(DRUG ABUSE) 'tow' someone fucked up really bad, w/ billander

Le visage baigné de larmes, la respiration courte et les mains agrippées aux bras d'Alex qui m'entouraient, je m'excusais continuellement, répétant ces simples mots sans cesse, ceux que je n'avais quasiment jamais prononcés par le passé. Habituellement, il y avait tellement peu de choses qui déclenchaient des excuses de ma part, mais aujourd'hui, je le faisais pour tellement de choses .. Pour lui avoir probablement fait peur avec cette overdose, pour m'avoir retrouvée pour morte allongée pathétiquement sur le sol de ma salle de bain .. Pour lui avoir menti depuis des mois - parce qu'un mensonge par omission restait un mensonge - en ne démentant pas quand il me rappelait que j'étais clean. Et puis pour tout ce qu'il se passait depuis qu'il m'avait avoué ses sentiments .. parce que je n'arrivais pas à me faire à l'idée qu'il pouvait m'aimer. Ce concept que je ne comprenais même pas réellement, était tombé comme un pic de glace dans notre relation. Je m'excusais de ne rien savoir lui répondre, alors qu'il en attendait tant .. Et il me serrait dans ses bras, me berçant pour tenter de me rassurer. Mais je me sentais si stupide, si .. bonne à rien à part me foutre en l'air. « C'est moi qui suis désolé... De tout c'qui s'est passé. » À mon tour, je secouai la tête, mécontente d'entendre ces mots sortir de sa bouche, parce qu'il était celui qui n'avait rien à se reprocher dans l'histoire. Et cette foutue gorge enflammée qui m'empêchait de m'exprimer comme je le souhaitais. « J'veux que tu t'reposes, ok ? Essaye de te calmer... On parlera après. » Putain, il allait falloir qu'on parle .. La semaine dernière, j'avais été la première à réclamer la discussion mais là, si je pouvais juste me terrer dans un trou, ce serait parfait. Je restai silencieuse, sanglotant de temps à autres contre lui mais parvenant petit à petit à me calmer. En fait, je me vidai surtout de ma pauvre énergie, restant appuyée contre Alex de tout mon poids, vidée de toute émotion. « Tu me manques .. » murmurai-je finalement pour rompre le silence, me forçant à parler malgré la brûlure dans ma trachée. C'était tout ce que je trouvais à dire. C'était peu .. tellement peu, mais c'était la simple vérité.

J'avais mal... Mal parce qu'elle allait mal. Sinon, pour quelle autre raison elle se serait remise à consommer de la drogue ? Elle était mal et j'avais rien vu depuis... depuis quand hein ? Ca faisait combien de temps qu'elle s'était remise à prendre de la dope sans m'en parler, dans mon dos. J'aurais pu le comprendre, j'veux dire je continuais de mon côté tout en sachant qu'elle était clean. Mais non, elle avait préféré le faire dans mon dos et ça aussi ça m'faisait mal. Elle n'avait peut-être pas assez confiance en moi... et c'était pour cette raison qu'elle avait du mal à comprendre pourquoi j'tombais amoureux d'elle ? Je sais pas, toutes ces interrogations me bouffaient et je préférais les éloigner pour le moment et profiter de ma petite amie en vie, plutôt que lui prendre la tête dès le réveil. Alors, collé à elle, l'ayant même pris dans mes bras, je tentais de la réconforter le plus possible. Elle sanglotait, agrippée à mes bras, en ne cessant de s'excuser. Non mais moi aussi je m'excuse, on est tous les deux fautifs dans l'histoire et fallait pas qu'elle prenne toute la responsabilité. Non, je refusais qu'elle prenne le blâme de nos erreurs respectives. J'avais enroulé son corps de mes bras, la tenant bien fermement alors qu'elle s'était appuyée contre moi. Je la sentais se calmer et ça me rassurait, ne serait-ce qu'un peu. C'était déjà ça. "Tu me manques .." finissait-elle par avouer dans le silence qui régnait dans la pièce, avec une voix rauque. Je gardais mes lèvres plaquées contre sa tempe avant de finir par baisser le visage et prendre une main dans la mienne. "Je suis là, j'bougerai pas... Jusqu'à ce que ton manque disparaisse. Je suis là.." Elle me manquait aussi, terriblement. Et être là, dans son lit avec elle dans mes bras, ça me comblait un peu plus tant les minutes passent.

