(flashback) Calis + life's a bitch

« A jamais… » La promesse verbale qu’ils venaient de se faire fut bientôt accompagnée d’une promesse physique, qui balaya toute crainte dans l’esprit de Thaïs et, au-delà même du plaisir qu’elle y ressentit, lui apporta une quiétude qu’elle n’aurait jamais cru pouvoir trouver si aisément. Leur étreinte était indescriptible tant elle sonnait juste dans l’esprit de Thaïs, et tant accueillir Caleb en elle pour sceller définitivement leur promesse lui paraissait… évident. La jeune femme s’abandonna complètement à leur échange, oubliant toute barrière ou réticence ayant pu, auparavant, la retenir d’une quelconque manière. Les sensations n’en furent que décuplées et lorsque la jouissance s’empara d’elle, c’est un cri particulièrement puissant qu’elle refusa de retenir. « Je t’aime… » murmura-t-elle telle une supplique avant de reposer bientôt entre ses bras, fermant les yeux un instant sans s’endormir en vue de reprendre une respiration un tantinet plus normale. « L’idée de la nuit romantique improvisée me plaît… » murmura-t-elle non sans embrasser sa joue au passage, plaçant sa main suivie de son menton contre le torse de Caleb comme si elle pouvait le contempler, alors que de sa main libre, elle caressait lentement son visage. « Comment tu te sens ? »

Rester ici, dans la quiétude de cette chambre m’était apparu comme une évidence. Je ne voulais pas repartir maintenant mais profiter d’elle, de son contact et quoi de mieux que de le faire à l’abri des regards indiscrets ? Je savais que je ne pourrais pas rester très longtemps éloigné d’Harvard à cause de mes responsabilités. « Alors restons-là, on se fera monter un festin de roi et on testera toutes les fonctionnalités de cette suite » plaisantais-je tandis que je ramenais une mèche rebelle derrière son oreille, caressant sa joue du bout des doigts. « Comment je me sens ? Comme un homme qui vient de faire l’amour à la femme qu’il aime… A savoir excessivement bien et toi ? Tu vas mieux ? » lui demandais-je en retour car dans toute cette histoire, c’était quand même elle la victime et je ne pouvais m’empêcher de m’inquiéter pour elle. « Au fait… j’ai parlé de toi à mes parents, avec toute cette histoire, j’avais complétement zappé de te le dire »

« Tu trouves que je ne me suis pas suffisamment empiffrée tout à l’heure ? Sérieux j’ai honte, c’était l’anti glamour par excellente ! » rigola-t-elle de bon cœur en repensant au fait qu’elle se soit jetée littéralement sur le plateau que Caleb avait fait monter spécialement pour elle. Thaïs n’avait pas mangé depuis trois jours à ce moment là et pour qu’elle en vienne à s’évanouir d’épuisement… c’est qu’elle avait trimé en prime derrière. « Je me sens rassurée et… comblée. Je crois que j’avais besoin de ça pour me dire que tu étais bien de retour et que tu n’allais pas t’enfuir à toutes jambes ! » Ceci dit, en parlant de fuir à grandes enjambées, Thaïs déglutit avec difficulté face à l’aveu à retardement de son cher et tendre. Cela la fit d’ailleurs se redresser brusquement, ramenant le drap sur elle pour couvrir ses courbes délicieusement féminines et incroyablement dénudées. « Tu as parlé de moi à tes parents avant de me rejeter ou après… dans le premier cas je serais peut-être paniquée par une potentielle rencontre mais ça ira et dans le second cas… je serais très étonnée ! »

« Tu semblais affamée, je ne vois pas de quoi tu aurais honte ! Si tu savais comme je m’en cogne du glamour à cet instant précis, je savoure simplement ta présence mais est-ce une manière de me dire que je peux aller me faire mettre avec mon idée de piquenique romantique ? » la charriais-je doucement avant de tout simplement sourire lorsqu’elle me confia qu’elle était rassurée et comblée. « Pourquoi aurais-je fui ? Je venais te chercher… Je ne dis pas que lorsque j’ai appris pour ton euh boulot, je n’ai pas eu envie de tout péter mais je me suis simplement contenté de mettre une droite à ce crétin qui te prenait pour une marchandise » haussais-je les épaules tandis que je lui avouais par la suite avoir parlé d’elle à mes parents. Cela sembla la paniquer un peu et je ne comprenais pas trop. En même temps, je ne comprenais rarement les autres… « Avant et après pour tout t’avouer… J’avais besoin de conseils et mon père a toujours été un homme vers qui j’ai l’habitude de me tourner. Ils ont hâte de faire réellement ta connaissance »

« Tu voulais faire un piquenique romantique ? Non mais non je n’ai pas voulu te décourager hein !! C’est ridicule mais en ce moment j’ai souvent l’impression d’être une demeurée totale et c’est… inconfortable » avoua-t-elle non sans soupirer bruyamment au passage. Il faut dire que cette histoire l’avait marquée au fer rouge et déjà que son niveau de confiance ne crevait pas le plafond, là, c’était cent fois pire. « J’aurais bien aimé pouvoir faire autre chose mais à ma décharge sans diplôme et avec un prêt énorme sur le dos… au moins ça paye et je gardais mes vêtements sur moi. » Thaïs n’avait pas envie de s’excuser pour ça même si elle comprenait le fait qu’il ait eut envie, de son côté, de tout casser. Ce fut sans doute ce qui la poussa à prendre sa main afin d’y déposer un léger baiser, ne souhaitant surtout pas remuer le passé dont ils essayaient de sortir tant bien que mal. « Oh bordel… et je peux avoir l’insigne honneur de savoir ce que tu lui as dis exactement ? Histoire que je sois préparée… ! »

« Toi demeurée ? Je ne pense pas. Tu es juste paumée, ça te passera ne t’inquiète pas » la rassurais-je. Nous n’étions pas dans une très bonne passe en ce moment et avec tout ce qu’elle avait vécu ces dernières semaines, je pense qu’elle avait de quoi être paumée. « Ouais mais pas certaine que je supporte la chose dans les deux cas… Je te demande pas d’explication ni rien, je sais que je t’ai foutu dans cette merde et que tu as fait avec les moyens du bord mais ça me tue quand même » soupirais-je pour lui faire comprendre que ce n’était pas à elle que j’en voulais mais bel et bien à moi. A la place, je préférais de loin orienter la conversation sur mon père et mes confessions et comme je le pensais, Thais fut curieuse. Un léger sourire étira mes lèvres tandis que je la serrais davantage contre mon cœur. « Si tu savais… » m’amusais-je à lui répondre avant de lui expliquer tout en long en large et en travers à savoir en dix mots…. On ne changeait pas du jour au lendemain.

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