n'avait rien de sauvage ou de passionné, non. Je déposais juste mes lèvres sur les siennes, me délectant de ce contact qui m'avait tant manqué ces dernières semaines. "T'auras plus à le faire. J'te le promets .." finissait-elle par dire plusieurs minutes plus tard, après s'être détachée de mes lèvres et en gardant son regard rivé sur moi. Je hochais légèrement la tête, me rentrant alors bien cette promesse dans le crâne. "Je... Dis moi. Comment ça s'fait..? J'veux dire, t'étais clean et puis là... Depuis quand ?" Ok, je disais clairement n'importe quoi, mais lui poser ces questions me mettait mal à l'aise. Seulement, j'étais bien trop curieux de savoir comment, pourquoi et surtout depuis combien de temps elle me mentait. Parce que oui, pour moi elle était clean... Jusqu'à ce que je la retrouve complètement inerte sur le sol carrelé de la salle de bains, en train de faire une overdose.

S'il avait été présent à mon réveil six ans plus tôt, j'aurais certainement eu moins honte qu'aujourd'hui. Parce qu'on était moins proches, qu'on ne comptait pas ou peu l'un pour l'autre. C'était bizarre de me dire qu'à un moment de notre vie, on avait été à la fois si proches et si éloignés. Mais on était ados, défoncés la plupart du temps et puis je vivais dans une telle merde à cette époque que la race humaine était un peu un gros 'non' pour moi. Mais bon .. quand même, quand on voyait à quel stade on en était maintenant, ça paraissait quand même improbable. Et c'était pour ça qu'aujourd'hui, je ne pouvais m'empêcher de me préoccuper de son jugement, du mal que j'avais pu lui faire en lui mentant pendant des mois, tout ça pour qu'il le découvre de manière aussi brutale. « Je... Dis moi. Comment ça s'fait..? » Je me mordis la lèvre, retirant la main qui était dans sa nuque parce que je savais ce qui arrivait. « J'veux dire, t'étais clean et puis là... Depuis quand ? » Le moment de vérité était là. Ça allait le mettre en colère, certainement. Lui faire du mal sûrement aussi, encore une fois, quand il comprendrait à quoi c'était lié. « Depuis Décembre .. » Je déglutis péniblement, bougeant nerveusement sur le lit. « J'ai pété un câble un soir .. j'suis allée dans une boîte craignos alors que j'aurais pas dû, j'ai pas su résister quand une nana m'en a proposé. J'ai essayé d'lui casser la gueule quand j'ai réalisé c'qu'elle m'avait poussée à faire, mais .. on sait tous les deux comment ça s'est terminé, » dis-je en désignant le poignet que j'avais cassé ce soir-là. Je ne dis rien de plus, je savais qu'il allait faire le calcul tout seul à cause de cette information ; après tout, mon plâtre était magiquement apparu la semaine où il m'avait annoncé la grossesse de Milena.

Evidemment, j'étais intrigué. Pour moi, elle était clean depuis qu'on s'est revu à la rentrée. Depuis... ouais, depuis un moment. Elle était clean et son overdose venait d'ébranler tout ce que je pensais depuis quelques temps. Du coup, pendant qu'elle était inconsciente, j'avais eu le temps de réfléchir à tout ça et... Non, je ne voyais pas. Il fallait que je lui demande clairement comment ça se faisait qu'elle se soit replongée dans la drogue sans m'en avertir... en me le cachant terriblement bien. "Depuis Décembre .." Sa main initialement à ma nuque n'y était plus. "J'ai pété un câble un soir .. j'suis allée dans une boîte craignos alors que j'aurais pas dû, j'ai pas su résister quand une nana m'en a proposé. J'ai essayé d'lui casser la gueule quand j'ai réalisé c'qu'elle m'avait poussée à faire, mais .. on sait tous les deux comment ça s'est terminé," Je la fixais du regard, cherchant à comprendre ce qu'elle me disait... Et puis elle me montrait son poignet. Le plâtre... e poignet cassé. Il était apparu quand déjà lui..? Début décembre... Mi décembre... Avant la naissance de Robyn. Juste avant, mais juste après que je lui ai annoncé... "La naissance de Robyn." Je déglutissais, me rendant compte que j'avais pensé à voix haute. Je me redressais, afin d'être debout sur mes deux pieds face au lit où elle se trouvait. "Tu... Depuis..." J'inspirais avant de m'assoir sur le fauteuil juste derrière moi. Je n'avais pas à réfléchir mais je ne pouvais pas m'empêcher de me refaire les instants qu'on a partagé depuis les deux mois qui viennent de s'écouler. "Aww..." J'avais le regard dans le vide, assimilant la nouvelle. J'savais qu'elle avait mal vécu l'arrivée de Robyn mais pas à ce point là... et aoutch quoi.