J'ignorais où en était notre relation à Alexander et moi désormais .. Est-ce qu'on était toujours ensemble ? À mes yeux, le réponse devait forcément être non, puisque la dernière conversation que nous avions eue, il m'avait bien fait comprendre avec les derniers mots qu'il m'avait dits, qu'il s'agissait d'une rupture. Enfin c'était ce que j'avais compris. Si je t'en demande trop, tu sais ce qu'il te reste à faire ... Tout était confus dans mon crâne, nous n'avions pas eu de contact depuis et je m'étais laissée sombrer aussi vite que si j'avais eu un boulet attaché à la cheville. Ma faiblesse s'exprima pour moi et je lui avouai d'une voix cassée qu'il me manquait. J'utilisais le présent, parce que même s'il était là, le fait de ne pas savoir où on en était continuait de creuser ce manque de lui que je ressentais. « Je suis là, j'bougerai pas... Jusqu'à ce que ton manque disparaisse. Je suis là.. » dit-il en me prenant la main. Un poids se formait dans mon estomac. Je m'efforçai de ne pas prendre ses mots au pied de la lettre, mais je ne pouvais m'en empêcher. Il serait là jusqu'à ce que mon manque disparaisse .. Quoi, il s'en irait ensuite ? Putain, j'en savais rien et j'avais envie de m'arracher les cheveux à force d'avoir le cerveau en ébullition depuis des semaines. À nouveau, je restai silencieuse, une nouvelle inquiétude venant former un pli soucieux entre mes sourcils. Un temps passa avant que je lève une main pour frotter mon visage, essuyant au passage quelques larmes. « Tu l'as dit à personne, hein .. ?! » C'était un truc que je comptais garder pour moi, comme la première fois. Je me blâmais déjà assez pour faire face à la colère des autres en plus.

Toute cette situation avait remonté en moi les restes de ce qui s'était passé à New York plusieurs années plus tôt. J'avais retrouvé Billie dans la chambre d'un hôtel miteux et je l'avais aussitôt emmené à l'hôpital le plus proche afin qu'elle soit prise en charge. Je la connaissais à peine à l'époque mais ça ne m'a pas empêché d'avoir été inquiet pour elle. L'expérience s'est renouvelé et imaginez alors à quel point j'ai été atteint cette fois ci, sachant que je suis amoureux de la jeune femme. Oui, ça a été un désastre dans ma tête les heures qui ont suivi cette découverte presque macabre. Heureusement, j'étais arrivé à temps et les médecins ont pu s'occuper d'elle... Je m'en serai voulu si je n'avais pas pu la sauver... Elle.. Je l'aimais. Je l'aimais et je ne voulais pas la perdre, tout simplement. Je regrettais tout ce qui s'était passé et je recommencerai tout si j'en avais le pouvoir. Je la gardais dans mes bras, me voulant réconfortant. Je voulais surtout qu'elle se calme. Elle était dans un état lamentable et ne serait-ce que pour parler un peu, elle devait être calme. On restait silencieux tous les deux comme ça pendant un moment. J'avais glissé mon visage sur son épaule, ayant le nez pile dans son cou. J'avais au moins son odeur et ça m'apaisait... Parce que mine de rien, j'avais tout pleins de questions à lui poser et j'avais peur de l'affronter. Peut-être qu'elle voulait me quitter, vu la conversation qu'on avait eu plusieurs jours plus tôt. Je ne voulais pas de ça, j'avais besoin d'elle et du coup, ouais, j'me calmais avec son odeur dans mes narines. "Tu l'as dit à personne, hein .. ?!" Finissait-elle par me demander. Et moi, je déglutissais parce que j'avais l'impression d'avoir fait une connerie en contactant ses meilleurs amis... Oups. J'inspirais et je finissais par me confier à elle. "Je.. J'ai contacté Rox et Jude. On s'est relayé pendant les deux jours à ton chevet..." Et ouais, j'avais clairement pas envie de la foutre en rogne, mais ça risquait d'être le cas si elle le prenait mal.

Après lui avoir posé ma question, mon estomac se contractait régulièrement, dû au stress de la réponse attendue. Au fond de moi, je savais ce qu'il allait me répondre. Ça m'étonnerait grandement qu'il ait gardé ça pour lui, surtout sachant que j'avais fait deux jours de coma. Mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer qu'il avait su tenir sa langue, parce que je voulais que ça reste secret cette putain d'overdose. Who am I kidding ? L'ambulance à la Mather avait sûrement dû faire un boucan pas possible et attirer l'attention, donc je me voilais la face si je pensais pouvoir le garder pour moi. Et comme je le craignais, il ne tarda pas à tuer mon espoir dans l’œuf. « Je.. J'ai contacté Rox et Jude. On s'est relayé pendant les deux jours à ton chevet... » Voilà .. Bon eh bien, je faisais face à la réalité au moins. « Putain, ils vont m'tuer .. » Ça commençait seulement à s'arranger avec Rox, on retrouvait enfin une amitié normale et voilà que ça arrivait .. foutant probablement tout en l'air une nouvelle fois. Jude était déjà au courant depuis quelques jours que je me droguais, puisqu'il m'avait prise la main dans le sac la semaine dernière. Il était celui qui m'avait envoyée en cure l'année dernière et j'avais une peur panique qu'il recommence. J'étais pas prête à refaire des efforts. Bon .. minute, chaque chose en son temps. L'essentiel en premier. Prenant une grande inspiration, je passai une main sur mon visage en soupirant. « J'suis désolée .. que t'aies eu à me trouver comme ça .. dans un état aussi lamentable .. » Parce qu'il fallait l'avouer, ça avait dû être haut niveau pathétisme.

Honnêteté. Fallait que je sois honnête. Surtout que je ne voyais pas de raison de mentir sur ce coup-là, parce qu'elle le saurait bien assez vite si j'ai dit la vérité ou non. Donc ouais, j'ai joué la carte de l'honnêteté et je lui avouais que j'ai prévenu ses deux meilleurs amis. "Putain, ils vont m'tuer .." Certes, ils ne l'avaient pas super bien pris... mais elle n'allait pas mourir pour autant. Ugh non, elle s'en est sortie de son overdose, c'est pas pour qu'ils la tuent par la suite. "Je les en empêcherai, j't'aime trop pour te laisser mourir." Je resserrais mon étreinte autour d'elle et, malgré qu'elle ait pris peur à mes quelques mots de la dernière fois, je les avais réitéré.. Bon, je m'en étais surtout pas rendu compte sur le coup et j'espérais qu'elle ne s'en rende pas compte mais bon... Vu comment elle avait réagi la dernière fois, je suppose qu'elle va s'en rendre compte maintenant aussi. Shit. Heureusement, elle changeait de sujet - bien que ça soit pas mieux - après avoir passé sa main sur le visage. "J'suis désolée .. que t'aies eu à me trouver comme ça .. dans un état aussi lamentable .." Je me pinçais les lèvres et je hochais la tête, déglutissant par la même occasion. Après quelques instants, je me clarifiais la gorge pour parler. "J'dois t'avouer un truc. C'était pas la première fois... que j'te trouvais comme ça." Je passais ma langue sur mes lèvres, ne sachant quoi dire de plus pour qu'elle comprenne. Enfin, j'espère quand même que c'était les deux seules fois, quand même.

Ouais, je croyais dur comme fer que j'allais au moins me prendre une tarte par l'un de mes meilleurs amis. Roxanna avait une relation particulière avec la drogue, je le savais depuis toujours, c'était aussi pour ça que j'avais aussi bien tenu avant cet été. Jude aurait une bonne raison aussi, pour lui avoir fait la morale depuis que je le connaissais pour qu'il arrête, tout ça pour retomber moi-même dedans plusieurs fois en l'espace de quelques mois. Ouais, j'mériterais une beigne au moins. « Je les en empêcherai, j't'aime trop pour te laisser mourir. » Bordel, comment il faisait pour dire ces mots aussi simplement que ça ? Ça paraissait si facile quand ça venait de lui. J'voulais pas m'attarder tout de suite là-dessus, alors j'changeai vite de sujet en m'en voulant un peu. Je m'excusais, parce que c'était tout ce qu'il y avait à faire. Il se racla la gorge, me faisant froncer les sourcils en levant le regard vers lui. « J'dois t'avouer un truc. C'était pas la première fois... que j'te trouvais comme ça. » Je me redressai, m'écartant un peu de lui. Ok, cette fois j'étais carrément confuse. Hein ? Il entendait quoi par là ? J'comprenais rien, comment il pouvait déjà m'avoir vue dans cet état ? Est-ce que j'avais fait une overdose sur la plage en juillet, sans le savoir .. ? « Qu .. quoi ? J'comprends pas .. du tout. » Je le fixai, perdue et désireuse de comprendre.