Voilà, je lui avais expliqué comment et à quel moment j'avais replongé dans la drogue. Depuis quand je lui mentais, en gros. Le 'pourquoi', je préférais le laisser flou pour l'instant ; d'une, parce que je n'étais pas prête à le dire, deux, parce qu'il n'était pas prêt à l'entendre. Il ne le serait jamais, de toutes façons. J'avais craqué le soir où il m'avait annoncé qu'il allait être père, ce qui liait automatiquement ma faiblesse à l'arrivée de son enfant. Même si bien sûr, j'avais de nombreux autres problèmes, ç'avait été l'élément déclencheur. Mais je refusais de prononcer clairement ces mots. Je savais que ça lui ferait mal. J'avais cassé mon poignet ce soir-là, en disant bonjour un peu trop violemment à un mur et ce soir, il découvrait enfin les raisons. « La naissance de Robyn. » Je me pinçai les lèvres douloureusement. Il se leva et j'eus l'impression qu'il allait partir. Putain, ça me détruirait s'il s'en allait encore. « Tu... Depuis... » Il s'assit sur son fauteuil, maintenant une distance entre nous. Merde .. « Aww... » Mon cœur me faisait mal, c'était une habitude mais quand Alex était blessé, j'avais tendance à souffrir encore plus. « C'est pas .. C'pas que Robyn .. Tu sais que j'ai des problèmes avec ma tante et puis j'étais avec de très mauvaises fréquentations ce soir-là, c'est .. » J'essayai de le rassurer, même si ce soir-là je n'avais eu que ça en tête. Quand j'avais pris cette dose d'héroïne, celle qui avait tout déclenché à nouveau, je n'avais pensé qu'à ce bébé qui s'apprêtait à tout gâcher. « J'suis désolée .. » soufflai-je, de façon à peine audible.

C'était compliqué d'assimiler ce genre d'informations. Peut-être qu'inconsciemment, je savais que son bras était lié à un truc plus complexe et que c'était pour cette raison si je ne lui avais rien demandé. J'avais juste accepté le fait qu'elle ait un poignet cassé et plâtré. Mais là.. je m'y attendais pas. Ca faisait des mois qu'elle mentait à tout le monde, à moi-même, jusqu'à faire une overdose. Et si je n'étais pas rentré ? Je n'ose même pas imaginer le carnage que ça aurait fait. Je m'étais alors levé de son lit pour m'installer sur le fauteuil. J'avais besoin d'espace pour réfléchir à tout ça, assimiler. Elle était retombée dans la drogue le jour où elle a appris pour l'arrivée de Robyn. Ca fait de moi le fautif dans l'histoire ? Si je n'avais pas engrossé Milena, rien de tout ça ne serait arrivé. Notre relation aurait avancé normalement, sans encombres. "C'est pas .. C'pas que Robyn .. Tu sais que j'ai des problèmes avec ma tante et puis j'étais avec de très mauvaises fréquentations ce soir-là, c'est .." Je l'entendais mais je n'avais pas la force d'imprimer ce qu'elle me disait dans le crâne. je savais qu'elle avait ses soucis familiaux parallèlement mais ça ne change pas grand chose au final. "J'suis désolée .." Je levais le regard pour la regarder et... god. Je voyais qu'elle l'était vraiment, elle ne fakait rien. Mais ça m'blessait malgré tout, de savoir qu'elle se droguait pendant tout ce temps, sans m'en parler. Je secouais la tête négativement et je répondais à mon tour. "C'est moi qui suit désolé... de t'avoir imposé Robyn alors que t'en voulait clairement pas dans ta vie." Je me frottais le visage avec mes mains avant de passer l'un d'elle dans mes cheveux.