J'avais encore sorti ces deux mots comme si de rien était alors qu'au fond de moi, je stressais à mort. Pas pour le fait de le lui dire, mais surtout parce que j'avais peur de sa réaction. En fait, je crois vraiment que je vais arrêter de lui dire jusqu'à ce qu'elle me les dise en retour, ça sera plus simple pour moi. Parce que si j'espère encore et toujours qu'elle me le dit après moi, genre en réponse... non, je vais trop espérer pour être déçu à chaque fois. Du coup, bah elle avait changé de sujet et j'en profitais aussi... même si je devais lui avouer quelque chose qui n'était pas simple du tout. Sauf que je ne me voyais plus lui cacher, et c'était le bon moment, non ? "Qu .. quoi ? J'comprends pas .. du tout." Merde, je ne l'avais plus dans mes bras... bon, je prenais le temps pour chercher les mots qu'il me fallait et dès que je les avais, je redressais mon visage pour la regarder, elle qui me fixait déjà pour avoir des réponses. C'est vrai que ça devait être quand même confus dans sa tête. "A New-York... Un jour j'étais venu te voir pour je ne sais quelle raison et je t'ai retrouvée allongée... comme y'a deux jours. Je.. J'ai paniqué et je t'ai portée, jusqu'à l'hôpital le plus proche. Et dès que j'ai su que t'avais été prise en charge correctement, j'suis parti, sans laisser de trace." finissais-je en haussant les épaules.

Là, je devais avouer que je ne comprenais plus rien. Dans ma tête, c'était impossible qu'il m'ait déjà vue comme ça. C'était la première fois que je faisais une overdose à Cambridge. À New York, je l'avais faite dans une chambre d'hôtel miteuse et c'était un membre du personnel de l'hôtel qui m'avait trouvée allongée au sol, en pleines convulsions. Le trajet jusqu'à l'hôpital, je ne savais pas comment il s'était effectué, on ne m'avait rien dit là-dessus. Donc .. on en revenait à ma stupide idée d'overdose le 4 Juillet .. il me l'aurait dit quand même, si c'était arrivé ?! J'attendais impatiemment la réponse, jouant nerveusement avec la couverture posée sur mon ventre. « A New-York... Un jour j'étais venu te voir pour je ne sais quelle raison et je t'ai retrouvée allongée... comme y'a deux jours. » Oh putain .. Oh putain, non. J'avais été couverte de bleus et d'égratignures à ce moment-là, ce qui voulait dire qu'il m'avait vue dans cet état. En plus d'être probablement livide et lamentable. J'avais toujours fait exprès de ne jamais aller voir Alex dans cet état là et aujourd'hui, je me rendais compte qu'il m'avait un jour vue comme ça sans que je le sache. « Je.. J'ai paniqué et je t'ai portée, jusqu'à l'hôpital le plus proche. Et dès que j'ai su que t'avais été prise en charge correctement, j'suis parti, sans laisser de trace. » Je baissai les yeux sur mes mains, ne sachant pas ce que je ressentais. J'étais confuse, j'étais honteuse, j'étais .. en colère ? Peut-être un peu .. « J'comprends pas .. Pourquoi .. Pourquoi tu m'as jamais rien dit ? Pourquoi t'es parti sans rien dire ? » Pourquoi faire un geste pareil pour ensuite se barrer comme un voleur ?

J'aurais pu garder tout ça pour moi, je l'ai bien fait pendant longtemps... Mais non, j'avais décidé de le lui dire parce que j'avais envie d'être honnête envers elle. J'veux dire, après tout c'qu'on était en train de traverser, un peu d'honnêteté ne ferait pas de mal je trouve.Seulement elle ne comprenait pas grand chose à ce que je lui avouais et j'avais du être un peu plus spécifique. "J'comprends pas .. Pourquoi .. Pourquoi tu m'as jamais rien dit ? Pourquoi t'es parti sans rien dire ?" Je la regardais, sans dire un mot. Pourquoi j'avais fait ça ? J'en avais aucune réelle idée. En fait... Je sais vraiment pas pourquoi j'ai fait ça et la raison que j'allais évoquer était la seule plausible. "J'ai pris peur... J'avais 17 ans, c'était la première fois que je voyais un corps presque mort devant moi et... J'saurais pas t'expliquer. J't'ai emmené et puis j'suis parti dès que j'ai su que t'étais pas morte. J'peux pas t'en dire plus..." C'était les explications les plus nulles jamais sorties. Mais elles avaient le mérite d'être sincères au moins, et ça c'était pas le cas de toutes les explications qu'on pouvait sortir. Mais au moins, elle saurait que c'est la deuxième fois que je lui sauve la vie... Et je compte bien en faire ma vocation dès qu'elle va mal. C'était mon rôle de la préserver des dangers environnants, qu'importe ce qu'ils sont.