Et encore une fois, je lui faisais du mal. C'était toujours sans le vouloir, je ne cherchais jamais à le blesser ou quoi que ce soit, mais il n'empêchait que ça arrivait constamment. J'avais eu beau le prévenir que ça arriverait, dès les premières heures de notre relation, ça ne l'avait pas éloigné et chaque fois que je lui faisais du mal, je sentais mon cœur se percer un peu plus profondément. Là, ma franchise, ou plutôt la réalité des faits, était trop lourde à encaisser et je voyais bien qu'il avait vraiment du mal à se faire à l'idée. J'avais beau tenter d'adoucir la brûlure en passant de la pommade, lui disant qu'il n'y avait pas qu'une seule raison à mon dérapage en Décembre, il ne voulait rien savoir. « C'est moi qui suit désolé... de t'avoir imposé Robyn alors que t'en voulais clairement pas dans ta vie. » Je passai une main sur mon visage, m'adossant à nouveau à mon oreiller en soupirant. Je comprenais d'où venait son amertume, mais je ne voulais pas qu'il s'enfonce dedans. « C'est vrai, j'en voulais pas. » Autant être honnête, de toute façons il savait que je mentirais si je disais le contraire. « Mais c'qui est fait est fait, j'l'accepte avec un peu plus de facilités aujourd'hui .. même si elle me fout la trouille la plupart du temps, j'essaie d'faire des efforts .. Mais l'soir où tu m'l'as annoncé, c'est sûr que j'ai perdu le contrôle parce que ça a été trop dur. J'ai cru pendant un millième de seconde que la drogue allait tout arranger, mais ça m'a pas aidée une seule seconde. Mais t'as pas à t'excuser. Robyn, c'est arrivé en quelques sortes avant qu'on reprenne contact, donc encore plus longtemps avant qu'on s'envisage sérieusement .. c'tout ce qu'il y a à dire. » Je triturai l'ongle de mon pouce avec mon autre main, les yeux rivés sur celles-ci.

C'était clairement un choc son annonce mais j'allais m'en remettre, je devais m'en remettre de toute façon. Robyn était là et fallait faire avec. Et puis, elle faisait des efforts... ça date juste du début et puis elle n'a pas pu réussir à s'arrêter. God, elle se droguait quand je lui disais que j'arrêtais. Ca m'travaille, et ça continuera pendant plusieurs jours, semaines même. "C'est vrai, j'en voulais pas." Je déglutissais avant de la laisser continuer. "Mais c'qui est fait est fait, j'l'accepte avec un peu plus de facilités aujourd'hui .. même si elle me fout la trouille la plupart du temps, j'essaie d'faire des efforts .. Mais l'soir où tu m'l'as annoncé, c'est sûr que j'ai perdu le contrôle parce que ça a été trop dur. J'ai cru pendant un millième de seconde que la drogue allait tout arranger, mais ça m'a pas aidée une seule seconde. Mais t'as pas à t'excuser. Robyn, c'est arrivé en quelques sortes avant qu'on reprenne contact, donc encore plus longtemps avant qu'on s'envisage sérieusement .. c'tout ce qu'il y a à dire." Je hochais la tête, elle n'avait pas tort sur ce point. Seulement, j'avais encore du mal à avaler la pilule. J'savais même pas si elle allait arrêter ou pas, si elle voulait rester clean. Je levais mon regard sur elle, le regard triste. "Tu vas continuer...? A te droguer ?" Ce n'est plus du tout en rapport avec ma fille, à présent. Il s'agissait de moi, voulant savoir si elle allait continuer ou pas, voulant savoir si je devais continuer à avoir peur qu'elle meure un jour ou l'autre si je n'arrive pas à temps pour la sauver.